Stupeur en Afrique occidentale. Ce samedi 22 juillet, les parlementaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont frappé! Ces derniers ont curieusement décidé de se pencher sur le taux de naissance dans la région.C’est une curieuse coïncidence. Alors que le problème n’avait jamais été abordé à ce niveau dans le passé, des parlementaires de l’institution ouest-africaine ont décidé de se jeter sur le « problème » de la natalité dans la région.
Les parlementaires de la région ont ainsi estimé que face au taux de croissance de 5 à 6%, il sera très difficile de combler les attentes des populations en terme de développement avec le taux de natalité actuel de la région.
Juste après la déclaration du président français Macron
Cette décision attire notre attention puisqu’elle intervient quelques jours après la déclaration très controversée du nouveau président français Emmanuel Macron. Une situation qui rappelle ainsi les temps sombres de l’histoire africaine. Période pendant laquelle la politique africaine était entièrement dictée depuis le palais de l’Elysée.
Peut-on faire des déclarations aussi importantes, sans mener de véritables études sur la question? Les parlementaires qui se sont exprimés sont-ils experts en démographie?
Faut-il rappeler aux parlementaires que le président français est dans son rôle? En termes clairs : celui qui vous nourrit cherchera toujours à réduire sa contribution quitte à vous dicter comment y parvenir.
Qu’est ce qui a bien pu pousser des parlementaires à adopter une posture aussi proche de celle de l’Elysée juste après la déclaration de M. Macron?
D’autres solutions à prioriser avant la natalité
A supposer même que le taux de natalité des populations était un problème, il faudrait rappeler à nos parlementaires que les véritables problèmes sont bel et bien identifiés. Entre autres:
- la mauvaise répartition des richesses
- les détournements incessants des biens de l’Etat et de l’aide au développement
- les politiques agricoles inadaptées aux problèmes des populations (des cultures vivrières délaissées au profit de cultures de plantes dont les prix sont fixés en occident pour ne citer que cet exemple là )
- les politiques éducatives inadaptées mais identiques à celles de pays qui ont des réalités socio-culturelles différentes
- des gouvernements pléthoriques qui pompent les ressources des nations
- des avantages sociaux énormes accordés à une minorité de privilégiés
- un mépris des recommandations d’experts nationaux au profit d’experts envoyés par les occidentaux
- une négligence de la lutte véritable contre le terrorisme: Et il le faut le dire, le terrorisme constitue un danger plus grand que celui de la démographie.
Il était donc plus urgent de se pencher sur ces cas, plutôt que d’opter pour une diminution du taux de natalité.
Réduire la natalité alors que l’Europe cherche à l’augmenter
Un autre aspect de la question reste non négligeable. En effet bien que l’Europe soit en crise depuis bientôt une décennie, avec une union européenne affaiblie par le départ de la Grande Bretagne, les pays européens, la France en tête cherchent toujours à augmenter les naissances dans leurs pays avec des avantages sociaux et économiques accordées aux familles nombreuses.
Preuve en est que la natalité n’est pas le véritable problème dans un pays. Certains lecteurs diront que l’Europe n’est pas au même niveau que l’Afrique. Nous leur répondrons que quand bien même l’Afrique a d’énormes problèmes, ne pensent-ils pas que la bonne gouvernance est d’abord la priorité? Ne pensent-ils pas que la résolution des problèmes cités ci-dessus amorceraient un changement dans la vie des ces familles dites nombreuses?
Pour rappel, le taux de natalité a considérablement chuté si l’on considère les taux de natalités avant l’indépendance. Les familles de 14 à 30 enfants sont de plus en plus rare. Il faut donc croire que les populations régulent elles-mêmes naturellement ce taux de natalité au fur et à mesure qu’elles prennent consciences de leurs problèmes. Il y a quelques décennies le nombre moyen d’enfants par familles était de 7. Aujourd’hui il a nettement diminué avec une jeunesse qui se limite en général à 3 ou 4 enfants.
Immigration clandestine et les thèses de l’extrême droite européenne
La question de la natalité africaine a été longtemps l’une des principales thèses de l’extrême droite française. Honte à ceux donc qui sans mener des études appropriées se jettent sur ses thèses en les adoptant à part entière. L’extrême droite a toujours véhiculé l’idée selon laquelle des africains trop nombreux envahiraient l’Europe.
Une extrême terrifiée à l’idée de subir ce que les africains ont subi après l’envahissement des colons. Mais que ces derniers se rassurent, si l’Afrique retrouve son autonomie et le rang économique qui lui est dû, rares seront les africains qui chercheront à quitter le continent. La question de l’immigration clandestine évoquée par les parlementaires n’est pas dû à la démographie du continent. La Chine avec sa démographie et son taux de concentration de la population ne connaît pourtant la même fuite de ses citoyens.
- Le problème de l’immigration est le résultat de plusieurs facteurs que sont :
- la destruction de la Libye avec le laxisme des pays africains
- la mauvaise économie des différents pays et la dictature de certains dirigeants
- l’absence de politique de réduction de ces immigrations clandestines
- le terrorisme qui sévit dans la bande sahélienne
A vouloir donc faire ce que d’autres pays recommandent sans aucune étude adaptée, les pays africains risquent donc de déplacer les problèmes au lieu de les résoudre.
Pour finir, les parlementaires auraient même pu faire semblant de lancer une étude avant d’arriver à de pareilles conclusions, histoire d’éviter la honte aux africains, honte symbolisée par le fait qu’on leur dicte encore et encore leur politique depuis des palais étrangers.
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