Lutte contre la corruption sous Talon : Ce prétexte pour régler des comptes

L’avènement de Patrice Talon à la magistrature suprême, a suscité espoir et attentes auprès des populations béninoises. Mais au fil du temps, la désolation et la consternation gagnent du terrain au vu de la manière dont la conduite des affaires publiques se fait.

Le cas de la lutte contre la corruption, servie à l’opinion comme devant apporter de la retenue dans la gestion des fonds publics, s’est plutôt révélée comme une arme dirigée contre ceux qui osent dénoncer les travers de la gouvernance du nouveau départ.

Ils sont nombreux ces béninois qui aujourd’hui ruminent leur mécontentement, à propos de la gouvernance Talon. Candidat, l’actuel chef de l’Etat avait pourtant promis l’avènement d’un nouveau mode gestion fondé sur le mérite et l’objectivité. S’il est vrai que la corruption est une gangrène qui ronge la société et qu’il faut la combattre absolument, il reste cependant aussi d’y mettre de la méthode et de la finesse. Le Bénin vit aujourd’hui une situation inédite. Ce qui se passe sous le régime dit de la rupture, nous évoque ces années sombres de la révolution marxiste-léniniste où tout le peuple ou presque était bâillonné. La période de la pensée unique doit-on dire. On parle de rupture mais… Ne prenez pas le risque dans le Bénin d’aujourd’hui de critiquer à visage découvert la gouvernance du régime actuel, si vous avez autrefois géré des fonds publics. La réplique est automatique.

Des commissions d‘enquête ou d’audit naîtront pour vérifier votre gestion, même si elle date des années 60. C’est la phobie de se voir convoqué à la Bef, qui a contraint au silence les voix audibles d’hier. Même les partisans du régime affichent cette crainte. Il s’ensuit le développement de la pensée unique. Pourtant, la diversité des opinions constitue une marque de la vitalité démocratique. Ceux qui tiennent tête au pouvoir subissent l’acharnement avec à la clé des procès en sorcellerie, avec pour seul but d’humilier et de traquer le téméraire. Parce que la tête d’un seul individu est mise à prix, on est prêt à faire emprisonner bien d’autres

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Rapport d’enquête de l'Anlc sur le concours Cnss: Les recommandations de sanction ignorées par le gouvernement

(Une preuve patente de partialité du pouvoir dans la lutte contre la corruption) Saisie le 12 avril 2017 pour dénonciation des conditions d’organisation du concours en vue du recrutement de 94 agents au profi t de la Cnss, l’Anlc a décidé d’enquêter sur le dossier. Les structures et acteurs impliqués dans l’organisation dudit concours ont été auditionnés. Après plus d’un mois d’investigation, l’Anlc a produit son rapport signé le 15 mai 2017 par son président. Seulement de mai 2017 où le rapport a été produit et transmis aux institutions de la République à ce jour, seule l’annulation du concours a été suivie.

Pendant que les recommandations de sanctions à l’endroit des dirigeants de la Cnss ont été ostensiblement ignorées. Une preuve tangible que la lutte proclamée contre la corruption reste encore une initiative sélective.

Au cours d’une conférence de presse organisée par l’Anlc en septembre 2017, le président de cette institution, Jean Baptiste Elias avait présenté à la presse ledit rapport, tout en expliquant la méthodologie d’investigation. Il avait conclu cette présentation par les recommandations formulées par l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, Anlc. Quatre types de recommandations avaient ainsi été faites.

La première adressée au ministère du travail, proposait l’annulation dudit concours au vudes irrégularités observées et qu’un autre concours soit organisé par ses soins. La seconde recommandation demandait à l’Agence de régulation des marchés publics d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des personnes ayant conduit l’opération de passation du marché d’organisation de ce concours à un cabinet privé. Cette recommandation se fondait sur le fait que cette passation de marché n’avait pas respecté les exigences édictées par le code de passation des marchés publics en République du Bénin. La troisième adressée au gouvernement suggérait que le Dg et le Dga de la Cnss ainsi que le directeur du cabinet qui a géré l’organisation dudit concours procèdent de leurs poches, au remboursement des 29 millions dépensés pour l’organisation de ce concours. Enfin la quatrième recommandation formulée à l’endroit du gouvernement, demandait que des sanctions administratives soient infligées au directeur général et à son adjoint.

Sur les 4 recommandations de l’Anlc, Jean Baptiste Elias a déclaré aux professionnels des médias avant-hier mercredi 29 novembre 2017 au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée au siège de l’Anlc au quartier Saint-Michel sis à Cotonou que :

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Bénin : La preuve que Mètongnon n’a pas pris seul la décision du placement

Alors qu’on attend avec impatience le 19 décembre 2017 pour être situé sur le verdict de la justice par rapport à l’affaire Cnss, et la culpabilité ou non de Laurent Mètongnon, des voix favorables au gouvernement continuent de clamer qu’il est le seul à prendre la décision de placer les sous. Mais un document confidentiel du Conseil d’administration à l’époque des faits prouve le contraire.

En détention préventive depuis jeudi dernier, Laurent Mètongnon est toujours la cible des attaques des proches du pouvoir. Dans une récente déclaration, le député Dakpè Sossou avait embouché la même trompette de l’accusation de Laurent Mètongnon que le gouvernement et ses sbires prennent pour le seul et l’unique responsable des placements effectués à la Bibe.

Du ministre de l’économie et des finances au Dg actuel de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), en passant par le député Sossou, la thèse est la même: Laurent Mètongnon a pris seul la décision au sein du Conseil d’administration de placer les sous. Mais un document confidentiel du Conseil d’administration de la société à l’époque des faits contredit ses allégations. Selon le document dont nous avons obtenu copie, tous les membres du Conseil d’administration ont accepté

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Lutte contre la corruption au Bénin : Un combat sélectif et partial

Chaque jour livre son verdict sur le combat contre la corruption mené par le gouvernement de la rupture. Le chef de l’Etat affiche une volonté de faire rendre gorge aux pilleurs de l’économie, en déclenchant une lutte effrénée contre les auteurs de malversations financières.

Ces derniers jours en effet, les responsables de l’Onasa, l’ex ministre de l’agricultre Fatouma Djibril… ont été auditionnés à la Bef. Cependant, à l’analyse la lutte paraît sélective et suscite de nombreuses polémiques au regard des personnes ciblées, ouvrant ainsi le débat sur l’impartialité et la bonne foi du président Talon à traduire les ‘’vrais coupables’’ devant la justice.

Plusieurs dossiers sont en instruction dans le cadre de la lutte contre la corruption au Bénin. La Brigade économique et financière (Bef) est très occupée ces jours-ci, s’affairant à vider les dossiers de malversations financières. Une soixantaine de dossiers à traiter, qui devraient s’enchaîner les uns après les autres selon une source proche de cette sous-direction. Généralement, ils sont soldés par l’audition, la garde à vue et la mise sous mandat de dépôt des ‘’fretins’’ mis en cause.

Les vrais auteurs des crimes économiques devraient rendre gorge selon le degré de leur implication dans les faits de malversation. Mais par quelle alchimie échappent-ils aux mailles des filets de l’actuelle lutte contre la corruption ? Qu’est ce qui explique le fait que le chef de l’Etat fasse l’impasse sur leur cas, et que l’opération soit plutôt concentrée sur des ‘’poids plume’’ dont la culpabilité reste difficile à prouver. Il parait évident que la lutte contre la corruption sous la rupture prend une allure sélective… Suscitant des doutes dans les esprits des citoyens avertis. L’impartialité de Talon est remise en cause, car les plus gros coupables de détournement massifs du denier public demeurent dans l’entourage immédiat du

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Bénin : Après son incarcération, un co-accusé sollicité pour plonger Mètongnon

Mis sous mandat de dépôt après une comparution en flagrant délit jeudi 23 novembre dernier, Laurent Mètongnon fait toujours l’objet d’une inquisition de la part du gouvernement.

En manque cruel de preuves pour démontrer sa culpabilité dans le dossier, Talon et consorts envoient en mission un homme politique pour tenter de manipuler un co-accusé, afin que ce dernier plonge le syndicaliste.

Un morceau important du puzzle que constitue cette affaire de commissions occultes à la Cnss, vient d’être découvert. Quelques heures après l’arrestation de Laurent Mètongnon, l’accusateur ne semble pas trop tranquille. Les enquêtes continuent toujours pour essayer de trouver une charge contre le syndicaliste.

A défaut de preuves, on recherche les témoignages de personnes impliquées dans le dossier et qui sont capables de faire des dépositions pour plonger le secrétaire général de la Fesyntra-Finances. Selon des informations confirmées par des sources confidentielles après nos enquêtes, un homme politique du septentrion reconnu pour son caractère intriguant est entré en

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Affaire Laurent Mètongnon : Ils sont allés jusqu’au bout de leur logique

Le syndicaliste Laurent Mètongnon a été mis hier sous mandat de dépôt par le procureur de la république Gilles Togbonon. Cette issue, peu surprenante d’ailleurs, est l’aboutissement du plan du gouvernement. Au fil des jours, on a vu les accusations du gouvernement tomber une à une, mais une seule logique est restée : celle de coffrer coûte que coûte Laurent Mètongnon.

« Abus de fonction et corruption », c’est sous ce chef d’accusation que le procureur de la république Gilles Togbonon a pris la décision de maintenir Laurent Mètongnon dans les liens de la détention. Cette décision inattendue semble répondre à la seule logique qui a prévalu du début jusqu’à la fin. La logique de la vengeance, de l’emprisonnement à tout prix d’un homme, Laurent Mètongnon, devenu subitement la risée du gouvernement. Partie d’un simple communiqué du Conseil des ministres, l’affaire Cnss du nom de cette société où les supposés crimes économiques ont été commis, a pris une autre allure dès le lendemain.

Certains journaux inféodés au pouvoir avaient, dès le lendemain, doigté Laurent Mètongnon comme le principale accusé. Il aurait placé des milliards de la Cnss dans une banque en faillite et aurait perçu des commissions occultes. Les réseaux sociaux ont fait le reste du travail de sabotage en distillant partout qu’il est corrompu. Lorsqu’il est convoqué le vendredi 17 novembre à la Brigade économique et financière, on croyait qu’il allait être écouté et relaxé. Mais erreur. Il sera gardé

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Prorogation de la garde à vue de Metongnon: tracasseries pour les avocats

La torture morale continue pour le détenu politique Laurent Mètongnon. Après une détention arbitraire dénoncée par les membres du Front pour le sursaut patriotique (Fsp) ce samedi, au lendemain de son audition à la Brigade économique et financière, ses avocats ont été éconduits hier à la direction de l’Ocertide, où il est gardé.

Un nouvel épisode dans l’affaire Laurent Mètongnon, un détenu politique selon le Front pour le sursaut patriotique, qui a exigé au cours d’un point de presse sa libération sans conditions. Hier, les avocats de Laurent Mètongnon dont la garde à vue a été prorogée de façon ‘’illégale’’, n’ont pas pu voir leur client. Me Lionel Agbo et Me Aboubacar Baparapé ont été interdits d’accès à l’Ocertid, lieu de la détention arbitraire de Laurent Mètongnon, membre influent du Fsp, un regroupement d’acteurs politiques et de la société civile opposé au régime de Talon.

Me Aboubacar Baparapé éconduit, a appelé le directeur de la Brigade économique et financière (Bef) pour connaître les raisons qui motivent sa décision illégale de les empêcher d’accéder à Laurent Mètongnon. L’avocat a commis un huissier de justice pour faire

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Ennuis judiciaires de Laurent Mètongnon : Le film de l’audition les nombreux points d’interrogations

C’est ce vendredi 17 novembre 2017 que Laurent Métongnon a été auditionné à la Bef, puis gardé à vue à l’Ocertid. Une succession de faits qui soulève auprès de l’opinion une avalanche d’interrogations. C’était en présence sur les lieux des camarades syndicalistes, de sympathisants, du parti communiste et du Front pour le sursaut patriotique.

Une escouade de policiers est disposée dans la Cour et devant le portail de l’ex Bef. Ils gardent l’œil sur les militants du Front pour le sursaut patriotique qui sont regroupés par vagues le long de la ruelle de l’institution policière, sise au quartier Agblangandan à l’entrée des villas dites Censad (Cotonou/Akpakpa). On y aperçoit : le coordonnateur du Fsp, Jean Kokou Zounon, Eugène Azatassou Vice-coordonnateur, les autres membres de la coordination : Léonce Houngbadji, Kassa Mampo etc. Etaient aussi de la partie, Dieudonné Lokossou, le secrétaire général du syndicat du personnel des Finances et des professionnels des médias.

