Un an après l’inauguration en grande pompe des marchés urbains modernes de Cotonou, l’euphorie de la gratuité touche à sa fin. À compter du 1er juillet 2025, les commerçants et commerçantes devront s’acquitter de redevances journalières, hebdomadaires ou périodiques. Cette décision soulève de vives inquiétudes quant à son impact sur le quotidien des petits marchands, en particulier ceux dont le capital de départ est dérisoire. De 100 f Cfa ou au plus 200 f Cfa le jour, avant la construction des marchés modernes, la redevance journalière passe désormais à 600f Cfa et 700f Cfa dans les marchés de Cotonou. L’annonce a été faite par Eunice Loisel, directrice de l’Agence Nationale de Gestion des Marchés (AnaGeM), lors de la célébration du premier anniversaire du marché de Cadjèhoun, le 15 juin 2025. « La redevance sera exigée dès juillet », a-t-elle déclaré. La décision de l’ANaGeM de faire payer les places dans ces infrastructures flambant neuves, construites sous l’impulsion du gouvernement du Président Patrice Talon pour moderniser le commerce local, est justifiée par la nécessité de garantir la propreté, la sécurité et l’entretien constant de ces marchés. Un argument recevable en théorie, mais qui se heurte à la dure réalité économique de beaucoup de commerçants béninois. Pour les marchés urbains modernes de Cotonou, cette somme, multipliée sur le mois, s’apparente pour beaucoup à de la « ciguë », un poison lent pour des activités déjà précaires. Pour des activités à plus fort roulement, comme les poissonneries et les boucheries, une redevance mensuelle de 21 000 F CFA est évoquée pour Cotonou. Bien que leurs marges soient potentiellement plus élevées, cette somme représente également une charge significative. L’autre hic de la décision de l’ANaGeM est que la même redevance est exigée aussi bien à la vendeuse de piment qu’à celle de tissu ou de cosmétique alors qu’on sait que leurs chiffres d’affaires respectifs ne sont pas comparables. L’ANaGeM a également détaillé les coûts pour les marchés modernes régionaux. Pour les marchés à animation hebdomadaire, la redevance s’élèvera à 1 600 F CFA, incluant l’eau et l’électricité. Les marchés à animation périodique (tous les 4 ou 5 jours) verront leur coût fixé à 1 200 F CFA, avec les mêmes services inclus. Si ces montants peuvent sembler raisonnables pour des commerçants ayant un capital conséquent, ils deviennent une contrainte majeure pour ceux qui vivent au jour le jour, avec des bénéfices souvent inférieurs à ces droits de place.
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Déclarations d'Alladatin sur la loi d’amnistie: Pourquoi attendre d’être supplié avant d’agir ?
Le débat sur une amnistie pour Joël Aïvo, Reckya Madougou et d’autres figures de l’opposition refait surface au Bénin, soulevant des questions fondamentales sur la responsabilité politique et l’intérêt supérieur de la nation. Dimanche 15 juin 2025, le député Orden Alladatin, président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale et membre de la majorité présidentielle, était l’invité d’Eden TV. Il a répondu aux appels de l’opposition, en particulier du parti Les Démocrates, qui souhaite voir « dépoussiérer » leur proposition de loi spéciale portant sur l’amnistie. Si Alladatin dénonce une « stratégie de communication » et une « manœuvre » visant à « embrouiller l’opinion« , la question demeure : pourquoi la majorité parlementaire attendrait-elle d’être suppliée pour agir ? L’honorable Alladatin, membre du parti Union progressiste le renouveau (Upr), reproche aux initiateurs de la proposition de loi, un manque de concertation préalable avec les groupes parlementaires de la majorité présidentielle. « L’opposition aujourd’hui n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale. Alors vous demandez, parce qu’il y a la caméra, au président de l’Assemblée, d’appeler une loi, alors qu’il n’y a aucune discussion préalable, ni avec nos groupes parlementaires, ni avec personne », a-t-il fustigé. Selon lui, l’opposition cherche un « effet d’annonce » pour faire croire que les partis progouvernementaux refusent de voter une loi d’amnistie, transformant ainsi le débat en une simple opération de « communication« .
Déclarations de proches du pouvoir : Et si Talon disciplinait sa troupe ?
Le débat sur la santé démocratique du Bénin est de plus en plus vif, et les récentes déclarations de certains proches du pouvoir pourraient accentuer les débats. Au cœur de la polémique, l’affaire de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) qui révèle un imbroglio juridique et alimente les discussions bien au-delà des cercles politiques. La question se pose : le président Patrice Talon devrait-il rappeler à l’ordre ses troupes ? Des figures de la majorité présidentielle, par leurs prises de position qu’on pourraient qualifier d’hâtives sur des sujets aussi sensibles, laissent transparaître un manque de retenue sur un sujet que la justice pourrait connaître très prochainement. L’exemple le plus frappant est celui d’Irénée Agossa, une personnalité visible de la majorité qui s’exprimait sur « actu soir » d’E-télé dimanche dernier. Concernant la confusion autour de la fusion entre l’Upr et du Prd (où le Prd, censé avoir fusionné, détiendrait toujours un récépissé du ministère de l’Intérieur), Irénée Agossa aurait affirmé que « même si Houngbédji amenait des avocats de New York, il ne pourrait pas gagner la bataille juridique de la confusion entre UPR et PRD ». Cette déclaration, pour le moins péremptoire, est problématique à plusieurs égards.
