Au Bénin, les premières élections présidentielles après la réforme engagée par le parlement sont prévues pour se tenir en Avril prochain selon le calendrier de la CENA. L’institution en charge de l’organisation des élections a d’ailleurs déjà reçu les dossiers de candidatures depuis quelques jours. Le Bénin expérimente le système de parrainage qui fait déjà des mécontents. L’opposition a eu recemment un échange houleux avec le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et du Sahel, Ibn Chambas.
Dans ce contexte, l’ambassade des USA a sorti un communiqué pour appeler à la paix dans cette période sensible. Après la publicaion du communiqué, Constant Sinzogan a réagi à travers un post sur sa page Facebook intitulé EXPLICATION DE TEXTE POUR LES NULS… Lire ci-dessous le contenu du post
EXPLICATION DE TEXTE POUR LES NULS…
Ceux qui, par ignorance, par naïveté, ou mauvaise foi attestent de la neutralité ou du parti-pris en faveur du gouvernement du texte de communiqué de l’ambassade des USA doivent se raviser…
Le langage diplomatique ne nomme jamais celui ou l’organe qu’il fustige. Il le désigne sans jamais le nommer. C’est ainsi que nulle part dans le communiqué de l’ambassade des USA, le gouvernement béninois n’est nommé. Les américains ont plutôt écrit… « le Bénin », « le peuple béninois » ainsi la cible que le texte dénonce est donc le gouvernement béninois.
Un autre signalement de la position réfractaire américaine par rapport à la gouvernance politique de la Rupture est la référence du texte du communiqué à plus de 30 ans de pratique démocratique, soit à 1990.
Cette référence au renouveau démocratique et à la constitution de 1990 sans jamais en faire autant aux réformes et les lois découlant de celles-ci est un désaveu, pas plus, pas moins.
Encore d’autres aspects du texte du communiqué qui en disent long sur la position américaine contre les réformes politiques de la Rupture est le choix sémantique du texte lequel appelle à un processus électoral qui respecte « les normes démocratiques » au lieu de souhaiter que le processus électoral respecte la loi électorale, dans la même veine, là où le texte pouvait à loisir parler du respect de la constitution, il a plutôt fait le choix sémantique de « droit constitutionnel «
Du bon sens pour aborder un autre aspect du texte, si les États-Unis estimaient que la sécurité du peuple était garantie, ils n’imploreraient pas les forces de sécurité à y veiller, si la liberté d’expression dans les médias et sur les réseaux sociaux était effective, ils n’appelleraient pas à sa garantie et à sa protection. Ceci n’est que du bon sens, puisqu’on ne souhaite que ce qu’il n’y en a pas, ce qui n’est pas encore…
Le point d’orgue du texte du communiqué qui est en fait un cinglant désaveu pour le gouvernement béninois est que hier l’opposant et ancien Chef de l’État béninois, Yayi Boni avait exhorté les forces de sécurité à ne pas brimer les populations, aujourd’hui les USA ont repris la même exhortation. Cette convergence de vue est un pied de nez à la mouvance gouvernementale.
Et ce qui est, un plus, grave, à mon sens, au lieu que les américains appellent le gouvernement à protéger les populations, ce sont les forces de sécurité qu’ils ont appelées à le faire comme l’ancien Président de la République. Ceci diplomatiquement doit s’appeler au mieux désaveu, au pire, isolement.
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