, , ,

Propos de Talon sur le droit de grève: La décision qui donne raison aux syndicats

Le droit de grève limité au Bénin a été l’un des sujets abordés par le président de la République du Bénin Patrice Talon lors de sa rencontre avec des Entrepreneurs de France (LaREF) le mardi 30 août 2022 à Paris. Cependant, cet argument que brandissait le premier des Béninois pour attirer les investisseurs étrangers dans son pays a été débouté par la commission des experts de l’Organisation Internationale du Travail suite à une requête des six centrales syndicales des travailleurs du Bénin.

«  Nous avons entrepris des réformes difficiles. Des réformes qui ont abouti à des mesures qui ont touché les secteurs vitaux du pays avec la suppression et la restriction  du droit de grève. Désormais au Bénin, la grève est interdite dans les secteurs vitaux comme la santé, la police, les pompiers et tout ce qui concourt à la survie des concitoyens. Dans les autres secteurs, la grève est limitée à deux jours maximum par mois et dix jours par an ». Ainsi parlait le président de la République Patrice Talon lors de sa rencontre avec la classe des opérateurs économiques français, le mardi 30 août dernier. Pour justifier cette réforme, le chef de l’Etat est remonté jusqu’en 2016 année où il accédait au pouvoir. En ce moment-là, il avait été confronté à des exigences exagérées des travailleurs de l’administration publique, selon ses propos, alors même que les marges de manœuvres financières de l’Etat étaient limitées. 

Publicité

Mais il fallait réagir. Ce qui explique cette réforme. Entre peine et fierté, il avait confessé devant les investisseurs français avoir attaqué les acquis des travailleurs béninois, attaques qui peuvent irriter les organisations internationales chargées du travail, mais cela était nécessaire pour un pays comme le Bénin en pleine construction. Pour lui, l’expression démocratique ne peut pas être la même selon que l’on soit dans un pays développé ou dans un pays en voie de développement. « Le droit de travail que nous avons fait au Bénin ne peut se faire en France puisque cela ne serait pas acceptable. Mais au Bénin, c’est devenu important, vital, primordial. Sinon, ce pays restera éternellement dans la pauvreté », avait-il déclaré. Seulement voilà! Le droit de grève tel que réformé par les autorités béninoises a été battu en brèche par les experts de la commission de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

L’OIT donne raison aux travailleurs

« Au vu de ce qui précède, la commission prie instamment le gouvernement (béninois-Ndr), de prendre les mesures nécessaires pour que les dispositions en question de la loi N° 2001-09 portant exercice du droit de grève telles que modifiées par la loi N° 2018-34 soient revisées dans un proche avenir…. et qu’elles donnent pleinement effets aux dispositions de la convention sur les points rappelés ci-dessus ». C’est la conclusion du rapport de la commission des experts de l’OIT adopté en 2019 et publiée lors de la 109ème session de la Commission internationale du Travail (CIT).  Qu’il nous souvienne qu’en 2019, après que le gouvernement a interdit la grève dans certains secteurs de travail et réduit massivement les temps de grève dans d’autres, les six centrales syndicales que compte le Bénin avaient individuellement porté plainte auprès de l’OIT. Cette organisation leur a donné raison et a demandé au pouvoir de la rupture l’annulation de ladite réforme en respect aux normes et conventions internationales sur le travail. Malheureusement rien n’est fait jusqu’à présent. 

La décision qui donne raison aux travailleurs

La commission prend note des observations de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB) en date du 3 avril 2019, ainsi que de celles de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) en date du 12 juin 2019, relatives à la loi no 2018-34 modifiant et complétant la loi no 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève, qui se réfèrent aux questions examinées ci-après par la commission. La commission prend également note de la réponse du gouvernement à cet égard. Article 2 de la convention. Droit de constituer un syndicat sans autorisation préalable….
Lire la suite dans le journal pdf du jour

2 réponses

  1. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    La liberté n’est pas que pour les riches.
    Même très encadrée pour éviter l’utilisation politicienne qu’en ont fait par le passé les politiques qui la suppriment aujourd’hui(hum, hum),

    \\\\ ///
    (@_@)

  2. Avatar de Aziz le sultan
    Aziz le sultan

    Dieu est toujours.juste.dans le discernement.et la rétribution….
    Les spécialistes..des grèves perlees..ont eu le part..de celui..qui les finançait

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité