Bénin : La Société civile se dit exclue par les acteurs politiques

Au Bénin, le débat sur la qualité de la vie publique et la place accordée aux organisations citoyennes prend une nouvelle ampleur. Lors du Symposium IAJP/CO 2025, un moment censé ouvrir un espace de réflexion pluraliste, la voix de la Société civile s’est élevée avec force pour dénoncer un malaise profond. Le cri d’alarme lancé par Ralmeg Gandaho, panéliste et acteur engagé, illustre une inquiétude désormais partagée par de nombreuses structures citoyennes. « Le chef de l’État doit nous écouter, nous entendre et instaurer un véritable dialogue. Ce pays ne compte que des patriotes, et nous devons œuvrer main dans la main », a plaidé Ralmeg Gandaho devant un public attentif. Cette déclaration, empreinte de patriotisme, survient alors que des acteurs de la Société civile estiment que le cadre juridique actuel réduit leur marge d’action.

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Législatives 2026 au Bénin : Recompositions inattendues, candidats délocalisés, fonctions controversées

À l’approche des élections législatives prévues pour début 2026, la publication progressive des listes de candidatures par les formations politiques révèle un paysage en pleine mutation. Entre délocalisation de candidats, non-reconduction de près de la moitié des députés sortants, et prolifération de titres professionnels ou politiques jugés étranges par l’opinion, le scrutin à venir s’annonce comme l’un des plus atypiques de la période du Renouveau démocratique. La délocalisation des candidats est l’un des phénomènes les plus commentés : de nombreux candidats changent de circonscription électorale, parfois de manière totale et surprenante. Le cas le plus emblématique est celui de Joseph Djogbénou, figure juridique nationale, ancien président de la Cour constitutionnelle et président d’un parti majeur de la mouvance. Il apparaît comme tête de liste dans la 23ᵉ circonscription électorale, un fief où il est rarement présent, où il a très peu d’ancrage social et où ses activités politiques directes sont limitées. Si certains invoquent une « stratégie nationale » et la nécessité d’installer un leadership transversal, des voix s’interrogent sur les raisons d’un « parachutage électoral ». Autre exemple significatif : Loukou Michel Alias Alèkpéhanhou, chef d’un arrondissement de la commune d’Abomey, inscrit non pas dans sa zone d’influence, mais dans la 16ᵉ circonscription électorale. Ce déplacement géopolitique surprend. Dans le même registre, l’actuel député Orden Alladatin, élu de la 16ᵉ circonscription, se retrouve désormais positionné dans la 6ᵉ circonscription. Ces mouvements questionnent profondément le principe de représentation territoriale.

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Révision de la constitution : Les obstacles au développement du Bénin enfin levés ?

L’adoption récente de la loi modificative de la constitution béninoise a suscité un débat passionné dans le pays et au-delà. Présentée par ses promoteurs comme un catalyseur nécessaire au développement, notamment en instaurant une trêve politique et en rééquilibrant les pouvoirs avec l’institution du Sénat, cette révision est presque désormais une réalité juridique. La question pressante est de savoir si le Bénin, fort de ce nouveau cadre constitutionnel, peut désormais engager une trajectoire de développement plus sereine et plus rapide. Les arguments avancés en faveur de cette modification visaient principalement à éliminer ce qui était perçu comme des freins structurels au progrès national. La classe dirigeante a souvent pointé du doigt les cycles électoraux polarisés et les crises politiques récurrentes, les décrivant comme des sources de distraction et d’instabilité, empêchant la pleine concentration sur les politiques de développement économique et social. L’un des objectifs affichés était d’instaurer une sorte de trêve politique en apaisant le jeu électoral et institutionnel. En théorie, un environnement politique moins conflictuel permettrait aux décideurs, de se focaliser sur des réformes profondes et des investissements à long terme, plutôt que d’être constamment en mode gestion de crise. Le Bénin a en effet connu une succession de lois électorales modifiées et de tensions politiques qui ont, par moment, monopolisé l’attention publique et institutionnelle. L’idée est que la stabilité institutionnelle, renforcée par des règles du jeu clarifiées, attirera davantage d’investissements, tant nationaux qu’étrangers, en offrant une meilleure prévisibilité. Les porteurs du projet espèrent que la fin des querelles byzantines permettra au gouvernement de mettre en œuvre sans entrave sa vision nationale de développement et les programmes sectoriels ambitieux.

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Vision Bénin 2025: Quel bilan à l'heure du verdict ?

Lancée au début des années 2000, la Vision Bénin 2025, baptisée « Alafia » (paix et prospérité), était l’ambition d’un pays désireux de se hisser au rang de « pays phare, bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien-être social » d’ici à 2025. Alors que 2025 est pratiquement terminé, l’heure est au bilan pour ce vaste exercice de prospective qui a structuré une partie de la planification nationale. Les évaluations menées par les autorités béninoises, notamment dans le cadre de la transition vers la nouvelle Vision Bénin 2060, soulignent un bilan mitigé, marqué par des avancées notables mais aussi par des défis structurels persistants. L’évaluation de la Vision 2025 Bénin Alafia met en lumière plusieurs points positifs. L’existence même de cette vision a permis de consolider un système national de planification et a servi de référence aux stratégies de développement successives, y compris le Plan National de Développement (PND) 2018-2025 et le Programme d’Action du Gouvernement (PAG). Elle a posé les bases d’une gouvernance orientée vers le long terme, échappant à l’improvisation et favorisant une meilleure intégration des agendas régionaux et internationaux. Cependant, les experts s’accordent sur le fait que l’atteinte complète du scénario idéal « Alafia » a été freinée par plusieurs facteurs. Le rapport d’évaluation préliminaire a pointé une faible planification et une discontinuité des interventions publiques dans les premières années, ainsi qu’un retard dans la déclinaison opérationnelle de la vision. Des problèmes endémiques comme la pauvreté, le chômage, la corruption et les défaillances institutionnelles, bien que ciblés, ont continué d’entraver un décollage économique et social spectaculaire.

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Affaire de Parrainage au parti Les Démocrates : La bataille juridique ouverte

L'He Michel Sodjinou

À l’approche de l’élection présidentielle de 2026, le Bénin traverse une nouvelle zone de turbulences politiques, autour du très débattu système de parrainage des candidats. L’opposition, menée par le parti Les Démocrates (LD), joue sa participation sur la position inébranlable d’un seul homme, le député Michel Sodjinou. Alors que l’heure tourne et que la date butoir du vendredi 17 octobre 2025 approche, tous les regards sont braqués sur la Cour Constitutionnelle, seule compétente pour trancher un dossier qui interroge à la fois la solidité du dispositif électoral et la cohérence de sa propre jurisprudence. L’affaire a éclaté le 13 octobre 2025, lorsque le député Michel Sodjinou, élu de la 19ᵉ circonscription électorale, a notifié à son parti par exploit d’huissier son intention de retirer son parrainage. Initialement destiné au duo présidentiel envisagé par Les Démocrates, la volte-face du député a été un coup de massue. Sodjinou a justifié sa décision par un profond désaccord avec le processus interne de désignation du duo Agbodjo–Lodjou. « Je ne reconnais pas le processus actuel de désignation du duo présidentiel, tel qu’il a été conduit. Je ne peux pas me rendre complice d’une mise en scène qui trahit nos principes fondateurs », a-t-il avancé dans une déclaration rendue publique, le concerné lui-même étant introuvable depuis des jours selon une correspondance du vice-président du parti LD Eric Houndété. Ni la pression des tractations internes, ni même la fameuse lettre de son vice-président de parti, Éric Houndété, celui-là même qu’il dit soutenir, le suppliant de rendre son parrainage, n’auront réussi pour l’heure à infléchir sa résolution. Le député tourne la page de la présidentielle pour se projeter vers les prochaines législatives, laissant son parti avec seulement 27 parrainages, soit un de moins que le minimum légal de 28 requis. Cette affaire révèle non seulement les fractures internes du parti de l’ancien Président Boni Yayi, mais surtout le pouvoir de blocage individuel conféré par le juge ayant rendu la décision de restitution du parrainage. L’enjeu est de taille : le parti dispose de 72 heures, soit jusqu’à ce vendredi, pour combler le déficit, faute de quoi il sera écarté de la course présidentielle de 2026. Cependant, la haute juridiction se retrouve devant un cas complexe. Le parrainage appartient –il exclusivement à un élu qui peut en faire ce qu’il veut ? Qui a compétence pour rendre une décision concernant le processus électoral en cours ? Voilà des questions qui méritent d’être élucider.

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Bénin : A quoi aspire réellement la Résistance Nationale de Candide Azannaï ?

Au Bénin, la scène politique est dominée par le face-à-face, parfois tendu entre la mouvance présidentielle — incarnée par le régime de la Rupture du Président Patrice Talon — et une opposition institutionnalisée, notamment Les Démocrates. Pourtant, en marge de cette dualité classique émerge une voix dissonante, celle de l’ancien ministre Candide Azannaï, fer de lance de la Résistance nationale du Bénin. Ni simple opposant, ni allié de la majorité, ce mouvement se positionne comme une troisième voie énigmatique, soulevant une question cruciale : à quoi aspire concrètement cette résistance et quelle est sa feuille de route pour le Bénin ? Le parcours de Candide Azannaï est indissociable de sa rupture spectaculaire avec le pouvoir. Ayant été un acteur clé du début de l’ère Talon, il a quitté le navire de la rupture dès mars 2017. Depuis lors, il s’est mué en un critique acerbe, voire l’un des plus farouchement opposés au régime en place. Sa ligne d’opposition, la Résistance nationale, est née d’une volonté affichée de remettre en cause la méthode de gouvernance et les réformes politiques entreprises depuis 2016. Aux premières heures de sa croisade, Azannaï bénéficiait de l’onction d’une large partie de l’opposition. Cependant, avec le temps et l’évolution des stratégies de lutte, il s’est retrouvé de plus en plus isolé. Ce schisme s’est notamment opéré avec le principal parti d’opposition, Les Démocrates, dirigé par Éric Houndété à l’époque, dont l’ancien Président Boni Yayi a repris les rênes lors du congrès d’octobre 2023. Candide Azannaï n’a, semble-t-il, plus l’onction de cette formation qui a fait le choix du terrain électorale. Néanmoins, la Résistance continue de se structurer à la marge. L’annonce de l’adhésion officielle de la Coalition Bénin Debout-Vague orange de Sabi Sira Korogone, marque une étape dans la consolidation de ce mouvement, dont le siège est celui du parti Restaurer l’Espoir (RE). Cet acte d’adhésion, intervenu le 24 septembre 2025, signale que, malgré son « isolement » relatif, la Résistance nationale cherche activement à élargir sa base en ralliant des forces politiques périphériques.

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Bénin : Que devient l’audit du fichier électoral ?

À quelques mois des élections générales de 2026, le Bénin continue de préparer son processus électoral. L’un des points les plus sensibles, le fichier électoral, a été soumis à un audit à la demande de l’opposition. Les conclusions intermédiaires des experts soulèvent à la fois des assurances et des interrogations, au cœur du débat démocratique béninois. Mais depuis la publication du rapport provisoire, plus rien. Alors que les jours passent et que les élections approchent, des béninois se demandent ce qui se passe réellement avec les conclusions de cet audit. Depuis plusieurs mois, le fichier électoral béninois est au centre des préoccupations. L’opposition, notamment le parti Les Démocrates, soupçonnait son manque de fiabilité et exigeait un audit avant les scrutins de 2026. Le président Patrice Talon, dans un geste qualifié d’ « ouverture institutionnelle » par certains observateurs, a accédé à cette demande. Mieux, il a permis que les experts soient désignés par l’opposition, tout en finançant l’opération. Cette décision a ouvert la voie à un processus : un audit consensuel, encadré par un comité de pilotage présidé par Jean-Baptiste Elias, figure emblématique de la société civile. L’objectif était clair : garantir la transparence et renforcer la confiance dans les élections à venir.

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Politiciens béninois et incohérence de discours :Une bombe pour l’éducation des générations montantes

La scène politique béninoise est de plus en plus marquée par des volte-face spectaculaires, des alliances improbables et des discours contradictoires. Si ces retournements peuvent paraître banals dans le jeu démocratique, leur accumulation et leur visibilité publique envoient un signal préoccupant aux jeunes générations. Loin de constituer une école de cohérence, les leaders politiques béninois offrent plutôt une leçon de calculs personnels, de stratégies opportunistes et de contradictions assumées. S’il faut parler d’instabilité et d’incohérence dans le discours au Bénin, la première classe à indexer est celle des politiciens. Leur bouche qui dit oui est la même qui dit non l’instant d’après. Presque sans exception, on a l’impression que tous ceux qui s’engagent dans le politique au Bénin vont à une école particulière pour apprendre à se dédire constamment.

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Élections de 2026 au Bénin: L’opposition invisible sur le chantier de l’accord de gouvernance

Alors que les élections générales de 2026 approchent, un grand chantier politique reste encore en friche : celui de l’accord de gouvernance, censé encadrer la compétition électorale et baliser la collaboration entre partis d’opposition pour maximiser les chances pour les scrutins. Sur ce terrain, l’opposition politique béninoise se fait étrangement discrète, au point que certains observateurs parlent d’« invisibilité » inquiétante. Le nouveau code électoral au Bénin a autorisé une pratique qui s’annonce comme la clé de voûte des prochaines élections : les accords de gouvernance. Contrairement aux coalitions, ces accords se signent entre des partis qui ont choisi de faire cavalier seul dans les urnes. L’accord est une feuille de route préélectorale, un pacte de collaboration futur. Il permet à des partis de s’engager à travailler ensemble, soit au sein du parlement, soit au sein du gouvernement, en cas de victoire. Pour être valides, ces accords doivent être formalisés et déposés auprès de la Commission électorale nationale autonome (CENA) avant le scrutin. C’est un changement de paradigme majeur, qui pousse les acteurs politiques à penser au-delà de la simple campagne électorale. L’un des défis les plus redoutables posés par le nouveau Code électoral est en effet, le seuil de 20% des suffrages. Le texte stipule que, pour les élections législatives, seules les listes ayant recueilli au moins 20% des suffrages dans chacune des circonscriptions électorales sont éligibles au partage des sièges. Pour des formations politiques qui peinent à avoir un ancrage national solide et uniforme, cette exigence est un véritable rocher de Sisyphe. Elle est d’autant plus difficile à atteindre que le paysage politique se structure de plus en plus autour de quelques grandes formations, comme l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), le Bloc Républicain (BR) et l’opposition incarnée par Les Démocrates, qui se partagent l’essentiel des suffrages. Face à cette équation, l’accord de gouvernance apparaît comme la seule solution réaliste pour les partis. Le code autorise, en cas de non atteinte des 20% dans chacune des circonscriptions, les partis signataires d’un tel accord à cumuler leurs suffrages pour espérer lever des sièges. La seule condition est que chaque parti ayant signé l’accord ait obtenu, au préalable, au moins 10% des suffrages au plan national. Ce mécanisme est la bouée de sauvetage des formations politiques : il leur permet de mutualiser leurs forces et de garantir une représentation parlementaire qui serait autrement inatteignable. Il force ainsi les partis, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance, à réfléchir en blocs stratégiques pour ne pas se disperser. Dans cette dynamique, la mouvance présidentielle et ses alliés semblent avoir pris une longueur d’avance, laissant l’opposition sur la touche.

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Délivrance de quitus fiscal au Bénin: Des inquiétudes malgré les assurances de la DGI

À mesure que les élections générales de 2026 approchent au Bénin, l’obtention du quitus fiscal, condition sine qua non pour la participation des candidats, revient au cœur des débats. Cet acte administratif, qui certifie la régularité d’un citoyen vis-à-vis du fisc, occupe une place centrale dans les démarches administratives et fiscales. Bien que le gouvernement ait affirmé sa volonté d’assurer la transparence et la célérité du processus, certains observateurs soulignent les défis liés au traitement des nombreuses demandes attendues dans les prochains mois. Selon le Code électoral, tout citoyen désirant briguer un mandat électif doit présenter un quitus fiscal valide. Cette exigence, présentée comme un moyen de promouvoir la probité et la bonne moralité des candidats, avait déjà été introduite lors des précédentes échéances. Pour 2026, la mesure reste en vigueur et constitue une condition préalable pour tout candidat aux postes de conseillers communaux, de maires, de députés ou de président de la République. Cependant, cette exigence comporte des implications organisationnelles significatives, au regard du volume important de dossiers à traiter. En effet, plusieurs dizaines de milliers de quitus fiscaux devront être délivrés en un laps de temps. Les services de la direction générale des impôts (DGI) sont d’ores et déjà sollicités et la pression ne fera que s’accentuer à mesure que la période électorale se rapprochera.

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Élections de 2026 au Bénin: Le parti LD fait durer le suspense

À l’approche des élections générales de 2026 au Bénin, le paysage politique s’anime, mais l’opposition maintient un suspense. Alors que la majorité présidentielle, avec la désignation du duo de candidats, tente d’imposer son tempo, l’opposition, et notamment le parti Les Démocrates, préfère prendre son temps avant d’annoncer ses prétendants. Cette stratégie, loin d’être un signe de faiblesse, selon certains observateurs, pourrait avoir un impact décisif. La désignation du candidat de la mouvance comme figure de proue de la majorité présidentielle pour 2026, a été accueillie par un déploiement médiatique et politique considérable. Cette stratégie de la majorité présidentielle s’inscrit dans une logique : anticiper, occuper le terrain médiatique tout en observant minutieusement la réaction de l’opposition. Mais depuis l’annonce de cette information, l’opposition maintient son timing et fonctionne selon son calendrier.

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Manœuvres du camp Hounkpè pour présenter un duo candidat: Une illusion pour la FCBE et un piège pour la mouvance

À l’approche de la présidentielle de 2026, la scène politique béninoise est le théâtre d’un ballet de tractations. Au cœur de cette effervescence, la Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), autrefois parti d’opposition, semble avoir choisi une nouvelle voie. Dirigée par Paul Hounkpè, la formation politique s’affiche désormais comme membre de la mouvance présidentielle, n’hésitant pas à envisager de présenter son propre candidat à la succession du Président Patrice Talon en accord avec l’UPR. Cette stratégie, soulève bien des questions et révèle une complexité qui pourrait se révéler fatale tant pour la FCBE que pour le camp Talon. La FCBE, qui a longtemps lutté dans l’opposition, semble avoir un désir ardent de retrouver une place au sein de l’échiquier politique. Les déclarations de ses responsables, tels que l’ancien député Idrissou Bako et le maire de Bembéréké, Yaya Garba, confirment une volonté de rompre avec l’opposition. Le retrait du formulaire de parrainage de Yaya Garba, avec la déclaration « Je n’utiliserai pas mon parrainage pour quelqu’un qui ne sera pas président de la République », témoigne de cette nouvelle orientation. Et la confirmation de tout ceci viendra de la signature d’un accord avec l’union progressiste le renouveau dont le contenu n’est pas encore exactement connu. Cependant, les ambitions du camp Hounkpè se heurtent à une réalité brute : l’absence de parrains suffisants. Avec seulement six parrains à son actif, le parti est bien en deçà des vingt-huit nécessaires pour présenter un duo présidentiel. C’est dans ce contexte que la FCBE se tourne vers les autres formations politiques disposant de parrains : le Bloc Républicain (BR) et surtout l’UPR avec qui un accord de gouvernance semble en bonne voie, s’il n’est pas déjà signé. Mais une question cruciale se pose : comment l’UPR, en pleine alliance avec le BR, pourrait-elle accorder ses parrainages à un candidat « cauris » tout en soutenant la candidature de l’actuel ministre des finances, Romuald Wadagni, pressenti comme le dauphin du Président Talon ? L’idée que l’UPR puisse porter deux candidatures distinctes est une chimère. Il est fort probable que les « cauris » devront se contenter d’un rôle de seconds couteaux, leurs parrainages servant à renforcer le ticket de la mouvance présidentielle, plutôt que de propulser un des leurs. Cette main tendue de l’UPR, loin d’être un geste de générosité, apparaît comme une stratégie pour récupérer les derniers bastions de la FCBE et l’intégrer pleinement dans la majorité présidentielle, vidant ainsi le parti de sa substance.

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Désignation du duo candidat au Bénin : L'opposition face à un gros défi

Après des mois de spéculation, la désignation par la majorité présidentielle de Romuald Wadagni comme candidat pour l’élection de 2026 a rebattu les cartes. Le camp Talon a choisi un profil, posant un défi de taille à une opposition qui doit maintenant s’organiser et choisir son propre champion. La balle est désormais dans le camp de l’opposition, qui devra non seulement trouver le bon candidat, mais aussi bâtir une stratégie capable de rivaliser avec la machine bien huilée du pouvoir en place. Le choix de Romuald Wadagni, un technocrate de 49 ans, est une manœuvre politique audacieuse de la part de la mouvance présidentielle. Son profil, loin des habituels politiciens, est un atout de poids. Ministre de l’Économie et des Finances depuis 9 ans, il est crédité des réformes économiques, plats de résistance de la gouvernance Talon. Son image de gestionnaire rigoureux a suscité une vague de réactions. Le camp Talon a mis l’accent sur la continuité et l’efficacité, et l’opposition doit désormais trouver une réponse à ce discours. Face à cette candidature, le parti Les Démocrates se retrouve en position délicate. Il doit non seulement choisir un candidat, mais ce dernier doit être à la hauteur du défi. La jeunesse de Wadagni est un argument de poids, et l’opposition pourrait être tentée de lui opposer un candidat d’une génération similaire. Des noms circulent déjà dans les coulisses, mais aucun n’a encore été officiellement annoncé.

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Bénin : Quand la loyauté aux partis devient plus forte que le mandat des électeurs

Dans le paysage politique béninois, un phénomène récent soulève une question cruciale : est-ce qu’un élu local peut désormais quitter son parti sans risquer sa destitution ? Les récentes affaires de destitution de chefs d’arrondissement et de conseillers communaux à Banikoara et Kandi, après leur démission pour rejoindre Les Démocrates, éclairent les tensions entre la liberté de choix de l’élu et la discipline de parti. Alors que le mercato politique d’avant 2026 s’anime à plein fouet, les élus qui envisage de se faire recruter par LD ont quelque peu à craindre, surtout s’ils sont en position de maire, premier ou deuxième adjoint au maire ou chef d’arrondissement. L’épisode de la cheffe de l’arrondissement central de Banikoara, Suzanne Elise Tama, a marqué les esprits. Ancienne membre du parti Union Progressiste le Renouveau (UPR), elle a été déchue de ses fonctions par un vote de défiance le 4 août 2025. Son « crime » politique ? Avoir démissionné de l’UPR pour rallier le parti d’opposition Les Démocrates, dirigé par l’ancien président Boni Yayi. Sur les 31 élus communaux, 28 ont voté pour sa destitution. Face à la presse, l’élue a affirmé être libérée et avoir agi en réponse à « la demande de sa base », une justification qui met en lumière le dilemme de l’élu entre la loyauté partisane et la fidélité à ses mandants. Quelques semaines après Banikoara, un scénario similaire s’est joué à Kandi. Le 27 août 2025, le premier adjoint au maire, Séidou Abdouwahabou, et quatre chefs d’arrondissement, Imorou F. Moustapha (Kandi 3), Tamou Bagri Gounou Charles (Dowari), Salifou Raoufou (Angaradébou) et Kora Gounou Idrissou (Sam), ont été destitués après avoir démissionné du parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE et UPR) pour rejoindre Les Démocrates. Le parti de l’opposition a rapidement dénoncé la manœuvre, la qualifiant de « démocratie à double-vitesse » et de tentative d’ « écraser l’opposition ». Pour leur part, les démissionnaires ont justifié leur choix par une crise de confiance, le conseiller juridique du parti Prosper Adoukonou ayant déclaré que les élus ne peuvent pas « quitter un parti qui les a fait élire et continuer à jouir des prérogatives liées à cette position ».

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Bénin : Le Front Patriotique propose une nouvelle Conférence Nationale

Dans un contexte politique marqué par de vifs débats, le Front Patriotique (FP) a récemment pris position, appelant à l’organisation d’une nouvelle conférence nationale. Réuni le 23 août 2025 à Cotonou, le mouvement, sous la direction de son coordonnateur général, Laurent Métongnon, a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation actuelle. Depuis 2016, l’atmosphère politique au Bénin a été marquée par une série de réformes et de décisions souvent critiquées par l’opposition. Ces changements ont eu un impact significatif sur le paysage politique. Le Front Patriotique, à travers la voix de Laurent Métongnon, a estimé que les prochaines échéances électorales ne suffiront pas à régler tous les défis actuels.

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Bénin : un parrain démissionnaire conserve- t-il son droit de parrainage?

Alors que les élections générales de 2026 se profilent à l’horizon, le débat sur le parrainage électoral refait surface, soulevant des questions juridiques complexes. La loi du 15 octobre 2019 portant code électoral en République du Bénin a instauré un système de parrainage où les candidatures à la présidence de la République doivent être soutenues par un certain nombre de députés ou de maires. Si la stabilité politique actuelle n’a pas encore vu de démissions majeures dans les rangs des élus, la question de savoir si un député ou un maire démissionnaire de son parti d’origine conserve son droit de parrainage et, le cas échéant, pour quel parti, est cruciale. La réforme du code électoral de 2019 a introduit le parrainage comme un mécanisme visant à rationaliser le paysage politique et à renforcer les grands partis. Ce système oblige les candidats à la présidentielle à obtenir le soutien d’un pourcentage donné de l’ensemble des députés et des maires. La question de la démission d’un élu de son parti d’origine est une hypothèse qui, bien que n’ayant pas encore eu de cas d’école au niveau des députés ou maires, est une possibilité future. En effet, un premier adjoint au maire a déjà démissionné, ouvrant la voie à une réflexion sur les conséquences juridiques d’une telle action sur les droits politiques d’un élu.

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Bénin : Le camp Talon face au défi de la réforme du système partisan

Les réformes politiques au Bénin, portées par le président Patrice Talon, avaient pour ambition de rationaliser et d’assainir un paysage partisan jugé trop fragmenté. L’objectif était de créer de grands blocs politiques structurés, capables de dépasser les querelles personnelles et les transhumances, au profit d’une vision politique cohérente pour le pays. Pourtant, les événements récents semblent mettre à l’épreuve la solidité de cette construction, révélant au grand jour des fractures profondes au sein même du camp présidentiel. Le jeudi 14 août 2025, au siège national de Moele-Bénin à Cotonou, Jacques Ayadji a choisi de rompre le silence pour dénoncer publiquement des pratiques qu’il qualifie de débauchage et de « basses manœuvres ». L’accusation est directe et cible des responsables politiques de premier plan au sein de la majorité présidentielle à laquelle appartient pourtant le parti de l’ancien syndicaliste. Il a cité nommément le député Agoua Edmond, le maire de Tori-Bossito Rogatien Akwaku, ainsi que l’acteur politique Alain Gnancadja, les accusant de cibler spécifiquement son parti. Une telle sortie médiatique, d’une rare franchise, illustre la gravité de la situation et la perte de confiance dans les canaux de résolution internes. « Moele-Bénin est plus attaqué dans la mouvance présidentielle que dans l’opposition », a-t-il regretté, une phrase lourde de sens qui souligne la violence des rivalités à l’intérieur du camp au pouvoir. Les mots choisis par M. Ayadji ne laissent aucune place au doute quant à sa frustration. Il a fustigé le « passé honteux » et la « transhumance politique » de certains leaders, des maux que les réformes du chef de l’État étaient censées éradiquer. Cette situation met en lumière la difficulté de transcender les vieilles pratiques. Malgré la mise en place de deux grandes formations politiques au sein de la majorité présidentielle (le Bloc Républicain et l’Union Progressiste le Renouveau), les réflexes d’anciennes guerres de position subsistent. Pour Jacques Ayadji, le député Edmond Agoua incarne parfaitement ces « manœuvres contraires à l’esprit de la réforme du système partisan ».

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Présidentielle de 2026 au Bénin: les partis politiques face aux pièges du parrainage

À mesure que le Bénin se rapproche des élections générales de 2026, l’attention se tourne de plus en plus vers le système de parrainage, une mécanique électorale qui, loin de n’être qu’une formalité, recèle de nombreux pièges. Si le parrainage a été introduit pour structurer le paysage politique et donner plus de poids aux partis, il est devenu le nœud de toutes les tractations et le point de toutes les incertitudes. Les partis politiques, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition, doivent faire preuve de vigilance pour éviter les écueils d’un système qui met à l’épreuve leur cohésion interne et leur éthique. L’un des premiers pièges, et non des moindres, est de nature purement juridique. Un élu, qu’il soit député ou maire, peut-il se parrainer lui-même ? Le verbe parrainer signifie donner sa caution ou accorder son parrainage à autrui. Or, on ne peut pas se donner une caution à soi-même. Ce point, qui peut paraître anodin, est lourd de conséquences. Pour les élus qui aspirent à la magistrature suprême et qui sont certains d’obtenir la confiance de leur parti, la prudence commanderait de démissionner de leur mandat parlementaire ou de maire. Même si la loi est restée muette sur le sujet, ils laisseraient ainsi leur place à leurs suppléants qui, à leur tour, pourraient les parrainer. Ce geste, bien que radical, permettrait d’éviter toute interprétation ultérieure du Code électoral qui pourrait conduire à l’invalidation de leur candidature et, par ricochet, à celle de leur duo. Ce scénario, qui pourrait survenir une fois la liste provisoire des candidats publiée, mettrait simplement en lumière certaines limites des dispositions en vigueur.

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Talon - Yayi : un dialogue difficile

La relation entre l’ancien président Boni Yayi et l’actuel chef de l’État Patrice Talon, deux figures majeures de la vie politique béninoise, reste marquée par une certaine distance. La rencontre symbolique de 2021 avait laissé espérer un apaisement durable, mais les échanges intervenus depuis ont montré que des divergences persistent. La perception de leurs relations continue de faire l’objet de déclarations contrastées, témoignant d’un dialogue sincère encore difficile à établir pleinement. Qui pour favoriser une médiation entre Patrice Talon et Boni Yayi, dans l’espoir d’une entente durable ? La question reste posée, alors que les deux figures politiques continuent de livrer des messages contrastés sur la nature de leurs échanges. Le président Patrice Talon a récemment affirmé, dans une déclaration publique, entretenir un dialogue régulier avec son prédécesseur. Une version aussitôt contestée par Boni Yayi, qui a tenu à démentir ces propos, soulignant notamment que « mentir est un péché ». Ces prises de position divergentes entretiennent une certaine confusion dans l’opinion sur l’état réel de leurs relations. Cet épisode met en lumière la persistance des tensions entre les deux hommes, reflet d’un clivage plus large au sein de la classe politique béninoise. Depuis 2012, les relations entre Boni Yayi et Patrice Talon ont connu une dégradation progressive, marquée par une rupture de leur alliance initiale et l’émergence d’une opposition politique affirmée.

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Législatives 2026 au Bénin : Le seuil des 20 % continue de diviser la classe politique

À l’approche des élections législatives de 2026, une disposition du nouveau code électoral continue de cristalliser les craintes et les débats : la règle des 20% des suffrages valablement exprimés dans chaque circonscription pour participer au partage des sièges. Face aux inquiétudes de l’opposition et des observateurs, le président Patrice Talon a levé le voile sur sa vision de la solution en cas d’impasse, lors de sa récente rencontre avec la jeunesse béninoise. Une proposition qui soulève de nouvelles interrogations et qui ne rencontre pas le consentement du principal parti d’opposition. L’opposition pose une question avec insistance : que se passera-t-il si aucun des partis en lice n’atteint le seuil minimal de 20% ? L’opposition, notamment par la voix de Guy Mitokpè, secrétaire national à la communication du parti Les Démocrates, redoute un scénario de blocage institutionnel qui pourrait conduire à un parlement monocolore, ou pire. Pour le Président Talon, la situation est tout autre. Il défend la réforme électorale comme un moyen de « forcer les Béninois à travailler ensemble ». « Je veux laisser un héritage différent », a-t-il martelé. « Je veux vous forcer à travailler ensemble. Vous voulez faire la politique? Travaillez ensemble. C’est tout ». Selon lui, cette disposition est un garde-fou qui oblige les partis à s’unir, à former des coalitions pour survivre. Il a même affirmé que la survie de grands partis comme l’UPR, le BR et Les Démocrates dépend de ce code. « Si on touche à ça, les partis vont exploser », a-t-il prévenu, « vous vous divisez, vous êtes morts ». Toutefois, la solution qu’il propose pour surmonter le seuil des 20% est jugée « dure ». La loi prévoit en effet que les partis n’atteignant pas individuellement les 20% peuvent s’unir dans une coalition parlementaire déposée au préalable à la CENA. Si l’ensemble des partis de la coalition atteint un seuil de 10% au niveau national, alors le calcul des 20% peut se faire en additionnant leurs suffrages.

