Un indicateur clé de stabilité économique L’excédent commercial représente un signal de bonne santé pour une économie : il indique que la valeur des exportations dépasse celle des importations, créant une entrée nette de devises. Pour les pays fortement dépendants d’un secteur comme celui des hydrocarbures, il constitue un levier essentiel pour maintenir la stabilité macroéconomique, financer les dépenses publiques et renforcer les réserves de change. Il est aussi un rempart face aux chocs extérieurs. Lorsqu’un pays parvient à dégager un excédent malgré un recul des prix de ses produits d’exportation, cela témoigne d’une certaine capacité d’adaptation et d’une gestion prudente des échanges extérieurs. C’est précisément ce qu’illustre la trajectoire de l’Algérie en 2024.
Excédent réduit, mais comptes toujours dans le vert
En 2024, l’Algérie a dégagé un excédent commercial de 253,7 milliards de dinars. Ce niveau reste positif, bien qu’il marque un net repli par rapport à l’année précédente, où le solde atteignait 1674,5 milliards de dinars. Deux dynamiques expliquent cette baisse : d’une part, les exportations ont chuté à 6605,8 milliards de dinars, conséquence directe de la baisse des cours des hydrocarbures et d’un recul général des prix sur les marchés extérieurs ; d’autre part, les importations ont augmenté pour atteindre 6352,1 milliards de dinars, signalant un regain de consommation ou d’investissements. Malgré ce resserrement entre les flux sortants et entrants, le pays évite un retour au déficit, ce qui reste significatif dans le contexte actuel.
Pression sur les marges, ajustements nécessaires
Le recul de la valeur des exportations ne tient pas à une baisse des volumes, mais principalement à des prix moins favorables, notamment sur le pétrole et le gaz. De leur côté, les importations ont progressé en volume, mais à un coût unitaire plus faible qu’en 2023. Cette configuration a permis de limiter l’impact budgétaire de la hausse des achats extérieurs. Les ajustements réalisés traduisent une volonté de conserver une forme d’équilibre, sans freiner totalement la dynamique intérieure. La maîtrise des dépenses en devises semble avoir été priorisée face à l’érosion des revenus tirés du commerce extérieur.
Une balance fragile face aux incertitudes mondiales
Si l’Algérie parvient à préserver un excédent, cette performance repose sur des équilibres instables. Le resserrement entre exportations et importations réduit la marge de sécurité, rendant l’économie plus sensible à de nouvelles variations de prix ou à des besoins d’importation supplémentaires. La situation actuelle met en lumière l’importance d’une diversification des sources de revenus extérieurs et d’une stratégie commerciale adaptée à des marchés en mutation. L’excédent de 2024, bien que diminué, reste un marqueur de stabilité, mais son maintien à moyen terme dépendra de la capacité du pays à réduire sa vulnérabilité structurelle.
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