La visite des députés de la minorité parlementaire

Vers 11h 45mn, la foule est attirée par le son de sirènes. A l’arrêt des véhicules devant le portail du Bef, c’est environ une douzaine de députés de la minorité parlementaire qui fait son entrée. Les honorables Djènontin et Idrissou Bako en font partie. Une trentaine de minutes à l’intérieur, puis le grand portail s’ouvre et l’attroupement se fait autour de ces députés « défenseurs du peuple ». Bref compte rendu de leur séjour à l’intérieur et surtout la recommandation faite aux militants de ne pas poser d’actes répréhensibles. Echanges avec les leaders politiques présents, puis retour des députés sous les ovations de l’assistance.

Le suspens

Les militants traversent toute l’après midi en faisant des va et vient le long de la rue, les yeux tournés vers le portail espérant la sortie de leur camarade. Ce sont plutôt les avocats dont Me Bocovo ; Me Agbodo, Me Akondè, Me Agbo et Me Ninko, qui sortent de temps en temps et la foule s’oriente vers eux. Mais à chaque fois, la réponse est : « nous sommes toujours là et les choses se poursuivent ». On apprend par un militant que Laurent Mètongnon a signé sa déposition vers 11h 30mn. Mais qu’on lui demandait d’attendre la suite. Certains parlent de confrontation avec l’ancien directeur de la Bibe. La nuit tombe dans la ville et à la Bef, mais les militants sont toujours là. Vers 21h, un groupe de policiers armés de matériel anti émeute sort de l’enceinte de la Bef. Ils demandent à la foule sans distinction de libérer les lieux et de se placer à près de 300m, des deux côtés du portail. Après quelques résistances, les manifestants s’exécutent. Seulement 30 mn plus tard, c’est le véhicule avec canon à eau de la police qui arrive sur les lieux. Et là, les directives changent : « libérer toute la rue de la Bef ». Là encore, les militants qui ont reçu l’ordre de ne pas céder aux provocations, s’exécutent. Mêmes les journalistes subissent impuissants.

Garde à vue

C’est la témérité des militants à ne pas quitter les lieux jusqu’à minuit passé, qui leur a permis de comprendre que la police se préparait à garder Laurent Mètongnon à vue. C’est en poursuivant le convoi de la police que les militants ont découvert que Mètongnon est gardé à l’Ocertid. C’était après la séance de confrontation avec l’ancien directeur de la Bibe. Il ressort de cette confrontation et selon des informations diffusées par les réseaux sociaux depuis avant-hier samedi, que l’ancien directeur de la Bibe ne reconnait pas avoir remis 71 millions de commissions, ni à Laurent Mètongon ni à l’ensemble des administrateurs. Il aurait plutôt selon les mêmes sources, reconnu lui avoir fait parvenir par personne interposée, 2 millions 500 mille francs en tranches : 1 million une fois et 500 mille trois fois, en plus d’un carton de champagne. Toute chose que ne reconnait pas Laurent Mètongnon qui souhaite que ledit commissionnaire vienne expliquer à quelle occasion il lui a remis lesdites sommes et un pack de bouteilles de champagne d’une valeur chiffrée par lui à 130.000F (cent trente mille francs).

Des interrogations

Il y a des points en suspens dans cette affaire Cnss où est cité Laurent Mètongnon, et que seul le dénouement en justice permettra d’éclaircir. Surtout qu’il est annoncé que le mis en cause sera présenté devant le procureur ce jour. On peut se demander par exemple, pourquoi l’option de la garde à vue a été préférée à celle de la mise sous convocation ? En d’autres termes, si le mis en cause ne pouvait pas se présenter librement devant le procureur comme il l’a fait avec la Bef ? En considérant les déclarations de l’ancien directeur du Bibe sur 2.500.000 frs jusque-là rejetées par Mètongnon, que deviennent dès lors les allégations du Conseil des ministres de 71 millions de commissions occultes, qui sont à l’origine des poursuites judiciaires enclenchées ? Pourquoi le gouvernement ne s’est-il pas fait représenter physiquement pour confronter Laurent Mètongnon preuves à l’appui, sur le montant  de 71 millions frs avancé ? Quelle pourront être l’objet et la pertinence du procès si le grief du gouvernement déclencheur de la procédure n’est pas confirmé par l’ancien directeur de la Bibe ?

CES CONVOCATIONS DES VENDREDIS: Une véritable torture morale !

Tous ceux qui ont eu maille à partir avec les forces de police et de gendarmerie de notre pays savent ce que c’est que d’être convoqué un vendredi au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie. C’est le passeport direct pour un week-end de garde à vue, loin du cocon familial. Quelle que soit la nature de l’affaire objet de la convocation, vous pouvez être sûr que si vous êtes convoqué un vendredi, vous n’êtes pas certain de rentrer à domicile avant la fin du week-end. Et si d’aventure vous n’aviez pas pris les dispositions appropriées pour les deux nuits dans les locaux infestés de

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Bénin : Mtn menacé de perdre sa licence (son Dg sommé de quitter le pays)

C’est un gros poignard du gouvernement dans le dos de Mtn-Bénin. Dans un arrêté pris le 14 novembre par le ministre de l’intérieur Sacca Lafia, le Dg de Mtn Bénin est sommé de quitter le territoire national au plus tard le 24 novembre.

Il est accusé d’avoir mené sur le territoire nationale « des activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public ». Accusations aussitôt démenties dans un communiqué de la Direction de cette société, persécutée depuis des mois par l’Arcep pour non paiement de 135 milliards de redevance.

Mtn Bénin -filiale béninoise du géant de la téléphonie Sud-africain- est dans la tourmente. Dans l’après midi d’hier, un arrêté du ministre de l’intérieur Sacca Lafia et abondamment diffusé sur les réseaux sociaux, somme le Dg de Mtn Bénin Stephen Blewett de quitter le territoire nationale au plus tard le 24 novembre prochain. L’article 1er qui donne les raisons de cette expulsion nous informe que l’intéressé a mené sur le territoire national des « activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public ».

Cette accusation est aussitôt démentie par communiqué rendu public hier sur la Direction de la société (lire ici). « Ces allégations sont sans fondement. M. Stephen Blewett est un membre très respecté de la communauté et du secteur des télécommunications. Il a toujours manifesté son respect pour les lois de la république du Bénin, ainsi que pour les autorités du pays », lit-on dans le communiqué. Ce communiqué de la direction de la société vient ainsi atténuer la gravité des accusations portées contre le Dg, et qui font croire à certains qu’il serait imbibé dans des activités peu orthodoxes. Cet arrêté est la lie du calice.

Depuis plusieurs mois déjà, Mtn est régulièrement sermonné par l’autorité de régulation des communications électroniques (Arcep), pour la qualité de ses services et pour n’avoir pas payé 135 milliards de redevance annuelle de gestion et d’utilisation des fréquences. Selon des sources proches de l’Arcep, une nouvelle procédure de sanction a été ouverte contre la société. Elle avait jusqu’au 14 novembre pour lui envoyer ses observations.

Entre autres, elle devrait verser la rondelette somme de 134,435 milliards du franc Cfa, correspondant au montant des redevances annuelles de gestion et d’utilisation des fréquences au titre des années 2016 et 2017. Selon nos recoupements, Mtn trouve ce montant élevé mais n’a jamais fermé la porte de la discussion avec le gouvernement. Ainsi se résume le malheur

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Amos Elègbè : « Yayi Boni en 10 ans a recouru à 4 emprunts obligataires, contre 7 pour Talon en un an »

En marge du point de presse du Fsp hier mercredi 15 novembre à la Bourse du travail, l’ancien conseiller spécial de Boni Yayi, Amos Elègbè, a levé un coin de voile sur plusieurs sujets de mal gouvernance sous la rupture. (Lire l’intégralité de ses propos)

« Au début, c’était les audits ciblés des directeurs généraux et autres, maintenant c’est les audits ciblés des hommes politiques. Et ça ne va pas s’arrêter maintenant.

Donc, frère Mètognon, vous avez non seulement notre soutien, mais aussi celui de notre peuple. Le jour où vous serez au tribunal, on ira avec vous. Lorsqu’ils auront le courage de vous convoquer avec des preuves convaincantes, nous serons avec vous au tribunal. L’affaire de Mètongnon n’est pas aussi simple que nous le croyons. Parce que Mètongnon n’est pas n’importe qui. Lorsqu’on parle des affaires concernant les dirigeants de ce pays, c’est grâce à lui qu’on a les meilleures informations qui proviennent du ministère des Finances pour la gestion des fonds publics. Le gouvernement sait bien que Mètongnon a beaucoup d’informations. Et c’est çà qui est le plus important. Ces informations, je vais vous les donner pour que vous sachiez bien sur quoi nous marchons. Et lorsque notre frère Mètognon sera invité, nous allons nous défendre.

La première information, c’est les emprunts obligataires que le gouvernement Talon a eu à faire depuis qu’il est au pouvoir. Très peu de gouvernements au monde, en tout cas très peu de gouvernements dans la zone Uemoa, ont recourt à des emprunts obligataires. Parce que c’est à un taux de remboursement de 7 à 8 %, et vous remboursez à des durées très courtes, maximum 7 ans. Pourquoi ne va-t-on alors pas sur les autres marchés ? C’est-à-dire les marchés où le remboursement est à un taux de 1.5%, et où la durée de remboursement est de 10, 20 à 40 ans. Parce que là bas, les organisations internationales autour du Fmi et de la Banque mondiale demandent des comptes. Vous devez présenter votre cahier de charges et votre gouvernance. Pour éviter cela, beaucoup de chefs d’Etat utilisent les emprunts obligataires. En 10 ans, Yayi Boni les a utilisés 4 fois, aujourd’hui Talon l’a déjà fait 7 fois. Nous sommes à près de 600 milliards et nous devons rembourser en maximum 7 ans. C’est la première information qui gène et c’est important.

La deuxième information qui gène, c’est le produit des nombreuses taxes auxquelles notre peuple a été soumis. Ces nombreuses taxes sur les véhicules, sur tout ce que nous faisons, les petites entreprises, les moyennes entreprises, les petits vendeurs, les impôts que l’on perçoit partout. Nous voulons en connaitre le produit, et Mètongnon si nous lui donnons quelques jours, va nous sortir le montant de toutes ces taxes recouvrées. Aussi, le nombre de marchés de gré à gré et les plus de 150 sociétés qu’il a créées lui-même. Au moment où il crée ces sociétés, il leur donne des exonérations qui ont des coûts. Et ces coûts là, on les connait.

…La privatisation des sociétés d’Etat, les entreprises publiques et même privées. A partir de quoi a-ton privatisé tout çà là ? L’aéroport, la Sonapra et autres. Pourquoi ? Dans ces conditions nous savons combien ça génère. Mais si j’en parle, c’est parce que le chef de l’Etat a tout dernièrement dit quelque chose, et si on ne vous l’explique pas, ce serait grave. Nous manquerons à notre responsabilité. A notre âge, on a déjà fini. On n’a pas besoin de vous mentir. Le chef de l’Etat a dit qu’il paie les salaires sur crédit bancaire. Au total aujourd’hui, ils sont endettés de 1400 milliards de Fcfa. Lorsque vous êtes endettés de 1400 milliards, comment peut-on alors expliquer qu’on paie les salaires sur crédit bancaire. C’est une énigme. Et les réponses sont simples : le président de la République s’est rendu justice. Il a pris

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Bénin : Lazare Sèhouéto dans la posture de loyauté à Talon

A l’issue du premier remaniement du gouvernement du président Patrice Talon, on a enregistré des départs dont celui de Lazare Sèhouéto qui en a surpris plus d’un.

Beaucoup ont alors pensé à une rupture entre les deux hommes, mais l’ancien ministre de l’industrie et du commerce reste apparemment loyal à son ex patron. Sa déclaration du 10 novembre dernier à Zogbodomey en dit long.

« Je n’ai pas quitté le gouvernement, j’y suis. J’ai juste eu une affectation. Talon c’est ma salive et on ne doit pas avoir de dégoût pour sa salive ». Voilà un extrait des propos tenus par l’ancien ministre de l’industrie et du commerce dans le premier gouvernement de Patrice Talon.

C’était lors d’une

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Non audition de Mètongnon par l'IGF au Bénin: Un sérieux obstacle pour la procédure

Depuis le vendredi 10 novembre 2017, la brigade économique et financière a entamé les auditions des personnes impliquées dans l’affaire de placement des dépôts à terme à la Cnss.

Des confrères signalent le passage de l’actuel directeur général de la Cnss Dramane Diatéma, et annoncent que les autres personnes impliquées sont aussi en attente d’être auditionnées. Seulement, le cas Mètongnon constitue une exception. On se demande bien comment lui qui n’a pas été entendu par l’Inspection générale des Finances, sera plutôt auditionné par la Bef. Un vice de procédure qui risquerait d’entacher la suite de l’enquête.