Affaire UP-R et PRD au Bénin : la révélation d'un imbroglio politico-administratif
Le paysage politique béninois, déjà complexe, est secoué par une nouvelle situation qui met en lumière de sérieuses incohérences dans le circuit de la délivrance des récépissés aux partis politiques. Au cœur de cette tempête, l’union progressiste le renouveau (Upr), fruit de la fusion entre l’Union progressiste (UP) et le Parti du renouveau démocratique (Prd), … Lire la suite
Développement industriel au Bénin : le gouvernement interpellé par Les Démocrates
La filière soja, fleuron de l’ambition agricole et industrielle du Bénin, est au cœur d’une nouvelle controverse. Le parti d’opposition Les Démocrates a récemment interpellé le gouvernement du président Patrice Talon, exigeant des explications claires sur la destination et la valorisation du soja produit sur le territoire national. Le Bénin a fait du soja un pilier de sa production agricole, avec une augmentation significative de la production ces dernières années. Les chiffres officiels montrent une progression de 156 900 tonnes en 2017 à 253 953 tonnes en 2021, et même 400 000 tonnes pour la campagne 2022-2023. Cette croissance est censée alimenter une industrie de transformation locale, créatrice de richesse et d’emplois. Le gouvernement a d’ailleurs mis en place des mesures fortes, comme l’interdiction de l’exportation du soja brut par voie terrestre, et des restrictions générales sur l’exportation du soja et du cajou à l’état brut à partir d’avril 2024, afin de favoriser la transformation sur place. L’objectif affiché est clair : créer une chaîne de valeur ajoutée, fournir des semences aux producteurs, les accompagner et racheter leurs récoltes pour une transformation locale, générant ainsi de l’emploi et de la richesse pour le pays. Le gouvernement a également fixé des prix officiels d’achat du soja aux producteurs pour la campagne de commercialisation, et l’exportation du soja grain est désormais libre par voie maritime, mais assujettie à une taxe douanière. Seulement, selon des propos tenus par le 2ème vice-président du parti d’opposition Les Démocrates, Nouréni Atchadé et le député de la 8ème circonscription électorale Habibou Woroukoubou, le soja produit au Bénin serait autorisé à l’exportation par deux agréments délivrés par l’Etat béninois. Le soja ne serait donc pas seulement transformé au Bénin.
Candidature de Daniel Edah à la présidentielle de 2026 au Bénin : Des incohérences à régler
(et des obstacles à surmonter) Le compte à rebours pour la présidentielle de 2026 au Bénin est officiellement lancé. Alors que le paysage politique se dessine progressivement, une première déclaration de candidature vient d’agiter les sphères : celle de Daniel Edah. Fonctionnaire international, consultant en partenariat, président de l’organisation « Il fera beau », et surtout membre du Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition, Daniel Edah a annoncé, le jeudi 29 mai 2025, sa volonté de briguer la magistrature suprême, se positionnant comme porteur d’une vision pour le Bénin.Dans une vidéo postée sur sa page Facebook, Daniel Edah a exposé sa vision : « Je suis candidat avec une vision, celle d’un Bénin économiquement prospère et socialement stable dans une Afrique bien intégrée et en plein essor ». Une déclaration qui, si elle est saluée par certains, soulève néanmoins de nombreuses interrogations et met en lumière les réalités complexes du processus électoral béninois, notamment la question épineuse du parrainage.
Résolution de la crise Bénin-Niger: L'espoir douché de Soglo et Yayi?
Mauvaise nouvelle pour les anciens présidents de la République du Bénin Nicephore Soglo et Boni Yayi. Alors qu’ils s’apprêtent à effectuer un second voyage à Niamey, dans la résolution de la crise qui secoue le Bénin et le Niger, le Général Tiani pose une fois encore, ses conditions: le départ des troupes françaises qui seraient presentes sur le sol béninois. Une façon de mettre une nouvelle fois, la pression sur les négociations. L’espoir d’une résolution rapide des tensions politiques et diplomatiques entre le Bénin et le Niger avec les bons offices des anciens chefs d’État béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi était mince. S’est-il définitivement envolé? Bien malin celui qui peut l’affirmer la main sur le cœur. En tout cas, le président du Niger le Général Abdourahmane Tiani, a encore ajouté une pièce dans son narratif récurent depuis que cette crise entre les deux pays a débuté, il y a près de deux ans. « Nous avons gardé la frontière avec le Bénin fermée et la frontière avec le Bénin restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous faisons, ce n’est pas contre le Bénin que nous faisons, c’est contre les troupes françaises de déstabilisation qui sont sur le territoire béninois qui peuvent nous nuire. » Ainsi parlait le samedi dernier, celui qui dirige de facto, son pays depuis le coup d’État militaire intervenu le 23 juillet 2023 et qui a rebattu les cartes des relations entre les pays de la Cedeao. Cette déclaration intervient à quelques jours d’une rencontre entre le Général Abdourahmane Tiani et les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi prévu pour ce mois de juin à Niamey.
Djogbénou chez Houngbédji : Pour le compte du parti ou pour le potentiel candidat ?
La récente visite du président de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), Joseph Djogbénou, chez Me Adrien Houngbédji, président-fondateur de l’ancien Parti du Renouveau Démocratique (PRD), continue d’alimenter les spéculations sur la scène politique béninoise. Au-delà de l’acte de courtoisie, cette rencontre, survenue dans un contexte de positionnement en vue de la présidentielle de 2026, interroge les véritables motivations de Joseph Djogbénou. S’agit-il de consolider l’unité de l’UPR ou de paver la voie à ses propres ambitions présidentielles que le Pr Joseph Djogbénou s’est rendu chez Me Adrien Houngbédji? La question se pose avec acuité d’autant plus d’après les rumeurs, Djogbénou ne serait pas le choix privilégié du président Patrice Talon pour le dauphinat. En tout cas, la rencontre, relayée par la presse béninoise le 27 mai 2025, a été perçue comme un geste fort. Me Houngbédji, figure historique de la politique béninoise, et son ancien parti, le Prd, ont fusionné avec l’Union Progressiste (Up) pour former l’Upr, l’une des deux principales formations de la majorité présidentielle. Joseph Djogbénou, ancien président de la Cour constitutionnelle et personnalité clé du régime actuel, se trouve à la tête de cette puissante machine politique.
