Confidences d’un membre de la Cns/Ravip : Le gouvernement ne voulait associer personne

A l’instar de la plupart des projets et réformes entrepris par le gouvernement, le Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip), est entouré de mystères. Selon un membre de la Commission nationale de supervision, le gouvernement en avait fait son affaire personnelle et ne voulait associer personne à ce projet.

Quelques jours après son lancement, on se rend compte au fil des jours que le Ravip est un autre scandale d’Etat. Il en réunit tous les ingrédients. De la conception du projet à la réalisation, tout a été caché soigneusement au peuple. En dehors de l’opérateur technologique Safran choisi dans des conditions non encore élucidées, le montant du projet n’est pas dévoilé. Même le jour du lancement du projet et de l’installation de la Commission nationale de supervision a été gardé secret.

Le grand monde ne savait pas avant ce vendredi 29 septembre 2017, que le Ravip serait installé ce jour. Ces nombreuses inquiétudes ont été confirmées par un membre de la Cns qui a requis l’anonymat. Rencontré hier pour en savoir un peu sur le projet et le mystère entretenu autour de son exécution, il affirme sans ambages que le gouvernement n’avait, au debut, fait l’option d’associer d’autres institutions à ce projet.

« Le gouvernement voulait faire son recensement sans associer l’Assemblée nationale. Il avait conçu son projet seul, choisit l’opérateur

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Bénin : Les inquiétudes légitimes de l’opposition parlementaire

Depuis le mercredi 27 septembre 2017, les députés de la minorité parlementaire ont fait une déclaration au sein de l’hémicycle. Cette déclaration qui s’adressait à tous les parlementaires d’une part et à l’ensemble des citoyens béninois d’autre part, constitue un plaidoyer à l’endroit du régime.

Elle met en lumière des griefs portés à l’endroit du gouvernement. Lesquels résument la perception que l’opinion en général se fait du pouvoir actuel. Nous nous proposons ci-dessous d’en ressortir la pertinence.

Parmi les griefs que les députés du bloc de la minorité parlementaire ont formulés à l’endroit du régime au pouvoir, figure en bonne place ce qu’ils ont appelé : « les conflits d’intérêts au sommet de l’Etat ». Ils ont illustré ce conflit d’intérêtspar différentes manifestations dont le retour du Pvi dit de nouvelle génération. Leretour du programme de vérification des importations, annoncé à la suite d’un conseil des ministres, a suscité l’émoi et l’indignation auprès d’une partie de l’opinion. Ceux qui s’en offusquaient, trouvaient que cette structure qui a comme bras séculier ‘’Benin control’’, appartient à l’homme d’affaires Patrice Talon devenu chef de l’Etat.

Mais le gouvernement avait justifié le retour du Pvi comme étant simplement l’application des décisions de justice. Lesdéputés du bloc de la minorité parlementaire reprochent particulièrement au Pvi de bénéficier d’exonérations fiscales et douanières, au moment où le gouvernement soumet certains opérateurs économiques à des redressements fiscauxexorbitants. Une pression fiscale à leur endroit que ces députés considèrent comme étant «un plan de destruction des opérateurs économiques ».

Le développement de l’affairisme d’Etat

Les députés ont aussi décrié « l’achat des domaines de l’Etat non mis en vente ». Ils font certainement allusion à la parcelle achetée par le chef de l’Etat après autorisation de la Cour constitutionnelle. Les personnes qui trouvent à redire sur cette vente, allèguent que la loi prévoit que la Cour constitutionnelle se réfère à une loi spécifique qui selon ces derniers n’existe pas jusqu’ici. Sur un autre plan, cet achat du domaine de l’Etatpar l’actuel président de la République, risquerait de constituer un mauvais exemple pour les dirigeants du pays.

Les députés ont aussi déploré le monopole exercé par les entreprises appartenant au chef de l’Etat ou à ses proches sur le coton et l’anacarde. Certains politiciens n’hésitent pas à affirmer sans ambages que tous les secteurs liés à la production du coton se rapportent à une seule personne. Ils allèguent que c’est cette même personne à travers ces prête-noms, qui contrôle la filière anacarde.

La filière des marchés de gré à gré

Les députés du bloc de la minorité parlementaire accusent aussi le régime d’avoir fait prospérer les marchés de gré à gré. En effet, la note du président de la république à l’endroit du ministre des finances au mois d’août dernier, dans laquelle il demandant à ce ministre de mettre fin aux marchés de gré à gré dans l’administration, ressemblait pour certains à un discours de diversion. Puisque le gouvernement avait auparavant transformé le Conseil des ministres en direction de passation des marchés publics. C’est ce Conseil qui a attribué de nombreux marchés rentables à des entreprises proches du pouvoir, sans appel d’offre.

Et l’affaire Ofmas, considérée comme l’un des plus grands scandales politico-financiers du régime de la rupture, est venu mettre à nu cette pratique récurrente des marchés de gré à gré. Etle processus ayant abouti à la mise en concession des parcs de la Pendjari et du W à l’Ong sud-africaine Apn, demeure un mystère.

Les travers de la politique de la rage

La déclaration de ces députés a aussi relevé la traque des

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Lancement manu militari du Ravip : Un plan suspect pour contrôler le fichier électoral

(La classe politique complice) Annoncé comme une réforme majeure de notre politique de gestion des populations, le Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip), a tout l’air d’un cheval de Troie dont les initiateurs cachent habillement les vraies raisons.

La précipitation notée autour de la mise en œuvre de ce projet, la politisation à outrance de sa gestion ainsi que les équivoques entretenues par la loi qui l’encadre, amènent à douter de la sincérité de ses chantres.

Depuis Paris où il a annoncé pour la première fois sa volonté de briguer la magistrature suprême, le chef de l’Etat avait mis un point d’honneur à la réforme du système partisan. Il entendait aussi améliorer la gouvernance politique à travers une réforme constitutionnelle. On l’a rarement entendu, sinon jamais sur les réformes du registre national d’Etat civil ou le fichier électoral. Publiquement, le candidat Patrice Talon n’a rien eu à reprocher au fichier électoral qui lui a permis de battre tous les candidats à cette élection, et celui des grands partis surtout.

Il est donc surprenant de le voir, dix huit mois après, en faire une préoccupation et même une priorité. Priorité au point de consacrer toute une loi au recensement de la population. Le 24 avril, l’Assemblée nationale a voté la loi N°2017-08 du 19 juin 2017, portant identification des personnes physiques en République du Bénin. Cette loi, comme bien d’autres, a été goupillée au cours d’un séminaire parlementaire à Dassa Zoumè, où gouvernement et Assemblée nationale, comme deux époux ont convolé en justes noces.

Puis ce vendredi 29 septembre, à la surprise générale, le gouvernement a lancé le recensement. Tout s’est passé en parfaite intelligence avec l’Assemblée nationale dont le président Me Adrien Houngbédji a assisté, aux côtés du président de la République, au lancement du projet. Le même jour, le gouvernement lance manu militari le recrutement des agents qui vont travailler sur ce projet. Cette précipitation notée dans la mise en œuvre du projet amène à se demander les réelles motivations des chantres dudit projet.

60 milliards pour rien…

Avait-t-on besoin tout de suite et de façon urgente d’un tel projet ? Le Bénin venant à peine de faire l’expérience d’une Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Celle-ci a fini d’être confectionnée en 2010 et n’a servi qu’aux présidentielles de 2011, 2016, et aux législatives de 2011 et 2015. Financée par le consortium des partenaires techniques et financiers représenté en son temps par le Pnud,  la Lépi a été conduite dans la précipitation et la tension. On se rappelle encore des marches de désapprobation de cette liste. On se rappelle également des 45 milliards engloutis pour sa réalisation, avec le Parel comme bras opérationnel.

Sa correction intervenue en 2015 a coûté 15 autres milliards. Au total, près de 60 milliards de nos francs ont été engloutis dans la confection d’un fichier électoral informatisé. Jusqu’à ce jour, le Bénin n’a pas encore fait de bilan exhaustif de ce lourd investissement pour en tirer les différentes leçons. Dans un tel contexte et au regard de la morosité économique ambiante, ne devrait-on pas accorder priorité à d’autres dépenses que de chercher à, de nouveau, investir des dizaines de milliards pour avoir un fichier d’Etat civil ? Au total, tout calcul bien fait, le Bénin investirait (Ravip inclu), plus de 100 milliards fcfa en moins de

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Pourvoi de Bollore : La justice béninoise rétablit Samuel Dossou dans ses droits

Sous le régime de Yayi Boni hier comme sous le régime de Patrice Talon aujourd’hui, la justice béninoise a confirmé son indépendance sur l’affaire qui oppose le Pétrolin Goup, Bolloré et l’Etat béninois.

Après le verdict courageux de la Cour d’appel de Cotonou qui déboutait le groupe Bolloré, c’est maintenant la chambre judiciaire de la Cour suprême qui vient de rééditer l’exploit en rejetant le pourvoi introduit par Bolloré. Un objet de fierté pour l’indépendance de la justice et un grand soulagement pour le Groupe Pétrolin.

C’est désormais un grand ouf de soulagement dans le camp de Pétrolin Group depuis le vendredi 29 septembre 2017. C’est ce jour que la chambre judiciaire de la Cour suprême du Bénin a rendu sa décision sur le pourvoi introduit par Bolloré sur le verdict de la Cour d’appel de Cotonou. Cette chambre, après audition des arguments des différentes parties, a rejeté le pourvoi de Bolloré et a rétabli Pétrolin Group dans ses droits. Une décision qui vient mettre un terme à la période d’attente et d’incertitude qu’a endurée. C’est ce qu’a rapporté Paulin Visso, juriste et consultant à Pétrolin Group, lors de son passage hier dimanche 1er octobre 2017 sur l’émission ma part de vérité de Golfe télévision.

Le rappel des faits

En août 2008, le Groupe Pétrolin de l’homme d’affaires béninois, Samuel Dossou Aworet, a répondu à un appel d’offres international lancé par les Etats béninois et nigérien sur la réhabilitation et la modernisation du réseau ferroviaire : Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey. Ayant remporté cet appel d’offre, l’entreprise de Samuel Dossou reçoit en juillet 2010 des deux Etats, une lettre d’adjudication par laquelle les deux Etats reconnaissent le Groupe Pétrolin comme étant l’entreprise qui a remporté l’appel d’offres et qui est censée conduire les travaux.

Dans la foulée, l’Etat béninois en 2010, signe avec le Groupe Pétrolin une convention cadre de partenariat public-privé qui définissait les termes d’exécution du projet. Ensuite, un projet de convention de mise en concession a été élaboré par les deux Etats et amendé par les différentes parties.

La duplicité de Bolloré

Il ne restait plus que la signature du contrat de concession du projet entre les deux Etats et le Groupe Pétrolin, lorsque contre toute attente les deux Etats ont proposé au Groupe Pétrolin un partenaire stratégique. C’était alors une multinationale française, le Groupe Bolloré. Sans rechigner, le Groupe Pétrolin accepte ce partenaire et les conditions de répartition du capital élaborées par les deux Etats. Il signe avec Bolloré un accord secret qui prévoyait de mettre

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Bénin : Les maires de Bonou, Djougou et Dassa menacés de destitution

Le vent de la destitution plane toujours sur certaines communes au Bénin. Après Léhady Soglo qui a été délogé de force de la tête de la municipalité de Cotonou il y a bientôt deux mois, les maires de Djougou, Bonou et Dassa-Zoumè ont aussi des soucis à se faire, parce que leurs fauteuils sont en danger.

Décidément à l’ère de la rupture, la destitution des maires est devenue une mode, un moyen par excellence de règlement de comptes. A la moindre erreur, les conseillers municipaux ou communaux brandissent la menace de destitution de leur maire.

Avec la révocation du maire de la ville de Cotonou il y a plus d’un mois, beaucoup de Béninois avaient pensé que c’en était fini de ce phénomène qui consiste à chasser les maires de la tête des communes au détour de votes de défiance. Malheureusement, le phénomène se poursuit sans grand bruit et toujours avec les mêmes motifs : gestion opaque, clanique et calamiteuse.

Actuellement, trois (03) maires sont sur la sellette. Dans le septentrion, plus précisément à Djougou, 28 sur les 29 conseillers que compte cette commune exigent de leur maire la convocation d’une saison extraordinaire, afin de lui retirer leur confiance. Comme ça a été le cas dans les autres communes où les maires ont été renvoyés comme des malpropres, il est reproché à Alassane Zoumarou une mauvaise gestion et le non-respect des décisions du conseil communal. Au centre, ça chauffe également dans la commune aux 41 collines. Les conseillers de ce côté sont aussi très mécontents de leur maire, Nicaise Fagnon.

Selon nos sources, certains d’entre eux n’auraient même pas

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BMP au Bénin : Une incongruité qui consacre le recul de la démocratie

L’honorable Louis Vlavonou lors de son passage sur l’émission « Sans langue de bois » de Soleil Fm, le dimanche 17 septembre 2017, avait fait des déclarations étonnantes. Il expliquait sans gêne aucune que les députés du bloc de la majorité parlementaire soutiennent non seulement les actions du gouvernement, mais consultent en plus le chef de l’Etat pour recevoir de lui des directives sur des propositions de lois à faire, et des consignes sur l’attitude à adopter face aux projets de lois du gouvernement. Des propos d’un membre du pouvoir législatif qui sonnent comme une dévalorisation de la démocratie.

Le bloc de soutien aux actions du gouvernement est né au lendemain du rejet de la prise en considération du projet de révision de la constitution. Il a reçu comme nom de baptême : «le Bloc de la majorité parlementaire. Il est composé à ce jour de 60 députés sur les 83 que compte le parlement. Ce regroupement de députés s’est constitué à partir des députés qui avaient voté pour l’adoption du projet de révision de la constitution. Ce groupe de députés, selon les explications de l’honorable Vlavonou, est engagé à soutenir les actions du gouvernement. Notamment le programme d’actions du gouvernement, PAG. Au-delà, ces députés selon les mêmes explications de Vlavonou, accompagnent aussi le pouvoir à travers l’adoption des projets de lois qu’il soumet au parlement.

La nature de la collaboration

Etant donné que l’effectif des députés qui constituent le Bloc de la majorité parlementaire est de 60, soit les ¾ de l’ensemble, tous les projets de lois du gouvernement peuvent être votés puisque l’adoption des textes se fait dès l’obtention de la majorité simple. L’honorable Vlavonou ajoutait aussi que ce Bloc de la majorité parlementaire est dirigé par le collège des anciens présidents de l’Assemblée nationale. Que ces députés, pour s’assurer de la cohérence de leurs actions avec le pouvoir, vont consulter le chef de l’Etat pour obtenir de lui des directives sur l’élaboration de leurs propositions de lois et des consignes par rapport à l’adoption des projets de lois du gouvernement. Ces déclarations de l’He Vlavonou, à défaut de susciter l’étonnement, peuvent tout au moins inspirer quelques réflexions.

Un soutien curieux et intéressé

D’abord sur la création d’un regroupement de députés qui déclarent soutenir les actions du gouvernement. Cela a été une grande surprise dans l’opinion. Selon le principe de la séparation des pouvoirs cher à Montesquieu, le pouvoir législatif conserve le rôle de «contre-pouvoir». Ce qui suppose qu’il ne peut

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Partis du septentrion soutenant Talon: Curieuses absences de Bio Tchané et de Sacca Lafia

Le forum de partis politiques et cadres du septentrion créé le samedi dernier à Cotonou, semble mal parti. L’alliance Abt et l’Uds, deux grosses cylindrées du septentrion -et dont les responsables sont membres du gouvernement-, ont manqué à l’appel. Ces leaders se montrent réticents au projet de l’union porté par la coalition. Une attitude qui paraît justifiée au regard de leurs profils et de leurs ambitions.

Va-t-il survivre aux aléas du calendrier et à la concurrence politique ? Porté sur les fonts baptismaux le samedi 23 septembre dernier, le forum des cadres et partis politiques du septentrion semble être né avec un gros handicap. En consultant la liste des partis qui constituent cette coalition, on est bien surpris de ne pouvoir y retrouver deux noms : Uds et Alliance Abt. Le premier est le parti de Sacca Lafia le ministre de l’intérieur, et le second est une alliance de partis et mouvements politiques créée par Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du plan et du développement, numéro deux du gouvernement. On pourrait bien se demander pourquoi, bien qu’ils soient au gouvernement, leurs groupes politiques ne sont pas membres de cette coalition.

Certes la non appartenance à celle-ci ne signifie pas forcément qu’ils ont tourné dos à Patrice Talon, mais elle renforce bien les soupçons sur les relations froides entre le président Patrice Talon et ces deux ministres. Cette réticence à faire partir de cette coalition dénote bien d’une volonté de ces deux acteurs politiques à se démarquer des géniteurs de ce forum, et à afficher une posture politique différente de celle de la majorité des leaders qui le constituent. On note presque deux écoles. Celle des « racoleurs » politiques d’une part et celle des hommes politiques plus ou moins crédibles de l’autre. La première école est celle des Rachidi Gbadamassi, Barthélémy Kassa… Leur mode d’emploi c’est la transhumance politique. Ils n’ont aucune conviction politique en dehors de leur détermination à profiter des avantages qu’offrent leurs positions actuelles. Hier avec Kérékou puis Yayi, aujourd’hui avec Talon, demain avec son successeur.

Rachidi Gbadamassi fut un allié de Kérékou puis de Yayi, avant de se liguer contre lui. Idem pour Barthéméy Kassa et les autres. Tous ont des difficultés diverses dans leurs circonscriptions électorales et ne sont pas trop sûrs de leur gagne. La deuxième école est celle de l’engagement et de la stabilité politique. Sacca Lafia en est l’archétype. Il a combattu pendant dix ans le président Kérékou avant d’être appelé par Boni Yayi au gouvernement. Abdoulaye Bio Tchané, bien que plus jeune en politique, a su gérer avec un peu de dignité sa vie politique. En plus de cela, Bio Tchané et Sacca Lafia sont soucieux de préserver leurs carrières politiques. Ils ne vont pas courir derrière les strapontins et sacrifier leur avenir.

« Le Non » au projet de révision de la constitution

Anciens candidats à des élections présidentielles, ils auront forcément des agendas politiques incompatibles avec ceux des membres du nouveau groupe. En effet, Abdoulaye Bio Tchané et Sacca Lafia, ont forcément l’ambition d’être candidat à la prochaine élection présidentielle. Surtout Bio Tchané, qui a avant de rallier Patrice Talon, fait de la proposition de ce dernier de faire un mandat unique une condition sine qua non de ralliement.

Dans ces conditions, il ne devrait jamais accepter de mourir politiquement en

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Sommets internationaux : Patrice Talon, mauvais élève de l’Union africaine, de la Cedeao et de l’Onu

Depuis Avril 2016 qu’il est à la tête du pays, Patrice Talon ne s’est pas rendu une seule fois à Addis-Abeba pour un quelconque sommet de l’Union africaine. Encore moins à Kigali, Monrovia et New York, où se sont tenus ces derniers temps divers sommets internationaux.  En moins de deux ans de pouvoir, il se taille sur le continent une triste réputation de président absentéiste qui intrigue ses collègues et affecte sérieusement le rayonnement international du Bénin.

Lorsqu’il se rendait le 15 octobre 2016 à Lomé pour le sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la sécurité maritime, Patrice Talon a fait fort. Parti à bord d’une voiture de luxe, son attitude avait tranché avec la prodigalité légendaire des Chefs de l’Etat africains habitués à faire des dépenses somptuaires et à voyager souvent en avion. Il a donné l’impression d’être un président engagé pour les bonnes causes. On était donc à mille lieues d’imaginer que ce serait sa seule apparition à une rencontre continentale depuis avril 2016 qu’il est pouvoir. En moins de deux ans, il n’a été présent qu’à ce seul sommet sur les quatre derniers organisés sur le continent. Taux de participation, 25%. A Kigali en juillet 2016, il avait boycotté son premier sommet de l’Union africaine en tant que président, privilégiant le mariage de sa fille à Paris. Le Chef de l’Etat s’était fait représenter par son ministre des affaires étrangères. On avait cru à une absence passagère liée à un évènement majeur dans sa vie. Mais en vérité, Patrice Talon déposait sa marque, celle d’un président égocentrique qui privilégie ses affaires familiales et personnelles aux grandes préoccupations continentales. On ne le verra donc pas en Janvier 2017 à Addis-Abeba, ni à la dernière Assemblée générale des Nations unies à New York, qui vient à peine de s’achever. Et ce n’est pas tout, Patrice Talon va aussi boycotter la majorité des autres réunions de la Cedeao et de l’Uémoa. Il se fera souvent représenter par Pascal Irénée Koupaki et Aurélien Agbénonci. Si pour la plupart des rencontres le gouvernement n’a rien dit sur ses absences, il a au moins informé l’opinion sur son absence au sommet de juillet 2017, dans un communiqué rendu public par la Direction de communication de la présidence de la république. « La Présidence de la République du Bénin informe que le Président de la République, Chef de l’État et Chef du gouvernement, M. Patrice Talon, a donné mandat au Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence, M. Pascal Irénée Koupaki, pour conduire la délégation béninoise au sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, du 2 au 4 juillet 2017 », précise ce communiqué. Même si ce dernier pêche pour n’avoir pas donné les raisons officielles de cette absence, on peut se réjouir de cette avancée. Sinon, pour le reste on ne saura jamais les vraies causes de ces absences répétées.

Diplomatie moribonde

Lorsqu’on cherche à comprendre cet absentéisme, on se rend compte que c’est fait exprès. Patrice Talon n’a pas un

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Bénin - Affaire Ofmas : Une escroquerie à grande échelle éclabousse la Rupture

(Un contrat purement politique, le mode de préfinancement un prétexte pour spolier l’Etat) S’il y a une affaire qui défraie la chronique actuellement, c’est l’affaire Ofmas du nom de cette entreprise retenue par le gouvernement pour réaliser les travaux de construction de la route Porto-Novo-Akpro-Missérété, longue de 12,6 km en 2×2 voies, l’aménagement et le bitumage de la route Pobè-Adja Ouèrè-Ouinhi (22,4 km). Avec le limogeage du ministre Hervé Hêhomey, ce dossier se revèle comme un vrai scandale de la république.

Le gouvernement Talon est pris au piège de la gouvernance de l’opacité. Cette fois-ci, il aura du mal à s’en laver définitivement. Il s’agit d’un crime économique qui ne dit par son nom. 164,5 milliards sur le point d’être dilapidés. 20 milliards déjà partis en fumée. Pourtant, l’entourage de Patrice Talon se plaît à ne pas reconnaître la faute.  «Il n’y a rien d’illégal, il n’y a rien d’immoral», réagit l’entourage immédiat du président de la République. C’est évidemment l’axe de défense du régime, qui n’empêche pas les citoyens de réclamer l’ouverture d’une enquête. L’acte est suffisamment grave pour passer inaperçu. «La manière dont les 20 milliards ont été mis sur le compte de l’entreprise Ofmas alors qu’il est bel et bien question d’un préfinancement, est synonyme de détournement de fonds publics. On pourrait aller plus loin et parler d’un arrangement illégal entre des personnalités politiques (le gouvernement), et l’entreprise Ofmas », affirme un député du Bloc de la majorité parlementaire sous le couvert de l’anonymat.

C’est un secret de polichinelle… ce chantier routier est un préfinancement. Or, dès son arrivée au pouvoir, le président Patrice Talon et ses collaborateurs ont exprimé leur antipathie au préfinancement des chantiers routiers. Sur la question, ils n’avaient raté aucune occasion pour faire la mauvaise publicité à l’ancien régime. Lors du conseil des ministres du 28 avril 2016, le ministre des Finances avait été même instruit de « privilégier la recherche de nouveaux modes de financement du programme d’extension et de modernisation du réseau routier national ». Plus tard, le gouvernement est revenu sur sa décision. Et dans l’utilisation du mode de préfinancement, il fait pire. Bien qu’étant en mode de préfinancement par un privé, il lui accorde encore

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Financement Porto-Novo - Akpro-Missérété sur le budget national : Jacques Ayadji dément

Le directeur général des Infrastructures, Jacques Ayadji, a donné une conférence de presse hier 20 septembre 2017 pour apporter un démenti sur le supposé financement de la construction de la route Porto-Novo-Akpro-Missérété, sur le budget national.

Des travaux qui sont confiés à l’entreprise Ofmas, et qui suscitent des polémiques au sein de l’opinion nationale. Aussi, a-t-il apporté des clarifications par rapport aux deux types de Bot et leurs implications. C’était en présence d’autres cadres du ministère des Infrastructures et des transports.

C’est désormais clair. La construction de la route Porto-Novo-Akpro-Missérété n’a pas été financée sur le budget national. Face à la presse dans la soirée d’hier pour se prononcer par rapport aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux et sur certains médias internationaux au sujet de cette infrastructure routière, Jacques Ayadji a été on ne peut plus clair. A travers des réponses techniques et précises, documents à l’appui, le directeur général des infrastructures a éclairé la lanterne des Béninois.

En effet, c’est à une entreprise sud-africaine que le gouvernement avait confié les travaux. Cette dernière a traîné les pas pendant plus d’un an, avant de faire constater son incapacité à mobiliser le financement. Préoccupé par l’effectivité des travaux, l’Etat a fait recours à l’entreprise Ofmas pour réaliser l’infrastructure (Porto-Novo-Pobè), dans les mêmes conditions de financement. Elle doit aller chercher le financement, mais l’Etat porte une garantie pour le remboursement à la réception provisoire de l’ouvrage.

Il se fait qu’au nombre des axes qui ont été confiés à Ofmas, il y en a un qui crée énormément de souffrances aux populations. Il s’agit de l’axe Porto-Novo-Akpro-Missérété. La dégradation très avancée de cette route crée non seulement des dommages sur la santé des usagers, mais aussi et surtout sur leurs moyens de déplacement.

Conscient du délai nécessaire accordé à l’entreprise pour la mobilisation du financement et soucieux du règlement diligent des souffrances de ces populations, le gouvernement a décidé de mettre à titre de préfinancement des moyens à la disposition de cette dernière,  pour que dans l’urgence elle réalise les travaux.

Selon le directeur général des infrastructures, les extraits du marché passé avec Ofmas disent clairement que c’est elle qui va mobiliser le financement à 100%. Le contrat précise également que dans le souci de réduire les peines des populations, l’Etat mettra le financement à la disposition de l’entreprise, qu’elle remboursera ensuite.

Cette démarche n’est pas nouvelle

A en croire les explications du conférencier, ce n’est pas une première. La preuve, sous Boni Yayi la même chose avait été faite sur le projet de la route aéroport-place du souvenir. Dans le temps, il avait été financé par la banque d’investissement de la Cedeao (Bidc). « Le délai de mise en place du financement étant long, le gouvernement Yayi à l’époque a décidé de mettre un préfinancement à la disposition de de l’entreprise Adéoti. L’entreprise a encaissé les sous, a exécuté les travaux, et une fois que le financement de la Bidc a été mis en place, le remboursement a été fait. Ça a été également fait par le passé sur le projet Abomey-Bohicon-Kétou, avec une entreprise danoise. Dans certaines conditions, l’Etat pour certaines raisons peut décider pour aller vite en attendant le financement, de préfinancer », a conclu le directeur général des infrastructures.

La notion de ‘’BOT’’

Au cours de la conférence de presse d’hier, Jacques Ayadji a aussi donné des explications par rapport au Bot.Il précise qu’il y a deux types de Bot, à savoir ‘’Construire, exploiter et transférer’’, qui est différent de ‘’Construire, s’approprier l’ouvrage et le transférer à l’Etat’’. Et c’est ce qui est fait avec Ofmas.

En clair, au lieu d’aller chercher directement le financement, l’Etat a utilisé l’entreprise comme intermédiaire pour l’obtention de ce dernier. Il estime alors qu’il y a une confusion qui se fait par les Béninois sur ces deux types de Bot. « Quand on dit Bot dans certains contextes, c’est que l’Etat qui a besoin d’une infrastructure, peut ne pas disposer des moyens lui-même pour réaliser cette infrastructure  et il fait appel à un privé pour que ce privé mette à sa disposition les moyens pour cela », a laissé entendre le Dgi.

Il est dit dans l’opinion publique que le gouvernement au cours d’une séance du conseil des ministres a parlé du Ppp (Partenariat public-privé), alors que ce marché est exécuté par le gré à gré. Sur le sujet, Jacques Ayadji confie que le gouvernement peut décider de faire un marché par PPP et lancer un appel d’offre pour susciter la concurrence. Il  n’a pas voulu perdre du temps pour lancer des appels d’offres, parce que le type de financement est compliqué.

Il conclut en déclarant que le Bénin est dans un contexte où la route restera pendant longtemps, une infrastructure sociale.

Au sujet du limogeage de son patron, le ministre Hervé Hêhomey, le directeur général des infrastructures avoue qu’il n’a pas compétence pour se prononcer sur le sujet.

Extraits du contrat signé entre OFMAS et l’Etat Béninois

Ci-dessous les extraits du contrat

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Affaire Bengaz : La genèse et l’évolution des manigances de Me Yves Edgar Monnou

Pour mieux comprendre les faits qui sont reprochés à Me Yves Edgar Monnou dans l’affaire qui l’oppose à ses coactionnaires de Bengaz, il convient de remonter ce dossier depuis la création de Bengaz en 2004, à travers la constitution de l’actionnariat, en passant par la fin de la construction du Gazoduc en 2011, jusqu’à la constatation des malversations financières qui a poussé ses coactionnaires à porter l’affaire devant la justice en 2016.

A la création de la société Bengaz Sa en 2004, spécialisée dans le transport sécurisé de gaz, il était question de réunir les 300 millions Fcfa pour la constitution du capital. Les promoteurs n’ayant pas réuni la totalité du capital, ils se serviront de la loi qui leur permettait de créer l’entreprise avec seulement le quart (¼) du capital. C’est ainsi que s’est constitué le premier groupe d’actionnaires, constitué de 4 structures. La Société civile immobilière (SCI), La Mouette 39 millions, la Communauté électrique du Bénin (CEB) 25 millions, karl Dork international 25 millions, et Corine et Yves investment (Coryve) de Me Yves Edgar Monnou 50 millions. La vente de ces différentes actions s’est faite sous la conduite du notaire instrumentaire, Me Massihou A. Bileoma, en 2004. Procuration a été faite à Me Yves Edgar Monnou, à l’époque le plus grand actionnaire non majoritaire, par le notaire Massihou A. Bileoma, de faire du portage. C’est-à-dire procéder à la vente des 161 parts d’actions restantes.

Le début des manigances

Ni le notaire instrumentaire ni les autres coactionnaires ne pouvaient imaginer que Me Monnou, recevant cette charge de faire du portage au nom de la société Bengaz, planifierait en silence de capitaliser cette fonction à son propre profit. Pour réaliser son dessein, il a d’abord entrepris de prendre attache avec un autre notaire qui lui a établi un document, qui faisait de lui l’actionnaire majoritaire. C’est avec ce statut fabriqué de toutes pièces, que Me Monnou s’impose auprès des autres actionnaires comme président du conseil d’administration de Bengaz, et désigne son secrétaire personnel, Léopold Patient Somissou, comme directeur général de la structure. C’est alors que les autres actionnaires constatent que Me Monnou déclarait n’avoir en fait pas été chargé du portage, mais que ces 161 parts lui appartiennent. Des déclarations qui contrastent avec la procuration de vente qu’il lui a été faite par le notaire instrumentaire, Me Bileoma, en date du 11 octobre 2004.

La découverte des malversations

Lui-même Me Monnou, dans un courrier que son cabinet CABEY a adressé à Me Mujuetan, west Africa pipeline réf : 0109/du 03/02/2005, en sa page 3, présentait les actionnaires de Bengaz, qui à cette date selon ledit document, étaient au nombre de 22, alors qu’il n’y en avait que

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Bénin : Les dessous d’un étrange limogeage

On attendait impatiemment un remaniement, mais c’est un limogeage que nous a servi Patrice Talon. Par un décret laconique de deux articles pris hier, il a en effet limogé son ministre des Infrastructures et des Transports (Mit) Hervé Hêhomey. Ce limogeage dont les raisons officielles sont tues, rappelle bien ceux du temps de Yayi, par son côté insolite et surprenant.

Hêhomey devrait bien s’en mordre les doigts. Hier encore il était le tout puissant ministre des Infrastructures et des Transports. Et à ce titre, il était en mission républicaine à Gogounou pour visiter les infrastructures routières détruites par les inondations. C’est donc en pleine mission qu’il a appris son limogeage du gouvernement. Cela rappelle les limogeages du temps de Yayi, souvent insolites et surprenants.

Alexandre Dossou Kpèdetin avait été limogé alors qu’il était à la messe et avait éteint son portable. Kessilé Tchalla avait aussi été sauté de son poste de ministre de la santé alors qu’il était en salle d’attente pour introduire auprès du président de la république des partenaires de l’un de ses projets. Sous Yayi, les limogeages étaient faits selon l’humeur du PR. Ceci dit, on ne peut pas ne pas revenir sur le caractère surprenant de ce limogeage. Hervé Hêhomey était l’un des hommes de confiance de Patrice Talon dans ce gouvernement. Il constituait, avec une poignée de ministres triés sur le volet, le premier cercle d’hommes de confiance autour du Chef de l’Etat. Ancien responsable de Benin Control, il a été nommé à la tête du grand ministère des Infrastructures, qui comprend la gestion du port où opère de nouveau la toute puissante société Benin Control, propriété de l’ami intime du président, Olivier Boko. Hêhomey en était si fier et si conscient de son influence, qu’il n’avait guère pensé être le premier des ministres à être jamais limogé sous le régime de la Rupture. On le voyait sur tous les fronts. Tantôt en meeting politique dans le Zou où il louangeait fréquemment le Chef de l’Etat, tantôt en visite de chantiers pour visiter les travaux de route.

Insubordination

L’unique question qui pend sur toutes les lèvres actuellement est bien : « quelles sont les raisons de ce limogeage ? ». Selon nos investigations, le ministre a payé le prix fort pour son insubordination au Chef de l’Etat. En effet, précisent des sources confidentielles, c’est depuis le samedi que le Chef de l’Etat aurait intimé l’ordre à son ministre de

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Sécurité nucléaire au Bénin : L’He Valentin Djènontin menace de saisir la Cour

Les députés étaient en séance plénière le vendredi dernier au palais des gouverneurs. Ils ont examiné et adopté sous la présidence du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Robert Gbian, le projet de loi portant sûreté radiologique et sécurité nucléaire en République du Bénin.

Mais ce texte de loi a suscité moult polémiques au sein de l’hémicycle, en présence du gouvernement représenté par le ministre de la santé, Alassane Séidou. Le point d’achoppement entre certains députés et le gouvernement est l’article 54 du texte de loi, qui autorise l’enfouissement et le déversement de déchets sur le territoire nationale.

A cet effet, le député Patrice Nombimè s’est opposé en déclarant que la constitution béninoise a interdit l’enfouissement et les déversements de déchets. Pour lui, si la représentation nationale ne fait pas attention, cet article 54 ira en contradiction avec notre constitution. Il a été appuyé dans sa logique par l’honorable Valentin Djènontin, qui a haussé le ton en mettant en garde le parlement et le gouvernement contre cette éventuelle dérive retenue dans la loi. L’honorable Valentin Djènontin est allé même plus loin en menaçant de saisir la Cour constitutionnelle, si les dispositions de l’article 54 étaient restées telles à l’adoption du texte de loi.

Encadré : Extraits des propos du député Valentin Djènontin

« Je salue le gouvernement. Je salue les cadres du ministère qui ont eu à faire un travail de qualité, un travail qui a été approfondi par la commission des lois. J’ai voté tous les titres du projet de loi, mais je me suis abstenu de

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Bénin: Le jeu dangereux de Talon avec l’Apn

Alors que le contrat d’affermage du parc de la Pendjari vient à peine d’être signé pour 25 ans, la même fondation qui a hérité de ce trophée national est sur le point de de s’approprier un second, à savoir le parc du W, situé à la frontière avec le Niger : La cession des deux aires protégées du Bénin à African National Parks (Apn), se fait en marge des prescriptions des lois régissant le secteur des réserves de faune, et des textes réglementant la passation des marchés publics. Toutes choses qui constituent des risques pour le repreneur.

La Pendjari qui fait deux fois la superficie du département de l’Atlantique, soit 2755 km2 et le parc W, sont tous deux situés à l’extrême nord-est du Bénin, à la frontière du Burkina Faso pour le premier. Pour sa part, le second fait partie d’un complexe de plus de 10.000 km2 que se partagent le Burkina Faso, le Niger et le Bénin. Il renferme des animaux emblématiques du continent à savoir entre autres : les lions, les éléphants, les buffles et les hippopotames.

Celui de la Pendjari est notamment reconnu comme l’un des meilleurs d’Afrique de l’Ouest, et beaucoup de cadres de tous les horizons, en charge de la gestion des réserves de faune et de flore, viennent s’inspirer de l’expérience du Bénin. La preuve de cette reconnaissance internationale est que ce parc est sur le point d’être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Quant au parc du W, il est à cheval sur le Bénin et le Niger, le côté nigérien étant connu sous le nom de parc national d’Arly. Les animaux circulent librement de part et d’autre de la frontière, ce qui en fait une zone névralgique du fait du risque d’infiltration de trafiquants de toutes sortes. Eu égard à cela, cette aire est l’objet d’une attention particulière de la part des forces de défense nationale, surtout au temps fort de la guerre du Mali.

Des structures de gestion qui ont fait leurs preuves

La gestion de ces parcs est assurée par le Centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref), placé sous tutelle du ministère en charge des forêts. L’Etat et les partenaires techniques et financiers, notamment l’Allemagne et la Banque mondiale, y injectent d’importantes sommes d’argent pour assurer la bonne conservation de ce patrimoine, efforts qui ont fini par donner des résultats probants.

Mais pour soulager les différents contributeurs, un mécanisme d’autofinancement a été

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Cachotteries et discrétion au sommet de l’Etat au Bénin : Talon, l’invisible président

Depuis Avril 2016 qu’il est au pouvoir, Patrice Talon cultive le secret sur tout. Son agenda, ses voyages, ses audiences et même ses décisions les plus importantes, sont cachés au grand public. Le Chef de l’Etat va et vient en toute discrétion.

Tout se passe comme s’il avait du mal à entrer dans la fonction présidentielle et à assumer son statut d’homme politique. « Vous autres de la presse, vous allez me voir très peu ». Cette petite phrase échappait de la bouche de Patrice Talon un soir de mars 2016.

Alors qu’il venait fraîchement d’être proclamé président de la république, il invite la presse dans le jardin de son manoir de la Zone des Ambassade, pour remercier le peuple béninois, ses partisans, les institutions, et donner les priorités de son mandat. A la fin de ce point de presse, il lance à l’endroit des hommes des médias cette phrase qui se révèle aujourd’hui comme un avertissement. Depuis le 06 avril 2016, il se fera rare dans les médias.

En dehors d’une tournée au goût d’inachevé dans le septentrion, Patrice Talon n’a eu aucun contact physique avec ses compatriotes. Le tableau est resté au point zéro sur ce plan, jusqu’au 1er août dernier, où sûrement renseigné sur la baisse de sa côte de popularité, il tente un timide bain de foule à la place de l’Etoile rouge après le défilé. Et c’en est fini. Il retombe dans sa réclusion et gère le pays depuis son téléphone portable. Aucune sortie officielle, aucun lancement d’évènements.

Le Chef de l’Etat comble ce vide par une communication tapageuse qui essaime les réseaux sociaux et la presse écrite. C’est justement par ces médias que le président tient le pays. Ceux-ci informent les populations des actions et décisions du gouvernement, et ceci de façon sélective.

Même les décisions du Conseil des ministres sont parfois entourées de cachotteries. Seules les décisions rendues pour charmer les populations sont abondamment diffusées, les contrats « juteux » d’affermage, de gestion déléguée, de désignation de mandataire, de mise en concession et les marchés attribués gré à gré, sont soigneusement cachés aux populations. Au début, on avait cru aux caprices du nouveau président qui n’arrive pas à se départir de ses habitudes d’homme d’affaires. Mais au fil des jours et des mois, on se rend bien compte que Patrice Talon a déjà forgé son style, celui de rester un président-mystère.  

Un président reclus

En moins de deux ans, il devient comme un certain Paul Biya, un des présidents les plus reclus du continent. Si ce dernier a carrément élu domicile à Genève et organise de temps en temps ses retours fortement médiatisés sur Yaoundé, l’homme fort de Cotonou lui, va et revient à Cotonou en toute discrétion. Ses trois derniers mois, il a passé plus de temps à l’extérieur qu’à Cotonou. C’est à Paris que Patrice Talon a semblé élire son quartier général. Depuis près de trois mois, il y va à une fréquence qui commence à inquiéter. Après une opération de la prostate et des complications

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Après le parc de la Pendjari : Le parc national du W sur le point d’être cédé à Apn

Le parc national du W, situé à la frontière entre le Bénin et le Niger, serait sur le point d’être privatisé. Selon des sources concordantes, il sera confié à la firme sud-africaine, African parks network (Apn). Et c’en serait fini pour les deux parcs nationaux du Bénin cédés à une structure privée qui reçoit en plus de subventions de notre Etat.

Selon nos sources, les choses iront vite à partir du mois d’Octobre prochain, où une visite préliminaire de ce patrimoine naturel du Bénin sera organisée. Suivra une « étude de faisabilité », entre janvier et mai, et enfin la signature du contrat de cession entre l’Etat et cette entité privée. Cette cession intervient dans les mêmes conditions que celle du parc national de la Pendjari, qui s’est déroulée sans appel d’offre aucun. Appelé encore réserve de biosphère transfrontalière, le parc national du W compte plus de 50 espèces de mammifères, hormis les petits rongeurs. Au nombre de celles-ci, figurent les éléphants, les girafes, les buffles, les antilopes, les lions, les guépards, les hippopotames et les hippotragues.

A ces animaux, s’ajoutent quelque 300 espèces d’oiseaux ainsi que des reptiles et des poissons, dont certains ne se trouvent nulle part ailleurs. Il fait l’objet d’un soin particulier à cause des espèces menacées, présentes sur place. Le parc W représente aussi un enjeu sécuritaire avec le risque d’infiltration par des groupes indésirables, ce qui a amené le gouvernement à placer l’alerte au niveau rouge, surtout au temps fort du conflit armé au Mali. Une fois le processus de cession à la fondation privée APN terminé, le Bénin aura ainsi cédé sa souveraineté sur l’ensemble de ses parcs nationaux, qui comptent pourtant parmi les plus riches d’Afrique de l’Ouest.

Un décret suicidaire pour les parcs

L’information, distillée sur les réseaux sociaux ces derniers jours et qui ne laisse rien présager de bon en matière de gestion des parcs, c’est la signature par le gouvernement d’un décret autorisant la création d’une « brigade spéciale » à l’intérieur de la Pendjari, ainsi que son opérationnalisation. La signature de ce décret consacre de facto la dissolution des structures de

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Bénin : Yayi - Gbadamassi, la guerre inévitable et impitoyable

Il est le plus actif des transfuges du régime Yayi qui soutiennent Patrice Talon. Depuis quelques semaines, Rachidi Gbadamassi a repris du service. On le voit multiplier les actions caritatives et les pamphlets médiatiques dont il avait l’habitude. Si tout ceci fait partie de la batterie d’actions prévues pour l’opération de charme envers Patrice Talon, le député de Parakou a un autre souci qui lui donne l’insomnie. Le retour inattendu de son ancien mentor Boni Yayi en politique, fausse gravement ses calculs.

Le taureau qui se sent menacé et qui panique, représente un danger pour la jungle. Il beugle plus fort que les autres, court de droite à gauche, et cogne un peu de tout sur son passage… Celui de Parakou présente les mêmes caprices. On le voit surexcité, en manque de confiance et prêt à tout. Généreux donateur d’équipements médicaux aux hôpitaux de Parakou et de Tchaourou, on le voit aussi dans la peau du politicien grincheux et revanchard, animant conférences de presse et meetings politiques, au cours desquels il donne des coups à des alliés politiques d’hier.

Ni Sébastien Ajavon qu’il a soutenu lors de la présidentielle, ni Amos Elègbè, l’autre faucon du régime défunt et dont il fut l’un des fidèles lieutenants, ni Boni Yayi son ancien maître, n’ont eu grâce à ses yeux. C’est malheureusement contre ce dernier qu’il semble se retourner. A maintes reprises dans des conférences de presse qu’il a animées, il s’en est pris violemment à la gouvernance Yayi et à sa personne.

Il a pourtant défendu ce dernier pendant des années, avec des arguments qui laissaient à désirer. Le taureau s’est retourné contre son ancien maître, celui là même qui l’a utilisé pendant des années comme instrument pour terroriser et intimider ses meilleurs adversaires politiques. L’épouvantail semble avoir choisi une autre cible : Boni Yayi. On comprend qu’il est en quête de confiance auprès de son nouveau maître Patrice Talon, qu’il a rejoint le jour de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle de 2016.

Bien qu’il ait fait des déclarations pour s’en prendre à Sébastien Ajavon et à Boni Yayi, Rachidi Gbadamassi sait que ces kermesses ne sont pas encore suffisantes pour gagner totalement la confiance d’un homme aussi averti que Patrice Talon. Pas suffisantes en tout cas pour mériter d’un positionnement de privilège sur la prochaine liste de la coalition de la majorité, qui ira aux élections législatives de 2019.

Lors des trois dernières législatives, Rachidi Gbadamassi a été « tête de liste » des Fcbe dans la 8e circonscription électorale. Mais il risque de ne pas avoir cette faveur lors des prochaines législatives de 2019. Dans cette circonscription, Patrice Talon a des amis et des soutiens politiques qui ont toujours sa confiance. Il s’agit du ministre Sacca Lafia et du maire de Parakou Charles Toko, qui est d’ailleurs celui qui a conduit Gbadamassi dans la résidence de Patrice Talon au lendemain de la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle de 2016. La tâche ne sera pas facile pour le taureau de Parakou. Voilà pourquoi, tel un rat surpris par un feu de brousse, Rachidi Gbadamassi est pris de panique.

Yayi le souffre douleur de Gbadamassi

Mais l’autre problème qui empoisonne l’existence au député de Parakou et fausse ses calculs, c’est bien Boni Yayi. S’il n’est pas sûr d’avoir une place de choix sur la liste de la majorité présidentielle, il doit au moins s’assurer

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Gestion du pouvoir au Bénin : Les 7 péchés capitaux du gouvernement Talon

Après le grand enthousiasme qu’a suscité l’avènement au pouvoir du régime du nouveau départ, il n’a pas fallu un an de gestion des affaires pour que les citoyens découvrent avec amertume son vrai visage. Votre journal revient ici sur ce qui peut être appelé, les 7 péchés capitaux de ce régime.

A moins que ce régime change de cap ou de fusil d’épaule, il y aura à s’inquiéter durablement sur sa méthode de gestion du pouvoir. Il faudra une réelle volonté politique pour que l’espoir fondé sur ce gouvernement se concrétise un jour. Ce régime a révélé au grand jour ses véritables dérives. La plus frappante de toutes est la mise en évidence des conflits d’intérêt. Les craintes formulées par certains observateurs et critiques, portaient sur la ligne de démarcation que pouvait faire le candidat homme d’affaires, entre la protection de ses affaires et la recherche de l’intérêt général. Pendant la campagne électorale, le candidat à la présidence de la république avait expliqué qu’il ne ferait plus les affaires et qu’il avait réparti ses actions à ses amis et enfants. Mais il n’a pas fallu assez de temps pour réaliser que ses propos ne relevaient que d’arguments électoraux. L’engagement du gouvernement à restituer les entreprises de Patrice Talon réquisitionnées par le précédent gouvernement, avait marqué biens de curieux. Il s’en est suivi la réduction du secteur agricole au seul coton, que des observateurs considèrent comme la chasse gardée du nouveau président. On a aussi vu le retour du programme de vérification des importations, Pvi.

Ce gouvernement a aussi excellé dans la prolifération des marchés de gré à gré, en plaçant le Conseil des ministres au dessus de l’agence de régulation des marchés publics. De nombreux marchés ont ainsi été passés de gré à gré, sous le couvert du Conseil des ministres. Il en à été ainsi des marchés d’achat et de location des centrales thermiques, en vue d’augmenter la production énergétique de la Sbee, et aussi de la liquidation ou de la mise en concession des structures et entreprises d’Etat. C’est pour cela que la note de prescription du chef de l’Etat à  l’endroit du ministre des finances, avait été accueillie par des personnes avisée comme une décision en trompe-l’œil. Considérant que cette décision n’intervenait qu’après que le gouvernement ait terminé de passer tous les marchés juteux sous le modèle du gré à gré. Une autre duperie du régime concerne les audits du gouvernement qui prétend-on, entreraient dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Mais à l’analyse de ces audits, l’opinion s’est vite rendu compte qu’il s’agissait des audits ciblés au vue des personnes mises en cause et des périodes délimitées.

Les audits relatifs aux campagnes cotonnières sous le régime Yayi, qui prennent seulement en compte les 3 dernières années du pouvoir défunt, ont révélé au grand jour le caractère partial de ces audits. Au point où

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Bénin : Plusieurs boulangeries installées sans autorisation selon Gatien Adjagboni

Suite à la prolifération des boulangeries et au non-respect des normes au Bénin, le président de l’Association nationale des propriétaires et exploitants de boulangeries et pâtisseries du Bénin (Anapeb), et PDG de la boulangerie Tincy Bénin, Gatien Adjagboni, n’est pas resté indifférent. A travers une interview accordée à notre rédaction le vendredi 08 septembre 2017 au siège de sa boulangerie à Cotonou, il a exprimé sa désolation face au laxisme du gouvernement, avant de l’inviter à prendre ses responsabilités pour corriger le tir.

Lnt : Lors du lancement du mois du consommateur le mercredi 23 août dernier, vous avez dans votre communication annoncé que seulement très peu d’entreprises de boulangerie respectent les normes en matière de fabrication de pain au Bénin. Comment expliquez-vous cela ?

Gatien Adjagboni : Cette situation triste s’explique par l’absence de sanctions et par l’installation sauvage des acteurs. Quand je parle d’installation sauvage, je veux parler de l’installation de boulangeries sans l’autorisation du ministère de l’Industrie et du Commerce, et sans l’avis consultatif du bureau national de l’ANAPEB (Association Nationale des Propriétaires et exploitants de boulangeries et Pâtisseries du Bénin).

Quelles sont les différentes composantes qui entrent dans la fabrication du pain ?

Les différentes composantes officiellement connues qui entrent dans la fabrication du pain en République du Bénin, sont : la farine de blé, l’eau, le sel, la glace ou l’eau froide, la levure et l’améliorant homologués par la déontologie du métier.

Pourquoi vos baguettes de pain sont toujours à 150F? Ne serez-vous pas essoufflé par cette concurrence ?

Nos baguettes de pain sont à 150f, car c’est le prix homologué par l’arrêté 2008 du Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA), notre Ministère de tutelle. Il est évident que nous soyons essoufflés, car à 150F déjà nous vendons sans bénéfice, c’est-à-dire ni perte-ni profit. Il ne faut pas oublier que ce prix est fixé depuis 2008. Les acteurs qui trichent veulent sortir du ni perte-ni profit, donc procèdent à l’insertion de produits prohibés par les textes, des produits nuisibles pour

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Sociétés privées de gardiennage : Des entreprises de maltraitance des agents

Les agents de sécurité privée ne savent plus à quel saint se vouer. Victimes de traitements inhumains de la part de leurs employeurs, les pauvres ne tarissent pas de mots pour qualifier cette attitude.

Certains s’estiment même traités comme des moins que rien, en dépit du rôle prépondérant qu’ils jouent. C’est le constat fait hier mercredi 06 septembre 2017, à Cotonou et environs. «Salaires bas et irréguliers, ou même saucissonnés… Un phénomène qui conduit parfois à des arriérés de plusieurs mois de salaire ». Ces propos de deux agents de sécurité privée, qui ont requis l’anonymat et que nous avons rencontrés à leur poste, montrent bien le mépris avec lequel ils sont traités par leurs employeurs.

