A la cérémonie de lancement de ses assises, les forces de l’opposition par la voix de Nicéphore Soglo ont reprécisé les préalables à tout dialogue au Bénin à l’heure actuelle. A en croire l’ancien président Nicéphore Soglo, partout sur le continent, «souffle un vent de liberté sous la pression des forces démocratiques». Et les derniers événements intervenus au Sénégal et au Cameroun envoient un signal fort à Patrice Talon et «lui interdisent de faire la sourde oreille».
Pour le président Soglo, il ne peut pas avoir un dialogue politique pendant que des compatriotes sont contraints à l’exil ou croupissent en prison pour délit d’opinion. De même, il ne peut avoir un dialogue politique alors que «l’Assemblée nationale est devenue un lieu souillé du sang des compatriotes» ou pendant que «Patrice Talon continue de contraindre des concitoyens à l’extrême précarité». Il rappelle que plus de 504 enseignants du primaire et du secondaire ont été suspendus sans aucune procédure en cette rentrée où les classes sont pléthoriques et sans enseignants, sous prétexte qu’ils ont refusé de se soumettre à une prétendue évaluation diagnostique. Dans ce contexte aucun dialogue ne peut se tenir sans quelques préalables.
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Au nombre de ces préalables, il y a la reprise des élections législatives pour donner la parole au peuple et lui permettre de choisir ses représentants. Il faut l’amnistie générale pour tous les exilés et détenus politiques et la restitution des dépouilles mortelles des compatriotes assassinés à leurs familles respectives afin de leur permettre de faire le deuil des disparus. L’opposition exige aussi la réintégration sans délai dans leur fonction des 503 enseignants abusivement suspendus. Les forces de l’opposition fustigent aussi la mise à l’écart du clergé dans le cadre du dialogue politique.
Soglo déplore la mise à l’écart du Clergé
«Nul n’ignore le rôle éminemment politique joué par le clergé dans la mise en route du processus démocratique dans notre pays et tous les efforts qu’il déploie depuis que l’héritage de la conférence nationale est mis à mal», a rappelé Nicéphore Soglo. Selon lui, comme si la démarche du clergé dérangeait, «on a fait l’option de l’ignorer, de l’infantiliser pour recourir à des personnages douteux pour conduire le pseudo dialogue aggravant la crise de conscience». Il a rassuré que le Comité de la résistance nationale se bat et va continuer à se battre contre «l’intimidation, la dictature et la répression sauvage qui caractérisent le régime Talon dont la finalité réelle est de concentrer la richesse nationale aux mains d’une minorité arrogante et opportuniste».
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