Après les élections législatives du 28 avril dernier, la classe politique béninoise est fortement divisée. Il y a d’un côté les grands vainqueurs de ce scrutin dit exclusif à cause de l’absence de l’opposition, et de l’autre côté, cette opposition frustrée et désabusée qui soutient que les députés élus à l’issue de ces élections sont illégitimes. Dans ce contexte de division, l’église catholique à travers la conférence épiscopale propose sa médiation pour que les deux partis renouent le dialogue. Dans le camp de la mouvance présidentielle, cette nouvelle est bien accueillie. Pour Jean-Michel Abimbola, chef du groupe parlementaire Bloc Républicain, l’offre des évêques est heureuse. C’est d’ailleurs ce que souhaite le chef de l’Etat selon lui. En effet, lors de son adresse à la nation le lundi 20 mai, Patrice Talon avait annoncé des consultations directes avec toute la classe politique. Une main tendue qu’entend saisir le président des Forces Cauris pour le Développement du Bénin (FCDB).
Révoquer « cette assemblée frauduleusement installée »
De l’avis du Professeur Soumanou Toleba, il est important que tout le monde se retrouve autour de la table de négociation. « Nous devons tout faire pour nous entendre. C’est capital » fait-il savoir. Au niveau de l’aile dure de l’opposition, on apprécie l’initiative des évêques mais les conditions ne sont pas remplies pour un quelconque dialogue, avance t-on. « Nous ne sommes pas hostiles à cette médiation, sauf que les conditions ne sont pas réunies pour arriver à un dialogue productif et durable. Nous voulons constater d’abord la sincérité du chef de l’Etat et cela passe par la révocation de cette assemblée frauduleusement installée » a déclaré Guy Mitokpè au micro de RFI.
« Qu’on arrête de dire que nous sommes illégitimes »
Apparemment agacé par la rhétorique de l’opposition, Gildas Agonkan, un député de la mouvance s’emporte : « qu’on arrête de dire que nous sommes illégitimes, nous avons été élus avec les textes de la République ». Il reconnaît par ailleurs, qu’il y a toujours de la « surenchère » quand il y a négociation.
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