Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou a animé un point de presse hier dans la ville. A l’occasion, Mario Mètonou a apporté des clarifications sur le procès des manifestants arrêtés lors des violences meurtrières des 1er et 2 mai dernier. Selon ses explications, les actes de vandalisme commis au cours de ces manifestations ont été planifiés.
« Une action concertée et bien coordonnée »
« Au fil des investigations, ce qui apparaissait au début comme un mouvement spontané s’est révélé être une action planifiée, concertée et bien coordonnée. Les auteurs des violences se déplaçaient en bandes et ne s’attaquaient qu’aux infrastructures et aux personnes précédemment identifiées » croit savoir le magistrat.Il assure qu’un faisceau d’indices issus des différents procédures permet d’établir des liens d’une part entre les personnes interpellées et d’autre part, entre elles et des commanditaires.
Au vu de ces éléments nouveaux, il ne fallait pas poursuivre les prévenus en flagrant délit devant des juridictions séparées. Ce n’est pas de nature à permettre une bonne administration de la justice explique M Mètonou. C’est pourquoi, sur réquisitions du parquet, le tribunal s’est déclaré incompétent le mardi 28 mai au cours de l’audience des flagrants délits,renvoyant ainsi le ministère public à mieux se pourvoir. Dans la foulée, un juge d’instruction a été saisi de trente procédures concernant la soixantaine de personnes mises en cause, en application de l’article 483 du code pénal.
« Poursuivre les commanditaires de ces actes » devant la justice
« Le juge d’instruction a inculpé les mis en cause de chefs de violences et voies de fait, participation à attroupement armé, incitation directe à un attroupement armé et entrave à une enquête de police, avant de saisir le juge des Libertés et de la détention » explique le procureur. Ce dernier juge saisi a décidé de placer soixante personnes sous mandat de dépôt et quatre autres sous contrôle judiciaire. » Les informations ouvertes devant un juge d’instruction unique permettront non seulement de sanctionner efficacement les auteurs directs des actes de violence, mais également de rechercher, d’interpeller et de poursuivre les commanditaires de ces actes » informe t-il pour conclure.
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