A la faveur d’un communiqué, la patronne de la diplomatie nord-coréenne a tiré à boulets rouges sur le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Ces mots interviennent comme une réaction aux différentes déclarations faites par Antonio Guterres vendredi dernier. Il appelait notamment la Corée du Nord à « renoncer immédiatement à tout nouvel acte provocateur » et à « respecter complètement ses obligations internationales découlant des résolutions du Conseil de sécurité ». Ces mots ne sont tout de même pas du goût des autorités nord-coréennes.
Proverbes
Un bon prénom vaut mieux que l'or et l'argent
Les cérémonies de nomination des nouveaux-nés varient énormément d’une culture africaine à une autre mais, elles n’en demeurent pas moins très présentes malgré l’évolution des époques ou le venue des religions dites révélées. Et cela révèle encore plus leur grande importance. Le nom dans les traditions africaines est donc d’une si grande importance que plusieurs expressions orales en ont été créés afin de l’inscrire dans les esprits de leurs héritiers et héritières. Originellement issu de la langue yoruba « Oruko rere san ju wura ati fadaka lo », ce proverbe est très employé aussi en langue anglaise comme suit: « good name is better than silver and gold ». Il faut noter qu’il s’agit plus du prénom ou des prénoms que du « nom de famille » qui est déjà fixe selon la famille du père ou de la mère.
Un pot vide fait le bruit le plus fort
Ce proverbe kenyan à l’origine a inspiré la planète et a fait le tour du monde ce qui lui a valu plusieurs traductions en langue anglaise : « An empty pot makes the loudest noise » ; « An empty vessel makes the loudest sound ». La notion du pot est un récipient très utilisé en Afrique pour recueillir surtout de l’eau, servir à boire aux invités et bien d’autres choses. C’est un ustensile de cuisine très important qui symbolise de part sa structure, sa hauteur et les dessins inscrits, l’appartenance culturel des peuples. Mais dans ce proverbe, les anciens ont par contre concentré leur attention sur le pot sans aucun fluide ou sans matrice liquide ou sans liquide tout simplement. C’est un phénomène qu’on observe physiquement et qui s’enseigne même en sciences physiques au secondaire.
Le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire
Les perturbations dans la vie ou dans nos sociétés sont des bouleversements qui poussent les anciens en Afrique exhortent toujours la jeunesse très tôt et tout individu confondu à beaucoup d’endurance. Ceci dans le but de traiter en majorité ces circonstances avec un niveau de conscience qui régule les états d’esprits au lieu de générer des déséquilibres dans le mental en majorité comme bien d’autres pathologies plus graves. Car ils sont bien conscients que ces situations généralement peu réjouissantes aboutissent souvent à un événement joyeux ou libérateur dépendamment des circonstances si l’on fait preuve de patience, d’assiduité, d’endurance ou de calme. Il faut noter que les perturbations peuvent aller d’un niveau de difficulté très faible à un degré de difficulté plus élevé voir insoutenable, mais la recommandation reste la même.
Un conte est un miroir où chacun peut découvrir sa propre image (Amadou Hampâté Bâ)
Sous l’arbre à palabre, les contes en Afrique ont toujours été l’un des nombreux canaux de transmission de l’éducation des héritiers et héritières aux valeurs essentielles des communautés et à l’intégration de la sagesse ancestrale dans les esprits. Le pouvoir des contes a toujours fasciné les plus petits comme les grands et c’est un phénomène perpétuellement à la mode même à l’ère du numérique. Mais particulièrement ici, c’est le voyage mental dans lequel plonge le lecteur dès qu’il ouvre un livre qui est sans doute un des nombreux faits réels qui a captivé le célèbre écrivain Amadou Hampâté Bâ et bien sûr bien d’évènements qui nous échappent encore, pour proposer aux nombreux lecteurs ce proverbe. Il faut noter que dans un conte il y a plusieurs acteurs, différents personnages, différentes situations et multiples problématiques qui trouvent résolutions de différentes manières.
Si tu ne surveilles pas ce que tu as, cela finit par pourrir
L’observation des phénomènes autour de soi n’est plus une action à enseigner sur le grand continent. Les communautés sont constamment élevées et éduquées dans ce sens afin qu’elles soient constamment conscientes de leur environnement biophysique immédiat et même lointain si nécessaire. Cette observation qui s’apparente à de la surveillance ne relève pas de l’espionnage par contre. Non. Elle se pratique dans le sens positif du terme. Par exemple, l’observation d’un individu quelconque avec une certaine attention pour en saisir son langage ou son comportement. La surveillance soutenue dans le but d’exercer un contrôle ou éviter un danger peut être aussi une autre forme. Par ailleurs, il faut noter que le pouvoir des décisions en Afrique repose sur de multiples observations faites souvent par les anciens, leurs parents et les parents avant eux toujours sur la base de l’observation.
Tous ceux qui ont des griffes ne sont pas des lions
C’est un proverbe swahili souvent exprimé en anglais sur la toile : « Not all that have claws are lions ». Dans la langue d’origine swahili voici le proverbe : « Sio wote ambao wana makucha ni simba » ou « Si kila mwenye makucha huwa simba ». Et la traduction littérale en langue française est traduite comme suit : « ce ne sont pas tous ceux qui ont des griffes qui sont des lions ». Ici on se rend compte encore une nouvelle fois que l’art oratoire africain fait régulièrement le parallèle entre les phénomènes naturels, les êtres vivants dans leurs écosystèmes pour expliquer ou expliciter les situations, les évènements ou les phénomènes. Ainsi les anciens dans ce proverbe des côtes de l’Afrique australe utilisent le terme des griffes en rapport avec les humains comme des animaux possédant des griffes.
Seul l'enfant qui sait se laver les mains peut manger avec les adultes
En Afrique, un enfant est précieux, important et utile sans aucune distinction. Dans ce proverbe Baatonu venu du Bénin, la mention de l’enfant n’est pas faite uniquement pour établir un parallèle avec les personnes plus âgées que lui, non. Cette différence est plutôt pour mettre en évidence d’autres éléments en rapport direct avec l’éveil de l’esprit même chez un plus jeune. Seulement, la notion du respect, de la considération de l’ordre établi, des hiérarchies de la société et du droit d’aînesse est incontournable. Et cela même dans les situations aussi basique que se nourrir. En effet, aucun enfant n’est né avant ses géniteurs alors à chacun sa place même autour d’un plat. L’éducation se fait en continu ce qui fait que personne n’oublie ses droits et devoirs sinon dans le cas d’un écart, son homologue ou la société comme les aînés sont là pour lui rappeler la législation établie.
Un homme sage ne sait jamais tout, seuls les imbéciles savent tout
La sagesse africaine est semblable à une bibliothèque de connaissances diverses dont la majorité a été éprouvée, été subie ou vécue par l’individu désigné comme un sage dans la communauté. Les plus âgés ont effectivement un vécu plus dense que les jeunes ce qui leur permet d’avoir une vision plus globale des enjeux de société et des moyens de résolutions s’il y a lieu. D’ailleurs Amadou Hampâté Bâ, célèbre auteur africain, relaie bien cette notion en comparant les personnes âgées à des bibliothèques vivantes. C’est ce qui rend nos aînés plus importants que les librairies, les fréquences de radio, les postes télévisés et bien d’autres médias. L’Afrique conserve ainsi une valeur culturelle profondément prise en compte et respectée de la sagesse des anciens.
Un fou oublie facilement le bien qui lui est fait
Il existe en milieu Yoruba de longues séries de proverbes comme dans toutes les ethnies africaines. Ce proverbe se traduit dans la langue d’origine (Yoruba) comme suit : « láìnira,wérè nimàn gbagbé awòn dadaá ti êṣé fọun » ou en anglais, langue seconde dans laquelle communique des millions d’individus de cette communauté : « a fool easily forget good done to him ». Celui-ci se penche plus vers la conscience personnelle de chaque individu car les sages ont toujours préféré prévenir les situations difficiles ou conflictuelles que de les guérir. Bien que le continent soit réputé pour favoriser depuis des siècles l’inclusion sociale et l’amour fraternel, les sages aussi sont également conscients des difficultés individuelles de certains à faire preuve d’examen dans leurs différentes interactions avec leurs homologues comme d’autres formes de conflits.
Qui mange avec plaisir des œufs ne sait pas ce qu'il en coûte à la poule
Le poulet est un animal élevé et domestiqué sur le continent africain où il est désormais un indicateur important. La présence de volaille est en effet indicatrice : de présences humaines car les poulets sont souvent élevés, de vie communautaire ou de moyens de subsistance alimentaire de base. En Afrique comme dans le monde entier, l’alimentation en volaille est très prisée. Seulement il n’y a pas que la chair qui est consommée mais aussi les œufs produits par les femelles du coq car elles sont ovipares. La poule comme le poulet est couverte de plumes sauf qu’elle développe moins sa crête au sommet du crâne. La formation très apparente de la crête est une caractéristique importante de la volaille masculine ayant atteint l’âge adulte.
Se prosterner n’est pas signe de bon comportement
Ce proverbe africain nous vient du peuple Yoruba dont la langue est parlée par plus de 47 millions de personnes dans le monde en langue maternelle ou langue seconde aujourd’hui. Malgré les grandes transformations sociopolitiques et économiques du continent africain, les formations sociales et la structure des éducations sont toutes restées attachées autour des idéologies. Au nombre de ces coutumes se distingue la prosternation chez les yorubas qui a deux variantes selon que les personnes de sexe masculin saluent des femmes ou des hommes. Effectivement si l’homme salue un homme il n’aura qu’à se baisser ou s’incliner ou même s’agenouiller tandis que lorsqu’il salue la femme à compter par les mères de famille, ils doivent se prosterner à même le sol quasiment.
Un buffle habillé est difficile à déshabiller
Cette métaphore orale provient du royaume de Danhomey (Bénin) pendant les années 1700 lorsque le jeune prince alors, Avissou Vidaho de Dossou Agadja (nom de son père) fut intronisé roi sous le nom de Tégbéssou. En effet, même si l’on est plus vieux qu’un enfant, on n’est pas nécessairement plus vieux que l’intelligence de ce dernier et ce fut bien le cas de ce jeune roi d’alors. En Afrique les rois n’étaient jamais désignés au hasard, ils sont nommés après réflexions et consultations divines entre initiés, sages et anciens. Celui-ci était déjà brillant et doté d’un certain charisme tel que l’a prévu les procédures de désignation dans le royaume. Le roi Tégbéssou a lui-même prononcé ces paroles symboliques en langue fon afin de désigner la personnalité du roi qu’il allait incarner : « awou dje agbo ko man gnon klon » signifiant littéralement qu’ « il est difficile de déshabiller le buffle » (Amoussa Rahimi).
Les expériences sont utilisées comme point de repère pour les aînés
L’essentiel des recommandations de la sagesse ne repose pas que sur les grandes traditions spirituelles en Afrique mais énormément sur l’apprentissage des leçons de la vie au cours du temps, des journées et des années. L’expérience des anciens est alors faite d’évènements, d’épreuves, de luttes physiques comme morales, de faits marquants, d’observations régulières de phénomènes ou comportements et d’échanges verbaux qui offrent multiples formations ou apprentissages à ceux qui les vivent. La question d’expérience est souvent en relation avec le monde extérieur, soit l’environnement ou milieu dans lequel se retrouve le sujet concerné, mais cette expérience peut également être reliée avec le monde intérieur.
Un seul brin de paille ne balaie pas la cour
La propreté en Afrique fait partie des valeurs importantes des communautés. Le balai joue un rôle très intime à ce principe même s’il demeure un objet d’art traditionnel qui existent depuis des siècles. Le balai est un outil de nettoyage du parterre extérieur (brindilles plus raides en général) comme interne (brindilles nettement plus souples) à la cour d’une maison communément exploité dans tous les pays africains. Les balais originellement sont composés d’un faisceau de brindilles de graminées tel que le sorgho, le riz ou le fonio.
On tue plus avec la bouche qu'avec un arc
La puissance de l’oral en Afrique est unique au monde d’autant plus qu’elle a bravé l’épreuve du temps depuis des siècles. En effet, la place de la parole au sein des communautés africaines est incontournable car, c’est elle qui enseigne, qui transmet le savoir, qui transmet l’amour, qui maintient la culture, qui réunit les membres de la société lors des cérémonies comme des activités les plus banales et qui établit les liens commerciaux au-delà des multiples langues existantes dans le grand continent et au-delà.