C’est le constat fait par une équipe de notre rédaction, hier mercredi 06 septembre 2017 à Cotonou. Contraints parfois à exercer ce métier eu égard au manque d’emploi ambiant, et de la situation économique dans le pays, ces agents sont recrutés sans aucune formalité outre mesure. Ni enquête de moralité, ni examens médicaux pour s’assurer de leur bonne santé… Seul souci des employeurs, disposer des agents à peu de frais pour satisfaire le client, avec qui un contrat onéreux a été signé.

Puisque l’agent n’a pas connaissance du contenu de ce contrat, il est soumis à toutes les épreuves. De sources proches de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), un nombre infime de ces sociétés accorde un traitement digne du nom à leurs agents. Aux dires d’un responsable de la Cnss qui a gardé l’anonymat, « la majorité des entreprises de sécurité privée, soumettent leurs agents à des conditions de travail dégradantes. Pas de congés annuels. Des salaires qui parfois ne font pas les 50% du montant contenu dans le contrat signé avec la société mère. Malgré cela, il leur est encore prélevé des cotisations qui ne sont jamais versées à la caisse ».

Des traitements peu recommandables

Abondant dans le même sens que les deux premiers, Comlan Vodouhê, un autre agent, se désole du traitement qui leur est fait. A l’en croire, ces sociétés font fortune sur

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Bénin : Vols et vandalismes d’œuvres au musée Honmè

(Le ministre Ange N’koué appelé au secours) Le musée Honmè de Porto-Novo, est en proie depuis quelques temps à des actes ignobles de vols et de vandalismes, sur les œuvres conservées et celles exposées dans l’enceinte de ce musée historique. Le dernier cas en date remonte seulement au jeudi 31 août 2017. Il s’agit d’un objet précieux exposé dans la cour intérieure du musée. En effet, cet objet d’art serait une œuvre de l’artiste plasticien et sculpteur Pascal Y. Sètondji.

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Bénin : Le gouvernement continue de faire diversion pour dissimuler ses frasques

L’information a fait le tour des réseaux sociaux tout au long du week-end et a été relayée par les médias classiques. Elle porte sur des correspondances du secrétaire du gouvernement, adressées aux anciens chefs d’Etat du Bénin.  Cette décision du gouvernement si fortement médiatisée, constitue un acte de diversion qui cherche à détourner l’opinion de sa gestion des affaires très critiquée.

Le gouvernement a trouvé une bonne parade pour détourner l’attention du peuple de ses agissements. Plus particulièrement, de son processus continu de privatisation des entreprises et structures d’Etat.  Pour s’assurer du détournement de l’attention de l’opinion de son processus de concession en catimini aux privés des biens publics, un ensemble de faits sensationnels a été inventorié par des stratèges, qui les injectent dans l’opinion, à une séquence prévue. C’est dans ce sillage qu’il faut comprendre la grande médiatisation des correspondances que le secrétaire du gouvernement a adressées aux anciens chefs d’Etats, notamment : Nicéphore Soglo et les ayants droits du Général Mathieu Kérékou. Le contenu de cette correspondance laisse entendre que ces anciens chefs d’Etat, par erreur produite au service de l’intendance de la Présidence de la république, percevaient doublement des indemnités relatives aux factures d’eau, d’électricité et de téléphone.

Ces correspondances semblent présenter les bénéficiaires comme des jouisseurs de mauvaise  foi, et les livrer ainsi à l’opinion. La surmédiatisation de ces correspondances ambitionne de capter l’attention du public sur ce dossier, et de montrer que l’un des bénéficiaires, notamment l’ancien président Dieudonné Nicéphore Soglo qui est très critique à l’endroit du régime, est loin d’être lui-même un modèle de probité. Le procès sous-jacent qui est fait aux destinataires de ces correspondances, est de dire qu’ils devraient par prédisposition civique et patriotique, signaler ces trop perçus au gouvernement. De telles accusations bien que fondées, si elles sont avérées, cachent en même temps une logique de récupération politique dans le but de faire diversion. Comment comprendre qu’au moment où des correspondances sont adressées à l’endroit de ces deux chefs d’Etat, rien n’est dit sur l’autre ancien président, le plus récent, Boni Yayi.

De sources dignes de foi, le président  Boni Yayi depuis son départ des affaires en avril 2016, soit 18 mois maintenant, n’a jamais perçu d’indemnités. Ce dernier a-t-on appris, aurait adressé deux correspondances aux autorités. L’une au président de l’Assemblée nationale, et l’autre à la présidence de la république. Selon nos sources, l’intéressé n’a reçu aucune réponse jusqu’ici. Et c’est pendant que cet ancien président de la république souffre le martyr de la discrimination du gouvernement actuel, que les projecteurs sont orientés vers les deux autres bénéficiaires, comme pour les livrer au peuple. Le plus grand dividende que le gouvernement veut tirer de cette campagne médiatique, est

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Déstabilisation des partis politiques : Les vraies causes de la tempête qui secoue les vieilles citadelles

Un vent de division souffle sur les partis politiques. En si peu de temps, l’And, les Fcbe, le Psd et la Rb sont tous secoués par des querelles byzantines et des frondes de dissidents. D’un parti à un autre, les accusations et la stratégie des frondeurs présentent bien des similitudes, et confortent bien la thèse d’une vindicte présidentielle à la « Kagamé ».

Depuis avril 2016, une forte tempête souffle sur certains partis politiques. De l’And à la Rb en passant les Fcbe et le Psd, tous sont été frappés de courants séparatistes. Les auteurs ne sont personne d’autres que des responsables de ces partis, devenus tous presque, de manière contagieuse, des adeptes de la bonne gouvernance au sein des partis politiques. A l’Alliance nationale pour la démocratie (And), c’est Valentin Houdé son président qui est contesté. Son bourreau est un certain Barnabé Dassigli, son « frère-ennemi » de Zè, qui l’a combattu pendant des années avant de le rejoindre au sein de l’alliance à la fin du dernier quinquennat de Boni Yayi.

Il réussit l’année dernière à lui « arracher » l’alliance. Du moins, selon le ministère de l’intérieur qui reconnaît à la frange de l’alliance dirigée par le ministre de la décentralisation, sa paternité. Dassigli s’est-il rapproché de  Houdé pour mieux l’abattre ? On peut bien croire à cette hypothèse. Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), ancien parti-état sous les deux quinquennats de Boni Yayi qui semblait mourir de sa propre mort après l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir, a subitement retrouvé une nouvelle virginité dans sa posture de coalition d’opposition. Pour fragiliser le nouvel élan du groupe, une dissidence naît. Certains faucons comme André Okounlola, Benoît Dègla, Barthélémy Kassa et Rachidi Gbadamassi -qui lui avait déjà refusé de soutenir le candidat désigné du groupe à la dernière présidentielle-, ont décidé de faire dissidence et de rejoindre la majorité présidentielle.

A la Renaissance du Bénin (Rb), les dissidents ont agi comme des « rebelles », plus téméraires que les autres contestataires qu’ils ont voulu imiter. En trois jours, ils ont réussi à « déposer » leur président Léhady Soglo. Ici aussi, les arguments sont presque identiques à ceux de leurs inspirateurs. « Gestion solitaire, manque de démocratie au sein du parti, non respect des textes qui régissent le parti », c’était cela le refrain. A la tête des bourreaux, un certain Georges Bada, maire d’Abomey-Calavi.  Idem au Psd où Emmanuel Golou vit une sérieuse contestation dirigée par Clément Ebo, Bruno Amoussou et consorts. Tous ces leaders politiques mis en difficulté dans leurs différents partis, ont quelque chose en commun. Que ce soit Valentin Houdé, Eugène Azatassou, Léhady Soglo et Emmanuel Golou, tous ont en commun de n’avoir pas avoir soutenu Patrice Talon lors de la dernière élection présidentielle. Golou et Houdé ont roulé pour Sébastien Ajavon, alors que Azatassou et Léhady Soglo étaient du coté de Lionel Zinsou. Lorsqu’on voit aujourd’hui le point de chute des rebelles de la Rb, on peut bien se demander si tous ces contestataires subites ne sont pas manipulés par la même personne.

La domestication des « grands électeurs » et la bataille de 2021

En mars 2016, alors en campagne pour la présidentielle et sur l’émission « Moi président », Patrice Talon avait fait une curieuse déclaration qu’on pourrait bien, avec le recul, prendre comme une de ses maximes politiques. « Ce qui permet à un président d’être réélu avec assurance, ce n’est pas son mandat, ce n’est pas son résultat. C’est la manière dont il tient les grands électeurs, c’est la manière dont il tient tout le monde. C’est la manière dont

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Paiement de factures de Soglo et Kérékou : Le gouvernement veut corriger le double octroi d’indemnité

(Le Sgg a adressé une correspondance à ces anciens dirigeants à cet effet) Le secrétaire général du gouvernement (Sgg), Edouard Ouin-Ouro, a adressé en fin de semaine une lettre à l’ancien président de la République Nicéphore Soglo, et à la famille de feu Général Mathieu Kérékou, également ancien dirigeant du Bénin.

La correspondance écrite à ces deux personnalités les informe que par erreur, l’intendance du palais de la présidence continuait de leur verser les indemnités de factures d’électricité, d’eau et de téléphone. Cette erreur sera donc corrigée pour rester conforme à la loi N°2009-18 du 15 juillet 2009, portant pension et autres avantages aux anciens présidents de la République.

Cette dernière stipule en son article 1er, que : « les présidents de la République élus conformément à la Constitution du 11 décembre 1990, lorsqu’ils cessent leurs fonctions, perçoivent conformément aux dispositions de l’article 48 alinéa 2 et 3 de ladite Constitution, une pension avec jouissance immédiate ». Le chapitre II de la même loi précise plus loin en ce qui concerne les avantages accordés aux anciens dirigeants, qu’ils bénéficient d’une indemnité pour les frais de consommation d’eau, d’électricité et de téléphone, égale à celle accordée au président de la Cour Constitutionnelle.

Malgré que cette indemnité soit déjà prise en compte dans cette loi, l’intendance de la présidence de la République continuait de la payer à Nicéphore Soglo et à feu Mathieu Kérékou par erreur.

Mais beaucoup de Béninois se demandent pourquoi cette erreur n’a pas été détectée sous les autres présidences. Et pourquoi c’est

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Instabilité à la tête des communes: Des maîtres chanteurs sèment le foutoir à Bonou

Il se passe actuellement à la tête de la commune de Bonou, département de l’Ouémé, une situation inédite qui mérite réflexions. A peine rétabli dans ses fonctions, de maire de cette commune de la vallée, Emmanuel Zounmènou, est encore menacé de révocation.

La commune de Bonou aura-t-elle finalement un maire ? Difficile pour l’instant de répondre à cette interrogation. En 2 ans, cette localité de la vallée de l’Ouémé a connu 3 maires pour des mandats de courtes durées. Preuve de l’instabilité qui règne à sa tête. Pour des querelles politiques et les intérêts personnels, des élus ont mis de côté les grandes préoccupations, notamment le développement de la commune, et se mangent le nez. Des maîtres chanteurs qui sèment le foutoir à la tête d’une cité très pauvre, et aux ressources modestes.

En effet, tout a commencé en 2015 quand à l’issue des élections communales et municipales, Alexandre Zannou a pris la tête de la mairie de Bonou, pour la troisième mandature à l’ère de la décentralisation. Très tôt, des conseillers rebelles ont commencé à se chamailler entre eux, et finalement pour des raisons politiques, le nouveau maire élu a été destitué. En octobre 2016, Emmanuel Zoumènou est porté à la tête de  Bonou. Mais il sera contesté et décrié. En mars 2017, des protestations ont abouti à sa déchéance.

De décembre 2016 à mars 2017, la commune de Bonou est restée sans maire. Sous l’impulsion de l’actuel préfet de l’Ouémé, Joachim Apithy, le conseil communal a été convoqué par arrêté 2017 N° 10-084/SG/STCCD/SA, en vue de choisir un nouveau maire. C’est ainsi que Julien Affohounha est élu 3e maire de Bonou en mois de deux ans.

Saisie pour se prononcer sur la conformité ou non de cette élection, la chambre administrative de la Cour Suprême a invalidé le fauteuil de Julien Affohounha, en juillet dernier. Emmanuel Zounmènou a été donc rétabli dans ses fonctions et a retrouvé officiellement son fauteuil de maire de la commune, le mercredi 23 août 2017.

Mais telle

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Bénin : Le groupe Petrolin victime d'une campagne de désinformation

Ils reviennent à la charge. Les adversaires du Groupe Petrolin dans le cadre du projet de réhabilitation et d’extension du corridor ferroviaire Bénin-Niger, ont trouvé un nouveau motif pour déverser leur bile. Selon un hebdomadaire panafricain, «Il est reproché à Petrolin de n’avoir ni l’expertise, ni les moyens », de mettre en œuvre un volet important du projet « Epine dorsale ».

