Démission en cascades de conseillers municipaux: Que se passe-t-il à Porto Novo ?

A l’image des vagues de la lagune de Porto-Novo très agitée par ces temps de crue, l’hôtel de ville n’affiche guère une sérénité. En moins d’un mois, le Conseil municipal a été secoué par les démissions de trois conseillers de leurs partis d’origine pour rejoindre le mouvement OB qui n’est pourtant pas un parti. Une folle saison de coups bas et de transhumance qui n’a pas encore, selon des confidences, livré tous ses secrets. La météo politique n’annonce pas de bons temps pour la ville en ce début du mois d’Octobre.

A l’horizon, des nuages assombrissent le ciel et amènent maints observateurs à prédire une saison orageuse pour la ville. A moins de trois ans des prochaines élections générales, la capitale se montre singulièrement plus agitée que les autres villes du pays où tout semble être bien calme en attendant peut -être la nuit des longs couteaux. Capitale du Bénin, Porto Novo a la réputation légendaire de ville contestataire où quelques fois naissent des frondes politiques et aussi des projets de candidatures à la plus prestigieuse fonction de l’Etat.  Elle en donne le ton depuis quelques semaines avec les remue-ménages au conseil municipal de la ville.

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Nomination d'expatriés au Bénin : le talon d'Achille du gouvernement

La guigne s’acharne contre les expatriés nommés dans l’administration publique béninoise par le régime de la Rupture. Pour la troisième fois, l’un des soi-disant « experts étrangers« , recrutés pour pallier le « désert de compétences » que serait le Bénin, a quitté le pays sur la pointe des pieds. Démontrant du coup, la faiblesse de la conception du gouvernement selon lequel il faut compter sur la coopération extérieure pour relever les défis économiques qui se posent à notre pays.
« Jamais deux sans trois« , dit le proverbe bien étrange français, dont l’origine reste mystérieuse. Il veut tout simplement dire qu’une chose qui s’est produite deux fois, se produira une troisième fois.

Les bonnes nouvelles s’enchaînent, les malheurs se répètent. En tout cas, cet adage semble se vérifier actuellement avec la valse de départ en catimini des expatriés recrutés par le régime de la Rupture pour remplacer les fiers cadres béninois dans la gestion des structures de l’administration publique de leur pays. Il y a une semaine jour pour jour, le vendredi 29 septembre, celui qu’il faut appeler désormais ex-directeur général du Port autonome de Cotonou, le Belge Joris Albert Thys, annonçait devant son personnel réuni sous le drapeau béninois, qu’il quitte son poste pour valoir ses droits à la retraite. Il occupait ce poste depuis le 1er août 2018 en remplacement de son compatriote Christiaan De Block, en vertu d’une convention qui lie le Port autonome de Cotonou à celui d’Anvers en Belgique depuis décembre 2017.

Avant M. Albert Thys, c’est le Canadien Jacques Paradis ex-directeur de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) qu n’a pas fait long feu à la tête de cette entreprise. Il a pris la poudre d’escampette après avoir été limogé en octobre 2021. M. Gérard Zagrodnik, antérieurement directeur des études, projets et planifications de la même entreprise sous M. Paradis a été ensuite nommé directeur général. Il rend le tablier en août dernier à M. Gabriel Dégbégni précédemment ancien coordonnateur de Mca II, suite à une décision du Conseil d’administration de la Sbee. A qui le tour prochainement, sachant bien que depuis son avènement, le régime de la Rupture a procédé à une cascade de nominations d’expatriés dans l’administration publique béninoise ?

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Rivalité Chine - USA: comment l'Afrique va devoir se préparer dans ce domaine

La rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis est de plus en plus visible sur le continent africain, en particulier dans le secteur des minerais stratégiques et des métaux rares. Ces ressources, essentielles pour la transition énergétique mondiale, suscitent une concurrence féroce et l’Afrique se retrouve à la croisée des chemins de ces superpuissances. L’investissement croissant des États-Unis et des pays du Golfe, en particulier de l‘Arabie Saoudite, dans les gisements miniers africains illustre leur volonté de contester la dominance chinoise.

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Énergie verte: l'Afrique incontournable avec ses minéraux saura-t-elle saisir cette chance ?

Le sous-sol africain a longtemps été une source de richesses qui transcende les frontières géographiques et les époques historiques. Même en laissant de côté des civilisations telles que l’Empire du Mali et les Ashantis, la portée des ressources du continent est impressionnante. Les mines d’or et de diamants de l’Afrique du Sud, par exemple, ont été au cœur de l’économie mondiale depuis leur découverte au XIXe siècle. Plus au nord, la République Démocratique du Congo est l’un des plus grands producteurs mondiaux de cobalt, un élément indispensable à la fabrication des batteries modernes. La Zambie et le Botswana sont également des acteurs clés dans l’extraction du cuivre et des diamants, respectivement.

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Congrès ordinaire de Moele Bénin : Jacques Ayadji fait le procès du pseudo-militantisme

Un nouveau logos, de nouveaux textes, un ancien président confirmé, tels sont les trois actes majeurs du premier congrès ordinaire du Mouvement des Elites engagées pour l’Emancipation du Bénin (Moele-Bénin) tenu le samedi 02 septembre au Palais des Congrès de Cotonou. Plusieurs allocutions ont marqué sa cérémonie d’ouverture dont celle du président Jacques Ayadji préoccupé par l’éradication du pseudo -militantisme au Bénin.

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Cet exploit de l'Inde montre à quel point l'Europe est désormais en retard !

L’odyssée spatiale récente de l’Inde, marquée par l’impressionnant alunissage de la fusée Chandrayaan-3 sur le pôle Sud de la Lune, met en lumière le dynamisme croissant de certains pays en matière d’exploration spatiale. En effet le 23 août dernier, le monde a regardé avec étonnement l’Inde réussir son alunissage sur le pôle Sud de la Lune grâce à la fusée Chandrayaan-3. Un événement qui démontre sans ambiguïté le bond spectaculaire de l’Inde dans l’arène spatiale. Par contraste, cet exploit met en lumière le retard flagrant de l’Europe dans ce domaine, d’autant plus visible à l’heure où la Chine effectue des avancées remarquables, et où des entreprises privées comme SpaceX et Blue Origin redéfinissent complètement la conquête spatiale.

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Bénin: le BR en congrès extraordinaire le 09 septembre

Plus on s’approche des prochaines élections, plus les partis politiques affûtent leurs armes de différentes manières. Après l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et les Démocrates(LD), le Bloc Républicain sera en congrès extraordinaire le 09 septembre prochain. Occasion pour le parti d’échanger sur des préoccupations importantes et de mieux se structurer. « Qui veut voyager loin, ménage sa monture ». C’est pour cela que le BR s’apprête à aller en congrès extraordinaire le 09 septembre prochain.