Bénin: malaise chez Les Démocrates
Alors que les élections générales prévues en 2026 sont dans toutes les têtes, le parti de l’opposition Les Démocrates traverse en ce moment même, sa pire crise de confiance. En cause, l’un des membres influents du parti, Nourou-Dine Saka Saley, qui semble ramer à contre courant. Chez Les Démocrates, le linge sale ne se lave pas toujours en famille. Il se nettoie plutôt dans les médias et sur les réseaux sociaux. C’est en tout cas l’option choisie par l’un des membres les plus influents de ce parti de l’opposition politique béninoise en l’occurrence Nourou-Dine Saka Saley. Depuis un certain temps, ce juriste et figure atypique de la politique béninoise, affiche ouvertement et invariablement, des positions assumées mais, qui sont en totale contradiction et diamétralement opposées aux directives, aux choix et orientations politiques des autres membres de sa famille politique. Il s’est donné une certaine liberté de ton, d’expression et de langage qui ne plaît pas à tout le monde et fait grincer les dents de certains responsables du parti. Nourou-Dine Saka Saley, celui que ses proches considèrent comme une forte tête, ne se laisse pas en effet, marcher sur les pieds. D’ailleurs lui même se définit comme quelqu’un qui n’est pas un suiveur, un béni Oui-Oui. C’est pourquoi, sans que l’on ne sache véritablement les raisons de ce revirement à 180 degré, sa nouvelle posture et ces récentes prises de position, dérangent et agacent même les autres lieutenants du parti Les Démocrates. Personne n’a encore réussi à savoir ses intentions, ses motivations et ses objectifs. Peut-être veut-il secouer le cocotier à l’orée des élections municipales, législatives et présidentielle de 2026 où la problématique des positionnements se pose avec acuité? Peut-être cherche-t-il à affirmer son indépendance vis-à-vis du parti et son président Boni Yayi? Ou peut-être veut-il créer un autre courant au sein du parti ? Toujours est-il que cet acteur politique ne manque plus aucune occasion pour tancer ouvertement son propre parti politique .« Il se prépare une exclusion, mais avec la bénédiction participative de l’opposition », avait-il déclaré récemment sur son mur. Dans une intervention plus tôt, il avait déjà suggéré une démission collective des 28 députés de son parti Les Démocrates afin de créer un précédent et provoquer des élections partielles dans leurs circonscriptions conformément à l’article 150 l, du code électoral qui stipule que si plus d’un cinquième des députés (soit au moins 22 sur les 109) démissionnent, des élections doivent être réorganisées dans les circonscriptions concernées. Il a en outre dénoncé son propre parti, qui pratiquerait une « opposition systématique, peu audible dans les débats parlementaires» et en manque «d’initiatives politiques marquantes ».
Bénin: Quel bilan pour le leasing ?
En 2017, le gouvernement béninois, sous la houlette du président Patrice Talon, a initié une réforme majeure de la gestion du parc automobile de l’État en adoptant le leasing (location à longue durée) comme mode d’acquisition des véhicules administratifs.Cette décision visait à rationaliser les dépenses publiques et à lutter contre les dérives observées dans la gestion des biens de l’État. Sept ans plus tard, il est pertinent d’évaluer les résultats de cette politique. Avant 2017, la gestion du parc automobile de l’État était caractérisée par des dépenses exorbitantes et une utilisation inefficace des ressources. Entre 2014 et 2016, l’acquisition des véhicules, leur entretien et l’achat de carburant ont coûté respectivement de gros montants à l’État. Face à cette situation, le gouvernement a opté pour le leasing, permettant à l’administration de disposer de véhicules neufs, entretenus aux frais du fournisseur, tout en bénéficiant de la garantie du constructeur pendant la durée du contrat. Cette formule devait induire une réduction substantielle des charges de fonctionnement de l’État. Mais qu’en est-il à l’arrivée ? Difficile pour le moment de répondre à cette question.
Bénin: Nourou Dine Sacca Saley dénonce des réformes politiques "assommoirs et abattoirs"
Le paysage politique béninois est secoué par les profondes interrogations soulevées par Nourou Dine Saka Saley. À travers une publication sur les réseaux sociaux, ce dernier a lancé un pavé dans la marre, qualifiant les récentes réformes politiques de « réformes assommoirs et abattoirs ». Une critique virulente qui résonne avec une partie de l’opinion publique, préoccupée par la santé de la démocratie béninoise et l’avenir de sa jeunesse engagée. La charge de Saka Saley s’articule autour d’une série de questions rhétoriques, qui mettent en lumière les paradoxes potentielles du système actuel. Il commence par s’interroger sur la personnification et l’individualisation croissante des partis politiques. « Est-ce que les partis ne sont pas plus dangereusement personnifiés et individualisés que par le passé», se demande-t-il, faisant écho à une perception partagée selon laquelle, la désignation des candidats et les décisions majeures seraient l’apanage d’une ou de quelques personnes influentes, vidant ainsi les structures partisanes de leur essence démocratique interne.