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1er Août au Bénin : Boycott de l’opposition et des pays de l’AES invités

La célébration du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Bénin, qui s’est déroulée vendredi dernier, a été un événement en demi-teinte. Alors que le défilé militaire et la cérémonie officielle se sont tenus à Cotonou, la fête nationale a été marquée par un double boycott : celui de l’opposition politique et, fait notable, celui des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui avaient pourtant été invités et dont les troupes devraient défiler. Cette double absence laisse croire que les divisions internes et les tensions diplomatiques du pays sont encore vivaces. Sur le plan intérieur, le boycott de la fête par les principaux partis de l’opposition politique n’est pas passé inaperçu. En l’absence de personnalités telles que celles du parti Les Démocrates, c’est un message clair de désapprobation qui a été adressé au régime en place. Ce geste s’inscrit dans un contexte marqué par de récentes tentatives de dialogue entreprises par le pouvoir Talon. Pour l’opposition, les revendications restent inchangées : la libération des prisonniers politiques, le retour sécurisé des exilés et une réforme en profondeur du code électoral, jugé trop restrictif.

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Report du retrait des fiches de parrainage au Bénin : Les explications de la Cena attendues

Un vent de confusion souffle sur le calendrier électoral béninois. Alors que l’année 2025 est cruciale pour la préparation des élections générales de 2026, la Commission Électorale nationale autonome (Cena) a annoncé il y a quelques jours un report inattendu du retrait des fiches de parrainage pour la présidentielle. Cette décision, dont les motifs restent officiellement inconnus, suscite incompréhension et critiques, notamment au sein de l’opposition. Le peuple béninois, déjà attentif aux enjeux de cette période pré-électorale, attend aussi des explications claires de la part de l’institution en charge de la transparence du scrutin. Le calendrier électoral pour les élections de 2026 est un sujet de haute importance au Bénin. La présidentielle, en particulier, attire l’attention de tous les acteurs politiques et de la population. Le processus de parrainage, instauré pour rationaliser les candidatures, est une étape clé qui exige rigueur et précision. C’est pourquoi l’annonce du report du retrait des fiches de parrainage par la Cena a provoqué des inquiétudes. Jusqu’à présent, aucune explication détaillée n’a été fournie par la Cena quant aux raisons de ce report. Le silence de l’institution est d’autant plus préoccupant que la préparation des élections de 2026, qui incluront des scrutins législatifs, locaux et présidentiels, est déjà perçue comme un défi logistique et organisationnel majeur. Le 14 juillet dernier, l’Agence nationale d’Identification des petrsonnes (Anip) avait pourtant remis officiellement les statistiques électorales provisoires à la Cena, conformément au calendrier. Ce jalon semblait indiquer une progression normale des préparatifs.

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Désignation des candidats aux prochaines élections au Bénin: Les pièges à éviter par les différents camps

À l’approche des prochaines échéances électorales au Bénin, la question de la désignation des candidats s’impose comme un enjeu crucial, capable de déterminer l’issue du scrutin. Dans l’arène politique béninoise, qu’il s’agisse de l’opposition ou de la majorité la désignation des candidats se heurte au flou qui laisse pour le moment perplexe. Une analyse approfondie … Lire la suite

Guerre de leadership au sein de la majorité présidentielle : Le feu couve sous la cendre

(Talon réussira – t – il le pari de la cohésion au sein de sa troupe ?). À moins d’un an des élections générales de 2026, la majorité présidentielle au Bénin, pourtant unie en façade derrière le président Patrice Talon, connaît des fissures. Des tensions latentes et des batailles d’influence entre figures clés menacent la cohésion interne, et interroge la capacité du chef de l’État à maintenir l’harmonie au sein de sa troupe à l’approche de ces échéances cruciales. Tout n’est pas rose au sein de la majorité présidentielle. Même si apparemment tous les acteurs semblent soudés derrière le leadership de Patrice Talon, des frustrations émergent et finiront probablement par se faire voir. En effet, la réforme du système partisan, initiée sous le premier mandat du président Talon, avait pour objectif de rationaliser le paysage politique béninois en regroupant la multitude de formations existantes en de grands blocs. Cette démarche a abouti à la création de plusieurs entités au sein de la majorité : l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR), Moelle-Bénin et le Rassemblement National. Si cette polarisation a permis une meilleure lisibilité politique, elle a aussi, inévitablement, cristallisé les ambitions et les rivalités de leadership en interne.

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Résurrection annoncée du parti la Renaissance du Bénin: Une mission complexe aux multiples inconnus

Le paysage politique béninois est en effervescence. Tandis que le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji mène une bataille acharnée pour affirmer sa survie face à l’Union progressiste le Renouveau (Up-R), une nouvelle annonce vient bouleverser les cartes : la volonté de Ganiou Soglo de ressusciter le parti la Renaissance du Bénin (Rb), parti historique fondé par sa mère, Feue Rosine Vieyra Soglo. Cette ambition, nourrie par une dernière volonté de l’ancienne Première Dame, ouvre la voie à une mission complexe et semée d’embûches, dont l’issue dépendra de multiples facteurs. Après le Prd de Me Adrien Houngbédji, c’est le parti la Renaissance du Bénin qui promet de faire son grand come-back. En effet, au lendemain de la Conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990, le Bénin a vu naître une floraison de partis politiques. Parmi eux, le Prd et la RB se sont imposés comme des acteurs majeurs, dominant la scène, particulièrement dans la partie méridionale du pays, entre 1991 et 2006. Sous le leadership charismatique de Me Adrien Houngbédji pour le Prd et de Feue Rosine Vieyra Soglo pour la RB, ces formations ont connu leur période de gloire, incarnant des forces politiques structurées et influentes. Cependant, les années passant, des guerres internes de leadership et un multipartisme effréné (le Bénin a compté plus de 278 partis enregistrés en 2018) ont progressivement miné leur influence. Entre 2006 et 2016, ces géants politiques ont perdu des plumes, affaiblis par des divisions internes et une concurrence exacerbée. L’avènement du régime de Patrice Talon en 2016 et la réforme drastique du système partisan, exigeant le regroupement des partis politiques pour assainir le paysage politique, ont sonné le glas de leur autonomie historique. La RB, déchirée entre l’aile Soglo et l’aile Bada, s’est vue contrainte de se fondre dans l’Union Progressiste (Up) aux premières heures de la réforme. Le Prd, quant à lui, après une tentative infructueuse aux élections législatives de 2019 et une fusion avortée avec le Bloc Républicain (deuxième grand parti issu de la réforme), a finalement fusionné avec l’Up en 2022, donnant naissance à l’Union progressiste le Renouveau (Up-R).

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Affaire Comlan Hugues Sossoukpè : Une arrestation qui soulève plus de questions que de certitudes

L’interpellation du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè, survenue à Abidjan le jeudi 10 juillet 2025, continue d’alimenter l’actualité et suscite une série d’interrogations. Ce journaliste et activiste, connu pour ses publications critiques sur les réseaux sociaux, aurait été arrêté en marge d’une activité officielle organisée par le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation. Depuis, les informations se sont enchaînées, sans qu’aucune autorité ivoirienne encore moins béninoise, ne confirme ou ne clarifie les circonstances exactes de cette interpellation. L’Union des journalistes de la presse libre africaine (Ujpla) a réagi deux jours plus tard, dans un communiqué en date du 12 juillet, exprimant sa préoccupation face à cette arrestation dont les contours restent flous. Selon cette organisation panafricaine, Hugues Sossoukpè aurait été remis aux autorités béninoises puis écroué, sans que les motifs de cette procédure ne soient clairement exposés. L’Ujpla indique n’avoir eu connaissance d’aucun éventuel mandat d’arrêt délivré par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), mais précise que cette information émane de sources non officielles. L’organisation a appelé les autorités ivoiriennes et béninoises à « confirmer ou infirmer » l’arrestation et l’éventuelle extradition du journaliste. Une requête qui reste, à ce jour, sans réponse officielle.