Pour faire de ce congrès une réussite, le président du parti Abdoulaye Bio Tchané a fait installer un comité préparatoire de trente sept(37) membres dont il prend la tête. Ce comité composé d’éminentes personnalités politiques du parti sera chargé de préparer ce congrès en prenant en compte les différents aspects de l’organisation ; de la communication à la restauration en passant par la mobilisation des militants, l’accueil et l’accréditation des militants. Selon des indiscrétions, ce congrès permettra d’avoir de confirmer les décisions prises lors de la réunion du 03 juin dernier.

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Election présidentielle au Bénin : les calculs opportunistes des FCBE

A moins de trois ans de l’élection présidentielle de 2026, les partis politiques commencent à pousser les premiers pions sur le damier. Au sein des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), la situation apparaît plus compliquée.  En plus de revenir sur l’échiquier politique avec des sièges lors des législatives et communales, le parti envisage retourner à la majorité présidentielle comme l’a dit El Farouk Soumanou, 2è secrétaire exécutif adjoint. Au cours de l’ émission « Zone Franche » d’hier dimanche 20 août 2023 sur la chaîne de télévision Canal3, El Farouk Soumanou, 2è secrétaire exécutif adjoint des FCBE a affirmé que le parti se bat de toutes ses forces pour revenir à la mouvance. Ambition légitime et fondée lorsqu’on sait que tout parti œuvre pour conquérir le pouvoir d’Etat.

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Position des USA sur le Niger: la France paie-t-elle pour le cas libyen ?

La situation actuelle au Niger inquiète de nombreuses nations, y compris les États-Unis. Bien que Mohamed Bazoum soit reconnu comme le président démocratiquement élu, les militaires putschistes renforcent leur pouvoir de jour en jour en procédant à des nominations et en nouant des alliances avec des pays de la sous-région. La réaction initiale de Washington, peut être interprétée comme un signe de son embarras face à cette situation complexe. Le pays soutenant bien évidemment les positions de la CEDEAO, mais évite d’évoquer la question d’une intervention militaire contrairement à son allié traditionnel français.

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Création d’une Haute Direction à l'UP le renouveau: une métamorphose intrigante

En dépit de son statut de première force politique du Bénin, le parti Union Progressiste le Renouveau(UP-Le Renouveau) ne semble pas pour autant se satisfaire de sa force. Les dirigeants du parti pensent toujours au petit gris-gris pour affronter les défis de demain. Dernier exemple en date, la création d’une Haute Direction qui apparaît comme un organe aux objectifs flous.

L’Union Progressiste le Renouveau se métamorphose. Au cours de la dernière session du Bureau politique du parti tenu samedi 12 août à Cotonou, l’architecture organique du parti a été profondément modifiée. Près d’une dizaine d’articles des Statuts du parti ont été modifiés dans le but, dit-on, d’insuffler une nouvelle dynamique au parti Politique du parti. La Haute Direction est le nouvel organe créé à côté de la Direction Exécutive et du Bureau Politique qui sera composé désormais de 300 personnes. Ils sont au total neuf qui composent ce nouvel organe. Le président Djogbénou lui-même y figure.

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Crise au Niger : l’option imprudente du Bénin

Depuis le 26 juillet, le Niger est sous les feux de la rampe avec le coup d’Etat qui a renversé le président Bazoum. Le Bénin voisin a été très présent dans la résolution de cette crise par la personne de son président Patrice Talon. Seulement, les déclarations faites et les postures affichées compromettent un peu les bonnes relations entre le Bénin et le Niger. Hier dimanche 06 juin a pris fin l’ultimatum donné aux putschistes du Niger par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de rétablir l’ordre constitutionnel et le président déchu Mohamed Bazoum. On se rappelle très bien, les premières menaces contre la junte étaient parties du président Patrice Talon le 27 juillet à la sortie d’une audience avec son homologue nigérian et président en exercice de la CEDEAO Bola Ahmed Tinubu.

On se rappelle très bien. Le président de la république affirmait sans barguigner que la CEDEAO ferait tout pour rétablir Bazoum au pouvoir même s’il faut faire recours à une option militaire. Désigné par le président Tinubu pour porter le message aux militaires putschistes, Patrice Talon n’a jamais pu se rendre à Niamey. A deux reprises, il aurait essuyé un refus d’atterrissage pour son avion par les nouveaux hommes forts de Niamey. Du début de cette crise jusqu’à maintenant, le Bénin s’est affiché comme le bon élève d’une CEDEAO, pourtant affaiblie, en restant solidaire des décisions prises. Aussi a-t-il fermé sa frontière avec le Niger le 30 juillet en respect de la décision de la CEDEAO d’appliquer des sanctions économiques contre ce pays. Après la fin de l’ultimatum intervenu hier, on se demande bien si le Bénin fera le pas risqué d’engager ses troupes au nord pour combattre le Niger.

Impasse

Les différents actes ont vite fait de ranger le Bénin dans la catégorie des « pays soutenant l’impérialisme occidental» ou pour d’autres encore une « posture irréaliste » contre un pays voisin. Mais le choix de l’option militaire pour faire rétablir l’ordre constitutionnel apparaît aux yeux de beaucoup comme une option hasardeuse, imprudente et risquée qui va déstabiliser davantage cette région déjà infestée d’organisations terroristes.  Le Bénin quant à lui doit s’en mordre les doigts après avoir accumulé des erreurs dès le début de ce conflit. Bien que soutenant les décisions prises à Abuja,  le gouvernement béninois pourrait nuancer son engagement comme le fait le Togo.

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Crise Niger - CEDEAO: Fin de l'ultimatum, et après ?

L’ultimatum donné par la Cedeao aux putschistes ayant pris le pouvoir, pour rétablir le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum vient d’expirer ce lundi 07 août. Les deux camps affûtent les armes. Les populations du Niger et de la sous région ne suivent pas le mouvement va-t-en-guerre. Et le monde entier retient son souffle. La sous région ouest africaine est sous haute tension. Le délai octroyé à l’homme fort du Niger, le président auto-proclamé du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) Abdourahamane Tchiani pour libérer le président élu Mohamed Bazoum et lui permettre de reprendre les rênes du pouvoir a expiré il y a quelques heures.

Le Niger a depuis quelques heures fermé son espace aérien « face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins« . Chacun se demande si la menace des dirigeants de la Cedeao de recourir à la force après ce délai sera mise à exécution. Au stade actuel, personne ne peut savoir ce qui va se passer dans les prochains jours. On imagine que dans les coulisses, les tractations vont bon train avec les putschistes pour une sortie de crise. Entre les chefs d’État de la Cedeao aussi. Pendant ces dernières heures, le téléphone n’a certainement pas cessé de sonner dans toutes les chancelleries françaises et américaines également.