La Fcbe de Paul Hounkpé en 2026: Exister ou disparaître
Le parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) de Paul Hounkpé autrefois chef de file de l’opposition béninoise, semble aujourd’hui au bord du précipice. Minée par des luttes intestines, des défections, il traverse une crise profonde qui pourrait bien sonner le glas de son influence sur l’échiquier politique national. Les signes avant-coureurs d’une implosion sont nombreux, et les échéances électorales de 2026, loin d’être une opportunité, apparaissent comme une menace existentielle pour une formation déjà très affaiblie. Les dissensions internes, longtemps étouffées, ont éclaté au grand jour ces derniers temps. Des figures historiques du parti, ont claqué la porte, emportant avec elles une partie de la base militante. Les ambitions personnelles, les luttes de pouvoir et les divergences stratégiques ont créé un climat de suspicion et de division qui paralyse le fonctionnement du parti et compromet sa capacité à se présenter comme une alternative crédible au pouvoir en place. Le dernier évènement en date est la démission ou suspension de l’ancien ministre Alain Adihou et toute la polémique qui s’en est suivie. Paul Hounkpè, malgré son expérience politique, peine à rassembler les différentes sensibilités au sein de la Fcbe et à impulser une nouvelle dynamique. Son discours, souvent perçu dans l’opinion comme ambigu et manquant de fermeté, ne parvient pas à mobiliser les troupes ni à convaincre l’opinion publique. L’absence d’une vision claire pour l’avenir du Bénin et le manque de cohésion au sein de ce parti contribuent à son essoufflement et à la perte de confiance des Béninois. Les résultats aux dernières élections témoignent de cette érosion. Le parti n’a pas su s’adapter aux nouvelles réalités politiques, ni renouveler son message pour séduire une population de plus en plus jeune et exigeante. Son incapacité à se positionner clairement sur les grands enjeux nationaux et son manque de présence sur le terrain ont fini par l’éloigner de ses bases traditionnelles.
Dénonciations de fraudes contre plusieurs banques au Bénin : Le gouvernement interpellé
Ces derniers mois, le climat de confiance entre les citoyens béninois et plusieurs institutions bancaires du pays s’est sérieusement détérioré. Au cœur de la tourmente : des accusations persistantes de fraudes bancaires, de pratiques abusives, et d’omissions volontaires dans le traitement des réclamations de clients. Face à cette situation préoccupante, les appels se multiplient pour que le gouvernement béninois prenne ses responsabilités et protège les usagers. Depuis le début de l’année 2025, plusieurs clients ont publiquement partagé leurs mésaventures avec des banques opérant au Bénin, notamment sur les réseaux sociaux, dans les médias locaux, et dans le cadre de recours juridiques. Les témoignages de victimes affluent, dressant un tableau sombre de manipulations financières sophistiquées et de négligences graves au sein de certaines banques. Des retraits non autorisés, des transferts frauduleux, des prélèvements abusifs et des opérations suspectes sur des comptes dormants sont autant de griefs qui reviennent avec une troublante régularité. Des épargnants, parfois modestes, voient leurs économies de toute une vie s’évaporer du jour au lendemain, les laissant dans un désarroi financier et psychologique profond. Dans une institution financière de Cotonou, par exemple, une dame dont la dénonciation est devenue virale sur la toile affirme avoir constaté des retraits non autorisés, atteignant des sommes significatives. Malgré les réclamations formelles, elle n’a pas reçu de satisfaction. « J’ai écrit trois fois au service client, je n’ai jamais reçu de réponse concrète. On me balade depuis janvier », confie – t- elle. Même son de cloche dans une autre banque de Cotonou où des clients dénoncent une “opacité systémique” dans la gestion des comptes. Ici, un client, commerçant béninois, crie son ras-le-bol depuis des années dans une affaire qui aurait pourtant été vidée par les tribunaux sans que jamais la décision de justice ne soit exécutée selon son récit sur les réseaux sociaux. Les clients concernés évoquent des complicités internes qui faciliteraient la manipulation de comptes. Face à la grogne, les réponses officielles des banques concernées se font rares et peu convaincantes.
Parti Le libéral de Richard Boni Ouorou : Des ambitions mort-nées ?
- Des soupçons de corruption dans l’obtention du récépissé
- Des sorties médiatiques complètement ratées
Après l’annonce tambours battant de l’obtention de son récépissé définitif d’existence, le parti Le Libéral de Richard Boni Ouorou n’est pas au bout de ses peines. Les responsables de cette formation politique devront faire face à la justice dans les prochains jours pour fait de corruption présumée. Aux dernières nouvelles, le Président du parti Le Libéral a été arrêté et gardé à vue. Dans ces conditions, on se demande bien quel est l’avenir de ce parti. « C’est à cette étape que j’ai été informé de sources dignes de foi, des faits de corruption avérés mettant en cause deux cadres du Ministère dont l’un de la Direction des Partis politiques et des Affaires électorales, et l’autre de la Direction des Affaires intérieures et des Cultes sur le même dossier. En effet, le cadre en service à la Direction des Affaires intérieures et des Cultes aurait approché le principal responsable du parti en création pour lui proposer des facilitations contre rémunération de sa part en vue de faire aboutir son dossier au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Proposition à laquelle ce dernier aurait adhéré ; le même cadre de la Direction des Affaires intérieures et des Cultes aurait par la suite contacté et convaincu le cadre de la Direction des Partis politiques et des Affaires électorales contre promesse de rétribution. Ainsi les intéressés auraient perçu d’importantes sommes d’argent du principal responsable du parti en création ».