Le communiqué du Conseil des ministres du 1er novembre 2017 faisait état des poursuites judiciaires lancées contre de l’ancien président du conseil d’administration de la Cnss, Laurent Mètongnon, de l’ancien directeur général de cette même institution, et de l’ancien directeur des affaires financières. Le communiqué précisait que cette décision du Conseil des ministres se fondait sur la communication introduite par le ministre des Finances devant le Conseil. Cette communication présentait le rapport de l’Inspection générale des Finances, qui a enquêté sur des placements de dépôt à terme d’environ 17milliards de fcfa, auprès de la Banque internationale du Bénin (Bibe), par l’ancienne direction et l’ancien conseil d’administration de la Cnss. Cette nouvelle s’est répandue au sein de l’opinion à une vitesse fulgurante.

La grande curiosité portait sur la personne de Laurent Mètongnon, syndicaliste membre du parti communiste béninois et qui jouit surtout d’une réputation d’incorruptible et de rigoureux dans la gestion. A côté de ce qui est considéré comme un placement hasardeux de 17 milliards, exposant ainsi l’épargne des retraités, il y a surtout l’information portant sur la perception de commissions occultes d’environ 71 millions de fcfa, par l’ancien conseil d’administration et l’ancienne direction de la Cnss. Laurent Mètongnon de passage sur une chaîne de télévision privée le dimanche 5 novembre 2017, a non seulement apporté sa version des faits, mais surtout expliqué qu’il n’a jamais

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Absence d’unanimité sur les réformes de Talon : Une question de méthode

Les initiatives et réformes du président de la république Patrice Talon, sont certainement nourries de bonnes intentions, mais elles ont du mal à faire l’unanimité. Et pour cause, la méthode utilisée par le pilote de la rupture porte plus sur la gouvernance dirigiste que sur la gouvernance participative, qui fait des citoyens des parties prenantes dans le processus décisionnel.

Du projet de révision de la constitution à la réalisation du Ravip en passant par les réformes du secteur de la santé, le constat est le même : la méthode utilisée pour chaque initiative par le président Patrice Talon est source de discorde. Candidat à la présidentielle de 2016,  Patrice Talon annonçait son intention de réviser la constitution si jamais il est élu président de la République.

Devenu locataire de la Marina, il crée le 6 mai 2016 la commission chargée d’élaborer des propositions de réformes institutionnelles et politiques. Les dissonances sur ce projet apparaissent dès la remise du rapport de cette commission au chef de l’Etat, en juillet 2016. En dehors du résumé qui avait été produit et distribué par la Fondation Friedrich Ebert, peu de gens maitrisaient le contenu de ce rapport. De juillet 2016 à février 2017, 7 mois sont passés sans information sur la question. L’opinion n’en a encore entendu parler que lors du dépôt du projet de révision de la constitution à l’Assemblée nationale par le gouvernement.

Les réformes contenues dans ce projet n’ont donc fait l’objet d’aucun débat public préalable. Au lieu de faire des campagnes de sensibilisation sur ce projet de révision, le gouvernement aurait plutôt dû sillonner les 12 départements pour recueillir des observations et suggestions à propos de ce texte. Pour avoir manqué à cette exigence managériale et politique, le sort réservé au projet de révision a été la déculottée des initiateurs.

Le dirigisme systémique

Sans tirer de leçon des causes de l’échec de la révision de la constitution, le président Talon engage un autre chantier de réformes, dans un secteur aussi sensible que la santé. La commission mise sur pied pour penser ces réformes est décriée. Les agents du secteur de la santé l’accusent d’être composée en majorité d’universitaires en écartant les praticiens. Et comme pour saler l’addition, le rapport produit par cette commission et remis au chef de l’Etat, est devenu un document frappé du sceau du « secret d’Etat ». Les responsables des syndicats ont crié, hurlé, braillé pour que le gouvernement leur remette des exemplaires dudit rapport…, niet ! Il a fallu que ces syndicats initient des mouvements de grève pour qu’après deux mois environs de débrayage, le gouvernement consente à leur remettre le rapport.

Quelle peut être la pertinence d’une réforme faite sans les acteurs du domaine et sans les bénéficiaires que sont les usagers des hôpitaux publics ? Le président n’aurait-il pas pu recevoir ces agents avant le samedi passé au Palais, afin de recueillir leurs avis sur les réformes à effectuer ? Il faudra donc toujours que la situation empire pour que le chef de l’Etat juge utile de recevoir les concernés.

Changer de paradigme

Le Ravip -Recensement initial administratif à vocation d’identification de la population-, ne déroge pas à la règle. Tout a

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Bénin : Talon promet d’associer les acteurs de la santé aux réformes du secteur

Une rencontre de vérité a eu lieu le samedi 11 novembre 2017 au palais de la présidence de la République, entre le Chef de l’Etat et le collectif des syndicats du secteur de la santé. Ce secteur est paralysé depuis des semaines par la persistance des mouvements de grève.

Les responsables du Collectif des syndicats du secteur de la santé au Bénin, étaient présents le samedi dernier au palais de la présidence de la République sur invitation du chef de l’Etat. Adolphe Houssou coordonnateur de l’intersyndicale des ressources humaines en santé (Irhs), Soulé Salako secrétaire général du syndicat national des travailleurs des services de la santé humaine (Syntrasesh), Joseph Lanwasonou du syndicat des praticiens hospitaliers et les autres, sont venus échanger avec Patrice Talon sur les sujets qui fâchent.

Trois (03) points de revendication ont été abordés au cours de cette rencontre. Le premier concerne le payement de la prime de risque et la prime exceptionnelle de motivation aux agents de santé. Sur ce point, les échanges n’ont pas duré. Il a été retenu que le tiers sera immédiatement payé, soit plus de 2,4 milliards. Les deux autres tiers seront payés en deux semaines.

En clair, les engagements pris par le gouvernement seront tenus. Mais les responsables syndicaux ont tenu à préciser au Chef de l’Etat que les revendications d’ordre financier ne sont pas les mobiles fondamentaux des mouvements de débrayage.

Les réformes, le principal point de divergence

Le deuxième et plus important sujet abordé lors de cette rencontre, est relatif aux réformes initiées par l’actuel régime dans le secteur de la santé. Et c’est à ce niveau que de longues discussions ont eu lieu. Le chef de l’Etat a saisi cette occasion pour rappeler aux responsables syndicaux ce pour quoi les réformes sont nécessaires au secteur de la santé. Manque de plateaux techniques dans les hôpitaux, insuffisance de personnel qualifié, corruption et autres, sont autant de choses qu’il urge de corriger. Patrice Talon explique que c’est au regard de ces problèmes qu’il a initié les réformes. En faisant allusion à la revendication des syndicalistes qui exigent le report de la décision de création d’un comité technique de mise en œuvre des réformes, le président de la République a précisé qu’il appartient aux gouvernants d’opérer des changements dans les secteurs dans lesquels ça va mal. Certes les travailleurs des secteurs concernés doivent être associés, mais cela ne peut constituer un motif de déclenchement de grèves qui sont préjudiciables pour le peuple.

En réponse à ces explications, les partenaires ont fait savoir au chef de l’Etat qu’ils ont appris que les réformes ont commencé à être mises en œuvre, sans leur avis. C’est ce qui justifie la persistance des mouvements de grève.

A ce niveau, le président de la République a voulu faire taire les suspicions en déclarant que le rapport de la commission est en relecture et que leurs amendements seront jugés pertinents et intégrés.

La carrière des agents de santé

Au cours des échanges, les doléances d’ordre administratif n’ont pas été occultées. En effet depuis 2014, certains agents de la santé sont sans salaire. Une situation qui dérange les autres agents qui estiment que c’est une injustice à corriger dans l’immédiat. Un accord de principe a été donné pour la résolution des préoccupations relatives à la carrière des agents du secteur. Des comités sont formés pour se pencher sur la question. Les travaux sont en cours et d’ici peu, ce problème sera conjugué au passé.

Le dossier de la trentaine de médecins spécialistes qui jusque-là perçoivent le même salaire que les généralistes, a été également soulevé au cours de la séance. Des instructions ont été données au ministre de la fonction publique et à celui de l’Economie et des Finances pour corriger le tir. D’autres questions surtout celle de la gratuité de la césarienne, étaient au menu des échanges. Les syndicalistes ont pour finir souhaiter un changement de la méthode de dialogue de la part des ministres du gouvernement.

Globalement, les échanges ont eu lieu dans une ambiance détendue et conviviale. Les responsables syndicaux n’ont pas caché leur satisfaction à la fin de cette rencontre. Ils promettent rendre compte à leur base avant de décider du comportement à adopter. C’est donc possible que les disciples de Saint Luc reprennent normalement service cette semaine, pour le bonheur des usagers des hôpitaux… Mais Ce n’est pas pour autant que le dialogue sera rompu.

La communication, l’éternel défaut du régime Talon

Il a fallu que la grève dans le secteur de la santé persiste ces dernières semaines, pour que le chef de l’Etat et certains de ses ministres prennent la mesure de la situation et

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Port Autonome de Cotonou : Bénin Control veut accaparer le guichet unique

Telle une mer débordant de son lit, Benin Control -la société de droit béninois propriété de l’homme d’affaires Patrice Talon-, avale tout sur son passage au port.

Après s’être vu confier la gestion du Programme de vérification des importations (Pvi) dans des conditions très obscures, Benin Control s’apprête à prendre la gestion de la Société d’exploitation du guichet unique. Un véritable hold-up économique, qui ne dit pas son nom…

Lentement mais surement, Bénin control asseoit sa suprématie sur le port de Cotonou. Selon des sources concordantes, Benin control s’apprête à prendre en main la gestion du guichet unique. Le guichet unique est un point focal qui permet aux entreprises de payer une seule fois et en un seul endroit tous les frais liés aux différentes opérations sur le terrain. Sous Yayi, cette activité avait été confiée à Segub, une succursale du Bureau Véritas, société de droit francais, dont le contrat qui court jusqu’en 2021.

Mais depuis quelques jours, les responsables de Bénin control s’activent dans les coulisses à récupérer cette affaire. Pour embrouiller un peu les choses et se mettre à l’abri des critiques intempestives, Bénin Control entend sous-traiter ce marché avec l’un de ses associés du Pvi, il s’agit de Webb Fontaine basée à Dubai et également présente en Côte-d’Ivoire. Or, cette société a bénéficié d’une exonération sur l’importation de tous les intrants entrant dans le cadre de la mise en œuvre du Pvi. Si elle arrivait à prendre ce marché, ce qui ne serait qu’une formalité,  Bénin control aura réussi

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Bénin : Patrice Talon caporalise la classe politique

Le chef de l’Etat travaille à mettre sous ses talons la classe politique. Alors qu’il a rencontré les députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp), dans la soirée du mercredi 08 novembre 2017 pour s’expliquer sur le dernier remaniement, il a affiché sa volonté d’avoir une main mise sur les politiques.

Patrice Talon se sent bien à l’aise avec les députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp). Répondant à leur appel pour couper la poire en deux dans ce qu’il convient d’appeler brouille au sein des députés favorables à ses actions après le remaniement ministériel intervenu vers la fin du mois d’octobre, le chef de l’Etat a usé de tact pour ‘’dompter’’ ces derniers.

Au cours de la rencontre à l’allure d’explications sur le dernier remaniement du gouvernement, Patrice Talon a exposé sa vision dans la perspective des élections législatives de 2019. La bonne nouvelle qui a réjoui les députés du Bmp, est l’engagement pris par le locataire de la Marina, de financer la campagne des députés de la mouvance, pour éviter d’avoir maille à partir avec un groupe de députés très remontés pour n’avoir pas été appelés au gouvernement 2. C’est-à-dire que les dépenses financières entrant dans le cadre des élections législatives de 2019 sont à la charge du président Talon. C’est alors que les députés ont changé de posture avec l’assurance d’être réélus grâce au soutien financier du président de la République.

Patrice Talon, plus conciliant

Les explications du chef de l’Etat aux députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) sur le remaniement du gouvernement, ont permis d’apaiser les esprits. C’était à travers un moment de convivialité qu’il a eu avec ses députés dans une ambiance très amicale selon nos sources. Au menu de cette rencontre tenue à Cotonou, on peut noter les débats sur le remaniement ministériel qui a fâché certains. Il était de bon ton que le chef apaise ses poulains, ce qui est apparemment fait… Les principes sur lesquels il s’est basé pour écarter les députés du Bmp, sont

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Procès de la Renaissance du Bénin : Les juges et les avocats des frondeurs se sont volatilisés

(L’indignation du bâtonnier Robert Dossou) Pour une énième fois, l’audience sur le procès Rb qui dure depuis juillet 2017 a été reportée. Beaucoup pensaient dans l’opinion publique que le verdict allait tomber hier mercredi 08 novembre, à l’issue des observations du ministère public comme souhaité lors de l’audience du lundi 06 novembre dernier, par Gilbert Togbonon le nouveau procureur de la République. Mais hélas ! L’audience a été reportée après une longue attente des avocats de Léhady Soglo et des personnes venues assister au procès.

Le suspense continue et il faudra peut être attendre des jours encore pour connaître l’issue de la scission qui a fait naitre deux camps à la Renaissance du Bénin depuis juin.