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Crise au Niger: la Cedeao au pied du mur

Le compte à rebours a commencé. Plus que deux jours, soit le dimanche 06 août à minuit, avant la fin de l’ultimatum lancé aux putschistes nigériens pour se plier aux injonctions des dirigeants de la Cedeao. Passer ce délai et si l’ordre constitutionnel n’est pas établi, les dirigeants de la Cedeao n’ont plus d’échappatoire : intervenir militairement ou  perdre la face et se décrébiliser définitivement.

Les dirigeants de la Cedeao réunis en urgence le dimanche 30 juillet dernier à Abuja, se sont-ils pris les pieds dans le tapis, en donnant un ultimatum de seulement sept jours, pour remettre les pleins pouvoirs au président nigérien Mohamed Bazoum renversé par le chef de sa propre garde rapprochée ? Ne sont-ils  pas allés trop vite en besogne ? Ce jour-là, lorsque le nouveau champion de la lutte anti coup d’État, le président nigérian fraîchement élu Bola Tinubu bombait le torse et tapait sur la poitrine, jurant de rétablir le président Bazoum dans ses fonctions, avait-il pris toute la mesure et la portée d’une telle décision?

Que va t-il se passer si à partir du lundi  prochain,  les putschistes refusent de se plier aux injonctions de la Cedeao ? Les négociations entamées donneront-elles une chance à la paix ? La guerre sera-t-elle déclenchée ou bien l’ultimatum sera-t-il prolongé ? En tout cas, le monde entier retient son souffle. Les populations du Niger et de la sous région  sont quand à elles,  dans l’expectative. Au même moment, les bruits de bottes se précisent. Des deux côtés, on se  prépare à la guerre. Depuis le mercredi dernier, les chefs d’état-major des armées de la Cedeao exceptés ceux du Niger, Mali, Burkina et la Guinée sont en conclave à Abuja pour peaufiner les stratégies d’attaque contre l’armée nigérienne. Ils attendent le mot d’ordre des politiques pour déclencher les hostilités.

Dans ce sens-lá, le Sénégal par la voix de son ministre des Affaires étrangères Aĩssatou Tall Sall se dit prêt à participer à une éventuelle intervention militaire au Niger, si la Cedeao décide d’y avoir recours. En même temps, les chancelleries occidentales commencent à évacuer leurs ressortissants du Niger et rappeler leurs personnels non essentiels. De l’autre côté, le Niger ne démord pas. Le chef auto-proclamé de la junte réunie au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), le général Abdouràhamane Tchiani se dit déterminé et affirme que son régime ne  cédera pas aux menaces et pressions y compris militaires. Il a également le soutien d’une large part de la population.

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CEDEAO: la menace de trop avec le Niger ? Quel risque pour l'organisation ?

Face à la crise politique au Niger, la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est confrontée à un défi sans précédent. La décision de l’organisation de recourir à des sanctions et de proposer une intervention militaire au Niger a déclenché des réactions violentes de la part des nations africaines voisines. Le Mali et le Burkina Faso ont même évoqué la possibilité d’une intervention armée pour soutenir le Niger, tandis que la Guinée a mis en garde la CEDEAO contre les conséquences potentiellement catastrophiques de ses actions.

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Coup d’Etat au Niger: Que vaut l’ultimatum de la Cedeao ?

Réunis hier dimanche à Abuja en « sommet spécial », les dirigeants de la Cedeao tentent de mettre la pression sur la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger. Ils envisagent recourir à la force si dans un délai d’une semaine, le président nigérien déchu Mohammed Bazoum n’est pas rétabli dans ses prérogatives. Faisant ainsi courir pour ce pays et toute la sous-région, un bain de sang inutile et une transposition sur la terre africaine, la confrontation entre le bloc occidental et celui de la Russie. Outre la menace du défunt et ancien président de la Commission de la CEDEAO, le Béninois Marcel de Souza en décembre 2016, de faire usage de la force  en Gambie, si l’ancien président de ce pays Yaya Jammeh ne quittait pas le pouvoir, c’est la première fois que les dirigeants de l’organisation sous régionale de l’Afrique de l’ouest menacent ouvertement et directement un de ses membres d’une confrontation militaire.

En effet, le sommet extraordinaire de la Cedeao qui s’est tenu hier dimanche 30 juillet s’est achevé par un ultimatum d’une semaine donnée à la junte militaire pour réinvestir dans ses fonctions, le président démocratiquement élu il y a deux ans maintenant Mohammed Bazoum et déposé il y quelques jours. Dans son communiqué final, la Cedeao indique, en dehors des sanctions économiques et financières prises contre le pays et l’exigence d’une « libération immédiate et sans condition du président Mohammed Bazoum, que « toutes les options sont envisagées », y compris une intervention militaire, si celui-ci n’est pas rétabli dans ses fonctions passé ce délai. Quant à la junte militaire dirigée par le général Abdourahamane Tchiani, elle n’a pas attendu la fin de ce sommet extraordinaire pour réagir. Dans un communiqué publié la veille, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) a mis en garde contre toute tentative d’intervention militaire. Selon la junte au pouvoir, l’objectif de la rencontre d’Abuja est de « valider un plan d’agression contre le  Niger à travers une intervention militaire imminente en collaboration avec les pays africains non membres de l’organisation ainsi que des pays occidentaux ». Et le porte-parole de la junte d’ajouter avec fermeté : « nous rappelons une fois de plus à la Cedeao ou tout autre aventurier, notre ferme détermination à défendre notre patrie ». Comme on peut donc le constater, le ton monte dans les deux camps. D’un côté, une armée régulière nigérienne aguerrie par plusieurs années de lutte contre le terrorisme et de l’autre, une armée de la Cedeao qui n’existe pas. Ou plutôt, elle n’existe que de nom.

Ecomog en lambeau et pas d’alternative

C’est en 1990, au moment de la guerre civile au Liberia, qu’est créée l’Ecomog en Français, Brigade de surveillance du cessez-le-feu de la Cedeao, la force armée de la Cedeao. Une force qui avait pour objectifs de superviser le cessez-le-feu, le maintien de la paix à l’instar des Casques bleus des Nations-Unies, le déploiement préventif dans des zones de conflits ou encore le désarmement des forces armées non régulières.

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Niger: le possible recours à la force de la CEDEAO, une dangereuse menace pour la stabilité sous-régionale?

En réaction à la crise politique actuelle au Niger, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé sa détermination à restaurer l’ordre constitutionnel. Ses dirigeants ont fixé un ultimatum d’une semaine aux autorités actuelles du Niger, avec la menace sous-jacente d’un « recours à la force« . Cette déclaration marque un tournant potentiellement … Lire la suite

Avec la chute de Bazoum, la France va-t-elle perdre un de ses derniers alliés au Sahel?