Montée des injures sur la scène politique béninoise: un défi pour la cohésion sociale
La scène politique béninoise, autrefois reconnue pour son débat souvent vif mais généralement respectueux, semble traverser une période de turbulences marquée par une recrudescence inquiétante des injures et de la grossièreté dans les discours et les échanges. Cette évolution, si elle n’est pas contenue, pourrait avoir des conséquences néfastes sur la qualité du débat démocratique. Il est indéniable que la passion et l’engagement sont des moteurs essentiels de la vie politique. Les divergences d’opinions et les confrontations d’idées sont non seulement légitimes, mais nécessaires au bon fonctionnement d’une démocratie. Cependant, franchir la ligne rouge en recourant à des propos injurieux, des attaques personnelles et un langage grossier pollue l’espace public et détourne l’attention des enjeux fondamentaux auxquels la nation est confrontée. La polarisation croissante du paysage politique, exacerbée par les échéances électorales et les débats souvent passionnés sur des questions sensibles, peuvent parfois conduire à une radicalisation des discours et à un recours plus fréquent à des attaques ad hominem plutôt qu’à des arguments de fond. L’absence de mécanismes de régulation efficaces et l’interprétation parfois laxiste des règles d’éthique dans la sphère politique contribuent enfin à normaliser des comportements qui devraient pourtant être fermement condamnés. Les conséquences de cette montée des injures et de la grossièreté sont multiples et préoccupantes.
Bénin : bientôt le clash entre Patrice Talon et Joseph Djogbénou ?
Une récente déclaration de Candide Azannaï, président du parti Restaurer l’Espoir (RE), a ravivé les spéculations sur une possible rupture entre le président béninois Patrice Talon et son ancien ministre de la Justice et avocat personnel, Joseph Djogbénou. Azannaï a évoqué une rencontre informelle avec Badirou Aguèmon, au cours de laquelle des discussions auraient eu … Lire la suite
Bénin : Adrien Houngbédji, faiseur de rois pour 2026 ?
Le paysage politique béninois bruisse de rumeurs. Le Parti du renouveau démocratique (Prd), autrefois pilier de la scène nationale, serait en passe de renaître de ses cendres. Après une période d’alliance, puis de distanciation avec les méthodes du pouvoir en place, le Prd, sous la houlette de son emblématique leader, Adrien Houngbédji, semble se positionner comme un acteur clé pour les échéances de 2026. La question brûlante est désormais de savoir si le parti parviendra à reconquérir ses militants et à consolider ses assises, et si Adrien Houngbédji, fort de son expérience et de son influence, deviendra le faiseur de rois de la prochaine présidentielle. Le jeu politique de 2026 ne se fera pas sans le parti de Me Adrien Houngbédji. C’est du moins ce qu’on peut affirmer au regard du développement actuel de l’actualité politique au Bénin. Longtemps considéré comme une force politique majeure au Bénin, Le Prd incarne une tradition de la social-démocratie et de défense des valeurs démocratiques. Sous la direction d’Adrien Houngbédji, figure politique respectée et expérimentée, le parti a joué un rôle crucial dans la transition démocratique du pays et a participé à plusieurs gouvernements. Mais les dernières déclarations du président Houngbédji sur la gouvernance Talon depuis peu, marque un tournant. En effet, durant les premières années du mandat de Talon, le Prd avait adopté une posture de soutien sans condition, participant à certaines initiatives gouvernementales. Cependant, les divergences et les critiques croissantes du président Adrien Houngbédji, à l’égard de certaines politiques mises en œuvre, donnent l’impression d’une certaine distanciation vis – à – vis de la gouvernance de la Rupture. Cette nouvelle posture pourrait s’avérer stratégique et payante pour le Prd, lui permettant de reconquérir les électeurs déçus par le pouvoir en place et de se positionner comme une bouée de sauvetage pour tous les camps au regard des nouveaux enjeux électoraux au Bénin.
Patrice Talon et Boni Yayi : Deux ombres qui planent sur la politique béninoise depuis 2006
Depuis 2006, le Bénin vit au rythme des trajectoires entrelacées puis divergentes de Patrice Talon et Boni Yayi. Ces deux figures dominantes ont façonné le paysage politique du pays, laissant une empreinte indélébile sur les vingt dernières années. À l’approche de 2026, l’ombre de ce duo plane sur les échéances électorales, et nombreux sont ceux qui estiment que la clé de l’avenir politique du Bénin se trouve entre leurs mains. Boni Yayi, président de 2006 à 2016, a marqué son mandat par une politique de grands travaux et une forte présence sur la scène internationale. Son règne a également été marqué par des accusations de dérives autoritaires et des tensions politiques croissantes, notamment avec Patrice Talon, alors homme d’affaires influent. L’arrivée de Patrice Talon au pouvoir en 2016 a signifié une rupture radicale. Promettant une rupture avec les pratiques du passé, il a engagé des réformes économiques ambitieuses et une lutte acharnée contre la corruption. Cependant, de nombreuses voix ont dénoncé « un recul démocratique » tandis que des tensions avec l’opposition, dont Boni Yayi est devenu une figure de proue ont émergé. Les relations entre les deux hommes ont oscillé entre alliances et confrontations. Les élections de 2019, marquées par l’absence de l’opposition, ont exacerbé les tensions, culminant avec l’état de siège autour de la résidence de Boni Yayi. Leur influence, leurs réseaux et leur poids politique en font des acteurs incontournables dans le jeu politique béninois.