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Bénin : Les partis politiques doivent retrousser les manches pour 2026

Le compte à rebours est lancé pour les élections générales de 2026 au Bénin. Dès ce vendredi 11 juillet 2025, le Code électoral est juridiquement « gelé », marquant le début de la période d’intangibilité électorale. Cette règle, ancrée dans les protocoles de la Cedeao et de l’Uemoa, stipule qu’aucune modification des textes organisant les élections ne peut intervenir dans les six mois précédant le scrutin, sauf consensus unanime et exceptionnel des acteurs politiques. Avec les élections législatives et communales prévues pour le 11 janvier 2026, l’heure est désormais à la préparation et à l’adaptation pour l’ensemble des partis. Il est désormais impossible de réviser le Code électoral du Bénin, sauf consensus unanime et exceptionnel. Cette mesure vise à préserver la stabilité et l’équité des processus électoraux. Elle est conçue pour empêcher des ajustements de dernière minute qui pourraient manipuler le jeu démocratique ou favoriser une partie prenante. Pour le Bénin, membre de ces organisations sous-régionales, le respect de cette disposition est un engagement contraignant. En théorie, cette intangibilité doit rassurer les acteurs politiques et l’électorat sur la constance des règles du jeu, réduisant ainsi les risques de changements unilatéraux. Pour les partenaires internationaux, c’est également un gage de crédibilité essentiel pour des élections apaisées. Cependant, la date butoir du 11 juillet 2025 suscite de vives interrogations au sein de la classe politique et de la Société civile béninoise. Des appels à la réforme du Code électoral ont fusé ces derniers mois et jours. En juin 2024, l’Église catholique s’était notamment élevée pour demander une relecture du texte, pointant du doigt le seuil d’éligibilité et le nombre jugé restrictif de parrainages requis pour les duos présidentiels (28 députés ou maires élus). Ces dispositions excluent de facto les candidatures indépendantes et limitent drastiquement la capacité de l’opposition à présenter des candidats. Il y a quelques jours, l’ancien Garde des Sceaux en exil Valentin Djènontin a de nouveau appelé à la modification de ce code. Et l’opposant Sabi Sira Korogoné de s’exclamer dans une interview, « il faut changer les règles avant 2026 ! (…) ».

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Levée de l'interdiction d'exportation des produits vivriers au Bénin: Quid du soja et de la noix de cajou ?

Le Bénin vient de marquer un tournant économique majeur avec la levée tant attendue de l’interdiction d’exportation de plusieurs produits vivriers. Annoncée avec une certaine fanfare, cette décision est présentée par le gouvernement comme une mesure clé, visant à accroître les revenus des agriculteurs et à stimuler l’économie rurale. Si l’enthousiasme est palpable parmi les producteurs de maïs, d’igname et de manioc, une question persiste et monte en puissance : à quand le tour des filières du soja et de la noix de cajou, qui, malgré leur potentiel exportateur immense, restent soumises à des restrictions ? L’interdiction d’exportation des produits vivriers avait été mise en place avec l’intention louable de garantir la sécurité alimentaire nationale et de stabiliser les prix sur le marché local. Cependant, cette mesure a parfois eu des conséquences imprévues. Elle a limité la capacité des agriculteurs à bénéficier des prix plus élevés du marché international. Les excédents de production, loin d’être une bénédiction, devenaient parfois un fardeau pour les producteurs. La décision de lever cette interdiction est donc un vent frais pour des milliers d’agriculteurs. Selon le porte-parole du gouvernement, cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de prospérité agricole. « Nous voulons que nos agriculteurs s’enrichissent. La libre exportation leur permettra d’accéder à des marchés plus rémunérateurs, d’investir davantage dans leurs exploitations et d’améliorer leurs conditions de vie », a-t-il déclaré, soulignant l’engagement du gouvernement à soutenir le secteur. Cette mesure est censée encourager une production accrue, moderniser les techniques agricoles et, à terme, renforcer la position du Bénin sur le marché régional et international des produits vivriers. Les producteurs peuvent désormais anticiper des retours sur investissement plus intéressants, ce qui pourrait également inciter les jeunes à s’engager davantage dans l’agriculture.

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Bénin : L'énigme silencieuse de Boni Yayi

À l’approche des échéances électorales cruciales de 2026, la scène politique béninoise, habituellement très animée, est le théâtre d’une nouvelle stratégie de la part d’un de ses acteurs les plus emblématiques : l’ancien Président Thomas Boni Yayi. Loin des déclarations à la presse, des micros tendus et des caméras omniprésentes qui ont jadis marqué son style politique, Boni Yayi semble-t-il, opter pour un activisme silencieux. Il n’émet plus de critiques ouvertes de l’action gouvernementale, mais dans l’ombre, les pions bougent. Depuis plusieurs mois, Boni Yayi se fait rare dans les médias. Aucune interview, aucun communiqué public, aucun commentaire sur les grandes questions nationales. Lui qui, encore récemment, n’hésitait pas à dénoncer ce qu’il qualifiait de dérives, semble avoir tourné la page de la confrontation directe. Pourtant, les observateurs les plus attentifs notent que l’ancien chef de l’État n’est pas en retrait. Bien au contraire. Cette discrétion contraste fortement avec l’image publique de Boni Yayi, dont le verbe haut et les prises de position parfois virulentes ont longtemps rythmé le paysage politique béninois. L’ancien chef d’État, qui a dirigé le Bénin de 2006 à 2016, est connu pour son charisme et sa capacité à mobiliser une foule. Sa relative absence médiatique actuelle soulève des questions et alimente les spéculations quant à la nature de son influence sur la préparation des élections générales de 2026.

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2026 au Bénin : des annonces de micro-candidatures malgré la fermeté des textes électoraux

Alors que le mandat du Président Patrice Talon approche de son terme, la scène politique voit émerger un phénomène paradoxal : des individus affichent ouvertement leurs ambitions de candidature à la magistrature suprême, et ce, en dépit des réformes électorales rigoristes mises en place ces dernières années. Ces « micro-candidatures » posent la question de l’effectivité des verrous législatifs censés rationaliser le paysage politique et interrogent sur la persistance des aspirations individuelles face à un cadre institutionnel toujours plus contraignant. La fermeté des lois électorales au Bénin ne freine pas l’ardeur de certains individus qui, au lieu de se faire valoir au sein des formations politiques, annoncent à qui veut l’entendre, leur intention de candidature. En effet, depuis 2018, le Bénin a entrepris une série de réformes politiques et électorales majeures, voulues par le régime du président Patrice Talon. L’objectif affiché était de moraliser la vie publique, de renforcer les partis politiques en tant que véritables piliers de la démocratie, et de mettre fin à la prolifération de candidatures « fantaisistes » ou opportunistes qui caractérisaient les scrutins passés. Ces réformes ont notamment abouti à introduire le parrainage des candidats, la caution électorale plus élevée, l’appartenance partisane obligatoire. Ces mesures ont eu un impact immédiat et visible. Lors de l’élection présidentielle de 2021, le nombre de candidatures validées a été drastiquement réduit, ne laissant que très peu de choix aux électeurs et suscitant des débats. L’intention était de s’assurer que seuls les partis robustes et représentatifs puissent présenter des candidats crédibles et porteurs d’un véritable projet de société, soutenu par une formation politique régulièrement constituée. D’ailleurs, après l’expérience de 2021, la réforme a été davantage corsée avec le code électoral en vigueur actuellement et qui visiblement, n’admettra pas plus de trois voir maximum quatre candidats à la prochaine présidentielle de 2026.