Ces dernières années, la France a connu un nombre croissant de défis dans le Sahel, notamment le retrait forcé du Mali et du Burkina Faso, qui ont considérablement réduit son influence régionale. Avec les événements récents au Niger, l’avenir de la présence française au Sahel semble de plus en plus incertain. En effet depuis les tensions avec le Mali, le dispositif français au Sahel repose en grande partie sur le Niger, considéré comme un allié crucial dans la région.

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Coopération Bénin – Nigéria : la hache de guerre est-elle définitivement enterrée?

Le Bénin et le Nigéria ont-ils définitivement tourné les pages sombres de leurs relations? Tendues au cours des quatre dernières années, les relations entre le Bénin et le Nigéria se révèlent sous un autre jour avec l’arrivée au pouvoir de Bola Tinubu, candidat soutenu par l’ancien président Muhammadu Buhari lors de la dernière présidentielle au Nigéria. Au regard des premières actions de la nouvelle administration nigériane, Bola Tinubu semble se démarquer de la position de son prédécesseur et affiche une certaine volonté de normaliser les relations.

Des années durant, les relations entre le Bénin et le Nigéria ont été marquées par des tensions persistantes, exacerbées par la fermeture abrupte des frontières en août 2019. Cette mesure unilatérale prise par le président d’alors, Muhammadu Buhari, a entraîné des conséquences pour les deux pays. Le Bénin a payé le prix fort de cette mesure. Officiellement, les raisons avancées étaient d’ordre sécuritaire et visaient à lutter contre la contrebande et à protéger le marché. La fermeture initialement prévue pour une durée de 28 jours, s’est étendue sur plusieurs mois, causant des perturbations dans le passage des marchandises et des personnes entre les deux pays voisins et une crise économique touchant de nombreux secteurs informels.

Cependant, un changement significatif dans les relations s’est fait sentir avec l’arrivée au pouvoir de Bola Tinubu, successeur de Muhammadu Buhari. Quelques semaines après son investiture, Bola Tinubu a ordonné la réouverture complète du poste frontalier de Sèmè aux importations de véhicules et d’autres types de marchandises en provenance du Bénin ou d’autres Etats d’Afrique de l’Ouest. De plus, les présidents des deux nations se sont rencontrés à plusieurs reprises, témoignant d’un effort pour réchauffer les relations entre les deux pays. Des images de ces rencontres ont mis en évidence une certaine complicité entre les deux dirigeants, montrant une volonté commune de renforcer la coopération. Dans la foulée, le milliardaire nigérian Aliko Dangote a rendu visite au président Talon.

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Sommet avec les puissances: et si l'Afrique changeait de format ?

Du 27 au 28 juillet prochain, se tiendront à Saint-Pétersbourg le 2e sommet et le forum économique et humanitaire « Russie Afrique ». Ce sommet va se tenir dans un contexte assez particulier marqué par le conflit russo-ukrainien. Les dirigeants africains auront à cœur de booster la collaboration entre leurs différents pays et la Fédération de Russie. Il est certain que l’accord sur les céréales sera aussi au menu des échanges. Russie-Afrique, Chine-Afrique, USA-Afrique, Japon-Afrique, Royaume Uni-Afrique, France-Afrique, Inde-Afrique sont autant de sommets qui se déroulent régulièrement entre l’Afrique et les puissances mondiales. Le continent africain est devenu un enjeu et tous les grands de ce monde essayent de s’y positionner.

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Bénin: besoin de 2500 enseignants pour 1300 docteurs disponibles

(Le gouvernement attendu pour un recrutement massif) Dans les Universités Nationales du Bénin, le nombre d’étudiants monte en flèche d’années en années contrastant avec une stagnation voire une décroissance du nombre d’enseignants encadreurs. Il en ressort qu’il existe un besoin criant d’enseignant auquel les pouvoirs publics doivent répondre pour assurer une meilleure formation de l’élite de demain. Le gouvernement de la rupture n’ignore d’ailleurs pas la situation. En 2016, le Président de la République, Patrice Talon et son gouvernement ont affiché une volonté politique assez volontariste pour enrayer les maux qui minent le secteur de l’enseignement supérieur au Bénin. Le diagnostic posé à l’époque renvoyait, sur le tableau de bord,  à une pénurie drastique d’enseignants dans les universités publiques du Bénin.

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Mali, Burkina et Guinée: Patrice Talon, le joker panafricaniste de la CEDEAO ?

La crise politique qui traverse l’Afrique de l’Ouest, avec des situations tendues au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, a amené la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à choisir un nouveau médiateur après l’échec des pressions et de ce que ces pays considèrent comme de l’intimidation. Patrice Talon, président du Bénin et adepte d’un discours d’autodétermination que certains qualifient à tort ou à raison de panafricaniste, a été désigné pour cette mission délicate.

Le choix de Talon s’est imposé pour plusieurs raisons, dont une est de prévenir un renforcement des tensions entre les régimes militaires en place et des figures influentes de la CEDEAO, telles que Alassane Ouattara, Macky Sall ou encore Nana Akufo Addo.

Pour certains observateurs et certains internautes, Patrice Talon est le seul démocratiquement élu proche idéologique des régimes militaires en place. Il faut dire que son discours sur LCI, notamment sa position envers Wagner avait séduit bon nombre d’internautes. Ses discours reflètent un esprit d’indépendance vis-à-vis des influences extérieures, notamment occidentales, et notamment de la France. Même s’il n’adopte pas une position radicale, il semble avoir bonne presse dans certains milieux. Pour preuve, il fait partie des rares présidents reçus par Ibrahim Traoré du Burkina Faso. Cette position lui confère une certaine immunité contre les critiques que ces régimes ont adressées à la CEDEAO, souvent perçue comme une entité lourde et alignée sur les positions françaises.

Le 16 février 2023, une étape significative s’est produite lorsque Patrice Talon s’est rendu à Ouagadougou pour discuter avec le président de la transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Cette visite a permis de renforcer les liens entre les deux pays, mais aussi d’apporter une réponse aux défis posés par les récents bouleversements politiques qui ont conduit à la suspension des principaux acteurs politiques de Ouagadougou, Bamako et Conakry par la CEDEAO.

L’échec des poids lourds de la CEDEAO, Talon peut-il réussir ? Pas si sûr!

Au sein de la CEDEAO, on ne peut que constater l’échec cuisant des politiques adoptées par les poids lourds de la région envers les nouveaux leaders militaires. Rejetés en bloc, ces derniers n’ont pas pu faire fléchir les pouvoirs militaires avec leurs sanctions.

Bien au contraire ils ont réussi à faire détester encore plus l’institution que représente la CEDEAO. Ces présidents ne s’attendaient pas à un tel soutien massif des populations envers les autorités du Mali et n’ont eu d’autre choix que de retirer des sanctions qui mettaient également à mal certains pays comme le Sénégal.