Hier matin à l’ouverture de l’audience, les avocats de la défense c’est-à-dire du camp dit des ‘’frondeurs’’, notamment Me Filibert Béhanzin, ont rappelé la jonction des trois (03) autres procédures à celle qui est en cours, pour que le juge en tienne compte. Me Alfred Bocovo des demandeurs réplique automatiquement et précise qu’il a offert son désistement dans le principal dossier en cas de jonction, et donc que la procédure accessoire subira le sort de la principale.

Après ces interventions, la formation collégiale s’est retirée pour apprécier. Elle reviendra plus d’une demi-heure après pour déclarer éteintes deux (02) des trois (03) autres procédures pour lesquelles les avocats de Léhady Soglo ont offert leur désistement. Eudoxie Ackapo, ses accesseurs et le premier substitut du procureur de la République, ont une fois encore renvoyé l’audience, à 15h cette fois-ci, en attendant les observations du ministère public.

Effectivement, à quelques minutes de l’heure indiquée, la salle d’audience était déjà pleine. Me Robert Dossou, Alfred Bocovo, Nadine Dossou et autres, étaient visiblement prêts et n’attendaient que le juge pour l’ouverture et la suite du procès. Du côté de la défense, on ne voyait que Me Filibert Béhanzin qui quittera la salle quelques minutes plus tard. Les allers-retours et quelques échanges à tue-tête entre les avocats des demandeurs, faisaient croire à l’assistance que bientôt la formation collégiale va apparaître pour rendre sa décision. Mais en vain, ils ne viendront pas jusqu’à ce qu’à 17h20, Robert Dossou et les siens très déçus décident de quitter la salle. A sa suite, la salle d’audience s’est automatiquement vidée.

Une heure plus tard, c’est-à-dire autour de 18h30, on apprend que le juge serait venu et qu’il aurait reporté l’audience pour un autre jour. Une situation qui entraine davantage de flou autour de ce procès dont le verdict n’est peut-être pas pour demain. Il faut rappeler qu’à la sortie, Me Robert Dossou n’a pas manqué de faire part de son étonnement et son indignation face à ce qui se passe. Aux dernières nouvelles, on apprend que les avocats de la défense auraient écrit au président par intérim du tribunal, pour récuser le trio de juges qui est sur le dossier.

Il faut rappeler que le lundi dernier, les différents protagonistes de la crise étaient à nouveau devant le juge Eudoxie Ackapo et ses accesseurs, au tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Bien sûr, après la suspension jusqu’à fin décembre de la grève des greffiers.

Tout était prêt pour qu’elle donne la sentence ce jour-là sur la procédure en délibéré. Mais à la surprise générale des avocats des demandeurs, le ministère public représenté par le procureur de la République près le tribunal de Cotonou, Ulrich Gilbert Togbonon, a souhaité le rabat du délibéré. Mieux, il a ordonné la jonction de la procédure en référé à la procédure en délibéré, afin de lui permettre de faire ses observations. Les parties impliquées dans ce dossier sont invitées à se présenter à nouveau devant le juge le mercredi 08 novembre 2017 à 10h pour la suite.

La colère et l’indignation du bâtonnier Robert Dossou

« … Nous sommes dans le vague, que se passe-t-il ? Nous ne

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Filière coton au Bénin : Talon, seul et unique patron

Concurrents piégés, persécutés et écartés. Appel d’offres pour les intrants taillés sur mesure et gagnés par la même société, sabotages des rares usines des concurrents. Tel est le visage présenté actuellement par la filière coton.

Depuis avril 2016, on assiste progressivement au retour du monopole du privé dans la filière coton, avec les sociétés et entreprises appartenant à Patrice Talon. Le rachat de l’usine d’égrenage de Nikki appartenant jadis à Martin Rodriguez, en est une parfaite illustration.

La vente aux enchères de l’usine d’égrenage de Nikki le lundi 06 novembre passé, bien que l’aboutissement d’un processus légal de saisie et de vente de l’usine, est une très mauvaise information pour l’économie béninoise. Elle tue définitivement la libre concurrence -principe sacro-saint du libéralisme économique choisi par le Bénin à la sortie de la conférence nationale en 1990-, et fait du Bénin une destination à haut risque pour les opérateurs économiques. En effet, cette décision écarte de la filière l’un des concurrents les plus craints par Patrice Talon, alors homme d’affaires. Maintenant donc, Patrice Talon et sa galaxie peuvent se frotter les mains pour avoir réussi à devenir le seul maître à bord. Car, bien que devenu président de la république, Patrice Talon continue à faire les affaires par le truchement de ses nombreuses sociétés dont il a confié la gestion temporelle à son ami Olivier Boko et ses héritiers.

Ces sociétés gagnent allègrement des marchés d’Etat surtout dans la filière coton. Depuis l’année dernière, c’est la Sodeco qui gagne tous les lots conçus pour la livraison des intrants agricoles. Or, il y a le débat sur l’actionnariat de cette société qui n’est pas vidé. En 2015, à l’époque des brouilles entre le président Boni Yayi et Patrice Talon, la question des 17,5% d’actions appartenant au public et portés par la Société commune de participation (Scp) de Patrice Talon est évoquée. C’est grâce au portage de

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Affaire BIBE au Bénin : Dramane Diatema plonge davantage la Cnss et le gouvernement

L’affaire de placements hasardeux à la Bibe révélée par le Conseil des ministres du jeudi 02 novembre passé, continue de connaître des rebondissements. Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée hier, le Directeur général de Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) Dramane Diatema, a usé d’arguments légers et discutables. En voulant plonger Laurent Mètongnon, la risée du gouvernement, il a plongé plutôt la Cnss et le gouvernement.

Le visage présenté par Dramane Diatema à la fin de sa conférence de presse hier, est celui d’un homme rassuré, soulagé. Il venait d’accomplir une mission difficile : celle de plonger Laurent Mètongnon. Cet ex-président du Conseil d’administration de la Cnss est l’objet, depuis le conseil des ministres du jeudi 02 novembre passé, d’un vaste complot médiatique visant à saboter son image. Pourtant, lorsqu’on se met à analyser les arguments tenus par le Dg Diatema, on se rend compte qu’il a failli à sa mission… Et ce n’est qu’un euphémisme de le dire. Disons le d’emblée, il a plongé et la caisse et le gouvernement. En effet, en répondant à Laurent Mètongnon -accusé par le Conseil des ministres d’avoir reçu des retro-commissions–, il a exposé davantage la caisse et aggravé les inquiétudes des travailleurs de la maison.

A écouter Diatema, c’est parce que des placements hasardeux ont été fait en 2014 et 2015 que la société a été contrainte d’entrer dans l’actionnariat de la société. Cet argument est si léger et si indigne du Dg d’une caisse nationale de solidarité, au point où on se demande si le Dg maitrise réellement de quoi il s’agit. Il dit -parlant du Dg-, que la nouvelle équipe dirigeante a décidé de « retirer les sommes placées ». C’est donc à ce moment qu’elle se serait rendu compte de la difficulté de cette procédure. La banque leur ayant notifié qu’en retirant les fonds placés ils exposent la banque à la fermeture, et que par conséquent les fonds placés pourraient partir en fumée… Pour sauver les 15 milliards restants, la Cnss avait intérêt à sauver la banque. Ce qu’elle a fait en entrant dans l’actionnariat pour un montant de 4 milliards. Le Dg précise qu’une décision de justice les avait, entre temps, contraints à faire des souscriptions nouvelles et à ne pas déduire l’acquisition de nouvelles actions de leurs avoirs placés en dépôt à terme (Dat).

Cet argumentaire souffre de plusieurs insuffisances. En dehors du fait que le Dg n’informe guère sur le pourcentage de l’actionnariat concerné par les 4 milliards, on peut bien s’interroger sur la pertinence de cette action. Et c’est là qu’on note que la nouvelle équipe dirigeante a aussi imprudemment agi. L’entrée dans l’actionnariat n’est basée sur aucune étude technique. Sur la base de quoi ont-ils contracté avec ce montant ? De combien s’agit-il exactement ? Quels sont les risques d’un tel investissement ? En tout cas, le Dg n’en a rien dit. Plus grave, si la banque est incapable de restituer une partie du dépôt, c’est qu’elle est dans une situation critique. Ceci dit, en acquérant ces actions, la Cnss a fait une opération plus hasardeuse et plus dangereuse que

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Affaire Didier Ollé-Nicolle : Le Bénin a payé sa "rançon"

Ce lundi 31 octobre 2017, le président du bureau transitoire et consensuel de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharafou, a annoncé que le Bénin vient de payer la somme due à Ollé-Nicolle. Avec le licenciement abusif de l’ancien sélectionneur du Bénin, Didier Ollé-Nicolle, le Bénin était astreint à payer 136,143 millions.

« Le gouvernement de mon pays vient de nous surprendre agréablement. L’affaire Didier Ollé-Nicolle est désormais conjuguée au passé », s’est fondu Anjorin Moucharafou, président du Bureau transitoire et consensuel de la FBF, ce lundi 31 octobre 2017 à l’issue d’un point de presse. Il a indiqué que, informé de l’affaire il y a 30 jours environs, le gouvernement béninois par son président Patrice Talon et son ministre de la Culture, des loisirs et sports Oswald Homéky, vient de soulager la FBF et tous le peuple.

L’affaire Ollé-Nicolle est issue de la rupture unilatérale du contrat de l’ancien entraineur des Ecureuils du Bénin par l’ancien ministre des sports Safiou Idrissou Affo, et l’ancien directeur du Fonds national pour le développement des activités de jeunesse, de sport et de loisir, El Farouck  Soumanou. L’affaire a été portée devant la Fifa par le français Didier Ollé-Nicolle pour motif de rupture abusive de contrat et de salaires non payés. Le technicien français a exigé de la FBF le paiement du solde de ses deux ans de contrat au titre de rupture abusive (une amende de 13.000 euros + le versement des deux ans de contrat au titre de rupture abusive, ce qui selon des informations fait près 113 millions).

La Fifa avait donné un délai de trente jours (à compter du jeudi 3 août 2017), faute de quoi le Bénin serait exclu de toutes ses compétitions à venir… Une décision à prendre le 02 décembre 2017, normalement.

Le gouvernement sauve le Bénin

Si rien n’était fait par la partie béninoise, l’équipe nationale du Bénin aurait été disqualifiée des Éliminatoires de la CAN 2019. Conséquences, les Ecureuils du Bénin n’allaient pas effectuer le déplacement de Lomé en mars 2018, pour le compte de la deuxième journée de ces éliminatoires.

« C’est ainsi pour permettre de continuer et de réaliser notre plan, pour qu’en mars 2018 nous puissions conduire l’équipe nationale au Togo et de mieux sécuriser notre qualification pour la CAN 2019. C’est donc pour honorer cette rencontre que le gouvernement a procédé au paiement de 136,143 millions à la commission de discipline », a informé Anjorin Moucharafou.

Il a précisé que tous les documents ont été envoyés au secrétaire général de la Fifa, à la commission de discipline de la Fifa, à l’avocat de Didier Ollé Nicolle, au secrétaire général de la Caf, avec copie au ministre du Tourisme, de la culture et des sports, Oswald Homéky.

Le Bénin paie pour l’amateurisme de Safiou Affo et El Farouck

Une fois encore le Bénin paie le prix fort à cause de l’incompétence, l’amateurisme et surtout les intérêts égoïstes des responsables de l’ancien régime. Tout est arrivé à cause

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Bénin : Talon renforce sa position pour contrer Yayi dans la 8e circonscription

Longtemps attendu, le 2e gouvernement de l’ère de la rupture a été dévoilé le Vendredi 27 Octobre dernier. L’entrée de certaines personnalités dans ce gouvernement suscite des commentaires. C’est le cas de Samou Séidou Adambi qui est perçu pour certains comme l’arme de Talon pour préparer la riposte électorale face à Yayi lors des législatives de 2019.

Charles Toko, Rachidi Gbadamassi, Samou Séidou Adambi. Voici le trio que certains présentent comme les hommes ligne de Patrice Talon, destiné à contrer Boni Yayi pour les législatives de 2019, à Parakou et dans la 8e circonscription électorale. Charles Toko maire de Parakou, nourrit l’ambition de siéger à l’hémicycle. Etant proche du chef de l’Etat, il est possible que son vœu se réalise.

Samou Séidou Adambi, avec sa casquette de ministre, peut être le bon joker face aux candidats de Yayi. Il est probable que les 4 députés de la circonscription qui siègent actuellement au parlement, soient aussi de la compétition : Robert Gbian, Adam Bagoudou, Rachidi Gbadamassi et Amadou Issifou, tous membres du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp). L’ancien président de la République, Boni Yayi, est annoncé dans la même circonscription pour être candidat aux législatives qui s’annoncent à grand pas. Selon les indiscrétions, le président Patrice Talon a choisi Samou Adambi, probable challenger de Boni Yayi, qui pourrait constituer un adversaire de poids contre l’ancien Président.