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Limogeage du ministre Akponna : L'ironie d'une dénonciation aux lourdes conséquences

Le 21 juin 2025 à Parakou, le ministre Akponna exprimait publiquement son « véritablement triste » constat face aux coupures récurrentes d’eau et d’électricité dans la ville. Sa désolation s’était rapidement muée en une diatribe féroce contre les « siphonneurs du budget national », accusés d’avoir détourné des fonds destinés à améliorer les conditions de vie des populations. Une semaine plus tard, l’ironie du sort frappe : c’est Akponna lui-même qui est limogé de ses fonctions et mis à la disposition de la justice, non pas pour corruption, mais pour justifier les déclarations mêmes qui avaient secoué la sphère politique. Akponna n’est plus ministre de l’énergie, de l’eau et des mines. Ainsi en a décidé le gouvernement de Patrice Talon qui lui a également demandé de se tenir à la disposition de la justice pour justifier ses déclarations. En effet, lors de sa visite à Parakou, le ministre Akponna n’avait pas mâché ses mots. Avec une véhémence peu commune pour un membre de la majorité présidentielle, il avait évoqué les « ressources publiquement mobilisées » pour le Programme d’actions du gouvernement (Pag), fustigeant ceux qui, selon lui, les avaient détournées. Sa référence explicite à « des fils de cette localité, Parakou, qui ont été mis devant la gouvernance en matière d’eau et d’électricité » avait clairement désigné l’ancien ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Samou Seïdou Adambi, originaire de la région. Les qualificatifs de « aventuriers politiques avec des ambitions démesurées, incapables d’honorer leurs petits mandats » résonnaient comme une attaque directe contre des figures passées du secteur. Akponna avait alors promis que les auteurs présumés de ces détournements « répondront de leur gestion », brandissant même la menace d’une ère nouvelle, où « plus jamais aucun individu ne détournera massivement le fonds public pour venir donner des miettes aux populations et aller se réfugier à l’Assemblée nationale ». Il avait même crédité le ministre conseiller Gbadamassi et son équipe d’avoir « mis au jour ces dysfonctionnements », affirmant que « ce que ces délinquants de la République avaient caché au président Patrice Talon est désormais connu ». Sa sortie s’inscrivait dans la droite ligne des réformes du système partisan voulues par le chef de l’État, censées moraliser la vie publique et empêcher les élus de se soustraire à la justice. Pourtant, la déflagration inattendue n’est pas venue des cibles d’Akponna, mais de lui-même. Son limogeage et sa mise à la disposition de la justice pour justifier ses propres déclarations marquent un tournant dramatique.

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Bouleversements annoncés dans le secteur de l'Etfp : Une réforme qui interroge

Dans les couloirs du pouvoir béninois, une nouvelle réforme a été annoncée, promettant de remodeler le paysage de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (Etfp). Le Décret n°2025-197 du 23 avril 2025, portant statuts-types des établissements publics d’enseignement et de formation techniques et professionnels, est censé marquer un tournant. Pourtant, à peine publié, il soulève déjà une tempête de critiques. La première flèche décochée par les critiques, et non des moindres, vient du syndicaliste Anselme Coovi Amoussou, Secrétaire général de la CSA-Bénin. Dans une tribune sans concession, il dénonce un « défaut fondamental de méthode » dans l’élaboration de ce décret. Selon lui, cette réforme, bien que « ambitieuse sur le papier », a été concoctée dans un « cercle fermé », sans aucune consultation significative des enseignants, des chefs d’établissements, ou des syndicats. « On ne réforme pas un secteur aussi stratégique en excluant ceux qui le portent au quotidien », martèle Amoussou. Il estime qu’une réforme d’une telle ampleur gagnerait en efficacité si elle reposait sur un dialogue ouvert avec ceux qui vivent les réalités du terrain au quotidien. Pour lui, le manque d’inclusivité pourrait compromettre la mise en œuvre de ce décret, malgré les intentions affichées.

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Bénin: Nourou Dine Saka Saley un talent incompris ou une mauvaise stratégie ?

Dans l’arène politique béninoise, où les alliances et les rejets se font et se défont avec une déconcertante fluidité, le nom de Nourou Dine Saka Saley résonne avec une persistance intrigante. Juriste de formation, intellectuel respecté et figure montante pour certains, il semble pourtant naviguer à contre-courant, pris entre le marteau de la majorité présidentielle qui l’a rejeté et l’enclume d’une opposition qui le regarde avec suspicion, surtout depuis qu’il a osé afficher ses ambitions présidentielles. Est-ce le destin d’un talent incompris, un idéaliste trop en avance sur son temps, ou celui d’un insoumis dont l’ambition démesurée le coupe de ses potentiels alliés ? La question mérite d’être posée. Dès les premières analyses, il est indéniable que Nourou Dine Saka Saley est un homme d’idées. Ses prises de position, ses analyses sur les questions de gouvernance, de développement et de justice, sont souvent d’une profondeur et d’une pertinence remarquables. Il incarne une certaine éthique en politique, un désir de rigueur et de transparence qui tranche parfois avec les pratiques courantes. Ses interventions publiques, ses écrits, témoignent d’une vision claire pour le Bénin, d’une aspiration à une société plus juste, plus équitable et plus prospère. Cette stature intellectuelle, cette intégrité perçue, devraient en faire un atout majeur pour n’importe quel camp politique. Pourtant, le constat est là : la majorité présidentielle lui a fermé ses portes. Ce rejet de la majorité présidentielle est d’autant plus énigmatique que Nourou Dine Saka Saley n’a jamais été un opposant farouche ou un pourfendeur systématique du régime. Il a souvent exprimé des points de vue nuancés, critiques certes, mais toujours constructifs. Certains y voient une incapacité du système en place à intégrer des voix trop indépendantes, trop critiques, même si ces critiques sont formulées dans l’intérêt supérieur de la nation. La logique du « tout ou rien », de l’allégeance inconditionnelle, pourrait expliquer cette mise à l’écart. Un homme d’idées, surtout s’il est pétri d’éthique, peut devenir gênant s’il ne rentre pas dans les rangs. Mais le paradoxe s’épaissit lorsque l’on observe la réaction de l’opposition. Depuis quelques temps, le propre « camp » de Nourou Dine Saka Saley – l’opposition – lui donne également du fil à retordre. Loin d’être accueilli à bras ouverts comme un potentiel leader capable de fédérer, il est confronté à des résistances, voire des hostilités. Cette situation soulève des questions fondamentales sur la dynamique de l’opposition béninoise. Est-elle capable de dépasser les querelles intestines et les ambitions personnelles pour s’unir autour de figures de proue ? Ou bien Nourou Dine Saka Saley, par son profil atypique et son ambition affichée, bouscule-t-il trop les équilibres établis au sein de cette opposition ?

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Droit de place dans les marchés modernes du Bénin : la fin des petits commerçants ?

Un an après l’inauguration en grande pompe des marchés urbains modernes de Cotonou, l’euphorie de la gratuité touche à sa fin. À compter du 1er juillet 2025, les commerçants et commerçantes devront s’acquitter de redevances journalières, hebdomadaires ou périodiques. Cette décision soulève de vives inquiétudes quant à son impact sur le quotidien des petits marchands, en particulier ceux dont le capital de départ est dérisoire. De 100 f Cfa ou au plus 200 f Cfa le jour, avant la construction des marchés modernes, la redevance journalière passe désormais à 600f Cfa et 700f Cfa dans les marchés de Cotonou. L’annonce a été faite par Eunice Loisel, directrice de l’Agence Nationale de Gestion des Marchés (AnaGeM), lors de la célébration du premier anniversaire du marché de Cadjèhoun, le 15 juin 2025. « La redevance sera exigée dès juillet », a-t-elle déclaré. La décision de l’ANaGeM de faire payer les places dans ces infrastructures flambant neuves, construites sous l’impulsion du gouvernement du Président Patrice Talon pour moderniser le commerce local, est justifiée par la nécessité de garantir la propreté, la sécurité et l’entretien constant de ces marchés. Un argument recevable en théorie, mais qui se heurte à la dure réalité économique de beaucoup de commerçants béninois. Pour les marchés urbains modernes de Cotonou, cette somme, multipliée sur le mois, s’apparente pour beaucoup à de la « ciguë », un poison lent pour des activités déjà précaires. Pour des activités à plus fort roulement, comme les poissonneries et les boucheries, une redevance mensuelle de 21 000 F CFA est évoquée pour Cotonou. Bien que leurs marges soient potentiellement plus élevées, cette somme représente également une charge significative. L’autre hic de la décision de l’ANaGeM est que la même redevance est exigée aussi bien à la vendeuse de piment qu’à celle de tissu ou de cosmétique alors qu’on sait que leurs chiffres d’affaires respectifs ne sont pas comparables. L’ANaGeM a également détaillé les coûts pour les marchés modernes régionaux. Pour les marchés à animation hebdomadaire, la redevance s’élèvera à 1 600 F CFA, incluant l’eau et l’électricité. Les marchés à animation périodique (tous les 4 ou 5 jours) verront leur coût fixé à 1 200 F CFA, avec les mêmes services inclus. Si ces montants peuvent sembler raisonnables pour des commerçants ayant un capital conséquent, ils deviennent une contrainte majeure pour ceux qui vivent au jour le jour, avec des bénéfices souvent inférieurs à ces droits de place.