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Quand la Chine et les USA se battent, l'Europe est la victime collatérale

Alors que les États-Unis et la Chine intensifient leur guerre technologique, l’Europe se retrouve prise au piège de ces rivalités. De l’augmentation des restrictions sur l’exportation de puces graphiques par l’administration Biden à l’utilisation astucieuse par la Chine du cloud computing pour maintenir son avantage technologique, cette lutte de pouvoir met en lumière un dilemme complexe pour l’Europe. Cette dernière se retrouve dans une situation délicate, déchirée entre son souhait de préserver ses relations économiques avec la Chine et sa nécessité de rester dans la course technologique mondiale.

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Reconstruction du Bénin après la démolition: le dialogue, une solution impérative et urgente

En faillite démocratique depuis 2016, le Bénin ne suscite pas grand espoir au regard du tableau qu’il présente. Presque toutes les institutions républicaines donnent des signes de caporalisation avancée, la classe politique est cloisonnée et balkanisée -avec l’opposition et la mouvance qui se regarde comme en chiens de faïence- la justice et la presse totalement réduises au silence et à la soumission. Dans un tel contexte, le dialogue des acteurs politiques devient une solution inévitable, urgente et surtout impérative.

Au cours d’une convention de L’Union fait la Nation (UN) en 2013, Bruno Amoussou, alors président de cette coalition de partis politiques de l’opposition avait affirmé que les acteurs de l’opposition n’en pouvaient plus d’être toujours là à apporter de l’eau pour éteindre les différents feux que le régime d’alors allumait et qu’ils commençaient à avoir mal de porter l’eau. Aujourd’hui, les responsables du parti Les Démocrates (LD) en font plus car les feux sont plus nombreux et plus intenses. Obligés qu’ils sont de quémander un minimum de droits, de liberté pour eux et pour les populaires, ils ne s’empêchent guère d’appeler à la paix, au retour à un régime plus ouvert et à la fin de la vendetta politique.

Julien Kansou Kandé fait partie de ces porteurs d’eau. Dans ces différentes adresses et messages, il critique les travers du régime mais surtout propose des solutions pour le retour de notre pays dans le cercle envieux des pays ancrés dans la démocratie. Son dernier message présente une situation critique et inquiétante du mal-être national actuel qui a gangrené la classe politique et qui s’est métastasé dans les institutions de la république. « La crise institutionnelle est si aiguë qu’aller devant la Cour Constitutionnelle pour un dossier n’est plus la peine. Si c’est l’opposition qui a raison, le dossier est déclaré irrecevable ou à la limite la cour se déclare incompétente. Les élections passées ont été la preuve selon laquelle il y a la crise institutionnelle au point où la cour ne pouvait pas ordonner à la CENA de sortir les documents qui lui ont servi de base de compilation de résultats. Pour les présidents de commission, la règle de proportionnalité dictée par cette Cour a mis en cause une décision de 2011 », déplore le politicien-poète. 

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Pouvoir de la rupture: l’exclusion, le mal qui a détruit le Bénin

En février 1990, le Bénin a choisi la voie de la démocratie pluraliste, des droits de l’homme et de la liberté. Mais des années après, le pouvoir de la rupture a sonné le glas de notre système politique. Les exclusions politiques, sociales, économiques ont déstabilisé notre pays, sa paix légendaire, son vivre-ensemble et son tissu économique. Pour y remédier, la paix, la réconciliation, le pardon et la foi en Dieu demeurent les seules solutions. Le parti Les Démocrates est porteur d’un tel projet d’espoir.

Des souvenirs de la conférence nationale des forces vives de la nation de Février 1990, deux phrases fortes parmi tant d’autres, continuent de résonner dans les oreilles des Béninois d’aujourd’hui. La première émane de Monseigneur Isidore de Souza, président du présidium de ses assises qui affirme : «  Plaise au ciel, qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse, qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse et ne nous emporte dans ses flots ». Prédiction et avertissement d’un prélat guidé sûrement par le Saint Esprit cette phrase avait réussi à refroidir les ardeurs, dissuader les élans pyromanes et ramener la paix. Puis à la clôture de cette conférence, le Professeur Albert Tévoédjrè, lui aussi visionnaire, avait, pour conclure son rapport mémorable de clôture, affirmé : « au travail chers amis, nous avons vaincu la fatalité ».

De ses deux déclarations fortes, une même constance : la recherche de la paix et surtout la conviction fortement exprimée de l’érudit d’Adjati qu’on avait conjuré la fatalité. Mais ce fut une illusion puisque vingt six ans après les effluves de la « dictature, de l’injustice, de la corruption, du népotisme, de la confiscation du pouvoir et du pouvoir personnel », tels que dénoncées dans le préambule de la constitution du 11 décembre 1990 semblent revenir au galop. Depuis 2016, le pouvoir de la rupture, en dépit de la promesse de ne pas faire la chasse aux sorcières, a semblé engager une vaste exclusion.

La première opération lancée quelques mois après l’installation du pouvoir de la rupture est la répression des voix politiques discordantes. L’arrestation de Sébastien Ajavon a inauguré cette saison. Progressivement, la peur s’est installée. Cette dernière a engendré une apathie, une fuite de responsabilité des forces vives de la nation, l’immobilisme et silence d’une classe politique soumise à des pressions et contrainte à un silence coupable.

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Justice au Bénin: la CRIET et les doutes sur son indépendance

Dans un entretien accordé à un média de la place, le Procureur de la Criet Mario Mètonou a battu en brèche, les récriminations de ses concitoyens selon lesquelles « sa » juridiction est un instrument de répression. Pour donner le change, il soutient mordicus que la Criet est « totalement indépendante ». Une déclaration qui est à l’opposée de celle de l’ex-juge de la Criet Essowé Batamoussi.

Que dirons les « détenus politiques » notamment l’ancienne ministre Réckya Madougou, le Professeur Joël Aïvo, les exilés Sébastien Ajavon, Komi Kounché et consorts, si ils ont suivi avec attention, les mêmes déclarations du « Procureur très spécial », Super Mario, comme aiment l’appeler ses compatriotes ? Ceux-ci ne seront certainement pas surpris. Ils ont déjà été « victimes » de « l’indépendance » et de la rigueur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. 

Condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement pour des faits qu’ils n’ont jamais reconnus, certains de leurs avocats ont dû abandonner leurs clients en plein procès pour dénoncer ce qu’ils ont appelé « une parodie de justice ». C’est pour cela que les déclarations du Procureur Mètonou doivent interpeller tout Béninois. En effet, lors de cet entretien à Bip Radio il déclarait : « il n’y a pas eu depuis que je suis là, une seule procédure, une seule poursuite que j’ai voulu engager et j’ai été retenu par un bras politique. Il n’y en a pas une seule ». Et le Procureur spécial d’ajouter que sa juridiction est « totalement indépendante ».

