Le nord africain voit aujourd’hui s’affronter deux initiatives gazières majeures à l’échelle du continent. La première, reliant le Nigeria au Maroc, bénéficie de l’appui du monarque Mohammed VI et des autorités nigérianes, et suivrait le littoral atlantique pour atteindre l’Europe via le territoire marocain. La seconde, le gazoduc transsaharien (TSGP), connecterait le Nigeria à l’Algérie en traversant le Niger – une option que les responsables algériens défendent comme le trajet le plus court vers les consommateurs européens. Ces deux infrastructures constituent des solutions potentielles face à la dépendance européenne aux importations russes, tout en promettant une révolution énergétique pour des populations africaines nombreuses.
Washington accueille la présentation du tracé atlantique
À l’occasion d’une réunion organisée par l’Atlantic Council dans la capitale américaine, Amina Benkhadra, qui dirige l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a exposé l’évolution du Gazoduc Afrique Atlantique (GAA). Cette intervention a eu lieu parallèlement au « Powering Africa Summit« , rencontre essentielle pour les partenariats énergétiques entre les États-Unis et l’Afrique, qui s’est tenue les 6 et 7 mars à Washington.
Face à un public comprenant membres du corps diplomatique, spécialistes de l’énergie, acteurs privés et institutions financières, Benkhadra a indiqué que le projet aborde maintenant une « étape cruciale pour les investissements« . La responsable a mentionné que les décisions financières avancent, avec un objectif opérationnel pour les premiers segments fixé à 2029.
Une infrastructure au service du développement continental
Le GAA représente une composante essentielle de la stratégie atlantique promue par le roi marocain. D’après Benkhadra, ce réseau gazier favorisera la cohésion économique africaine tout en développant les connexions énergétiques internationales, générant ainsi des opportunités de prospérité partagée et d’économie durable.
Les données communiquées illustrent la monumentalité du projet: déployé sur plus de 6000 kilomètres, le gazoduc bénéficiera à approximativement 400 millions d’habitants. Cette réalisation jouera un rôle déterminant pour l’accès à l’électricité dans des zones où seuls 40% de la population disposent actuellement d’énergie. La dirigeante de l’ONHYM a également souligné l’importance stratégique de l’ouvrage, le décrivant comme vital pour l’autonomie énergétique ouest-africaine, européenne et de l’ensemble de la région atlantique.
Laisser un commentaire