Ce n'est pas le jour de la battue qu'il faut dresser son chien de chasse (Amadou Hampâté Bâ)
Une battue est une stratégie de chasse connue dans le monde entier où les chasseurs se regroupent dans un ordre désigné pour obtenir du gibier. La proie (ou les proies) sont chassée (s) selon le niveau de difficulté à les avoir avec des outils spécialisés, des chiens signaleurs qui vont alerter les maîtres, des tireurs expérimentés et postés à différents endroits. La mention de la journée de la battue fait référence à la journée choisie pour chasser. Généralement en Afrique ces battues sont organisées dans le but de nourrir les familles ou le village ou sa communauté car l’inclusion sociale y est incontournable. Très tôt dès l’enfance, les héritiers ou héritières apprennent à exécuter des tâches domestiques et agricoles, à savoir se défendre, à savoir se nourrir et apporter un gain à la famille/village d’appartenance.
Lentement est certainement la façon de marcher
La structure sociale dans les traditions africaines était déjà suffisamment évoluée depuis des siècles pour avoir mis en place tout un mécanisme oral qui garantit la pérennisation l’éducation, des cultures et des cellules familiales. Chez les peuples africains, l’éducation est le pilier de la structure sociale mise en place et une grande responsabilité des parents comme des aînés. Ceci est un autre proverbe Swahili souvent exprimé en anglais sur la toile : « Slowly is indeed the way to walk» ou en langue d’origine swahili : « Taratibu ndiyo mwendo ». Dans l’éducation, tout s’enseigne depuis les valeurs morales aux gestuels, grands chapitres de l’expression non verbale. Parmi les paramètres du non verbal, il y a différents éléments dont la démarche appelée ici la façon (manière) de marcher qui est observée.
Si tu manges le fruit d’un grand arbre, n’oublie pas de remercier le vent
Les valeurs africaines quelques soient les traditions attachent beaucoup d’importance à la reconnaissance. Sur le grand continent les conditions de la reconnaissance sont multiples mais très importants qu’il ne faut absolument pas négliger. Il faut noter que la reconnaissance s’apparente beaucoup au remerciement. Et comme il est connu des traditions africaines, l’enseignement à travers l’art oratoire fait souvent le parallèle ou établit les rapports entre les phénomènes naturels ou l’état naturel des éléments de la biodiversité.
Si tu es plus vieux que l’enfant, tu n’es pas plus vieux que son intelligence
L’âge en Afrique est une valeur très importante. Car en plus de rappeler aux plus jeunes que la vie est un cycle de plusieurs changements d’états de la naissance à la mort, les vieux ont un vécu plus volumineux que les plus jeunes qui leur permet normalement de porter le regard très loin sur les enjeux de société.
Celui qui poursuit les abeilles pourra toujours obtenir du miel
Ce proverbe nous vient des côtes tanzaniennes en langue d’origine Swahili : « Mfuata nyuki hakosi asali » que l’on retrouve plus aisément en anglais « one who follows bees will never fail to get honey ». Les abeilles en plus d’êtres des insectes, forment une catégorie d’hyménoptères avec plus de 20.000 espèces d’abeilles répertoriées dans le monde entier. Les abeilles sont aussi des espèces pollinisatrices grâce auxquelles nous obtenons les variétés de miel.
Qui a été mordu par un serpent fuit devant un ver de terre
L’art oratoire des proverbes en Afrique est issu d’une grande variété de jeux de mots, de synonymes, d’antonymes, d’homonymes et de parallèles avec des phénomènes naturels parmi les humains, les animaux, l’environnement et la biologie. Tout est exploité pour transmettre l’information telle qu’elle doit l’être grâce aux éléments représentés.
Les plus belles fesses ne se drapent pas des plus beaux pagnes
Les proverbes en Afrique sont de réels arts oratoires. Ils sont issus de jeux de mots synonymes, antonymes, homonymes et de parallèles avec des phénomènes naturels parmi les humains, les animaux, l’environnement et la biologie. C’est bien le cas de ce proverbe où l’on parle essentiellement d’une partie du corps humain. Alors, loin de la connotation sexuée de la phrase, ce proverbe africain est un enseignement important.
Il faut se méfier de celui que l’on a vu depuis longtemps
Il existe en milieu Yoruba de longues séries de proverbes (comme parmi les centaines d’ethnies africaines). Et celui-ci se penche plus vers les relations interpersonnelles car les sages en Afrique ont toujours préféré prévenir que de guérir les situations difficiles ou conflictuelles.