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Déclarations d'Alladatin sur la loi d’amnistie: Pourquoi attendre d’être supplié avant d’agir ?

Le débat sur une amnistie pour Joël Aïvo, Reckya Madougou et d’autres figures de l’opposition refait surface au Bénin, soulevant des questions fondamentales sur la responsabilité politique et l’intérêt supérieur de la nation. Dimanche 15 juin 2025, le député Orden Alladatin, président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale et membre de la majorité présidentielle, était l’invité d’Eden TV. Il a répondu aux appels de l’opposition, en particulier du parti Les Démocrates, qui souhaite voir « dépoussiérer » leur proposition de loi spéciale portant sur l’amnistie. Si Alladatin dénonce une « stratégie de communication » et une « manœuvre » visant à « embrouiller l’opinion« , la question demeure : pourquoi la majorité parlementaire attendrait-elle d’être suppliée pour agir ? L’honorable Alladatin, membre du parti Union progressiste le renouveau (Upr), reproche aux initiateurs de la proposition de loi, un manque de concertation préalable avec les groupes parlementaires de la majorité présidentielle. « L’opposition aujourd’hui n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale. Alors vous demandez, parce qu’il y a la caméra, au président de l’Assemblée, d’appeler une loi, alors qu’il n’y a aucune discussion préalable, ni avec nos groupes parlementaires, ni avec personne », a-t-il fustigé. Selon lui, l’opposition cherche un « effet d’annonce » pour faire croire que les partis progouvernementaux refusent de voter une loi d’amnistie, transformant ainsi le débat en une simple opération de « communication« .

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Déclarations de proches du pouvoir : Et si Talon disciplinait sa troupe ?

Le débat sur la santé démocratique du Bénin est de plus en plus vif, et les récentes déclarations de certains proches du pouvoir pourraient accentuer les débats. Au cœur de la polémique, l’affaire de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) qui révèle un imbroglio juridique et alimente les discussions bien au-delà des cercles politiques. La question se pose : le président Patrice Talon devrait-il rappeler à l’ordre ses troupes ? Des figures de la majorité présidentielle, par leurs prises de position qu’on pourraient qualifier d’hâtives sur des sujets aussi sensibles, laissent transparaître un manque de retenue sur un sujet que la justice pourrait connaître très prochainement. L’exemple le plus frappant est celui d’Irénée Agossa, une personnalité visible de la majorité qui s’exprimait sur « actu soir » d’E-télé dimanche dernier. Concernant la confusion autour de la fusion entre l’Upr et du Prd (où le Prd, censé avoir fusionné, détiendrait toujours un récépissé du ministère de l’Intérieur), Irénée Agossa aurait affirmé que « même si Houngbédji amenait des avocats de New York, il ne pourrait pas gagner la bataille juridique de la confusion entre UPR et PRD ». Cette déclaration, pour le moins péremptoire, est problématique à plusieurs égards.

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Affaire UP-R et PRD au Bénin : la révélation d'un imbroglio politico-administratif

Le paysage politique béninois, déjà complexe, est secoué par une nouvelle situation qui met en lumière de sérieuses incohérences dans le circuit de la délivrance des récépissés aux partis politiques. Au cœur de cette tempête, l’union progressiste le renouveau (Upr), fruit de la fusion entre l’Union progressiste (UP) et le Parti du renouveau démocratique (Prd), … Lire la suite

Développement industriel au Bénin : le gouvernement interpellé par Les Démocrates

La filière soja, fleuron de l’ambition agricole et industrielle du Bénin, est au cœur d’une nouvelle controverse. Le parti d’opposition Les Démocrates a récemment interpellé le gouvernement du président Patrice Talon, exigeant des explications claires sur la destination et la valorisation du soja produit sur le territoire national. Le Bénin a fait du soja un pilier de sa production agricole, avec une augmentation significative de la production ces dernières années. Les chiffres officiels montrent une progression de 156 900 tonnes en 2017 à 253 953 tonnes en 2021, et même 400 000 tonnes pour la campagne 2022-2023. Cette croissance est censée alimenter une industrie de transformation locale, créatrice de richesse et d’emplois. Le gouvernement a d’ailleurs mis en place des mesures fortes, comme l’interdiction de l’exportation du soja brut par voie terrestre, et des restrictions générales sur l’exportation du soja et du cajou à l’état brut à partir d’avril 2024, afin de favoriser la transformation sur place. L’objectif affiché est clair : créer une chaîne de valeur ajoutée, fournir des semences aux producteurs, les accompagner et racheter leurs récoltes pour une transformation locale, générant ainsi de l’emploi et de la richesse pour le pays. Le gouvernement a également fixé des prix officiels d’achat du soja aux producteurs pour la campagne de commercialisation, et l’exportation du soja grain est désormais libre par voie maritime, mais assujettie à une taxe douanière. Seulement, selon des propos tenus par le 2ème vice-président du parti d’opposition Les Démocrates, Nouréni Atchadé et le député de la 8ème circonscription électorale Habibou Woroukoubou, le soja produit au Bénin serait autorisé à l’exportation par deux agréments délivrés par l’Etat béninois. Le soja ne serait donc pas seulement transformé au Bénin.

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Candidature de Daniel Edah à la présidentielle de 2026 au Bénin : Des incohérences à régler

(et des obstacles à surmonter) Le compte à rebours pour la présidentielle de 2026 au Bénin est officiellement lancé. Alors que le paysage politique se dessine progressivement, une première déclaration de candidature vient d’agiter les sphères : celle de Daniel Edah. Fonctionnaire international, consultant en partenariat, président de l’organisation « Il fera beau », et surtout membre du Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition, Daniel Edah a annoncé, le jeudi 29 mai 2025, sa volonté de briguer la magistrature suprême, se positionnant comme porteur d’une vision pour le Bénin.Dans une vidéo postée sur sa page Facebook, Daniel Edah a exposé sa vision : « Je suis candidat avec une vision, celle d’un Bénin économiquement prospère et socialement stable dans une Afrique bien intégrée et en plein essor ». Une déclaration qui, si elle est saluée par certains, soulève néanmoins de nombreuses interrogations et met en lumière les réalités complexes du processus électoral béninois, notamment la question épineuse du parrainage.

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Résolution de la crise Bénin-Niger: L'espoir douché de Soglo et Yayi?

Mauvaise nouvelle pour les anciens présidents de la République du Bénin Nicephore Soglo et Boni Yayi. Alors qu’ils s’apprêtent à effectuer un second voyage à Niamey, dans la résolution de la crise qui secoue le Bénin et le Niger, le Général Tiani pose une fois encore, ses conditions: le départ des troupes françaises qui seraient presentes sur le sol béninois. Une façon de mettre une nouvelle fois, la pression sur les négociations. L’espoir d’une résolution rapide des tensions politiques et diplomatiques entre le Bénin et le Niger avec les bons offices des anciens chefs d’État béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi était mince. S’est-il définitivement envolé? Bien malin celui qui peut l’affirmer la main sur le cœur. En tout cas, le président du Niger le Général Abdourahmane Tiani, a encore ajouté une pièce dans son narratif récurent depuis que cette crise entre les deux pays a débuté, il y a près de deux ans. « Nous avons gardé la frontière avec le Bénin fermée et la frontière avec le Bénin restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous faisons, ce n’est pas contre le Bénin que nous faisons, c’est contre les troupes françaises de déstabilisation qui sont sur le territoire béninois qui peuvent nous nuire. » Ainsi parlait le samedi dernier, celui qui dirige de facto, son pays depuis le coup d’État militaire intervenu le 23 juillet 2023 et qui a rebattu les cartes des relations entre les pays de la Cedeao. Cette déclaration intervient à quelques jours d’une rencontre entre le Général Abdourahmane Tiani et les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi prévu pour ce mois de juin à Niamey.

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