Selon les mêmes sources, l’ambition de Boni Yayi de se présenter aux législatives à venir donne de l’insomnie au tonitruant député Rachidi Gbadamassi, « professeur agrégé de pratique politique ». Depuis des mois, ce dernier fait des

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Entretien exclusif avec Candide Azannaï : « Le Ravip regorge de pièges et de suspicions »

Le 07 octobre 2017 au cours du Conseil national de son parti « Restaurez l’espoir » à Abomey, Candide Azannaï avait annoncé urbi et orbi qu’il sera désormais dans l’opposition face à Talon.

Quelques semaines après, il annonce les couleurs à travers une interview exclusive accordée à Nouvelle Tribune. Avec son sens critique habituel, il décrypte le Ravip depuis sa genèse jusqu’à sa mise en œuvre. Selon lui, ce projet conduit à pas de charge par le gouvernement, recèle bien des pièges. Pour autant, il ne demande pas son boycott mais conseil aux populations de s’en  approcher avec « vigilance et réserve ».

Sa voix et son discours manquaient au débat politique actuel. Depuis près de sept mois qu’il a rompu les amarres avec son ancien ami devenu président de la république, Candide Azannaï se faisait toujours désirer. L’homme qui a décidé de respecter les pratiques républicaines en matière d’obligation de réserve, est désormais prêt à mettre fin à l’état de grâce accordé au pouvoir Talon. Hier soir, il a enfin accepté de nous accorder une interview. Plat de résidence : le Ravip. Au début, il insiste sur le rôle de l’opposition -dont il est désormais membre-, et fait une clarification importante.

« On ne parlera que du Ravip ce soir. Nous irons pas à pas. Si nous disons tout maintenant, nous allons nous perdre ».

L’entretien a eu lieu dans l’un des bureaux du parti qu’il désigne ironiquement par « atelier », son secrétaire général l’honorable Guy Mitokpè, à côté. Il parle d’abord de l’opérateur technologique –Safran-, et rappelle que cette société française basée à Issy les Moulineaux -banlieue parisienne-, a été choisie après un gré à gré signé en novembre dernier, alors même que la loi sur le Ravip n’était pas votée et qu’elle est chargée de collecter des données personnelles, des empreintes digitales et faciales des citoyens, comme Morpho Dys à l’aéroport.

Analysant la loi sur le Ravip, il décèle beaucoup d’anomalies, beaucoup de pièges et ravive les soupçons. Il constate qu’elle viole plusieurs articles du Code électoral, dans la mesure où l’Agence nationale de traitement (Ant), structure technique conçue pour l’actualisation de la Lépi, est détournée vers le Ravip, lequel ouvre aussi une fenêtre dangereuse sur la Lépi à travers son article 13. Sa commission de supervision aussi pose problème, puisqu’elle est totalement déséquilibrée, étant composée de 2 hommes politiques de l’opposition contre 16 pour la mouvance (députés, ministres et conseillers du Chef de l’Etat).

Ceci est un recul grave, puisque les commissions politiques de supervision ainsi que la Cena, sont aujourd’hui des institutions paritaires (opposition et mouvance, même nombre). Selon lui, si on prend en compte le fait que le Cos Lépi n’est pas installé, il y a des raisons de croire et de dire que « le Ravip est venu pour mettre fin à la Lépi ». Il fait sept propositions pour corriger ces lacunes et invite les populations à s’en approcher avec vigilance et réserve.  Interview.

Aujourd’hui, sur toute l’étendue du territoire national, le recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip), a commencé. Qu’est-ce que vous reprochez à cette opération ?

Je vous remercie pour cet entretien. Nous sommes en politique. Et en politique, ce qui est très important c’est le discours. Au-delà du discours, les actes sont aussi importants en politique. Et il doit y avoir un lien entre le discours et les actes pour avoir nécessairement une traçabilité entre l’état démocratique, l’état citoyen et l’état social. Or, si le discours est flou, si le discours et les actes bafouent la loi, on peut porter atteinte aux liens entre l’état démocratique, l’état citoyen et l’état social. Donc le discours sur le Ravip est de cette nature, c’est un discours flou. Le caractère flou de ce discours amène à se demander pourquoi ce discours est flou. Et en voulant y répondre, on observe un rejet d’une loi qui existait déjà. Alors, il est important que nous nous interrogions sur ce qui se passe.

De votre interrogation sur le Ravip, qu’avez-vous trouvé ?

De manière générale, le Ravip c’est la mise en œuvre d’une loi qui a été votée pratiquement en juin 2017, et qui porte sur l’identification des personnes physiques en République du Bénin. L’objectif ici ne sera pas d’expliquer la loi, mais de l’étudier, de l’analyser par rapport à la loi portant code électoral en République du Bénin, la loi 2013-06 du 25 novembre 2013. C’est une lecture croisée, analytique de la loi portant code électorale, et de la loi sur l’identification des personnes physiques, pour faire ressortir les interphases de litige.

Quels sont ces interphases ?

Pour en parler, il faut partir des faits. Si nous prenons les faits relatifs à la loi portant code électoral, loi 2013-06 du 25 novembre 2013, les faits en question concernent la liste électorale qui est un segment central de l’organisation d’une élection politique. Au Bénin, il existe une liste électorale permanente, la Lépi. Il existe un cadre organique de gestion de la liste électorale permanente, prévu par le titre 3 du livre 2 du code électoral. La loi a créé un cadre organique de gestion du fichier électoral national et d’établissement de la Lépi, et il faut se référer aux articles 219 et 220 du titre 3 sus évoqué. Et là vous allez constater les faits suivant : l’existence du Cos-lépi, sa composition politique consensuelle paritaire à raison de 4 députés pour l’opposition et 5 pour la majorité ; l’obligation de sa mise en place le 1er juillet de chaque année.

Vous allez voir dedans que le Cos-lépi est chargé de définir les orientations stratégiques de l’Agence nationale de traitement (Ant), que le Cos-lépi doit superviser cet organe technique créé dans le cadre de la Lépi. L’Ant n’est pas une structure isolée, elle est créée dans le cadre de la lépi. Mais ici, les faits c’est que cet organe est détourné de sa mission d’origine. Les faits aussi, c’est que cet organe Cos-lépi n’est pas installé jusqu’à ce jour. Pendant que le Cos-lépi n’est pas installé, l’Ant est désorientée vers une mission de recensement administratif, au détour d’une acrobatie législative à travers la loi 2017-08 du 19 juin 2017, portant identification des personnes physiques en République du Bénin. Au total, par ces faits il est établi que l’installation du Cos-Lépi est empêchée, et que l’Ant est détournée vers d’autres missions. Comme conséquences, nous assistons à une atteinte fragrante à l’organisation des prochaines élections politiques dans notre pays, et c’est ça le problème puisqu’on a dit qu’il faut une liste permanente ; cette liste a une durée de vie d’au moins 10 ans, et nous sommes là, on met cette loi sous veilleuse et puis on engage un autre processus. Donc c’est l’organisation des prochaines élections qui est attaquée.

D’autres faits outre ceux liés au Code électoral

Il y a les faits liés à la dernière loi votée, la loi 2017-08 du 19 juin 2017 portant identification des personnes physiques en République du Bénin. Les faits en question concernent le Ravip, et ils ont trois vices au moins. Il y a les vices liés aux conditions de passation des marchés ayant pour objet le Ravip ; les vices liés aux non-dits concernant la fiabilité du projet Ravip ; les vices liés à l’hybridation du recensement administratif et l’actualisation de la lépi.

A l’examen, on est en droit de se poser moult questions sur la conclusion d’un marché gré à gré, ordonné par le gouvernement sous l’instigation du président de la république, des mois avant la loi portant sur l’objet principal de ce marché qu’est le Ravip, ne soit votée. Est-ce que cela n’étonne personne que dès sa prise de fonction, le chef de l’Etat a pris contact avec les responsables de la société que vous connaissez, vous avez vu ses images partout, il était accompagné de quelqu’un que vous connaissez parfaitement, et une fois cela fait, dans la même année le marché a été signé gré à gré.

Et c’est bien longtemps après, dans l’année qui a suivi, que la loi est votée. C’est à dire qu’on passe un marché sur un objet qui n’existe pas légalement, et qu’on va régulariser l’objet par voix législative alors que cet objet porte sur des choses sensibles notamment les élections. C’est un problème qui est posé.

Les faits aussi, c’est que la société dont on parle, la société Safran, a été choisie gré à gré. C’est aussi que Safran et Morpho Dys s’associent généralement. Et qu’au Bénin il existe une société dénommée Morpho Dys dans laquelle est présent un proche du chef de l’Etat. C’est quoi Morpho Dys ? Il faut d’abord dire que Morpho Dys a reçu dans des conditions qui ressemblent à un passage en force, le marché de capture des empreintes biométriques de tout voyageur à l’entrée et à la sortie de l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou.

Mais si nous laissons d’abord en attendant d’y revenir plus sereinement les structures chargées de la lutte contre la corruption approfondir les entorses à la morale des passations des marchés publics, il ne paraît pas sain que MorphoDys qui traque les empreintes à l’aéroport et que ce soit Safran orienté par gré à gré dans le ravip en fasse autant dans le cadre du recensement administratif initial orienté vers la mise entre parenthèses ou la mise sous éteignoir de la Lépi. Il faut résumer ceci.

Le chef de l’Etat voyage avec quelqu’un, son ami proche. Le proche revient quelque jours après et on découvre que lui il a Morpho Dys et s’est positionné à l’aéroport entre autre, et qui est chargé de capter les empreintes digitales et spatiales, à l’aller comme au retour. Dans le même temps, Safran prend par gré à gré un marché qui n’est pas pour l’aéroport, mais qui est pour le recensement de toutes les personnes au Bénin, avec capture des mêmes choses que Morpho Dys fait à l’aéroport, safran va le faire sur tout le territoire. Nous évoquons l’intérêt à se pencher sur le Ravip, parce que pouvant être nuisible à l’organisation des élections transparentes, donc crédibles et concurrentielles. L’un des critères majoritaires d’une démocratie, c’est les élections mais pas n’importe quelle élection, libre, transparente, fiable et véritablement égalitaire et concurrentielle.

Nous observons dans ce jeu qu’on a isolé l’Insae. Mais pour ne pas faire comprendre que l’Insae est isolé, on lui donne une petite attribution sachant bien que c’est un fonctionnaire. Sur les faits, nous voyons qu’il y a aussi détournement

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Remaniement ministériel au Bénin : Talon sur les traces de Yayi

Son discours de campagne a pourtant marqué une rupture fondamentale avec l’ère Yayi. Mais depuis qu’il est au pouvoir, Patrice Talon n’a pas changé grand chose. Ni les hommes, ni les pratiques, ni même la méthode n’ont guère changé. La formation de ce dernier gouvernement avec le retour de quelques caciques de l’autre régime, fait rappeler les couacs et les non-dits d’antan.

Le nouveau gouvernement du président Patrice Talon nous projette près de cinq ans en arrière. Il nous donne l’illusion de revivre les années Yayi. Tant le gouvernement-ci présente de grandes similitudes avec ceux de son prédécesseur. Ce dernier avait réussi à instaurer en son temps la clochardisation de la fonction ministérielle. Ecclésiastes en manque de fidèles, mouchards en quête de prébende, micro-politicards maîtrisant à peine leur village, zélateurs du chef… Tous y avaient leur place. On y a retrouvé de temps en temps des hommes qui avaient du cran. De vrais gens qui pratiquent la politique telle une science, et des technocrates à notoriété aussi y sont de temps en temps présents pour servir de caution à ces différents gouvernements.

Yayi n’avait pas de logique pour former ses gouvernements. Il y allait avec ses humeurs, son esprit de vengeance et les contingences du moment. Il les dégommait aussi selon les mêmes principes.

L’un pour avoir nommé un Directeur de cabinet indésirable, l’autre pour avoir manqué un conseil de ministres un dimanche, un autre pour avoir refusé d’endosser une faute qu’il a commise lui-même. Ce canevas tracé par Boni Yayi semble bien inspirer Patrice Talon. Bien que la rupture qu’il prône tranche avec le changement de son prédécesseur et semble se positionner comme sa rectification, il n’est pas moins surprenant qu’il en copie quelques habitudes. D’ailleurs, il en récupère quelques têtes.

Ce nouveau gouvernement renforce le nombre d’anciens ministres de Boni Yayi. A Adidjatou Mathys, Alassane Séidou, Sacca Lafia, viennent s’ajouter Modeste Kérékou et Gaston Dossouhoui. Ce dernier avait été limogé pour l’affaire des intrants périmés (endosulfants), qui a occasionné une attaque des plants de coton par des insectes parasites appelés hélico verpa.