Dans cette campagne d’intoxication de l’opinion publique nationale et internationale, c’est donc des affabulations mensongères qui sont distillées de temps à autre, pour nuire à l’image d’un homme qui n’a commis d’autre faute que de

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Plainte d’Ajavon dans l’affaire cocaïne au Bénin: Comment le parquet bloque la procédure

Après son arrestation et sa relaxe « au bénéficie du doute », dans l’affaire des 18kg de cocaïne pure, Sébastien Ajavon a décidé de contre-attaquer. C’est pourquoi le 17 février 2017, il a porté plainte contre X au tribunal. Et ce, avec constitution de partie civile, pour savoir qui a brisé les scellés de son conteneur. Mais depuis, c’est la croix et la bannière pour lui et ses avocats. Le ministère public tente par tous les moyens de torpiller la procédure, et d’empêcher la manifestation de la vérité.

Arrêté le 28 octobre 2016 par la gendarmerie Nationale après la découverte d’un sachet de 18kg de cocaïne dans l’un de ses conteneurs, Sébastien Ajavon avait été gardé à vue pendant huit jours, avant d’être présenté au procureur de la république, puis à une cour spéciale de flagrant, délit le 04 novembre. Ecouté, il a été relaxé au bénéfice du doute. On croyait que le gouvernement allait faire appel de cette décision… Erreur. Dans les quinze jours qui ont suivi cette décision, c’est le statu quo. C’est pourquoi le 15 février 2017, afin de laver définitivement son honneur en faisant connaître la vérité, Sébastien Ajavon introduit une plainte contre X, auprès du président du tribunal de première instance de Cotonou, avec constitution de partie civile, pour savoir qui a brisé les scellés du conteneur de Comon Sa, et introduit le sachet de cocaïne dans le conteneur. Sa démarche vise deux objectifs. D’abord, de faire connaître la vérité à l’opinion nationale et internationale sur cette affaire, et lui permettre après de demander une révision de son procès, afin que le mot « au bénéfice du doute » en soit retiré. Pour une telle plainte, la procédure recommande que le président du tribunal désigne un juge à qui il confie le dossier. Ce dernier informe le procureur qui prend une réquisition, et autorise le juge à enquêter sur le dossier avant de passer au procès.

Mais dans le cas d’espèce, lorsque le juge a saisi le procureur pour avoir ses réquisitions, ce dernier a traîné les pas avant de répondre par un refus d’informer. Cela voudrait dire qu’il n’autorise pas le juge à informer. Pour le contourner, le juge utilise une autre possibilité des textes, passe outre ce refus et prend l’ordonnance lui permettant de commencer ses investigations. Surprise ! Le procureur de la république fait

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Bénin - Fnm: 260 millions engloutis dans un marché d’archivage électronique passé sans ligne budgétaire

Le Fonds national de microfinance est-il une institution maudite ? A peine est-il sorti d’un travers qu’il tombe dans un autre. Denise Atioukpé la nouvelle directrice, semble se préoccuper plus de la dilapidation des fonds que d’autre chose.

Des dépenses sans étude de marché pour une hypothétique digitalisation des finances. La dernière affaire en date, c’est l’engagement pris d’un marché d’archivage électronique de 260 millions FCFA, en l’absence de toute prévision budgétaire malgré l’opposition des financiers du Fnm. Le Fonds national de microfinance n’est pas sorti de l’auberge. Depuis 2016, l’institution est toujours l’otage de la gabegie.

S’il y a eu des errements de gestion ou une mauvaise utilisation des ressources publiques mises à la disposition de cette Institution du temps du pouvoir Yayi, il parait incompréhensible, plus d’un an après, qu’aucune disposition concrète n’ait été prise dans le sens de l’amélioration de la gouvernance et de l’assainissement du secteur. La nouvelle Directrice Denise Atioukpé, continue donc de « surfer » sur l’existant, multipliant sans audit préalable les refinancements et marchés publics. Les équilibres budgétaires sont menacés.

Ses choix et options de gestion témoignent d’une volonté et d’une propension permanente à des dépenses de commodités, plutôt que l’amélioration de son fonctionnement. La dynamique à créer des produits et vitaliser la structure, est mise aux calendres grecques. On constate un tout autre mode de fonctionnement. Digitalisation des Finances par-ci, achat de plateforme par-là, mise en place d’archives électroniques… Plus d’un Milliard de nos francs, gaspillés en dépenses sans étude de marché, pour une hypothétique digitalisation des finances.

La dernière affaire en date, c’est l’engagement

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Bénin : Les stratégies de la rupture pour contrôler la 8e législature

Les élections législatives de 2019 seront très rudes pour les différentes chapelles politiques. Ceci, vue l’ambition du nouveau départ de constituer sa majorité parlementaire propre. Pour réaliser cet objectif cher au régime du nouveau départ, tous les moyens sont mis à contribution.

Les enjeux des élections législatives de 2019 semblent conduire certains acteurs vers un certain réalisme politique. Des lieutenants du nouveau départ à l’instar de Jean-Baptiste Hounguè, initiateur du mouvement politique « Le Bénin en Route », évoquent l’ambition du régime au pouvoir d’obtenir la majorité parlementaire au cours de ce rendez-vous électoral. Cette majorité que le régime au pouvoir ambitionne pour 2019, sera d’une grande importance puisqu’elle devra permettre au système en place de réaliser certaines de ses réformes institutionnelles et politiques. Le cas du projet de révision de la constitution. Il faut rappeler que ce projet de révision introduit au parlement en mars 2017, a connu un échec à l’étape de la prise en considération.

A la conquête de la majorité

Le Chef de l’Etat après avoir déclaré qu’il ne relançait plus ce projet au parlement, s’est contredit une semaine plus tard, en déclarant sur les ondes d’une radio internationale, qu’il entendait détenir une majorité confortable pour reconduire ledit projet au parlement. Ceci entrainant cela… Il y a certainement d’autres projets de lois que le gouvernement entend proposer au parlement, mais dont l’adoption n’est pas certaine. C’est pour cela que le chef de l’Etat en prenant la parole lors de la présentation solennelle du Pag, implorait le président de l’Assemblée nationale présent, de conduire « certains votes de lois les yeux fermés ». Depuis le sort réservé au projet de révision de la constitution, le pouvoir a compris que le parlement actuel est loin d’être docile. D’où la nécessité de préparer ces futurs députés pour la prochaine législature.

Tous les moyens sont bons

Pour atteindre ce but, tous les moyens sont utilisés. Certains analystes semblent lier la rupture observée entre Talon et Ajavon à cette cause. Puisque la

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Mairie de Porto-Novo: Et si le maire Emmanuel Zossou démissionnait de lui-même

La ville de Porto-Novo est depuis quelques semaines sous les feux de la rampe. La gestion de son maire a révélé plusieurs lacunes. C’est tantôt une malversation financière de plus de 250 millions de nos francs, tantôt le compte administratif rejeté par le préfet. Tout ceci est de trop pour un maire qui aspire à durer à son poste. Et lorsqu’on sait qu’il provient d’un parti où le président n’a pas grand-chose à se reprocher en 27 ans de carrière politique, la démission apparaît comme la seule voie de sagesse.

On ne peut pas se cacher trop longtemps derrière son petit doigt… Le maire de Porto-Novo Emmanuel Zossou, l’apprend à ses dépens. Lorsque les premières rumeurs sur les cas de mauvaise gestion à la mairie ont commencé à essaimer les réseaux sociaux, quelques griots du Parti du renouveau démocratique (Prd) -son parti-, se sont précipités pour le défendre, affirmant que rien ne se passe à la mairie de Porto Novo. Certains parmi eux ont poussé leur zèle à l’extrême, en injuriant ceux qui, selon eux, sont au service des « ennemis » et de l’intoxication. Lorsque le maire a été convoqué à la Brigade économique et financière (Bef), présenté au procureur puis contraint de payer 20 millions de caution pour être libre, les mêmes zélateurs ont vite fait de le dédouaner, accusant encore le même receveur percepteur. Et lorsque le compte administratif 2016 de la mairie a été rejeté, ces mêmes personnes ont crié à l’acharnement politique. Le préfet aurait-été manipulé pour rendre cette décision. Il serait au service de leaders politiques qui veulent déstabiliser le parti à travers sa personne. Mais comme les arguments fallacieux ne durent pas, le maire de Sèmè-Kpodji, lui aussi Prd comme Emmanuel Zossou, a vu son compte administratif accepté par le même préfet qui serait aussi du même parti. Comme on peut le voir, les défenseurs du maire manquent d’arguments. Ceci dit, avec ce chapelet de malversations, il est de plus en plus difficile pour les griots de faire croire que le maire est innocent.

La voie de sagesse

Il est donc de plus en plus évident que le maire Emmanuel Zossou

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Scandale financier à Bengaz au Bénin: Une grande responsabilité pour la justice

S’il y a une affaire qui secoue le monde des affaires au Bénin, c’est ce scandale financier à Bengaz, du nom de cette société de droit béninois chargée du transport de gaz. L’un des associés, Edgar Yves Monnou, avait réussi à retirer subrepticement 690 millions de fcfa des caisses de la société, par le truchement de son collaborateur Léopold Somissou. Ce dernier est arrêté et mis sous mandat de dépôt, mais l’affaire piétine au tribunal.

Voici une nouvelle affaire qui pourrait raviver les inimitiés –à peine refroidies–, entre le Bénin et les Pays Bas. En effet, pour lancer ses activités, Bengaz avait consenti un prêt auprès d’une banque néerlandaise, prêt qui devrait être remboursé à cette dernière à partir des fonds que verse la West african pipelin compagny (Wapco), basée à Accra au Ghana. Mais depuis des années, rien n’a été versé à la banque, à cause de la cupidité d’un des administrateurs de la société, en la personne

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Médard Koudébi: « Aucune morgue n'est aux normes au Bénin »

(Il évoque la porte de sortie) Président de l’Ong Bénin diaspora assistance, Médard Koudébi est spécialiste de l’hygiène funéraire, de prévention des risques et des épidémies formé à Ecole nationale des métiers du funéraire (Enamef) de Paris. Sa nouvelle mission achevée la semaine dernière au Bénin dans le cadre de son combat depuis 2012 pour l’assainissement du secteur mortuaire dans ce pays a remis sur tapis la mafia dans ledit secteur qui est une menace pour la santé publique.

Nous l’avons rencontré mercredi 16 août 2017 dans son hôtel de résidence à quelques jours de la fin de son séjour au pays. A la suite de  son passage sur l’émission ‘’Sans langue de bois’’  de nos confrères de Soleil fm, il nous reprécise le contexte de ses enquêtes, aborde quelques aspects de la triste situation et évoque les perspectives pour à la fois préserver la vie des Béninois et éviter des dépenses illégales de plusieurs milliards au trésor public. Interview.

Lnt : Situez-nous le contexte de vos enquêtes dans le secteur mortuaire.

Médard Koudébi : Il est bien vrai que nous sommes une Ong française, partenaire de l’Union Européenne avec qui on travaille depuis des années. Tout le monde m’accuse d’avoir demandé la coupure des subventions dans le cadre de la pétition 1604/2013 déposée au parlement européen, qui a fait l’objet d’une plénière à Bruxelles et a validé un certain nombre de choses où pratiquement ils nous ont confirmé qu’à ce jour les recommandations du pétitionnaire sont très intéressantes sur trois points.

Lesquels ?

Le premier, c’est le recensement des morgues en république du Bénin. Jusqu’en 2012 l’Etat ne connaissait même pas le nombre précis de morgues exerçant sur son territoire. Le ministère de la santé nous faisait comprendre qu’il y avait trois morgues. L’Agence béninoise pour l’environnement (Abe) nous disait 4 parce ce sont les 4 qui ont demandé le certificat de conformité environnementale. L’Union européenne l’avait exigé conformément à notre pétition 1604/2013. Au même moment, on s’est adressé à l’époque à la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) à Genève et on a saisi la direction Afrique de l’Elysée pour évoquer le problème de l’absence de crédibilité de l’Etat civil au Bénin parce que les pensions de retraite indument versé à des morts depuis le temps de l’ancien président coûtaient pratiquement 14 milliards au trésor public. Nous avons fait une recommandation. Malheureusement j’étais parti en avril et la présidence a fait une publicité à grande échelle parlant de payement de pension à vue. J’ai rappelé la Directrice adjointe de cabinet d’alors, Mme Hatchémè, pour lui dire que ce ne sont pas mes recommandations ça. Mes recommandations, c’est la création d’un fichier national des défunts béninois qu’on peut croiser avec celui des morts et radier systématiquement les morts avant le payement des pensions de retraite. J’ai demandé également que ce fichier soit croisé avec celui du fichier électoral la Lépi. Cela permettra de radier systématiquement les morts au plus grand tard 30 jours après leurs décès et cela nous fera l’économie des 22 milliards qu’on décaisse à la veille de chaque élection pour actualiser la Lépi. Après ça, il y a le problème des pensions de veuvage indument versées à des veuves de complaisance.

Quelle est cette catégorie de veuves ?

