Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président tunisien Kaïs Saïed a progressivement démantelé les acquis démocratiques de la révolution de jasmin. La dissolution du parlement, la mise sous tutelle du pouvoir judiciaire et la répression des opposants ont marqué une rupture nette avec les aspirations démocratiques du peuple tunisien. Cette transformation radicale du paysage politique tunisien suscite désormais une réaction virulente de certains élus américains.
Les États-Unis prêts à couper les vivres
Le sénateur républicain Joe Wilson a lancé jeudi 30 janvier 2025 un appel pressant au secrétaire d’État américain Marco Rubio. Dans un message cinglant publié sur le réseau social X, l’élu de Caroline du Sud réclame la suppression immédiate de toute aide financière américaine destinée à la Tunisie. Le parlementaire n’a pas mâché ses mots, qualifiant le président Saïed de « dictateur haineux et anti-américain » et dénonçant la transformation du pays en « État policier tyrannique ». Cette prise de position musclée intervient alors que Donald Trump, nouvellement installé à la Maison Blanche, a déjà gelé la majorité des programmes d’aide internationale américaine, à l’exception du soutien militaire à Israël et à l’Égypte, ainsi que de l’aide alimentaire d’urgence.
Un pays fragilisé face aux menaces américaines
La remise en cause du soutien financier américain pourrait porter un coup fatal à l’économie tunisienne, déjà ébranlée par une dette galopante et une inflation record. Les subventions américaines jouaient jusqu’à présent un rôle crucial dans le renforcement de la gouvernance, le développement économique et la sécurité du pays. Joe Wilson a conclu son message en évoquant l’intervention probable de Donald Trump pour « régler le problème », laissant présager un durcissement significatif de la position américaine envers Tunis. Cette menace de sanctions économiques illustre la détérioration des relations entre Washington et son ancien allié maghrébin, autrefois considéré comme un modèle de transition démocratique dans la région.
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