Au total, cinq ministres du gouvernement Talon sont des anciens ministres de Boni Yayi. Soit environ le quart. Ceci témoigne bien de l’affinité entre les deux régimes qui semblent être complémentaires sur

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Remaniement du gouvernement au Bénin: Grosse claque pour la classe politique

Agité depuis plusieurs mois, le premier remaniement ministériel de Patrice Talon est enfin là. La classe politique qui espérait en tirer le gros lot après plusieurs mois d’agitation et d’opérations de charme envers le chef de l’Etat, a été simplement déçue. Talon a préféré compter sur amis et hommes de confiances que personnalités politiques influentes et proposées par les partis.

Cette fois-ci c’est l’humiliation. Après s’être bien passé des partis politiques pour son premier gouvernement, Patrice Talon a réussi une deuxième fois à les ridiculiser. Pour un remaniement annoncé dans les coulisses comme très politique, Talon a simplement donné la portion congrue aux politiques. A peine deux ou trois ont été recasés sur la flopée de partis et mouvements politiques qui, ces derniers temps, se sont rués vers la majorité présidentielle.

Le Prd peut se targuer d’avoir tiré son épingle du jeu avec un poste ministériel de seconde zone confié à Serge Ahissou, lui aussi peu connu au parti, même s’il est du Cercle d’étude des jeunes (Cej), une organisation horizontale du parti. Pour le reste, il ne s’agit que de supputations, de

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Bénin : Mystère sur le retour du projet de révision de la constitution au parlement

Après le rejet du projet de révision de la constitution il y a quelques mois par le parlement, nombre de personnes pensent que ce dossier est définitivement rangé au tiroir.

Erreur, certains députés de la minorité parlementaire, après l’ouverture solennelle de la deuxième session ordinaire de l’année 2017, se sont prononcés et se sont inquiétés du fait que le fameux projet de révision de la constitution refait surface au sein de l’ordre du jour de la présente session ordinaire.

Hier, dans le discours du président de l’Assemblée nationale, aucune mention n’a été faite alors que d’autres dossiers importants, une quinzaine, ont été énumérés. Cette situation a suscité de vives polémiques au palais des gouverneurs, puisque certains pensent que ce fameux projet revient en catimini sur la table des députés. Que cache en réalité la mention de ce point dans l’ordre du jour de cette seconde session ordinaire de l’année ? Dans tous les cas, certains députés de la minorité parlementaire approchés, affirment qu’ils sont aux aguets et que ce dossier ne pourra passer entre leurs mains.

Mais certains acteurs parlementaires proches du pouvoir, pensent qu’à la fin d’une session ordinaire, le « reliquat » des points inscrits à l’ordre du jour est automatiquement reversé dans les points de l’ordre du jour de la session suivante, et ceci tant que le Gouvernement auteur du Projet de loi ou

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Coup d’Etat du 26 octobre 1972: voici comment feu Mathieu Kérékou a pris le pouvoir

Le 26 octobre 1972, une nouvelle page de l’histoire politique du Bénin a été ouverte par des officiers de l’armée, qui ont chassé du pouvoir feu Justin Ahomadégbé. 45 ans après, beaucoup de témoins de l’histoire se rappellent encore de cette date.

Si pour de nombreuses personnes jusqu’à ce jour, c’est Mathieu Kérékou, alors chef de bataillon qui a conduit ce coup de force, les récits de l’histoire nous révèlent qu’il n’en était pas un acteur au premier plan. Du moins, il n’était pas le chef d’orchestre de cette opération.

Le Bénin est aujourd’hui considéré dans la sous-région comme un model de démocratie et de paix, surtout après l’historique conférence des forces vives de février 1990. Mais avant d’en arriver là, d’énormes sacrifices ont été consentis et l’histoire du pays a été très agitée. Le souvenir d’un fait marquant de cette histoire politique du Dahomey est d’ailleurs toujours vivace dans les mémoires. Il s’agit du 26 octobre 1972. Pour certaines personnes rencontrées dans Cotonou, l’officier Mathieu Kérékou, chef de bataillon à l’époque, est le chef d’orchestre de ce putsch. D’autres  proches d’un témoin de l’histoire, attestent que le putsch de 72 a été conduit de main de maître par le capitaine Janvier Assogba.

Après son accession à la souveraineté internationale le 1er août 1960, le Dahomey a connu des moments de graves crises socio-politiques, avec des coups d’Etat fréquents et une instabilité observée nulle part ailleurs. Et le monstre à trois (03) têtes va davantage enfoncer le pays dans la crise.

En effet, pour gérer cette crise, les trois (03) leaders politiques du Dahomey de l’époque à savoir Hubert K. Maga (du nord), Justin Ahomadégbé (du centre) et Sourou Migan Apithy (du sud), tous en exil, ont été rappelés pour siéger tour à tour à la tête du pays. Chacun d’eux devra faire un mandat de deux (02) ans à la tête du Dahomey. Hubert Maga a été le premier, du 07 mai 1970 au 07 mai 1972. Son bilan n’a été pas reluisant et les officiers avaient trouvé que la succession à tour de rôle n’était pas la meilleure option.

Lire Alphonse Alley : La descente aux enfers du héros solitaire

Au tour de Justin Ahomadégbé en mai 72, l’autorité de l’Etat était bafouée, les jeunes officiers n’avaient plus confiance en leurs ainés, et le pays s’est enlisé encore plus. C’est alors que conscients du danger qui guettait le Dahomey à cette époque, certains officiers de l’armée ont décidé de prendre le contrôle de la situation.

Janvier Assogba, véritable auteur du putsch !

Le commandant Mathieu Kérékou alors chef d’Etat-Major, ayant constaté que le pays va à la dérive, a décidé de se concerter avec de jeunes officiers de l’armée, fraichement sortis des écoles militaires occidentales. Au camp militaire de Ouidah, considéré comme le plus grand en ce moment parce que l’armement s’y trouvait, Kérékou rencontrera des officiers à qui il a demandé de chasser Ahomadégbé du pouvoir, puisqu’il ne comptait plus sur les anciens de la classe politique pour mener cette opération. Il a eu des entretiens avec Alphonse Alley, Michel Aïkpé, Janvier Assogba et autres. Mais la seule question qui taraudait les esprits, c’est qui peut faire l’affaire si on parvient à renverser Ahomadégbé ? Mathieu Kérékou propose le colonel Alphonse Alley, mais cette proposition est repoussée par

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Bénin : Des faucons du régime proposent de "mettre la démocratie entre parenthèses"

Les propos sont d’un député proche du pouvoir, membre du Bloc de la Majorité parlementaire. Ce parlementaire devenu grand défenseur du pouvoir, professe que : « La démocratie n’est pas le système politique qui permettra de conduire le Bénin à la prospérité ».

C’était au cours d’une rencontre d’échanges sur des sujets politiques, qui a lieu le 5 octobre 2017 à Cotonou. Ces propos dudit député qui apparaissent comme une interpellation du pouvoir à un instaurer la dictature, sont à considérer comme la mise à nue du système politique en expérimentation actuellement au Bénin.

Le régime dictatorial est-il de retour au Bénin ? Difficile d’y répondre de façon péremptoire. Toujours est-il que certains partisans de la rupture évoquent déjà en public l’instauration de la dictature, comme système politique pouvant conduire le Bénin au développement. C’est le cas d’un député du bloc de la majorité parlementaire qui présente la démocratie comme étant un système politique anti-développement. Il reproche au système démocratique d’être une porte ouverte à l’anarchie, dans laquelle chacun agit selon son bon vouloir. La démocratie est aussi accusée d’être le système politique qui accorde trop de libertés aux citoyens. D’où la vague de contestations observée ça et là. Il en est de même pour la liberté d’expression qui donne lieu à des dénonciations.

Le rejet de la démocratie

Ce député trouve que la démocratie, trop libertaire, ne peut pas garantir le développement du pays. Puisque ce système politique soumet l’action politique ou du dirigeant à plusieurs exigences, comme : l’aval du parlement, la concertation avec les organisations de la société civile, Osc ou des acteurs d’un secteur donné dans le cadre du dialogue social. Ces exigences font que les projets du dirigeant dépendent de l’appréciation du parlement et des concertations avec des Osc. Tout ceci constituerait pour le pouvoir en place, un véritable frein, voire un goulot d’étranglement à la réalisation de son projet de société. C’est pour cela que le député postule tacitement l’adoption par le gouvernement actuel d’un régime fort.

La prescription d’un régime fort

Parce que ce système politique qui soumet tous les sujets à la volonté du dirigeant, harmonise les formes de pensées et encadre les points de vue des citoyens, a l’avantage de lever les barrières dans l’application des décisions du dirigeant. Le pouvoir en place s’est rapproché du Rwanda qui a connu une performance économique extraordinaire, pour un pays qui sort d’un incroyable génocide.

Certains attribuent cette transformation infrastructurelle et économique du pays, au succès du régime dictatorial que le président Paul Kagamé a su maintenir depuis son accession au pouvoir, au lendemain du mémorable génocide de 1994. D’autres thuriféraires du pouvoir citent aussi en exemple la transformation économique du Ghana voisin, qui s’est opérée sous le régime militaire et dictatorial du capitaine Jerry Rawlings. Dès lors, le régime dictatorial est cité en modèle comme pouvant servir de recette à tout pays pauvre qui veut connaitre une embellie économique.

Et çà, le pouvoir actuel semble l’avoir compris et mis en application. Cela s’observe à travers le silence et l’indifférence du chef de l’Etat aux récriminations des populations. Le musellement de

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Nouvelle inculpation de Sébastien Ajavon : La résurrection d’une vieille affaire classée

Sébastien Ajavon est une fois encore au devant de l’actualité. Depuis vendredi passé, la presse locale et internationale relaie son inculpation par une décision du tribunal de première instance de Cotonou, pour « faux et usage de faux en écriture publique », dans une veille affaire de remboursement de Tva qui remonte à 2009, et pour laquelle la Cour suprême avait déjà rendu une décision qui condamnait le gouvernement.

Une nouvelle affaire secoue le magnat béninois de l’agro-alimentaire. Selon une information très vite distillée dans la presse, Sébastien Ajavon a été inculpé par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, pour « faux en écriture publique, complicité de faux en écriture publique, usage de faux, escroquerie », dans un vieux contentieux de 2009, pour remboursement de Tva. Affaire qui selon plusieurs sources a été vidée au tribunal en février 2013. « C’est une affaire classée », s’offusque Paul Kato Atita, avocat du gouvernement à l’époque dans ce dossier. Comme lui, beaucoup ont été surpris de voir le tribunal de Cotonou revenir sur une affaire qui a été sanctionnée par la Cour suprême en plus.

Classée puis ressuscitée

De quoi s’agit-il ? Courant 2009, après un contentieux avec la Direction générale des impôts, Sébastien Ajavon porte plainte contre le gouvernement pour le remboursement de 13 milliards de Tva sur les produits congelés exportés vers le Nigeria. Après un long processus judiciaire, le gouvernement est condamné par la Cour suprême à verser les 13 milliards à Comon Sa pour remboursement de la Tva.

Le gouvernement Yayi, après quelques mois de tergiversation, s’est entendu avec le Conseil d’administration de la société pour rembourser les 13 milliards par acompte. L’ex-président Yayi avait payé deux acomptes. A l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir, trois acomptes ont été payés.

Et c’est lorsque le 4e tardait à venir que la société a écrit au gouvernement pour le réclamer. En réponse, le gouvernement envoie une commission de contrôle fiscale auprès de la société. Celle-ci, après des mois de vérification, finit par proposer un redressement fiscal de 167 milliards.

Mais comme si ceci ne suffit, le 31 mai passé, le Dg des impôts Nicolas Yènoussi et l’agent judiciaire du trésor Eric Acclombèssi, portent plainte contre Sébastien Ajavon, Pdg de Comon Sa, Hyppoliye Djègou, ancien Dg Douanes, et Moufatoaou Lalèyè, ambassadeur du Bénin au Nigéria au moment des faits. Selon les plaignants, Sébastien Ajavon -avec la complicité des deux autres-, aurait présenté

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Affaire Soleil FM au Bénin : La HAAC dévoile son vrai visage

(La Haac des sanctions et non de la protection des médias) Voici déjà deux semaines au moins que la fréquence de la radio Soleil Fm est régulièrement brouillée lors de la diffusion des émissions de grande audience.

La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), a été saisie par les responsables de cette chaîne de radio dès les premiers jours. Jusqu’à ce jour pourtant, l’institution de régulation est restée de marbre face à la requête de Soleil Fm, démontrant ainsi son détachement des problèmes des médias.