Lutte contre les sachets plastiques non biodégradables : Un défi persistant
En décembre 2017, le Bénin adoptait la loi N°2017-39 interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Cette initiative, saluée à l’époque comme une avancée majeure pour la protection de l’environnement, visait à réduire la pollution plastique et ses effets néfastes sur la santé et l’écosystème. Cependant, quelques années après son adoption, la mise en œuvre de cette loi semble rencontrer des défis. Aujourd’hui plus que jamais, les sachets plastiques non biodégradables circulent au Bénin. Ils encombrent la circulation, même dans les grandes villes et se retrouvent collés régulièrement aux motos ou aux pare-brises des voitures en circulation. Pourtant, la loi de 2017 prévoyait des sanctions sévères pour les contrevenants, allant de cinq à cinquante millions de francs CFA d’amende, assorties de peines d’emprisonnement de trois à six mois, voire le double en cas de récidive. Malgré ces dispositions, l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables reste courante dans les marchés, les rues et les foyers béninois. Des études menées par WACA Countries sur le plastique, révèlent que le Bénin produit environ 139 000 kg de déchets plastiques par jour, une quantité alarmante pour un pays ayant interdit ces produits.
Attaques terroristes au Bénin : après l’émotion, les vrais défis à relever
Le 17 avril 2025, le Bénin a été frappé par l’attaque terroriste la plus meurtrière de son histoire récente. Dans le parc national du W, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, 54 soldats béninois ont perdu la vie lors d’une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Cette tragédie a mis en lumière les failles de la coopération régionale en matière de sécurité, pointant les tensions diplomatiques entre le Bénin et ses voisins sahéliens. Mais après les nombreuses réactions, il faut maintenant faire face aux vrais défis.
UPR: malaise grandissant dans les rangs
Le parti Union Progressiste le Renouveau (UP-R), membre influent de la majorité présidentielle au Bénin, traverse une période de turbulences internes. Depuis la dénonciation faite par le député Dolénix Kogblévi jusqu’à la prise de position de Me Adrien Houngbédji en passant par la suspension du chef d’arrondissement de Glo-Djigbé et les démissions en cascade enregistrées dans ces rangs, tout donne l’impression que ce parti est secoué par une crise interne qui pourrait bien lui nuire plus tard. Le 6 avril 2025, le Chef d’Arrondissement (CA) de Glo Djigbé, dans la commune d’Abomey-Calavi, a été suspendu de ses fonctions. Cette décision a été interprétée comme une sanction politique, en raison de présumés critiques au sujet de la gestion du pouvoir. Selon certains cadres du parti dont le député Victor Tokpanou, « cette sanction est profondément injuste ». L’élu de la 6è circonscription estime « qu’il y a incontestablement une cabale au niveau local qui est préjudiciable au rassemblement et aux défis qui se présentent au parti ». Pour lui, le CA devrait être rétabli dans ses droits.
Rapprochement Houngbédji - Les Démocrates: une coalition en gestation pour 2026 ?
Depuis quelques semaines, la scène politique béninoise est animée par une nouvelle dynamique qui fait couler beaucoup d’encre : un rapprochement stratégique entre le président Adrien Houngbédji et Les Démocrates, considéré comme le principal parti d’opposition. On se demande si c’est le présage d’une coalition future pour les élections de 2026. Le rapprochement entre le président Adrien Houngbédji et Les Démocrates de l’ancien président Boni Yayi a surpris plus d’un. Les deux camps ont souvent évolué sur des lignes opposées. Le Prd, qui avait fusionné avec l’Union progressiste pour devenir l’Union progressiste le Renouveau (UpR) de la la majorité présidentielle, a longtemps entretenu une posture de soutien aux actions de Patrice Talon. De son côté, Les Démocrates ont incarné une opposition frontale, voire radicale, au régime de la Rupture. Le vice-président du parti LD, Nouréni Atchadé, à la faveur de l’audience accordée, il y a quelques jours par le président Adrien Houngbédji, a déclaré que le combat est commun, les idéaux aussi. Par conséquent, en lisant entre les lignes, et puisque selon Bertin Koovi, il n’existe aucun document qui atteste de la dissolution du Prd, on se demande si un accord de gouvernance n’est pas en préparation.
Critiques répétées de Me Adrien Houngbédji : Un malaise dans le camp Talon ?
Depuis le 1er février dernier, après la visite de l’ancien Président Boni Yayi à son domicile pour la présentation des vœux du nouvel an, l’ancien Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji, multiplie les critiques à l’encontre du régime de la Rupture. Ces prises de position, souvent acerbes, ont suscité des réactions au sein de la classe politique béninoise. Certains y voient le signe d’un malaise grandissant au sein du camp présidentiel, voire le prélude à une rupture définitive. Jusqu’à présent allié du président Talon, Me Adrien Houngbédji qui a longtemps soutenu les réformes entreprises par le régime de la Rupture n’est plus tout à fait d’accord avec le mode de gouvernance. Depuis début 2025 en effet, il a amorcé un virage politique en critiquant ouvertement la gouvernance actuelle. Lors de la présentation de ses vœux du nouvel an aux militants du Parti du Renouveau Démocratique (Prd), il a appelé à la réconciliation nationale, à la libération des prisonniers politiques et au retour des exilés, soulignant la nécessité d’une approche inclusive pour garantir la stabilité du pays. Quelques jours plus tard, l’homme reviendra encore à la charge à l’occasion d’une sortie médiatique pour demander la mise en œuvre d’une démocratie inclusive. Et comme pour rester fidèle à sa nouvelle logique, Adrien Houngbédji a encore saisi l’occasion du sommet de la jeunesse béninoise, pour demander une relecture du code électoral qu’il juge exclusif, la libération des prisonniers politiques, le retour au pays des exilés et la possibilité pour tous les Béninois désireux de se présenter aux prochaines élections sans aucune contrainte. Ce changement de position a été perçu par certains observateurs comme une remise en cause des fondements du régime de la Rupture. Pourtant, Me Houngbédji avait été un fervent défenseur de ces réformes, les ayant même portées et votées lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale. Ce retournement suscite des interrogations sur ses motivations réelles.