Sauf que ces déclarations sont en totale contradiction avec celles de l’ancien juge à la Criet et actuellement réfugié en France, Essowé Batamoussi. Dans un entretien diffusé par Rfi en avril 2021, il a justifié sa fuite du pays par le fait qu’il ne pouvait pas exercer sa tâche de manière indépendante en raison des pressions politiques. « Toutes les décisions que nous avons été amené à prendre l’ont été sous la pression, y compris celle qui a vu le placement de madame Réckya Madougou en détention (….) Dans ce dossier, nous avons été sollicité par la Chancellerie car, le dossier ne comportait aucun élément  qui pouvait nous décider à la mettre en détention», avait-il déclaré.

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BRICS : ce qui pourrait arriver au prochain sommet lorgné par Macron

L’expansion des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), une alliance économique d’envergure mondiale, alimente de vifs débats sur la scène internationale. Leur poids économique croissant, avec un PIB combiné ayant surpassé celui du G7, aiguise les ambitions de nombreux pays, notamment en Afrique, mais aussi en Europe. Le sommet tant attendu en Afrique du Sud en août pourrait être l’occasion d’aborder ces enjeux de taille. Le prochain sommet des BRICS pourrait en effet marquer un tournant dans l’histoire de l’organisation, avec une possible ouverture à de nouveaux membres

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Sénégal: quand Macky Sall coupe l'herbe sous le pied de Sonko en se retirant de la présidentielle

Le paysage politique sénégalais a subi un tournant majeur avec l’annonce faite ce 3 juillet 2023 par le président Macky Sall de sa non-candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Une décision mûrement réfléchie qui ouvre une nouvelle ère de possibilités politiques dans un pays marqué par la tension entre le pouvoir en place et l’opposition. En se retirant de la course, Sall a coupé l’herbe sous le pied de son principal adversaire, Ousmane Sonko, le leader de Pastef, qui l’accusait de créer des ennuis juridiques pour perturber sa candidature.

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Lutte contre la corruption au Bénin : le système prend l’eau de partout

Le Bénin connaît depuis quelques jours une augmentation des scandales de corruption. Sociétés d’Etat, agences, ministères et même la présidence de la République sont ébranlés chacun par des dossiers rocambolesques. Les cas révélés par la presse et qui pourraient ne pas être les seuls amène plusieurs personnes à penser à l’inefficacité du dispositif mis en place par le gouvernement.

La corruption a vraiment la peau dure au Bénin. Telle l’hydre de Lerne, elle sort toujours une tête lorsqu’on essaie d’en couper une. Aucune batterie d’actions n’a été assez efficace pour éradiquer le fléau. Depuis 1990, tous les gouvernements qui se sont succédés au pouvoir ont essayé vaille que vaille de lutter contre la corruption. Installé depuis Avril 2016, le pouvoir de la rupture a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Le chef de l’Etat a prôné dès sa prise de pouvoir une société de vertu et une gestion rigoureuse des finances publiques.

Pour joindre l’acte à la parole, il met en place un dispositif rigoureux de répression des actes de prévarication en créant une cour spéciale dédiée à cette lutte. Il s’agit de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du terrorisme(CRIET). Depuis sa création, cette cour a connu des centaines de dossiers et sanctionné des personnes impliquées. Bien que les peines de prison soient très lourdes et suffisamment dissuasives, elles n’ont pas réussi à arrêter les nombreux cas de malversation qui essaiment le pays. La preuve, depuis plusieurs semaines, les cas de malversations sortent de terre comme des champignons.

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Réchauffement des relations bénino-nigérianes: l’ombre du milliardaire Dangoté

Aliko Dangote

Un nouveau vent souffle  entre le Bénin et le Nigéria, avec la rencontre des présidents Patrice Talon et Bola Tinubu le vendredi dernier à Paris après  plusieurs années de froid. Accusé d’être le principal acteur du clash entre les deux pays, le milliardaire nigérian Aliko Dangoté, aura finalement réussi à jouer en douce, le rôle d’entremetteur pour cette réconciliation. Embrassade, accolade, sourire et regards complices entre le président Patrice Talon et le nouvel homme fort du Nigéria Bola Tinubu. C’est l’image diplomatique forte que les deux hommes ont offert aux photographes et cameramen le vendredi 23 juin dernier en marge du  sommet pour un nouveau pacte financier tenu à Paris. Au cours d’un long tête-à tête, les deux chefs d’Etat ont eu des gestes d’affection affichant ce que les Américains appellent une « bromance » (amitié forte). Ils semblent sincères comme larrons en foire. 

A  l’issue de l’entretien, le président Tinubu déclare : les relations du Nigéria avec le Bénin sont «  comme celle  de jumeaux siamois, unis par les hanches et soutenus par d’autres pays ». Talon répond : «  tout ce qui  est interdit au Nigéria  sera également interdit au Bénin ». Les dés viennent ainsi d’être jetés pour le retour à la normale des relations entre le Bénin et le Nigéria. Mais, personne ne peut oublier les quatre dernières années de relations glaciales et exécrables entre les deux pays caractérisées par la fermeture unilatérale des frontières terrestres le 20 août 2019 décrétée par le président nigérian sortant Muhammadu Buhari et d’une passe d’arme à fleurets mouchetés. Cet embargo avait été annoncé pour durer 28 jours. Finalement il durera 16 mois. L’impact sera énorme des deux côtés de la frontière.  Arrêt du trafic routier, interdiction du passage des camions de marchandises et des personnes. Cambistes et déclarants en douanes au chômage. Blocage de l’économie informelle qui alimentait des millions de personnes. Officiellement, Abuja a évoqué des raisons sécuritaires et la contrebande de certains produits notamment le riz, les tissus wax, la friperie et la protection de son marché, pour justifier la fermeture de ses frontières terrestres. Aliko Dangoté sera désigné, comme celui par qui le malheur de millions de Béninois et Nigérians qui vivent du commerce transfrontalier a commencé.

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Nouvelle ère dans les relations Bénin - Nigéria: Soumission ou réciprocité?

Conflictuelles et tendues pendant l’ère Buhari, les relations entre le Bénin et le Nigéria donnent des signaux d’apaisement avec l’arrivée de Bola Tinubu à Aso Rock. Le président Talon qui en rêvait depuis des lustres se montre « très docile » et très « souple » afin de maintenir de bonnes relations avec le nouvel homme fort d’Abuja.

« Nous sommes prêts à travailler avec vous pour mettre en œuvre des politiques qui protégeront nos économies aux entrées terrestres et maritimes.Tout ce qui est interdit au Nigéria sera également interdit au Bénin ». Cette déclaration du président Patrice Talon après l’audience avec son homologue nigérian à Paris il y a quelques jours sonne comme la nouvelle ligne directrice de la coopération benino-nigériane. Les images affichent deux chefs d’Etat assez complices, s’embrassant avec beaucoup de chaleur et s’affichant sur une photo les mains dans les mains. Longtemps restée en hibernation avec la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays, cette coopération trouve une bonne occasion de renaissance avec la réouverture de ces frontières quelques jours après l’arrivée du président Bola Ahmed Tinubu. Pour maintenir cette bonne nouvelle et cette main tendue du nouveau président du Nigéria, le chef de l’Etat béninois entend jouer sa partition.