L’attitude de la Haac par rapport à la perturbation ciblée de la fréquence de la radio Soleil Fm, devrait faire réfléchir tous les patrons de médias du pays. Saisie depuis le début de cette situation, l’institution chargée de la régulation des médias n’a pas posé le moindre acte jusqu’à ce jour, pour manifester sa préoccupation face à ce problème. Soleil Fm est pourtant une chaîne de radio qui a signé un contrat de location de fréquence avec la Haac. Drôle d’attitude de ce bailleur de fréquences à qui le locataire a expliqué ses soucis, mais qui n’a manifesté aucun intérêt jusqu’ici. Une indifférence qui inquiète et qui éveille des soupçons, car le locataire de la fréquence devrait jouir de son utilisation en toute quiétude, et pouvoir compter sur l’autorité en cas de problème.

Réaction à la tête du client

Tel n’est pourtant pas le cas avec Soleil Fm qui a pourtant déboursé une importante somme d’argent pour l’obtention de ladite fréquence… Un tour dans l’histoire nous permet de rappeler que la Haac avait été saisie autrefois par l’Ortb qui signalait l’utilisation d’une de ses fréquences par la chaîne de télévision LC2. Après analyse et étude de la requête, cette Haac avait sommé la chaîne LC2 de cesser d’émettre à partir de cette fréquence qui était destinée à la chaine publique. Après avoir maugréé un moment, LC2 a fini par obtempérer. Ce rappel de

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Bénin : Le silence de Théodore Holo qui met la démocratie en danger

Près d’un mois déjà que la Cour constitutionnelle a reçu deux recours en inconstitutionnalité pour non désignation des membres du Cos-Lépi. Depuis, silence radio. La Cour n’a pas pipé mot. Ce silence suspect à la limite, empêche l’actualisation de la Lépi reconnue comme la seule liste électorale valable au Bénin, et laisse le champ libre au gouvernement et à Safran de réaliser un autre recensement, pour demain chercher à « saboter » la Lépi.

La Cour constitutionnelle du Professeur Théodore Holo est-elle en vacances ? Depuis plusieurs semaines, elle est restée muette sur tout ce qui se passe dans le pays. Muette dans la fréquence de la production des recours, mais depuis un certain temps, muette surtout sur deux recours formulés par deux béninois surpris par le drame qui se joue actuellement. En effet, le 14 septembre 2017, Polycarpe Agboton a formulé un recours en inconstitutionalité pour la non installation du Cos-Lépi. Douze jours après, soit le 26 septembre, Chabi Sika Abdel Kamar Ouassagari a également formulé un recours contre la non installation du Cos-Lépi. Dans son recours, il explique que la non désignation des membres du Cos-Lépi par l’Assemblée nationale empêche la mise en place du Cos-Lépi, organe reconnu par le code électoral pour actualiser la Lépi, la seule liste reconnue par la loi pour aller à une électorale. Faisant recours à la même loi électorale, il affirme que « Selon la loi, le Cos-Lépi doit être installé au plus tard le 1er juillet, et doit finir sa mission au plus tard le 31 janvier de l’année suivante. ». Mais force est de constater que cette structure n’a pas été installée, bloquant du coup l’actualisation de la Lépi.

Or, on  se rappelle bien que la Cour constitutionnelle sous le mandat de Robert Dossou avait affirmé que sans la Lépi, il n’y a pas d’élections au Bénin. Il est donc surprenant de voir

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Djogbénou, Koupaki, Bio Tchané : Trois ambitions présidentielles brisées

Lorsqu’ils entraient au gouvernement en avril 2016, chacun d’eux avait, dans son coin de tête, son petit rêve de devenir en 2021 le dauphin du président Patrice Talon. Et ceci de bon droit. Mais aujourd’hui, ils doivent jouer d’autres cartes et revoir leur ambition à la baisse. Le chef de l’Etat n’excluant plus la possibilité de briguer un second mandat, et il faudra aussi pour eux, assumer le bilan d’un quinquennat déjà décrié.

A plus de trois ans de la présidentielle de 2021, il serait trop risqué et hasardeux d’analyser les forces et les faiblesses des candidats en présence. Aucune candidature sérieuse n’est annoncée et ne pourra l’être de si tôt. Mais il y a trois personnalités qui risquent de mettre entre parenthèses leurs ambitions. Il s’agit de Joseph Djogbénou, Pascal Irénée Koupaki et Abdoulaye Bio Tchané.

Quadragénaire,  Joseph Djogbénou devrait être le dauphin naturel du président Patrice Talon. En plus du fait qu’il fut l’avocat personnel de Patrice Talon, Joseph Djogbénou a sacrifié son ambition de 2016. En effet, il avait été désigné en 2015 comme le candidat de son parti l’Alternative citoyenne à cette élection. Mais il s’est montré très altruiste en portant son choix sur Patrice Talon encore en exil. C’est ainsi que Patrice Talon est devenu le candidat du parti Alternative Citoyenne. Pour avoir consenti autant de sacrifices et de don de soi, il n’attend autre récompense que celle du choix d’être le dauphin.

Pascal Irenée Koupaki était lui, candidat à la dernière élection présidentielle, et s’en est sorti avec un rang très satisfaisant de 4e. Il a rejoint Patrice Talon au second tour après la signature d’un accord. Pascal Irénée Koupaki est aujourd’hui ministre d’Etat.

Idem pour Abdoulaye Bio Tchané. L’ex-ancien  argentier national aux deux portefeuilles est nommé ministre du plan et du développement, après la signature d’un accord pour le second tour.

Des concurrents en moins

Ces trois ministres n’ont jamais renoncé à leurs ambitions. Joseph Djogbénou attendait toujours

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PRD - Bénin : Adrien Houngbédji annonce son départ

Un baobab de la classe politique pourrait prendre sa retraite à la fin de cette année. Selon des sources internes au parti, Me Adrien Houngbédji s’apprête à quitter la tête du Prd au prochain congrès prévu pour la fin de cette année. L’intéressé l’a annoncé lui-même à quelques ténors du parti, et préparerait en douceur sa succession.

Une figure majeure de la classe politique béninoise de la génération post-conférence nationale, prendra sa retraite politique à la fin de cette année. Selon des sources concordantes internes au Prd, Me Adrien Houngbédji a annoncé à certains de ses proches son départ de la tête du parti à l’issue du prochain congrès du parti qui se prépare actuellement. Décision personnelle souffle-t-on au sein du parti. « Le président n’a consulté personne, il nous l’a juste annoncé », précise un baron du parti.

Si  cette nouvelle du retrait de Me Adrien Houngbédji n’est pas connue du grand public, elle n’est qu’un secret de polichinelle pour les barons et militants chevronnés du parti. Après avoir gardé de main de « maître » le parti depuis 27 ans, Me Adrien Houngbédji a décidé enfin de partir, certainement contrarié par le score peu honorant du parti dans ses fiefs traditionnels de l’Ouémé et du Plateau, lors de la dernière élection présidentielle, mais aussi débordé par le travail.

Il doit gérer en sa qualité de président une Assemblée nationale très politique et surtout très absorbante, mais aussi par la gestion des affaires courantes d’un grand parti.

Entre débats parlementaires, conclaves du bureau de l’Assemblée nationale, voyages, réunions politiques pour les chantiers du Prd, et enfin représentations de la fondation qui porte son nom, Me Adrien Houngbédji n’a plus assez de temps pour lui-même. C’est trop pour un homme de 75 ans.

Lors du dernier congrès du parti, il avait souhaité prendre sa retraite avant que des militants, majoritaires, ne le contraignent à rester un peu. Cette fois-ci, il semble décidé à partir, mais pourrait être contraint à rester au cas où les militants vont l’y obliger, n’ayant pas trouvé quelqu’un de « bien » pour le remplacer.

Succession enrhumée

Car les noms qui circulent pour la succession ne font toujours pas l’unanimité. On susurre à bon droit sur

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Crise au Togo : L’efficacité de Patrice Talon comme mandataire de l’Onu

Le chef de l’Etat béninois est mandaté au même titre que 4 de ses pairs de la sous-région pour mener la médiation dans la crise togolaise. Au regard de la mission qui leur est assignée par l’Onu, on peut s’interroger sur l’efficacité du président béninois à rapprocher pacifiquement les deux parties.

Le béninois Patrice Talon, le burkinabé Roch-Marc Christian Kaboré, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Nigérien Mahamadou Issoufou, sont respectivement les 5 présidents commis par l’Organisation des Nations unies pour assurer la médiation dans le cadre de la crise togolaise. Les chefs d’Etat ont pour mission de rencontrer les acteurs de la vie sociopolitique, à savoir le gouvernement, les leaders de l’opposition et du parti au pouvoir, ainsi que les responsables des organisations de la société civile et le corps diplomatique accrédité au Togo.

Des échanges avec ces différents acteurs, les chefs d’Etats désignés trouveront les explications aux causes de la crise afin d’envisager des solutions en vue du retour à la paix dans ce pays qui connait depuis quelques jours une insurrection populaire.

Talon, une mission complexe

Le choix du président béninois par le Secrétaire général de l’Onu est motivé par plusieurs raisons. D’abord, la proximité du Bénin avec le Togo et la culture démocratique du Bénin reconnue dans le monde entier, ont certainement milité en faveur de ce choix de Patrice Talon.

Il y a aussi que le Bénin est un pays hospitalier qui accueille depuis des années les réfugiés togolais. Il est évident que la situation du Togo concerne à plusieurs égards le Bénin qui normalement devrait tenter derechef une négociation avec toutes les parties pour le retour de la paix, sans attendre forcément l’implication de l’Onu.

Puisque la paix au Togo est à l’avantage du Bénin d’autant que des troubles entraînent la ruée des Togolais au Bénin. Il faut noter enfin les liens historiques et culturels qui lient ces deux pays. Mais la grande question est de savoir si le président béninois dispose des

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Réforme du système partisan : Lancer le débat public avant une étude au parlement

L’unanimité s’observe de plus en plus autour de la réforme du système partisan.  Adrien Houngbédji l’a évoqué lors de son discours d’investiture comme président de l’Assemblée nationale 7e législature en 2015.

A sa suite, Patrice Talon dans son programme de campagne lors de la présidentielle de 2016. Sur  cette question, le Pr Akindès Adékpédjou a fait quelques propositions pertinentes comme d’autres leaders et observateurs politiques. Toutes ces réflexions doivent être versées dans l’opinion pour susciter un grand débat public avant qu’un jour, le texte ne soit examiné au parlement.

« Je veux proclamer ici, l’impérieuse nécessité d’une réforme approfondie de notre système partisan. Aboutir à un nombre très réduit de partis politiques au lieu des deux cents actuellement et les construire autour des projets de société. Instaurer en leur sein des règles efficaces d’alternance », c’est en ces termes que s’exprimait Me Adrien Houngbédji lors de son discours d’investiture comme président de l’Assemblée nationale le 15 juin 2015. Pour remédier à cette situation, le président de l’Assemblée nationale a fait quelques suggestions : « Assurer un financement public conséquent de leurs activités assorti d’un contrôle non moins public. Interdire la transhumance. Le tout pour permettre aux partis politiques d’être de vrais socles qui jouent efficacement leur rôle dans l’animation de la vie publique et dans la conquête du pouvoir d’Etat ».

Le faire, apparaît pour Adrien Houngbédji comme un impératif : « sans une réforme d’envergure, le risque est grand de voir notre classe politique disparaitre progressivement et à jamais ». Plus de deux ans après, soit le 7 octobre 2017 lors des universités d’été du Prd, Me Adrien Houngbédji fait les mêmes constats : « 30 ans après la Conférence nationale, aucun parti politique n’a encore réussi à faire élire l’un des siens à la tête de l’Etat (…), nos concitoyens et militants ont besoin de s’identifier à des formations politiques qui portent un projet de société dans lequel ils se reconnaissent ».

Pour l’actuel président de l’Assemblée nationale, se pencher sérieusement sur la réforme du système partisan est nécessaire pour la nation ; « réfléchir à l’avenir du système partisan béninois nécessite du recul pour envisager la classe politique telle que nous la souhaitons, ses valeurs et ses capacités à changer le quotidien des populations ».

Le candidat Patrice Talon dans son projet de société de la présidentielle de 2016, a aussi abordé la question de la réforme du système partisan. Il prévoyait comme Me Adrien Houngbédji le financement public des partis politiques. L’obtention de ce financement serait soumise à la

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Bénin : Ces dossiers opaques du gouvernement du nouveau départ

L’opacité sera décidément la caractéristique principale du gouvernement du nouveau départ. Sur bien de projets annoncés à grand renfort de publicité et qui ont essuyé une vive réaction des acteurs concernés, le gouvernement entretient un curieux silence. Nul ne sait s’il s’est rétracté ou s’il poursuit silencieusement les tractations.