Absence de candidats déclarés aux élections de 2026 au Bénin : un fait inédit à moins d'un an du scrutin
À moins d’un an des élections générales prévues pour avril 2026, le Bénin se trouve dans une situation inédite : l’absence quasi totale de candidats déclarés. Cette situation, une première depuis l’adoption du régime du renouveau démocratique, soulève des interrogations sur les raisons d’un tel silence politique.
Candidature commune Talon-Yayi: la difficile équation
Depuis que le président Patrice Talon a lancé l’hypothèse d’une candidature commune avec son ancien alter ego Boni Yayi pour la présidentielle de 2026, l’idée a fait son petit bout de chemin dans l’esprit de certains Béninois. Puis, d’autres se sont mis à en douter, tant ces deux personnalités ont été cordialement en mésintelligence. Patrice Talon en veste et cravate assis, dans une salle du Palais de la Marina, en face de Boni Yayi dans une ambiance feutrée. Ou encore les deux hommes en tête-à-tête dans un salon privé de l’un d’eux, en tenue décontractée, un verre de champagne en main devant une cuisine du terroir ou des saveurs d’ailleurs. Que font-ils ? Ils devisent tranquillement du sort de leur pays pour les années à venir. Objectif : choisir un seul et même candidat pour l’élection présidentielle de 2026. Qui pourrait envisager une telle scène à l’heure actuelle dans notre pays, tant les tensions entre ces deux hommes politiques se sont crispées et même exacerbées ces deux dernières décennies ? C’est pourtant un tel scénario qui pourrait surprendre et advenir dans les prochaines semaines. En effet, cette idée qui a vu le jour lorsque dans une interview récente accordée à un magazine panafricain, le président Patrice Talon a laissé croire à une candidature entre lui et son ancien « meilleur ami » Boni Yayi avec qui, il s’est farouchement brouillé entre-temps, commence à se propager au sein de l’opinion. A regarder de près, cette idée n’est pas saugrenue. Au contraire, elle est plutôt très intéressante. Tout le monde le sais, même ses pires ennemis : Patrice Talon ne prononce aucune phrase sans l’avoir longuement pensée, minutieusement réfléchie et sérieusement mûrie. Par conséquent, cette hypothèse de désignation d’une candidature commune vaut son pesant d’or. Sauf que depuis le 14 mars dernier, date de la publication de ces déclarations jusqu’à ce jour, personne n’en a fait écho. Elles n’ont suscité aucune réaction ou commentaire, aucune confirmation ou rejet, ni du côté du principal intéressé Boni Yayi et les responsables de son parti Les Démocrates, ni de ceux de la majorité présidentielle. De plus, aucune oreille indiscrète n’a fait état de quelconques tractations sous-jacentes qui seraient en train d’être menée. Alors, des interrogations tournent en boucle dans la tête de plusieurs personnes.
Elections générales de 2026 : Quelles chances pour les accords de gouvernance entre partis
À moins d’un an des élections générales prévues en 2026 au Bénin, le paysage politique est en pleine effervescence. Les récentes réformes électorales et leurs exigences laissent entrevoir la possibilité d’accords de gouvernance entre partis, tant du côté de la majorité que de l’opposition pour affronter les différents scrutins de cette échéance. Cependant, ces alliances potentielles sont confrontées à de nombreux défis. La modification du code électoral en mars 2024 a introduit des conditions plus strictes pour les partis politiques. Désormais, pour obtenir des sièges à l’Assemblée nationale, un parti doit recueillir au moins 20 % des suffrages dans chacune des 24 circonscriptions électorales. Mais en cas d’accord de gouvernance, il ne sera exigé que 10% de suffrage au plan national pour les parties à l’accord. Avec ces réformes, les partis politiques sont contraints à des accords de gouvernance comme souhaité par la loi pour se faciliter la tâche. Dans le schéma actuel et sauf cataclysme de dernière minute, deux alternatives sont probables. Il s’agit d’un accord entre les partis de la majorité présidentielle et un autre accord entre partis se réclamant de l’opposition. Si ces accords arrivaient à se conclure, quelles chances ont-ils de prospérer ? C’est la question que se posent aujourd’hui les Béninois.
Bénin: Adrien Houngbédji prône une démocratie inclusive
Après les critiques ouvertes à l’encontre du pouvoir dont il est pourtant partisan en février dernier, le président de l’ex-parti du renouveau démocratique Prd est revenu à la charge ce 15 avril. Profitant de la tribune du sommet des jeunes, l’ancien président de l’Assemblée nationale a lancé un appel solennel à l’unité nationale et à la réconciliation politique au Bénin. Cet appel s’inscrit dans un contexte marqué par des tensions politiques internes, des divisions au sein de la classe politique. Ces propos, au-delà de leur caractère de simple plaidoyer, sonnent comme un avertissement à toute entreprise « d’exclusion » aux élections de 2026. Dans son intervention de février dernier, Me Adrien Houngbédji avait souligné que la situation politique actuelle du Bénin est le résultat de « l’exclusion politique ». Dans la même logique, le partisan de Patrice Talon est revenu cette fois sur la nécessité d’ouvrir le jeu électoral afin de permettre à tous ceux qui désirent d’y participer. « Laissez tout le monde être candidat. En 2019, nous avons fait des élections wahala. Prônons pour des mesures applicables à tout le monde pour éviter des crises. Il faut forcément que l’opposition aille aux élections. Il n’y a pas de démocratie sans opposition ». Adrien Houngbédji insiste ainsi sur la nécessité d’un dialogue inclusif pour restaurer la paix sociale et politique dans le pays. Ces propos viennent en complément de la déclaration de février 2025. « Ce qui me préoccupe, c’est qu’il ne faut pas que quelqu’un entre par la droite et que l’autre sorte par la gauche. Nous devons rester toujours rassemblés pour construire ensemble le pays», disait Houngbédji. L’ancien président de l’Assemblée nationale avait également plaidé pour la libération des « prisonniers politiques » et le retour des exilés, affirmant que l’avenir du pays ne pouvait se construire dans la division.
