L’Algérie vient de prendre une mesure sans précédent en suspendant ses relations consulaires avec trois villes françaises stratégiques : Marseille, Montpellier et Nice. Cette décision bloque effectivement la délivrance des laissez-passer consulaires, documents essentiels pour permettre le renvoi des ressortissants algériens en situation irrégulière sur le territoire français.
Selon Europe 1, cette suspension représente une réaction directe aux pratiques du ministère de l’Intérieur français, accusé de contourner les procédures diplomatiques établies en procédant à des expulsions sans obtenir préalablement l’autorisation des autorités algériennes. Les accords bilatéraux stipulent clairement que toute procédure d’expulsion doit être validée par un laissez-passer délivré par l’ambassade ou les consulats algériens.
Une crise diplomatique qui s’aggrave
La France aurait délibérément ignoré ces protocoles, organisant des renvois sans consultation avec Alger, ce qui constitue aux yeux des autorités algériennes une violation flagrante des règles diplomatiques. Cette situation a conduit le gouvernement algérien à bloquer la coopération consulaire dans ces trois métropoles françaises, compliquant significativement l’ensemble des procédures administratives impliquant les ressortissants algériens.
Cette suspension s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Alger. Au cours des derniers mois, plusieurs déclarations de responsables français et certaines décisions politiques ont été interprétées comme hostiles par l’Algérie. Le gouvernement algérien estime que la France multiplie les pressions injustifiées, notamment après l’attentat de Mulhouse, utilisé selon Alger comme prétexte pour critiquer la coopération algérienne, alors que Paris n’aurait pas respecté les procédures adéquates pour les expulsions concernées.
Escalade potentielle des mesures de rétorsion
L’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie et dont la situation a suscité de vives réactions en France, a également exacerbé les tensions. Les commentaires français sur cette affaire sont perçus par Alger comme une ingérence inacceptable dans ses affaires intérieures, renforçant sa détermination à durcir sa position face aux demandes françaises et à affirmer sa souveraineté dans la gestion des questions migratoires impliquant ses citoyens.
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