Et comment ? Depuis la proclamation des résultats de l’élection du président Tinubu, Patrice Talon a multiplié les gestes de décrispation.

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Bénin: l’UPR dans l’ivresse de la majorité mécanique

Au cours d’une conférence de presse donnée hier au parlement par le parti Union Progressiste le Renouveau, le parti s’en est pris au parti Les Démocrates qu’il accuse d’abuser de ses pouvoirs et prérogatives. Un discours qui a surpris plus d’un au regard des dernières actualités de l’Assemblée Nationale. Insincérité. Tel est le mot qui résume la conférence de presse du parti UPR. Hier à l’Assemblée Nationale, le parti majoritaire a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a chargé le parti Les Démocrates accusant ses députés de privilégier les intérêts et l’auto-promotion au détriment de ceux des populations qu’ils représentent.

Plus loin, la déclaration lue par le président du groupe parlementaire l’honorable Aké Natondé accuse le parti de l’opposition d’abuser de ses droits et de ses prérogatives et enfin de tirer sur la corde régionaliste. Selon plusieurs observateurs de la vie politique béninoise, le discours tenu n’aurait pu être que celui du parti Les Démocrates. En effet, les griefs de l’UPR sont bien ceux dont beaucoup de Béninois les accusent. Pour eux, le parti UPR soutenu par le Bloc Républicain(BR) ne se préoccupe pas de la situation du parlement et abuse de sa majorité.

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Racisme: les noirs s'organisent en Allemagne, et ça ne plaît pas à tout le monde

En Allemagne, une tendance nouvelle émerge de la population noire et des personnes de couleur, créant des espaces sûrs pour se retrouver et se remettre du racisme. Comme rapporté par Celia Parbey dans Die Zeit, ces espaces offrent un refuge contre le racisme quotidien et les microagressions. Pourtant, tout le monde n’y voit pas un moyen d’autonomisation. La réaction outrée de certains laisse penser que les termes « apartheid » et « ségrégation » sont de nouveau en jeu.

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Leçons de géopolitique: l'Inde alliée de la Chine dans les BRICS mais alliée des USA contre la Chine

L’Inde joue un rôle complexe et crucial sur l’échiquier géopolitique mondial. En tant que membre des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), une association de cinq économies émergentes majeures, l’Inde entretient des liens étroits avec la Chine. Ces deux nations ont souvent uni leurs forces pour contester la domination économique des puissances occidentales et pour promouvoir des alternatives au dollar américain comme monnaie de réserve internationale. Cependant, en parallèle, l’Inde a noué une alliance stratégique avec les États-Unis pour contrer l’expansion militaire de la Chine. Cette situation démontre l’habileté de l’Inde à naviguer dans les eaux troubles de la géopolitique.

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Interdiction de la croisade du Dr Kumuyi: Yayi comme bouc émissaire ?

 Après son succès franc au Cameroun, le Ghana et le Togo, la croisade de prières du pasteur Kumuyi a été empêchée au Bénin. Si les raisons officiellement évoquées sont la présence de la fièvre Lassa à Porto Novo, certains observateurs estiment que cette interdiction est motivée par des raisons subreptices renforcées par l’implication de Boni Yayi dans cette croisade de prières. Une croisade est une campagne de prières et d’évangélisation qui vise à nettoyer un lieu et des personnes des impuretés qu’ils contiennent. Il faut préciser qu’une croisade chrétienne dans un pays est une occasion pour rapprocher le peuple à la parole de Dieu.

C’est une occasion pour créer les conditions afin de les amener à écouter la parole de Dieu. Au Bénin, la délégation des organisateurs est allée rencontrer le Président Boni Yayi à son domicile afin que ce dernier aide à la promotion de cette croisade qui se tient sur le territoire béninois. Le thème de la croisade du pasteur Kumuyi au Bénin est intitulé : « La libération surnaturelle ». A en croire les organisateurs, ce sera un rendez vous pour le Révérend et Patriarche J C Dr  Kumuyi, celui qui a prié pour les peuples dans la sous-région et le monde entier. Il y a deux mois, il était au Togo, Cameroun et Ghana. Son passage n’a jamais été vain. Dans chaque pays, il fait des exhortations et invoque une grande puissance divine  qui poussent les participants à la croisade, à sentir la présence de Dieu à leurs côtés. Il transforme le cœur des participants, vide leur chair et dès lors qu’ils acceptent la présence du Très-Haut dans leur vie, ils reçoivent les bénédictions surnaturelles. 

Dr Kumuyi est un homme de Dieu. Depuis plusieurs  années, il sert Dieu. Tout pays qui le reçoit ne peut que recevoir des bénédictions , des dons dans divers domaines : victoire sur le diable, réussite dans les affaires, santé pour les enfants, la famille… . Un passage du pasteur, c’est une pluie de guérisons qui descend sur tous les participants car Dieu est un Dieu de feu . Il consume tout ce qui lui est désagréable. Il détruit les idoles qui sont au Ciel, sur la Terre et dans le monde invisible. Il fait beaucoup de miracles : les handicapés se lèvent, les aveugles voient, grâce à la puissance de Dieu.

Dr Kumuyi vient pour la deuxième fois au Bénin après 2013 car notre pays était choisi comme le premier pays pour relancer ses campagnes d’évangélisation. Cette croisade sera l’occasion pour remettre la République dans les mains de Dieu. Ainsi, après le Togo en 2022, cette année en  2023, c’est le Bénin pour une deuxième fois.

Fiasco au Bénin

A leur descente au Bénin,  la délégation des organisateurs est allée rencontrer l’ancien président Boni Yayi qui s’investit ces derniers temps dans l’évangélisation afin qu’il participe à la  mobilisation générale du peuple autour de la croisade de Porto Novo. C’est dans ce cadre que le Président a invité tout le monde et toutes les âmes perdues à la rencontre de Dieu. C’est  comme au Nigeria, où l’équipe de Kumuyi est allée rencontrer l’ancien président Babangida afin qu’il aide à la mobilisation du peuple, et ce dernier n’avait pas hésité à demander au peuple du Nigéria d’aller écouter la parole de Dieu en participant à la croisade du Dr Kumuyi pour que les problèmes vitaux de la société trouvent solutions grâce à la puissance de Dieu. 