Après la sortie d’Azannaï, pourquoi ce silence de Yayi, Hounkpè et Djogbénou?
Le 27 mars 2025, Candide Azannaï, ancien ministre et leader du parti Restaurer l’Espoir, a fait une sortie médiatique qui a secoué la scène politique béninoise. Dans une déclaration directe et sans équivoque, il a accablé certains poids lourds de la politique béninoise, notamment l’ex-président Thomas Boni Yayi, le leader de l’opposition, l’ancien ministre et président du parti Fcbe Paul Hounkpè, et l’actuel N°1 du parti UP-R Joseph Djogbénou. En les désignant nommément, Azannaï a soulevé des pratiques politiques qu’il considère comme nuisibles à la démocratie et à la bonne gouvernance au Bénin. Mais depuis lors, silence radio. Le silence de Boni Yayi, Paul Hounkpè et Joseph Djogbénou, loin d’être anodin, suscite de nombreuses interrogations sur les dynamiques de la vie politique au Bénin. Candide Azannaï n’est pas un novice dans le jeu politique béninois. Ancien ministre et député, il a longtemps été considéré comme un adversaire féroce de l’ex-président Yayi et des autres figures de l’opposition. Il a occupé des fonctions importantes, mais sa carrière politique a été marquée par des ruptures brutales avec des anciens alliés, notamment après la fin de son rôle au sein du gouvernement Yayi puis celui de l’actuel Président Patrice Talon. Dans son intervention médiatique du 27 mars, Azannaï n’a pas fait dans la demi-mesure. Reprenant les écrits de Jeune Afrique lors de l’interview accordée par Patrice Talon à ce média, Candide Azannaï a interpellé l’ancien président Boni Yayi et fustigé son silence après une déclaration de l’actuel locataire de la Marina qui dit qu’il n’est pas impossible qu’il ait le même candidat que Boni Yayi à la prochaine élection présidentielle. Il a même déclaré que le parti Les Démocrates n’est pas vraiment en opposition au régime de Talon. De plus, il a pointé du doigt Paul Hounkpè et Joseph Djogbénou. Du premier, il a déploré le fait que son parti soit obligé de demander la permission à Patrice Talon pour participer aux élections. Il tire cette conclusion d’une déclaration de Paul Hounkpè lui même lors d’une sortie médiatique. Quant à Joseph Djogbénou, Candide Azannaï a déclaré qu’il ne pouvait pas levé le petit doigt pour parler de sa candidature aux prochaines élections sans la permission de Patrice Talon. Mais pourquoi, alors, ces derniers restent-ils si discrets, voire absents dans le débat public depuis cette sortie ?
Recrudescence des braquages au Bénin: Retour des « vieux démons » ?
Au Bénin, la question de la sécurité suscite une attention croissante, notamment face à la recrudescence des braquages observée ces derniers mois. Si le pays a été ces dernières années à l’abri de ce phénomène, l’escalade des actes criminels depuis quelques mois inquiète. Les braquages, qui affectent tant les particuliers que les entreprises, deviennent de plus en plus fréquents et audacieux, et appellent un renforcement des interventions des forces de l’ordre. Deux braquages en une semaine dans la commune de Tchaourou avec mort d’homme et de l’argent emporté, un homme tué par des coupeurs de route dans la commune de N’dali selon la radio locale Su tii déra, un conducteur de taxi moto dépouillé de sa moto dans la commune d’Abomey-Calavi… Depuis quelques mois, les nouvelles liées aux braquages se multiplient au Bénin. Plusieurs villes du pays ont été témoins d’actes criminels avec de l’argent et des autres biens matériels emportés et parfois des pertes en vies humaines. Les braqueurs, opèrent et disparaissent, ce qui témoigne de l’audace et de la détermination de ces criminels. Les attaques ciblent aussi bien des commerces que des particuliers, souvent en présence de leurs proches. Le mode opératoire est bien rodé : prise d’otages, tirs en l’air pour effrayer les témoins, et disparition dans la nature. Les victimes, souvent traumatisées par ces événements, ont exprimé leur détresse et leur insécurité croissante. Il est difficile de ne pas y voir une résurgence des « vieux démons » du passé, ces actes criminels qui ont longtemps frappé le pays avant les efforts de modernisation et de structuration des forces de sécurité depuis quelques années.
Bénin : Azannaï appelle à un dialogue national inclusif
Le 27 mars dernier marquait le huitième anniversaire de la démission de Candide Azannaï du gouvernement du président Patrice Talon. À cette occasion, l’ex-ministre et ancien allié du président actuel, a fait une sortie médiatique pour rappeler ses positions sur la situation politique du Bénin. Cette interview, marquée par des critiques acerbes à l’égard du … Lire la suite