Quand un fonctionnaire célibataire meurt, on dit « mon enfant va travailler 30 ans et n’aura pas de pension de retraite ? ». On se rapproche des maires des communes à faible revenu qui organisent ces mariages antidatés entre 400 et 500 mille francs Cfa. On fabrique des veuves de complaisance pour aller escroquer le trésor. Les veuves de complaisance coûtent l’équivalant de 7 milliards à l’Etat béninois chaque année. On a recommandé au ministre de la Fonction Publique depuis 2013 de prendre un arrêté obligeant les fonctionnaires à déclarer leur mariage de leur vivant. Cela mettra fin aux mariages antidatés qui s’organisent après le décès de fonctionnaire célibataire ainsi qu’aux mariages antidatés que les familles organisent quand ils ne s’entendent pas avec une veuve légitime pour l’empêcher de garder la totalité de la succession afin de récupérer la moitié au moment des procédures de succession des biens. Cela permettra à notre état civil d’être crédible. Et rien que là l’Etat fera encore 7 milliards d’économie.  En plus des 36 milliards on sera pratiquement à 43 milliards.

A ce jour, l’Etat ne touche pas un centime de Tva sur les ventes de cercueils sur les véhicules funèbres, sur les transferts de conservation alors que les textes sont très clairs. Pour le transport de corps avant la  mise en bière, les pompes funèbres doivent payer 6% de Tva et après mise en bière 19% de Tva. C’est la raison pour laquelle on a décidé de faire cette réforme. C’est à ce moment que j’ai recensé les morgues au Bénin. J’en avais eu au total 39 privées et 8 publiques en 2013 mais malheureusement la situation a évolué. A ce jour on est à 45 morgues privées.

Parmi ces morgues vous avez révélé qu’il n’y a qu’une seule qui ait obtenu l’agrément. Dans quelles conditions s’installent-elles alors?

Déjà il faut savoir dans quelles conditions quelqu’un peut ouvrir une morgue. D’abord, il faut identifier le terrain qui ne doit pas être une zone inondable. Après, il faut l’autorisation du maire de la commune qui veut abriter la morgue. Le promoteur doit ensuite commettre un cabinet d’audit qui va lui faire l’étude  d’impact environnemental puis demander après un certificat de conformité environnement à l’Abe. Il y a un comité de suivi composé du maire de la commune, du directeur départemental de la santé de la commune et d’une troisième personne qu’on choisit lors de l’atelier. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, pour toutes les morgues qui empoisonnent aux Bénin, la responsabilité incombe aux maires de ces communes qui n’ont pas su défendre les intérêts de leurs populations parce que dans la commission, c’était leur rôle. En plus, ils sont encore les premiers à donner l’autorisation. Leur autorisation est préalable avant toute démarche.

Ce n’est qu’après le certificat de conformité environnementale que le promoteur commence la construction. Et la morgue pour qu’elle soit aux normes doit avoir trois zones sanitaires. La première zone qui est la zone ordinaire qui est censée accueillir les familles où ni le cercueil ni le corps ne doit transiter pour réduire les épidémies. Elle doit être équipée d’une vitrine avec une caméra  de rétroprojection pour permettre à la famille de pouvoir suivre tout ce qui se passe dans la zone intermédiaire. Celle-ci est censée accueillir le corps, le cercueil et maintenant conduire au niveau de la zone sensible pour les soins, la conservation, la carboglace, l’embaumement, l’habillement et la conservation de tous les produits qui sont hautement toxiques et cancérigènes. La morgue doit disposer d’une chapelle ardente où après l’habillement les familles qui veulent se recueillir sur place vont transférer leur corps. Malheureusement aucune morgue n’est aux normes en république du Bénin.

Au-delà, la loi cadre de l’environnement en République du Bénin dit, toute entreprise qui a un incinérateur de déchet biomédical doit être au minimum à 150 m des premières habitations et cet incinérateur est une obligation pour la totalité des morgues. La morgue doit aussi planter100 pieds d’arbre à l’intérieur pour que les racines puissent absorber les produits toxiques qui seraient dans le sol, au cas où la fosse ne serait pas étanche et aurait eu des infiltrations. Malheureusement aucune morgue au Bénin n’a les 100 pieds d’arbres imposés et recommandés par l’Abe. Et l’Abe, malheureusement en cas de contrôle ne les sanctionne pas parce qu’il n’y a pas de textes prévus pour.

Après la construction le promoteur achète le laboratoire post mortel, ira au ministère de la santé et demander un certificat de conformité de norme sanitaire. C’est l’ensemble de ces documents qu’il fournit au ministère de l’Intérieur pour demander un agrément , avant de pouvoir démarrer ses activités. Malheureusement en République du Bénin à ce jour, les 85% des morgues n’ont pas l’ensemble de ces documents.

Pourtant ces morgues fonctionnent.

Elles fonctionnent. Je remercie les autorités béninoises qui ont fait une contre enquête qui prouve que 44 morgues sur 45 en république du Bénin n’ont pas d’agrément.

Pourquoi ces autorités n’ordonnent pas leur fermeture ?

Le ministre Saka Lafia a décidé de les fermer immédiatement mais beaucoup de choses se sont passées. D’abord, 31 morgues sur 44 appartiennent déjà aux hommes politiques. Ensuite, le chef de l’Etat lui a demandé, « sur quoi tu veux te baser pour fermer ces morgues». Il n’y a aucune loi ni décret en république du Bénin qui réglemente les morgues et toutes les lois ont été bloquées. Ces décrets ont toujours fait l’objet d’une prise d’otage des chefs d’Etat successifs.

Comment ?

Comment ça se passe ? « Oui si vous appliquez tel décret, nous à l’assemblée, on bloque le budget de telle année ou on empêche le vote de telle loi. De ce chantage, le président qui veut prendre ce décret devient otage.

Les promoteurs ont donc profité de ce vide juridique

Pour des hommes politiques béninois, les populations ne sont que des marchandises. Les mêmes se cachent dernière leur épouse, cousines, … pour être propriétaires de pharmacie. On vous rend malade pour  faire tourner les pharmacies. Quand vous mourez on se sert de vous comme chiffre d’affaire des morgues. Quand vous avez la malchance de faire la Lépi avant votre mort, on peut faire voter vos cadavres par procuration. Et quand vos parents ont des difficultés à vous enterrer, à partir de

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Imminence d’un remaniement au Bénin : Les probables maintiens et départs

L’équipe gouvernementale que dirige Patrice Talon est réduite à 20 membres depuis la démission du ministre délégué chargé de la défense, Candide Azannaï, en mars dernier. Un remaniement technique devrait intervenir, mais depuis pratiquement 5 mois, c’est le statu quo. Selon les indiscrétions et les bruits de couloirs, ce changement est imminent et si tout se passe bien au retour des congés des membres du gouvernement, on connaîtra la nouvelle équipe gouvernementale avec certainement des départs et des maintiens.

Candide Azannaï a quitté le navire du nouveau départ et du Bénin révélé, depuis le 27 mars 2017. Lors d’un point de presse après conseil des ministres, le ministre d’Etat secrétaire général à la présidence, Pascal Irénée Koupaki, avait annoncé : le Chef de l’Etat va entamer des consultations afin de procéder au remplacement… Mais ce remaniement se fait toujours attendre. Selon des indiscrétions, ce changement de l’équipe gouvernementale va enfin intervenir dans quelques jours. Des sources concordantes annoncent avec précision que ce sera juste après le retour des congés des membres du gouvernement.

Il ne serait pas superflu d’affirmer que Patrice Talon profite de son repos pour consulter davantage la classe politique et ses proches, notamment ses conseillers techniques, sur ses probables choix. Ceci dans la dynamique de choisir des gens qui seront à la hauteur du ’’job’’, et former une équipe pour mettre sa stratégie en place, dans la perspective des prochaines échéances électorales, notamment les législatives. Une chose est sûre, il y aura des départs, des permutations et des maintiens.

Ceux qui pourraient continuer à servir le Chef

Sans grande surprise, dans la prochaine équipe gouvernementale, des personnalités comme Adidjatou Marthys, Aurelien Agbénonci, Pascal Irénée Koupaki, Abdoulaye Bio Tchané, Joseph Djogbénou, José Didier Tonato et Romuald Wadagni, vont certainement rester ou subir des jeux de chaises musicales à défaut d’être remerciés. Lazare Sèhouéto, Oswald Homeky, Hervé Hêhomey, Alassane Séidou et Sacca Lafia, pourraient dans une certaine mesure continuer leur séjour au gouvernement. Parmi les ministres cités, il y a les hommes de main et des amis ou fidèles serviteurs dont les qualités et les compétences seront utiles à Patrice Talon. Ceux qui ont des fiefs et qui politiquement seront d’une grande utilité, seront stratégiquement maintenus. Le président de la République pourra de ce fait s’assurer une certaine présence dans des régions dans lesquelles il peut être confronté à des difficultés au plan politique. Il s’agit par exemple des deux ministres d’Etat, du ministre des

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Bénin : Jusqu’où ira le tandem Talon-Houngbédji ?

Ils étaient partis pour entretenir les relations les plus difficiles au sommet de l’Etat. Mais depuis le 06 avril 2016, leur entente déjoue tous les pronostics. Patrice Talon et Adrien Houngbédji sont en parfaite intelligence et s’entendent bien sur leurs intérêts du moment. Seulement, un tel tandem qui a tout l’air d’une alliance contre nature, risque d’être éphémère au regard des rancunes d’antan, restées encore vivaces dans les mémoires de chacun.

« Chers parents, avez-vous oublié le K.O de 2011 ? Alors, votez tous Zinsou le dimanche pour que nous-mêmes on puisse leur faire le K.O qu’ils nous ont fait en 2011 ».

Cette phrase a été tenue en langue goun à Porto Novo, par le président Houngbédji, alors qu’il était en campagne pour le second tour de la présidentielle 2016. Il apostrophait ainsi le candidat Patrice Talon, qui en 2011 avait soutenu et financé Boni Yayi qui a gagné la présidentielle par un K.O. Courant mars 2016, Adrien Houngbédji avait battu campagne pour Lionel Zinsou, candidat de la coalition Prd-Rb-Fcbe, contre Patrice Talon.

Adrien Houngbédji avait, par tous les moyens, combattu la candidature de Patrice Talon en distillant parfois aux militants de son parti, un document confidentiel dans lequel ce dernier promettait de l’argent et des postes ministériels au Prd si le parti le soutenait. C’est dire donc à quel point il a combattu Talon. Mais hélas, ce combat n’a pas porté ses fruits, puisque contre toute attente, c’est lui qui va remporter la présidentielle face au candidat élu des partis. Mais après l’élection, le Prd par la voie du président de son groupe parlementaire Augustin Ahoanvoébla, n’a même pas attendu la proclamation définitive des résultats pour rejoindre la majorité présidentielle.

Prétexte avancé pour ce ralliement peu honorable : le parti avait fait l’option de la mouvance depuis 2014. Ce ralliement a certainement permis de ramollir les relations tendues entre les deux hommes. Quelques visites en privée, les deux hommes ont  réchauffé leurs vieilles amitiés. Pour rappel, Patrice Talon avait, courant 2005, été un soutien de taille pour Houngbédji, avant de lui tourner dos et de rejoindre Boni Yayi. Rapidement, le Prd obtient quelques strapontins dans l’appareil d’Etat. Un modeste poste de préfet de l’Ouémé et celui, dit-on, de Directeur de cabinet civil du Chef de l’Etat.

Le Prd est de pleins pieds dans la mouvance. Mais il n’obtiendra pas plus que ça depuis. Ceci ne l’empêchera pas de soutenir la révision de la constitution, réforme phare de Patrice Talon qui a échouée. Cette grille chronologique ne militait donc pas en faveur de l’entente observée actuellement entre les deux hommes. Ils étaient partis pour être chien et chat avec pour corollaire une relation conflictuelle entre les deux institutions.

Je t’aime moi non plus

Aujourd’hui, le tandem Talon-Houngbédji fonctionne à merveille. Le second a œuvré pour faire passer, sans trop de difficultés, tous les projets de loi du gouvernement à l’Assemblée nationale. Il en a laissé passer au point où la Cour constitutionnelle a fini par se réveiller et faire le gendarme derrière une Assemblée nationale, qui votait, comme l’a souhaité Talon, « les yeux fermés ». Mais Adrien Houngbédji, vieux briscard de la classe politique, n’est pas un enfant de cœur. S’il soutient le régime Talon après avoir combattu sa candidature, c’est bien pour ses intérêts et ceux de son parti. Talon aussi, pour avoir essuyé autant de diatribes de la part du leader des Tchoco Tchoco, ne serait pas en intelligence avec lui s’il n’y gagnait rien. Alors, que gagne chacun ?

Il est évident que l’entente favorise les deux. Houngbédji laisse passer les « lois de Talon » à l’Assemblée nationale, et en retour celui-ci ne fait rien pour déstabiliser le Prd. Jusque là, le deal marche. Mais il y a autre chose qui renforce l’accord circonstanciel entre les deux hommes. C’est qu’ils ont un ennemi commun contre lequel ils doivent unir leurs efforts. Cet ennemi, c’est 

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Affaire Luc Atrokpo à Bohicon: Le gouvernement attendu comme partie civile

La révélation de cette gestion opaque des fonds à la mairie de Bohicon est l’œuvre de trois conseillers municipaux qui ont porté plainte devant le procureur  d’Abomey.  Celui-ci après audition des parties, a classé l’affaire sans suite avec la possibilité de poursuivre le mis en cause devant le juge d’instruction. C’est à ce niveau que le gouvernement qui a annoncé la lutte contre l’impunité doit prendre le relais et prouver sa sincérité.

