Pétrole au Maghreb : la seule issue pour ce producteur ?

Photo de Bernardo Ferrari sur Unsplash

La Libye tire l’essentiel de ses ressources économiques du pétrole, secteur qui constitue la colonne vertébrale de son budget national. Cette dépendance quasi totale rend son économie très vulnérable aux variations des prix sur les marchés internationaux et aux interruptions dans la production liées aux tensions internes. Face à cette situation, le gouvernement cherche à augmenter significativement la production pour consolider ses revenus et soutenir la relance du pays.

En début juillet 2025, la Banque centrale libyenne a publié un message officiel mettant en lumière le potentiel financier d’une hausse de la production pétrolière de près de 250 000 barils par jour. Selon cette institution, une telle progression pourrait rapporter environ six milliards de dollars supplémentaires chaque année, renforçant ainsi la trésorerie publique.

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Une remontée historique et des objectifs ambitieux

Après une période marquée par des difficultés, la Libye a réussi à faire grimper sa production pétrolière à plus de 1,2 million de barils par jour en mai 2025, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis plus de dix ans. Le pays vise désormais à pousser ce chiffre à 1,6 million d’ici la fin de l’année, avec un objectif encore plus élevé fixé à deux millions pour 2027. Ces ambitions nécessitent non seulement des moyens financiers considérables, mais également une coordination optimale entre les différentes institutions impliquées dans le secteur.

Lors d’une rencontre récente le 2 juillet, les dirigeants de la Banque centrale et de la Compagnie nationale de pétrole ont souligné l’importance de renforcer les ressources financières, en s’appuyant notamment sur la coopération avec des banques libyennes spécialisées dans le commerce international ainsi qu’avec des institutions financières étrangères.

Coordination et financement : les clés du succès

Le principal défi pour la Libye réside dans la gestion efficace de cette montée en charge. Au-delà des aspects techniques liés à l’extraction, le pays doit faire face à des enjeux de gouvernance et de stabilité politique qui impactent la continuité des opérations. Le recours à des financements adaptés apparaît donc indispensable pour moderniser les infrastructures, garantir l’entretien des installations et soutenir les activités d’exploration.

La collaboration entre la Banque libyenne pour le commerce extérieur et les partenaires internationaux pourrait jouer un rôle décisif dans la sécurisation de ces investissements. La réussite de cette démarche conditionnera la capacité du pays à transformer cette croissance de production en un véritable moteur économique durable.

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Un pari risqué au cœur de l’économie libyenne

La dépendance presque totale au pétrole pose la question de la viabilité à long terme de ce modèle économique. Si l’augmentation de la production offre des gains immédiats, elle expose aussi la Libye aux aléas du marché mondial et à l’épuisement progressif de ses ressources. Cette stratégie d’intensification de l’extraction place le pays dans une position délicate, alors que d’autres nations de la région explorent des voies pour diversifier leurs économies.

Le défi pour la Libye sera de conjuguer cette montée en puissance avec une gestion rigoureuse et transparente des revenus, tout en stabilisant son environnement politique. La trajectoire adoptée dans les prochaines années déterminera si le pétrole pourra rester le levier principal du développement ou si la nécessité d’un nouveau modèle économique se fera rapidement sentir.

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