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Position ambiguë du BR au Bénin: tantôt de la majorité, tantôt de la minorité

En dépit de son idéologie libérale publiquement exprimée, le Bloc Républicain affiche une instabilité dans sa posture politique. Le parti qui doit desormais chercher son équilibre entre une majorité présidentielle bicéphale et une minorité qui le menace, donne le plus mauvais exemple de l’instabilité politique après les réformes de 2019. Le Bloc Républicain est  toujours en quête de stabilité et de cohérence dans sa posture politique. Membre à part entière de la majorité présidentielle qui accompagne le président Patrice Talon depuis 2019, le parti n’a pourtant pas hésité à revendiquer son appartenance à la minorité parlementaire lors des débats et processus de désignation des représentants de l’Assemblée Nationale dans les parlements régionaux et la Haute Cour de justice.

Le parti s’est trouvé un positionnement ambigu et surprenant. Il est de la minorité parlementaire. Pour être plus précis, le parti est de la « minorité de la majorité ». Il n’est pas en fait de la minorité vue comme le courant politique minoritaire au parlement. Non. Il est de la majorité parlementaire c’est-à-dire du bloc des députés majoritaires. Dans le cas d’espèce, cette majorité est constituée par les partis UP LE Renouveau et le BR. Cette majorité contrôle le bureau du parlement avec deux membres sur les sept. Cette majorité parlementaire est, par ailleurs partie intégrante de la majoritaire présidentielle qui soutient le président Patrice Talon et qui est composée aussi des partis satellites comme l’UDBN, Moele Bénin et bien d’autres. Dernier exemple de l’appartenance du BR aux majorités présidentielle et parlementaire c’est la visite rendue au président du parti par son homologue du parti UP le Renouveau. La posture de minorité dans la majorité n’est donc qu’une position conjoncturelle et opportuniste qui veut que le parti se démarque de l’UP le renouveau pour pouvoir bénéficier de prébendes politiques du moment.

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Bénin: Omar Arouna met la pression sur le parti Les Démocrates

L’ancien ambassadeur du Bénin près les Etats Unis Omar Arouna jette un pavé dans la marre du parti Les Démocrates. Dans une lettre ouverte adressée aux vingt huit(28) députés de ce parti, il attire leur attention sur la promesse faite par eux de libérer tous les détenus politiques et au retour des exilés. Promesse qui vaut contrat verbal et moral et pour lequel, ils sont tenus de respecter leur engagement. Mais en attendant la libération, il leur demande de verser le tiers de leurs salaires aux familles des 89 détenus politiques qui croupissent dans les prisons depuis des années. 

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Comment les USA tournent le dos à la "mondialisation sauvage" après l'avoir promue

Alors que la mondialisation est souvent considérée comme une réalisation majeure de l’économie américaine, le pays qui l’a longtemps promue cherche aujourd’hui à faire un pas en arrière. L’ampleur des crises contemporaines, (comme la pandémie du COVID-19, le conflit en Ukraine ou encore les tensions autour de Taïwan) a déclenché une prise de conscience. Selon Katherine Tai, la représentante américaine au Commerce, ces événements ont mis en évidence la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, révélant une version insoutenable de la mondialisation.

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Guerre en Ukraine: 2 leçons pour les européens

Le déroulement de la guerre en Ukraine a révélé des points essentiels pour les nations européennes. Ces leçons, bien que découlant d’un contexte malheureux, sont des opportunités d’apprentissage indispensables pour une préparation et une réponse efficaces face aux futurs défis sécuritaires. Premièrement, il y a le problème criant du manque de préparation militaire en termes d’équipement. Depuis la fin des grandes guerres, l’Europe a négligé son industrie des munitions, faisant confiance à son partenariat avec les USA et se croyant à l’abri des guerres intensives.

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Bénin: Quenum et Lafia désavoués par une décision de la CADHP

Le 22 juillet 2019, par un arrêté, les ministres Saka Lafia de l’intérieur et Sévérin Maxime Quenum de la justice rendent public un communiqué dans lequel, ils interdisent la délivrance d’acte d’autorité à 323 citoyens poursuivis devant les tribunaux à l’époque pour diverses raisons. Mais près de quatre ans après, la Cour Africaine des Droits de l’Homme rend un arrêt le 13 juin 2023 à Arusha et demande de rapporter l’arrêté N°023/MJL/DC/SGM/DACPG/SA 023SGGG19. L’un coule ses premiers jours de retraite politique anticipée, l’autre ronge encore ses méninges dans la gestion des affaires courantes liées à l’organisation des élections législatives. Mais tous deux ont la même gêne depuis mardi dernier. Ils ont été désavoués par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples pour une décision prise au moment où ils étaient tous deux des puissants ministres du gouvernement.

En effet, le 22 juillet 2019, ils sortent un communiqué pour interdire la délivrance d’actes d’autorité à 323 citoyens béninois pour la simple raison qui sont cités dans des dossiers judiciaires et poursuivis devant des tribunaux. Dans le lot, on peut citer Sébastien Adjavon, Komi Koutché, Lehady Soglo… pour ne citer que ceux-là. Tous sont presque des hommes politiques en difficulté avec le pouvoir. Doit-on le rappeler, les actes d’autorité sont : «les extraits d’actes d’état civil, le certificat de naissance, la carte nationale d’identité, le passeport, le laisser-passer, le sauf conduit, la carte de séjour, la carte consulaire, le bulletin numéro 3 du casier judiciaire, le certificat ou l’attestation de résidence, le certificat de vie et de charges, l’attestation ou le certificat de possession d’état, le permis de conduire, la carte d’électeur, le quitus fiscal. La liste des actes ci-dessus n’est pas limitative ».

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Agbénonci, Houssou, Quenum , Hêhomey… La traque des « amis » ?

A trois ans de la fin du quinquennat, le gouvernement chancelle et semble bien perdre sa cohésion d’antan. En moins de deux mois, quatre ministres ont été remerciés. Détail surprenant et intriguant : tous ces ministres sont des intimes ou amis personnels du président. Depuis le 12 Avril dernier, le gouvernement bascule dans un cycle d’instabilité. Ce jour, le chef de l’Etat décide de limoger son ministre de la justice. En fait pour ce limogeage, l’information est partie des médias sans aucun cachet officiel. D’ailleurs le porte parole du gouvernement et le chef de l’Etat ont semblé eux-mêmes démentir ce limogeage avant qu’un remaniement ministériel ne vienne confirmer cela. Le ministre Sévérin Maxime Quenum ainsi que deux autres de ses collègues seront relevés de leurs fonctions. Il s’agit des ministres Jean-Claude Houssou et Hervé Hêhomey. Quelques semaines après, un autre ministre est limogé. Il s’agit du ministre des affaires étrangères Aurélien Agbénonci.  Mais chose surprenante, tous ces ministres remerciés pour des raisons non révélées jusqu’à ce jour ont tous des liens plus ou moins étroits avec le chef de l’Etat.

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