La nouvelle de l’assignation en justice du maire de Bohicon,  Luc Atrokpo, s’est répandue comme une traînée de poudre sur l’ensemble du territoire national. Les faits reprochés au mis en cause portent sur la gestion peu orthodoxe des deniers publics. Chose que le gouvernement dit combattre sans relâche ni discrimination. Après que l’affaire ait été classée sans suite par le procureur auprès du tribunal de première instance d’Abomey, la prompte réaction du gouvernement est attendue sur ce dossier qui doit interpeller les proclamateurs de la rigueur du gouvernement  dans la lutte contre l’impunité. Le régime au pouvoir qui défend la fortune publique doit avoir pour souci de mener jusqu’au bout cette affaire. Surtout que le procureur a permis aux trois conseillers plaignants de poursuivre le mis en cause devant le juge d’instruction en se constituant partie civile.

La nécessaire entrée en scène du gouvernement

Il y a à envisager que même si ces trois conseillers venaient à se rétracter pour la suite, le gouvernement lui, devrait se saisir du dossier pour prouver sa détermination à faire de la lutte contre l’impunité, un combat impersonnel et sans considération. Les faits reprochés au maire de Bohicon portent sur le faux en écritures publiques qui a entraîné une différence entre le budget 2016 arrêté par le conseil municipal et celui que le maire aurait présenté au préfet du Zou. Les plaignants parlent d’une différence de 200.000.000frs (deux cents millions de fca). Une  somme si importante doit susciter la réaction automatique, aussi du bien du gouvernement que de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, pour ne citer que ces deux institutions là. C’est donc l’occasion pour le ministre de la justice, garde des Sceaux, de faire une sortie pour rassurer l’opinion de la détermination du gouvernement à traquer sans ménagement tout auteur de malversation financière.

Crédibiliser la lutte contre l’impunité

C’est aussi l’occasion pour

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Mauvaise gouvernance locale : Dogbo, Aplahoué et Bopa, épinglées

La Commission nationale des finances locales (Conafil), a publié courant le mois de Juillet 2017, le rapport de bonne gouvernance des communes du Bénin sur la période 2013 à 2015. Cette évaluation des performances communales a révélé de graves dysfonctionnements par endroits et l’amélioration des performances au sein de l’administration de certaines communes. Les communes de Dogbo, Aplahoué et Bopa, sont présentés dans le classement comme de mauvaises élèves de la décentralisation.

Le Fonds d’appui au développement des communes (FADeC), a adopté de nombreux mécanismes de transferts budgétaires. On peut entre autres citer le principe de la péréquation qui doit aller de paire avec à une incitation à l’amélioration des performances de collectivités bénéficiaires. Au regard de cette disposition, la formule d’allocation FADeC Investissement non affectée, comporte un élément « performance ».

En effet, la  Commission nationale des finances locales (Conafil), a consacré ce principe par sa décision d’augmenter tous les deux ans le poids de l’élément performance dans ladite formule. Sur ces bases, les critères de performances embrassent trois (3) domaines à savoir le fonctionnement de l’organe élu, la qualité de l’administration communale, et les efforts dans le recouvrement  propre et la bonne allocation des ressources.

Les soixante dix sept (77) communes ont été donc soumises à une évaluation sur la période de 2013 à 2015. Il a été question pour la Conafil de passer à la loupe le nombre de session ordinaires du conseil communal, le fonctionnement des commissions permanentes obligatoires, l’adoption du budget primitif dans les délais légaux, la disponibilité du compte administratif, la passation des marchés (existence juridique et fonctionnalité des principaux organes de passation de marchés, et la fonctionnalité du service de la personne responsable des marchés publics), la tenue correcte des registres comptables, l’augmentation des recettes propres sur l’année, les dépenses d’entretien du patrimoine mobilier et immobiliers par rapport au dépenses de fonctionnement et l’auto financement de l’investissement de chaque commune.

Si au terme de cette évaluation, certaines communes comme

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Bénin : L’He Sado veut séparer les enterrements des cérémonies festives

La proposition de loi sur les cérémonies d’enterrement onéreuses au Bénin, introduite au parlement par le député Nazaire Sado, suscite déjà moult polémiques aussi bien dans le rang des politiques qu’au sein de la population.

Dans la proposition de loi du député Sado Nazaire, il est bien indiqué de séparer les cérémonies d’enterrement de celles festives. Dans son argumentation, le député précise qu’autrefois, lorsque quelqu’un décède, l’enterrement est fait dans les trois (03) jours qui suivent maximum.

Ce n’est qu’après que la date des cérémonies festives est fixée. Il précise que les cérémonies se déroulaient souvent en saison sèche contrairement à ce qui se passe aujourd’hui. Alors que de nos jours, ces cérémonies festives sont organisées même en pleine saison pluvieuse et on fait souvent appel à la météo locale.

Ainsi, l’honorable Nazaire Sado propose dans sa loi de séparer les enterrements des cérémonies festives en ce sens que l’enterrement doit avoir lieu

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Bénin : grands déballages sur des supposées affaires de corruption à la Mairie de Dogbo

Le maire de Dogbo, Vincent Codjo Acakpo, cité dans une affaire de corruption dans la passation du marché de construction de l’hôtel de ville a été auditionné, il a y quelques jours par le procureur de la république près le tribunal de première instance de deuxième classe de Lokossa.

Accusé lui-même par ses conseillers de détournement des fonds de la coopération décentralisée belge à hauteur de 30 millions, Vincent Codjo Acakpo parle de manipulation et dénonce son premier adjoint Denis Sossoukpoui, qui selon lui a perçu 2 millions de francs CFA pour attribuer frauduleusement un marché à un entrepreneur.

C’est l’heure des déballages à la mairie de Dogbo. Après la sortie médiatique du maire de Dogbo, Vincent Codjo Acakpo, on en sait un peu plus sur l’affaire de corruption dans la passation du marché de construction de l’hôtel de ville et la gestion des fonds de la coopération décentralisée belge. En effet, dans le dossier de corruption qui  bat de l’aile au conseil communal de Dogbo dans le cadre de l’attribution du marché de construction de l’hôtel de ville, le maire Acakpo a été écouté par le procureur de la république du tribunal de première instance de deuxième classe de Lokossa il y a quelques jours. Sur le fond de l’affaire, le tribunal s’est déclaré incompétent renvoyant le maire Acakpo et l’entreprise ERACOB vers l’autorité de régulation des marchés publics.

Pour rappel, lors du dépouillement des offres dans le cadre de passation du marché de construction de l’hôtel de ville de Dogbo, l’entreprise ERACOB, adjudicataire, « aurait soudoyé la commission de passation des marchés publics de Dogbo pour se voir attribué l’offre » selon les dires du maire Acakpo. Après attribution et signature du contrat, une faute grave a été relevée par la tutelle aux dires du maire Acakpo, qui note l’absence de l’attestation de capacité que l’entreprise doit fournir et qui équivaut à un montant total de 45 millions. Selon les explications du maire de Dogbo, l’entreprise ne dispose pas du capital réglementaire dans son compte bancaire pour gagner l’offre soit un montant de 45 millions de francs Cfa, ce qui logiquement a entraîné la cessation des travaux sur le chantier.  Saisi par l’autorité nationale de régulation de marché publique, le maire a rappelé à l’ordre l’entreprise ERACOB. Selon ses dires il a adressé une correspondance pour joindre au dossier le relevé bancaire indiquant le montant sur le compte de l’entreprise.

« Conformément à l’article 90 du code de passation de marché public, j’ai donc adressé une correspondance sous huitaine à l’entreprise pour apporter les documents complémentaires à son dossier de soumission et ce, sur instruction du préfet » a indiqué le maire Acakpo. «  Après ce délai légal et un délai de grâce d’une semaine le marché a été retiré à ERACOB et l’appel d’offre relancé » a renchéri le maire.

C’est donc à la suite de ce bras de fer que l’entreprise ERACOB a saisi le tribunal de Lokossa pour se faire rétablir dans ses droits. C’est suite au délibéré du tribunal qui se déclare incompétent dans le fond du dossier que le maire de Dogbo, Vincent Codjo Acakpo a donné de la voix. Il a dénoncé la corruption qui a émaillé les travaux de dépouillement des offres et l’attribution du marché. Il pointe du doigt son premier adjoint Denis Sossoukpoui qui a pris une somme de 2 millions de Francs Cfa chez l’un des soumissionnaires pour lui attribuer le marché de passation de la construction de l’autel de ville.

« La commission de passation de marché public a pris de l’argent pour l’attribution des offres »

Le maire Vincent Acakpo dénonce la pourriture morale au sein de la commission de passation de marché public à la mairie de Dogbo. Il a également accusé le président de la commission de passation de marché public en la personne de son premier adjoint au maire, Denis Sossoukpoui. « L’entrepreneur m’a proposé à mon bureau la somme de 2 millions F Cfa pour gagner le marché mais je lui ai dis que je ne suis la président de la commission de passation des marchés. Je l’ai donc envoyé vers mon Premier adjoint qui a encaissé les sous sans rien me dire » a déclaré Acakpo. Pour lui, malgré ces efforts pour assainir la gestion publique, ses frères ne veulent pas suivre sa vision de bonne gouvernance. «  Je n’ai jamais fais confiance aux membres de la commission de passation de marché, c’est une magouille qui s’est installé dans cette commission et j’ai pris ma responsabilité en déchargeant de la tête de la commission le président qui mon premier adjoint, Sossoukpoui,  avec qui j’ai un accord politique de gestion au lendemain des joutes électorales »  a –t- indiqué. Une révélation grave qui n’a pas laissé indifférent le mis en cause. Selon les proches de celui-ci, il a annoncé faire une sortie médiatique pour clarifier le fond de ce dossier qui pue assez au sein du conseil communal.

« Le maire Vincent Acakpo a méconnu les textes de marché public »

Selon d’autres sources, le maire de Dogbo aurait exigé la somme de 10 millions sur le marché de construction de l’hôtel de ville, gagné par l’entreprise ERACOB. Au cours d’une tête-à-tête avec l’entrepreneur de la Société ERACOB, dans un restaurant à Dogbo, le maire Acakpo aurait intimé l’ordre à ce dernier de renoncer par écrit au marché qu’il venait de gagner régulièrement. «  Je lui ai répondu Monsieur le maire vous méconnaissez les textes de passation de marché public » nous a confié l’entrepreneur de la société adjudicataire, ERACOB.

Aux dire de ce dernier, c’est depuis ce jour que les problèmes ont commencé et le

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Bénin : Silence inquiétant sur la poursuite des chantiers hérités de Yayi

Les travaux de construction de l’Assemblée nationale et de l’Aéroport de Tourou entamés sous le régime Yayi, ont connu des fortunes diverses depuis l’avènement du nouveau départ. Alors même que les deux chantiers connaissaient un état d’avancement considérable, c’est un curieux silence qui s’observe sur l’achèvement des travaux de ces deux ouvrages. C’est sous le régime du président Yayi Boni qu’ont été lancés les travaux de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale.

Bien qu’ayant connu des arrêts et des reprises, ces travaux ont connu les deux dernières années du second mandat du président Yayi Boni, une grande accélération. Le Chef de l’Alliance des Fcbe, souhaitait à l’époque que ce chantier soit livré avant son départ du pouvoir. Cela se traduisait par les nombreuses visites qu’il a effectuées sur le site de  2015 jusqu’en 2016.

On se rappelle que de la question récurrente du président d’alors au chef des travaux était : «A quel moment pourrez-vous livrer l’ouvrage» ? Et lorsque ce dernier répondait : «dans plus d’un an monsieur le Président», la réaction de Yayi Boni était toujours : «est-ce que l’ouvrage ne peut pas être livré avant avril 2016» ?

Cette volonté du président Yayi à inaugurer cette infrastructure avant son départ du pouvoir en avril 2016, a eu pour conséquence une accélération remarquable des travaux du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Au moment où il quittait le pouvoir, s’il est vrai que l’ouvrage n’était pas encore achevé, il a tout de même connu une avancée considérable. Cela est bien visible aujourd’hui à l’entrée de la ville de Porto-Novo, avec ce grand bâtiment inachevé.

Mais les travaux de cet édifice qui devrait donner de l’orgueil au Bénin avec un siège resplendissant du parlement, ont été arrêtés. Raisons avancées par le Conseil des ministres sous la rupture, c’est que le gouvernement entendait commanditer un audit pour cerner les contours de financement et de gestion des fonds alloués.

C’était alors en mai 2016. Près de 15 mois après, c’est le silence plat. Rien n’a plus été dit sur ce chantier. Et même les députés eux-mêmes, à qui l’ouvrage est destiné, ne semblent pas plus préoccupés par cet arrêt illimité des travaux. Eux qui sont pourtant champions des questions orales adressées au gouvernement avec débat au parlement, ne semblent pas se soucier du devenir de cet édifice. Et si les parlementaires se désintéressent de leur futur siège, ce n’est pas à l’aéroport de Tourou qu’ils accorderont plus d’attention. Du moins, c’est ce qui s’observe depuis

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