Ancien lieutenant et aujourd’hui virulent contempteur de Patrice Talon, Candide Azannai ne manque aucune occasion pour critiquer sévèrement l’actuel locataire du palais de la Marina. Dans un récent post publié sur sa page Facebook, l’ex ministre du régime en place a dit tout le mal qu’il pense de l’interview accordée par le numéro 1 Béninois à France 24 et RFI.
Pour lui, Patrice Talon n’a pas assumé ce qui s’est passé au Bénin. Il « a voulu tout mettre sur les autres : Des lois qui auraient été votées par les députés qui étaient là avant son arrivée au pouvoir ; des chasseurs qui auraient tué. Et lui Patrice Talon ? Rien il n’a fait? » s’interroge Candide Azannai. Voyant qu’il est manifestement impossible d’échapper à son propre piège, il affirme que « tout ça relève du passé », s’indigne le leader du parti Restaurer l’Espoir.
Il a du mal à fixer l’ensemble des béninois sur le nombre de morts
Pour l’opposant, le chef de l’Etat espère que le peuple acceptera passer par perte et profit l’imposture des lois liberticides, l’exclusion électorale, les tueries, la confiscation sanglante du pouvoir législatif, la corruption des esprits par son monologue politique ubuesque des 10, 11, 12 octobre 2019 et le coup d’Etat constitutionnel. Mais le moins qu’il puisse faire est de rendre justice aux âmes des innocentes victimes, estime l’ancien ministre .
Il a par ailleurs regretté l’incapacité de Patrice Talon à donner avec exactitude le nombre de morts lors des violences au Bénin. Il se demande ce que valent concrètement l’évocation du Procureur et du Ministère de l’intérieur si le président a du mal à fixer l’ensemble des béninois sur le nombre de morts recensés effectivement par l’Etat béninois. L’autre pan de l’interview abordé par Candide Azannai, c’est le clin d’œil fait à Boni Yayi par Patrice Talon.
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« Vous avez revendiqué le chapeau, vous le portez et il dégouline des sangs des innocentes victimes »
Le premier magistrat a en effet demandé au président d’honneur des FCBE de rentrer au pays. Candide Azannai prévient qu’aucune entente entre Talon et Yayi ne « saurait être le solde ni des innocentes victimes ni de la cause, encore moins de l’objectif de la Résistance nationale ». La lune de fiel continuera donc entre l’opposant et son ancien patron. La sortie médiatique de celui-ci ne l’aura convaincu sur aucun point.
« Cette interview fût un sombre tableau » dira-t-il rappelant que locataire du palais de la Marina avait dit à la veille des législatives qu’il était prêt à porter le chapeau d’une élection exclusive. « Vous avez revendiqué le chapeau, vous le portez et il dégouline des sangs des innocentes victimes » affirme-t-il.
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