Les meilleurs couscous du monde sont subsahariens

Les odeurs, la texture et les multiples saveurs gastronomiques comptent pour de véritables niches d’informations sur les pays et leurs civilisations. C’est le cas du couscous qui nous offre un voyage pas comme les autres sur les grandes capacités culinaires des peuples d’Afrique. Une grande diversité de couscous est répertoriée dans les régions du monde et se caractérise principalement de microbilles aux rondeurs bien définies, cuites à la vapeur et saupoudrée de sauce avec des accompagnements de viandes blanches ou rouges.

Des critères sur lesquels s’accorde tout le monde. Mais le couscous existe-t-il en Afrique ? Oui, absolument répondront la majorité d’entre nous. Mais quant à son origine, beaucoup s’éloigneraient de la bonne réponse. Effectivement, le couscous existe en Afrique depuis toujours mais les plus plébiscités sont ceux de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc. Mais non le couscous existe dans tout le continent et vous découvrirez pourquoi.

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L’histoire du couscous et son origine

Selon Monique Chastanet (2010), le couscous existe dans toute l’Afrique et doit son origine depuis des siècles à l’âge du néolithique aux pays du Sahel dont le Mali, le Sénégal, la Mauritanie et le Niger ce qui pourrait confondre cette civilisation culinaire existante au moins 2000 ans avant JC d’avec celle des peuples d’origine du Moyen-Orient lors de leur arrivée graduelle 800 avant JC sur le continent noir.

Par ailleurs, Ibn Battuta grand explorateur érudit d’origine andalouse, mentionne qu’il a mangé du couscous au Mali non loin de la boucle du Niger en 1352. D’où il a conclu que le couscous de blé dur a probablement été inventé par les berbères au XIIe siècle sur la base des styles variés apprises des peuples africains sahariens. On a même retrouvé à Essouk Tadmekka des morceaux de couscoussier datant d’entre le 9e et 14e siècle.

Toutefois la connaissance gastronomique du couscous sans le blé reste clairement inconnue des peuples de l’Afrique du Nord. C’est une connaissance qui appartient exclusivement à la grande région ouest partant du Mali, Sénégal, Mauritanie au Niger, voire au Cameroun est plus digeste et sans gluten en plus. Pourquoi ? Simplement parce qu’en Afrique on cuisine souvent le couscous à base de mil, de fonio, d’orge, de sorgho, de maïs ou de riz. De nombreuses recettes associées aux épices : ail, oignon, poivron, piment ; suffisamment de légumes tel que le manioc, les patates douces, les carottes, le chou, les courgettes, les aubergines ; et, une épice particulière surtout au Sénégal appelée lalo composée de feuilles séchées du baobab qui va agir comme de la gélatine. Il faut noter que le couscous à base de toutes ces graminées est principalement africaine.

Recettes des couscous africain

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Au Sénégal, le couscous national s’appelle le thiéré. C’est le plat du vendredi, un plat traditionnel très convivial servi bien rempli dans un énorme plateau. Le couscous du Sénégal a d’ailleurs été élu meilleur couscous au championnat mondial de couscous ayant eu lieu du 20 au 29 septembre à San Vito Lo Capo au nord de la Sicile (Italie) en 2019. Le peuple Soninké (établi principalement au Sénégal, en Mauritanie, en Gambie, au Burkina Faso, etc.) consomme du couscous délicat à préparer à base de farine de mil avec une sauce mollé ou une sauce d’haricots. Le mollé est une sauce cuisinée à base de pâte d’arachide, des graines d’haricot, de la viande que la cuisinière va répandre sur le couscous. C’est un plat que consomme également plusieurs groupes ethniques dont les bambaras, les peuhls, les toucouleurs, les wollofs, les diakhankés et les khassonkés. Il y a aussi ce grand repas soninké appelé le déré dont la sauce est versée sur le couscous à base de farine de mil mais avec d’autres ingrédients. Au Niger, il y le couscous aux épinards appelé dambou.

Les épinards du dambou sont en réalité les feuilles légumes du moringa bouillies séchées, pilées selon les goûts mais saupoudrées dans le couscous à base de riz ou de mil. Le dambou est un plat à la base végan et sans lactose très apprécié au Niger et au nord du Nigéria. Il se cuisine simplement avec les épices de base, des poivrons, du piment sec, de l’huile, de la volaille, du sel, de l’oignon et de l’ail mais sans sauce car le dambou est suffisamment savoureux une fois les mélanges effectués. Au Burkina Faso, on cuisine le benga. Le couscous benga se fait avec toutes les céréales (blé, mil, sorgho, maïs ou fonio) et se mange accompagné du haricot cuit simplement dans une marmite, de l’oignon caramélisé, un peu de bicarbonate de soude, des épices au choix et du sel. Il existe bien du couscous au maïs mais à granulométrie moyenne ! Au Mali, avec une cuillère à café de feuilles de baobab, une quantité appréciable d’huile d’arachide, du sel, un bol à soupe de farine de céréale au choix (mil, sorgho, maïs ou fonio), on cuisine le couscous bassi ou basi. En Côte d’Ivoire le plat de couscous favori et devenu international aujourd’hui est celui à base de manioc. L’Attiéké se mange une fois les grains cuits à la vapeur et on l’accompagne de légumes frais découpés (tomate, oignons, piments) et surtout de poisson frit. Bon appétit.

Une réponse

  1. Avatar de Lectrice
    Lectrice

    Bonjour,

    Je souhaite soulever un point important, ça n’a rien de surprenant de trouver du couscous au Mali ou en Mauritanie, ce que je ne comprends pas c’est pourquoi vous assimilez un plat à d’autres plats (qui ont d’autres noms) pour dire que c’est le couscous de tel ou tel pays. La richesse culinaire est un trésor, chaque pays et/ou région à ses spécificités, arrêtez de vouloir rapporter l’un à l’autre et de les comparer. Je vous remercie pour l’effort fourni mais pourriez-vous avoir recours à des habitants des terres d’origine pour distinguer correctement les choses.

    Cordialement,

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