Venue du cœur de la région de Louga, connue pour ses fêtes familiales fastueuses et ses rassemblements communautaires animés, une tendance inattendue s’est installée dans les usages numériques sénégalais. En quelques semaines, les réseaux sociaux ont été envahis par une vague rétro inspirée des décennies 60, 70, 80 et 90. Ce phénomène numérique, popularisé d’abord lors de cérémonies locales, a peu à peu gagné Dakar, Thiès, Saint-Louis puis l’ensemble du pays.
Le style « foureul » : une mémoire collective réactivée
Au cœur de cette tendance se trouve une esthétique chaleureuse baptisée « foureul », qui évoque l’élégance décontractée des anciens bals, les longues robes de soirée, les coiffures bombées, les pantalons évasés et les boubous brodés aux couleurs vives. De jeunes Sénégalais et Sénégalaises, souvent nés bien après cette époque, se mettent en scène dans des vidéos TikTok et Instagram, habillés à la manière de leurs grands-parents, mimant des scènes de fêtes ou des danses traditionnelles. Ces contenus, largement repris, témoignent d’un attachement à une époque perçue comme joyeuse, raffinée et profondément enracinée dans les codes sociaux du pays.
Ce retour à l’esthétique des années passées ne se limite pas à une démarche nostalgique. Il traduit aussi une volonté de valoriser les éléments visuels du patrimoine sénégalais, à un moment où la mondialisation numérique tend à uniformiser les codes de représentation. En détournant les réseaux sociaux pour remettre en lumière des images d’archives, des tenues d’antan ou des musiques oubliées, ces jeunes créateurs reconstruisent un lien culturel entre les générations.
Louga, foyer de créativité sociale
La genèse du phénomène n’a rien d’anodin. Louga, ville du centre-nord, est réputée pour ses traditions musicales, son sens de la fête et la créativité de sa jeunesse. C’est lors de cérémonies comme les « tours » (rassemblement entre voisines) ou ndawtal, que les premières vidéos ont été tournées. Les jeunes y ont redonné vie aux styles anciens, avec humour et respect, dans des performances parfois improvisées mais toujours marquées par un attachement sincère aux traditions locales. Ces contenus sont devenus viraux non seulement pour leur esthétique soignée, mais aussi pour leur capacité à faire écho à une identité culturelle trop souvent marginalisée dans l’espace numérique.
Ce terreau artistique fertile n’est pas nouveau : Louga a vu naître plusieurs initiatives musicales, vestimentaires ou audiovisuelles à impact national. Mais avec l’explosion actuelle du « foureul digital », elle semble confirmer son rôle de laboratoire culturel. En quelques clics, les souvenirs familiaux de toute une époque sont transformés en matière première pour une réinvention contemporaine.
Derrière l’apparence légère des vidéos rétro se dessine un enjeu plus profond. Comment préserver l’héritage visuel du Sénégal sans le figer dans le passé ? La tendance actuelle, en plaçant les objets du quotidien – tissus, meubles, coupes de cheveux, chansons – au cœur de créations numériques, offre une réponse inédite. Elle propose de traiter la mémoire non comme un musée figé, mais comme un matériau vivant à manipuler avec liberté.




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