Longtemps, Accra a soutenu que l’accueil de migrants expulsés des États-Unis s’était fait sans aucune compensation. Cette position officielle s’est effondrée il y a quelques jours. Une déclaration passée presque inaperçue refait désormais surface. Le ministre ghanéen des affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a fini par admettre, lors d’une intervention sur TV3 Ghana (cliquez pour voir l’extrait de l’intervention du ministre), que la levée des restrictions de visas par Washington était bel et bien liée à un accord sur ces expulsions.
Quand les négociations prennent des allures de troc
Le chef de la diplomatie a expliqué que la partie américaine avait assorti ses concessions commerciales et consulaires à une demande claire : trouver une solution pour des étrangers détenus dans les centres de l’ICE. «Vous voulez que nous revenions sur les droits de douane de 15 %. Nous sommes également confrontés à des problèmes d’immigration. Nous avons toutes ces personnes en prison. Nous les détenons dans divers centres de l’ICE. D’accord. Nous voulons donc que vous nous aidiez à gérer ce problème», aurait déclaré la partie américaine lors d’une tentative de médiation selon la déclaration du ministre sur la chaine ghanéenne TV3.
«J’ai donc immédiatement consulté le président Mahama. Ensuite, il y a eu des discussions au sein du cabinet sur le sujet. Le Ghana a ensuite déclaré : « Écoutez, nous n’accepterons pas les Vénézuéliens, les Mexicains et toutes ces expulsions massives (…), notre régime juridique sous-régional. Les Ouest-Africains peuvent voyager sans visa dans les pays d’Afrique de l’Ouest. », a poursuivi le chef de la diplomatie ghanéenne sur le plateau de la chaîne TV3 Ghana, samedi 4 octobre. Ce choix a été justifié par la libre circulation déjà en vigueur au sein de la CEDEAO, permettant aux ressortissants ouest-africains de franchir les frontières sans visa entre pays voisins. En d’autres termes, Accra considère que son engagement ne bouleverse pas l’équilibre régional, mais facilite seulement le retour de personnes qui pourraient, en théorie, circuler dans l’espace ouest-africain.
Pour rappel le Ghana a accepté d’héberger un premier groupe de quatorze migrants expulsés par les États-Unis, parmi lesquels des Nigérians et un Gambien. L’accord, décrit par certains observateurs comme une stratégie de « troisième pays de renvoi », fait du Ghana une escale dans la politique migratoire américaine, avant d’éventuelles réaffectations vers les pays d’origine. Récemment dans un de nos articles, nous rapportions qu’un Nigérian avait raconté comment Accra l’a fait passer illégalement au Togo après son expulsion des USA.
Entre ouverture et vulnérabilité
En admettant que la levée des restrictions de visa est la contrepartie de cet accord, le Ghana se place dans une position délicate : ses citoyens bénéficient d’un avantage consulaire important, mais le pays endosse aussi la responsabilité d’une politique migratoire qui ne lui appartient pas entièrement. Pour un État qui cherche à défendre sa place dans le commerce mondial et à garantir la mobilité de ses ressortissants, la frontière entre pragmatisme et dépendance devient ténue.




En quoi ça dérange si le Ghana est un lieu de transit pour qu’ils retournent chez eux. Est-il normal d’enfreindre les lois migratoires d’un pays et d’y vivre dans la clandestinité ??? La raison d’’Etat dépasse vos sentiments à fleur de peau.
Cherchez l’erreur
Le Ghana n’avait pas à accepter une bêtise ainsi.
donc en fait ils acceptent mais n’assument pas et font assumer les états qui ne réclament pas de visa à leurs frontières.. quel manque de courage politique et quel forfaiture ?
Nkruma depuis l’au de la approuvera…
c’est cela les nouveaux dirigeants ghanéens ?
Chantage et extorsion, les deux mamelles du pouvoir made in USA, la plus grande « démocratie » du monde
C’est ce que je disais…et quand ces rapatriés vont se retourner contre le Ghana par des actes de terrorisme, vous comprendrez que diriger, c’est prévoir…