L’annonce de la mise en concession du Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga de Cotonou, avait suscité l’émoi et un sentiment de révolte de la part du personnel et des syndicats. Cette annonce fait partie de l’une des causes de la crise que connaît jusqu’à présent le secteur de la santé. Le gouvernement réagissant aux mouvements d’humeur organisés par les syndicats, a répondu par un silence troublant. Aucune démarche n’a été entreprise pendant des mois pour échanger avec ces syndicats. Les mouvements de grève se sont multipliés passant des mouvements de grève d’avertissement de 48h à ceux de 72h avec tacite reconduction, sans que cela n’émeuve le gouvernement. C’est à force de dénonciation de la presse et des centrales syndicales en appui aux syndicats du secteur de la santé que le ministre d’Etat Bio Tchané, a accepté de recevoir ces syndicats. Mais sans suite satisfaisante. A ce jour, nul ne sait ce qu’est devenu ce projet de mise en concession du Cnhu.

C’est également l’absence d’information au sujet de l’ambition du gouvernement de placer le Port Autonome de Cotonou sous la gestion d’un

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Bénin: L’opposition au régime, une nécessité pour vitaliser la démocratie

Le sujet fait partie des questions les plus évoquées dans l’opinion ces derniers jours. La décision du parti de Candide Azannaï d’évoluer dans l’opposition divise l’opinion.

Mais au-delà des arguments avancés par chaque camp, il y a le fait que dans toute république moderne, l’existence d’un mouvement dit de l’opposition est nécessaire pour faire prospérer la démocratie. La polémique enfle depuis que le parti Restaurer l’Espoir, RE, au cours de son 3e congrès à Abomey, a annoncé son intention d’être de l’opposition. Certains trouvent que cette option du parti de Candide Azannaï est une espèce de trahison de ce dernier envers Patrice Talon. Les tenants de cette thèse font partie certainement de ceux qui n’ont pas écouté les explications du secrétaire général de ce parti, l’He Guy Mitokpè, sur la Radio Soleil Fm, à propos de quelques raisons qui ont motivé la démission de l’ancien ministre.

En somme, il a évoqué des points de divergences entre l’ancien ministre et le président de la République sur certaines questions. Le cas des casses sauvages des populations ou encore le projet de révision de la constitution. Selon le Sg de Restaurer l’Espoir, Candide Azannai s’est rendu compte que Patrice Talon s’écartait du plan de gouvernance qu’ils avaient élaboré. C’est pour cela qu’il s’est vu dans l’obligation de démissionner parce qu’il n’était pas écouté.

Le choix de l’opposition

Une fois sorti du gouvernement, Candide Azannaï en tant que leader politique devrait situer politiquement l’opinion, ses militants et ses sympathisants. Cela devait se faire depuis le jour de sa démission le 27 mars 2017, pour indiquer sa nouvelle posture politique. C’est cette nouvelle posture qui a été annoncée au cours du congrès d’Abomey du 6 octobre dernier. Celle de se ranger dans le camp de l’opposition au régime, et cela ne devrait pas être un scandale. Pendant que Candide Azannaï opte pour l’opposition, nombreux sont les leaders de l’opposition qui font le trajet inverse. C’est-à-dire quitter l’opposition pour rallier le pouvoir. C’est d’ailleurs ce mouvement qui est le plus observé depuis l’échec du projet de révision de la constitution le 2 avril 2017. C’est la ruée des leaders politiques vers la mouvance. Certains par opportunisme, d’autres pour s’assurer une protection par rapport à leur passé critique.

Une troisième catégorie encore est en quête de

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Arrêt de rigueur de Patrice Trèkpo : Au-delà de la sanction, les récriminations demeurent

Le capitaine Patrice Trèkpo, secrétaire général par intérim du syndicat des eaux, forêts et chasse (Syna-Efc), a écopé d’un arrêt de rigueur de 45 jours qui a été prolongé à 60 jours, pour manquement à la discipline militaire, à cause de son passage sur Golfe télévision pour dénoncer certains faits liés à sa corporation. Mais jusqu’à ce jour, le gouvernement après la sanction n’a encore rien dit sur les récriminations du SgSyna-Efc.

Le secrétaire général par intérim du syndicat des eaux, forêts et chasse (Syna-Efc), Patrice Trèkpo, est mis aux arrêts de rigueur depuis le 05 septembre 2017. Cet agent forestier a écopé de cette sanction pour manquement à la discipline militaire dans ses révélations lors de son passage sur Golfe Tv. Un passage au cours duquel le disciple de saint Hubert a dénoncé les mauvaises conditions de travail et de vie du personnel de l’administration forestière, l’attribution de la gestion des Parcs W et Pendjari à une Ong étrangère, le manque de moyens roulants pour effectuer les missions de patrouille et de sécurisation des forêts, la vétusté des locaux des services déconcentrés de l’administration des eaux, forêts et chasse, le retard de la mise en application de la loi n°2015-20 du 19 juin 2015, portant statut spécial des forces de sécurité publiques et assimilés, ses décrets d’application, etc.

Quelques jours après, le gouvernement par l’intermédiaire du directeur général des eaux, forêts et chasse et le directeur administratif et financier (Daf) du ministère du cadre de vie et du développement durable, ont tenté de dire leur part de vérité dans cette affaire sans convaincre. Le capitaine Patrice Trèkpo a certainement fait preuve de manquement à la discipline militaire. Mais il faut reconnaître que les récriminations faites ne sont pas sans fondement. A l’issue de l’Assemblée générale extraordinaire du dimanche dernier, Alain Komlan Cakpo Alain, secrétaire général du Synforb et ses camarades, ont réitéré l’intégralité des préoccupations abordées par leur collègue, pour lesquelles aucun démenti sérieux n’est apporté jusqu’à ce jour par les autorités, à en croire leur communiqué final de l’Ag extraordinaire.

Mieux, ils ont fustigé les mauvaises conditions de

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Fiasco de la visite officielle de Talon à Paris : Une grosse humiliation pour le Bénin et sa diplomatie

Patrice Talon devrait attendre longtemps encore avant de rencontrer le président français Emmanuel Macron. Alors qu’il était annoncé pour avoir un tête à tête avec son homologue français, Patrice Talon se fait désirer à l’Elysée. L’agenda du président Macron ne marque nullement un tel entretien. Et à entendre le président Talon lui-même, on comprend que c’est une visite privée qu’on a tenté de transformer en visite de travail.

L’Elysée ne semble pas trop marcher au président Patrice Talon. Entre le chef de l’Etat béninois et le palais présidentiel français, une petite histoire de poisse et de contrariété commence à naître. Pour la première fois qu’il se rend à paris en visite officielle, Patrice Talon parle un peu trop. Disons qu’il parle mal. « Le Bénin est un désert de compétences », avait-il lancé imprudemment. Une petite phrase déshonorante pour son pays et mal accueillie à Cotonou. Pour une deuxième fois où il doit s’y rendre, Patrice Talon est bloqué.

La visite officielle de travail annoncée à cors et à cris par le Ministère des affaires étrangères se mue en une désillusion pour le président béninois. En effet, le 1er octobre dernier, le secrétaire général du Ministère, l’ambassadeur Marc Hermann Araba officiant en lieu et place du ministre, affirmait blanc sur noir qu’« à l’invitation de son excellence Monsieur Emmanuel Macron, Président de la république française, Monsieur Patrice Talon Président de la République, chef d’Etat, chef du Gouvernement, effectuera du 02 au 09 octobre 2017 une visite de travail en France ».

Le communiqué va plus loin et donne même le contenu de cette rencontre. « Cette visite de travail sera l’occasion pour les deux chefs d’Etat de faire un point de la coopération bilatérale et d’explorer ses nouvelles orientations dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement », précise le communiqué (lire ici le communiqué). Il n’était donc pas possible d’imaginer l’affront subi par la délégation béninoise une fois à Paris. Le Chef de l’Etat quitte effectivement Cotonou le 02 octobre et se rend à Paris. Et c’est sûrement sur place qu’il se rend compte qu’il a été dupé. En fait, aucune invitation officielle n’a été adressée au président béninois par son homologue français. Les contacts ont été pris avec l’ambassade de France qui a dû, par ses câbles diplomatiques, rendre compte aux autorités françaises du séjour et du souhait du président béninois. Mais la partie béninoise sûrement pressée n’a pas

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Bénin : Modeste Kérékou parle de son père, de Yayi et de Talon

Invité jeudi 28 septembre 2017 par l’Organe consultatif de la jeunesse (Ocj) à animer un débat inclusif sur la participation des jeunes aux instances de prise de décision, Modeste Kérékou a fait des confidences surprenantes et émouvantes sur les différents postes qu’il a occupés, sur son feu père, sur Yayi et aussi sur Talon.

Destiné à une carrière de fonctionnaire dans une institution bancaire sous régionale, Modeste Kérékou rejette le choix de son géniteur et se retrouve en politique. Accidentellement dira-on, puisqu’il ambitionnait lui-même de devenir chef d’entreprise. Le voilà devenu Député à 27 ans, ministre à 33 ans, et aujourd’hui Dg d’un grand programme qui appuie les jeunes en quête d’insertion professionnelle. Un parcours exceptionnel pour une jeune de son âge.

Un exemple rare dans un contexte national où les jeunes sont marginalisés. Face aux jeunes de l’Ocj, il a affiché un état d’esprit et un sens d’éthique assez élevés. Devant un auditoire composé de jeunes en quête de modèle en politique, son discours a sûrement fait mouche. En effet, raconte-il, lorsqu’il a fini ses études au Maroc, un poste l’attendait à la Banque ouest africaine de développement (Boad), mais il a refusé car il rêvait d’être un homme libre, de travailler pour lui-même.

« Lorsque Boni Yayi m’a appelé pour demander de venir prendre service, je lui ai dit que je ne voulais pas. Et il m’a demandé : « est ce que tu as informé ton père ? Va lui expliquer. En tout cas ton poste est ici ». ». Il va voir son père et lui dit la même chose. « Je vais voir mon père qui me demande de rejoindre Lomé, mais je refuse car je veux être chef d’entreprise. Il me regarde et me dit, toi tu veux être un voyou ». Et c’est ainsi qu’il s’est engagé dans des activités libérales, puis un jour il décide de s’engager en politique.

Mais au lieu d’entrer dans l’Ubf qui était la grande coalition politique soutenant les actions de son père, il crée avec ses amis Issa Salifou, Eustache Akpovi… Là aussi il rencontre une hostilité de son père.

« Lorsque j’ai décidé de faire de la politique et que je suis allé voir mon père, il m’a aussi découragé en disant que c’est un monde de gens impitoyables et qu’en plus je vais échouer, car personne ne me connaît », puis il continue, « je devais aller sur la liste de l’Upr mais au dernier moment, j’ai été positionné sur la liste Ubf. A 27 ans je deviens député. Ce n’est pas un mérite particulier et un autre que moi pouvait ne pas avoir les mêmes avantages », confie-t-il aux jeunes. A l’Assemblée nationale, il dit découvrir des choses ahurissantes. Des ministres qui sont au gouvernement mais financent l’opposition, paient les syndicalistes pour grever. Des gens qui mentent au Chef de l’Etat et ne lui disent

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Bénin - Ravip : Safran, un cas typique de marché de gré à gré

La propension des marchés de gré à gré accordés aux sociétés sous le régime actuel interpelle la conscience des béninois. Dans la pratique, le code des marchés publics et des délégations de service publics en République du Bénin, prévoit le mode d’attribution des marchés publics.

Mais les actes du gouvernement sont bien en déphasage avec  les dispositions de ce code. « Depuis le 06 avril 2016, beaucoup de béninois comme moi déplorent avec amertume une prolifération sans cesse croissante des marchés de gré à gré dans notre pays. Au  point où ce qui est l’exception est devenu la règle ».

Cet extrait tiré de la question orale avec débat de l’honorable Nourénou Atchadé, adressée au gouvernement, exprime les récriminations des béninois à l’endroit de la gouvernance Talon. Le principe du gré à gré est érigé en règle depuis l’avènement du régime du nouveau départ. Celui-ci a transformé le Conseil des ministres en direction nationale de passation des marchés publics.

C’était encore le cas avec le choix de l’opérateur en vue de la réalisation du Recensement administratif à vocation d’identification de la population, Ravip. Le choix de l’entreprise française, Safran, n’a pas suivi les exigences en la matière. La question est de savoir comment la société Safran a été sélectionnée par le gouvernement de la rupture pour conduire ces opérations de recensement. Sans appel d’offre, Safran s’est vu attribuer ce marché de plusieurs milliards de nos francs.

Un choix opaque

Les responsables de cette société selon nos sources, séjournent au Bénin depuis des mois maintenant, c’est-à-dire bien avant le démarrage des opérations le 1er novembre prochain.  Sur la question des marchés publics, la loi n°2009-02 du 7 août 2009 portant code des marchés publics et des délégations de service public en République du Bénin, loi modifiée et complétée par la loi n°2017-04, précise les conditions de passation marchés publics et les organismes habiletés à passer ces marchés.

A propos du choix de Safran par le gouvernement Talon, aucun appel d’offre international n’a été lancé pour mettre en compétition des entreprises. C’est dire par conséquent, qu’aucune société n’a soumissionné comme le prévoit la loi citée supra. La seule information connue de façon officielle à propos du Ravip, est liée à

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