Le voleur qui n'a pas la possibilité de voler pense qu'il est un honnête homme
Le vol est un acte condamné très tôt dans les sociétés africaines depuis des siècles. D’ailleurs un chapelet de proverbes et de paraboles existe. Et, ces paroles sont constamment utilisées dans les échanges verbaux afin de sensibiliser et éveiller la conscience des héritiers ou des personnes interpellées. Un voleur ou une voleuse c’est une personne avec des tendances matériels incurvés vers les biens d’autrui ou l’envie des avoirs plus importants que ce qu’elle est capable de produire elle-même.
L’unité est une force, la division est une faiblesse
Les ancêtres en Afrique ont toujours saisi l’importance des valeurs de base d’une santé sociale en inculquant à travers leurs sages paroles des valeurs fortes du savoir-vivre dans la vie humaine parmi lesquelles la force d’une communauté. Ceci est un autre proverbe swahili souvent exprimé en anglais sur la toile : « Unity is strength, division is weakness » ou en langue d’origine swahili : « Umoja ni nguvu, mgawanyiko ni udhaifu ».
Un voleur de poulets, n’écoute pas les prières du poulet
Il existe à Zanzibar en Tanzanie un long chapelet de proverbes Swahili (comme dans des centaines d’autres ethnies africaines) sur le vol une action condamnée par la société depuis des siècles avec virulence. En Afrique, l’éducation, pilier de la structure sociale rejette complètement le vol comme le mensonge. Ainsi, la répétition étant pédagogique il n’est pas rare d’entendre les parents, les aînés ou la famille éduquer constamment les plus jeunes dans ce sens en réitérant des proverbes. Exprimé parfois en anglais sur la toile : « the chicken–thief does not listen to the chicken’s prayer », ce proverbe en langue d’origine swahili se traduit comme suit : « mwizi wa kuku hasikilizi maombi ya kuku ».
La bouche est la maison des mots
C’est un proverbe swahili souvent exprimé en anglais sur la toile : « Mouth is the home of words » ou en langue d’origine swahili : « Kinywa ni jumba la maneno ». Les proverbes en Afrique sont issus d’un véritable art oratoire où un seul organe du corps joue ce rôle. Un rôle très important.
Quiconque se soucie de vous, vaut plus que votre parent
La place des parents dans la vie d’un africain est invariablement très haute. Quelque soit l’âge d’un enfant, il voue un respect et une considération totale à ses géniteurs ce qui se reflète encore de nos jours dans les sociétés africaines où les parents même vieux sont intégrés au centre des grandes décisions de familles, sont respectés et entretenus lorsqu’ils ne sont plus en mesure de prendre soin d’eux-mêmes (âge avancé).
Si ton pagne se déchire, tu préfères le raccommoder que d'avoir un foulard
Les valeurs vestimentaires sont très importantes dans les cultures africaines et le pagne est plus qu’un vêtement. Elles sont représentées par une parure au corps et à la tête nettement distinctes selon que les membres de la communauté soient des hommes (boubous, pantalons, chapeaux, chemises, etc.) ou des femmes (foulards, pagne attaché, boubous, robes, « bomba », etc.). C’est un art qui véhicule différents messages. Chaque image ou géométrie ou motif révèle un message crypté qui est décodé uniquement par les experts ou les concepteurs du design inscrit selon les fondements de la région. Cependant autant il est donc très important de s’habiller pour un africain ou une africaine lorsqu’il arrive que son pagne soit déchiré il ne faut en aucun cas le laisser tel ou l’abandonner aux ordures.
Le ver qui mange les feuilles, se trouve toujours sur la feuille
C’est un proverbe yoruba souvent exprimé en langue d’origine yoruba : « Kokoro timan djè fô, eri efo nan ni man wa ». Sur la toile on l’entend beaucoup dans les productions Nollywood qui apportent énormément au rappel des enseignements traditionnels des peuples du Nigéria et de l’Afrique de l’ouest car les ethnies sont les mêmes mais dispersées à cause de l’époque coloniale. Pour en revenir au proverbe, l’interpellé entend la mention de « ver » qui représente bien ces agents invertébrés de formes plus ou moins allongées qui se nourrissent sur un élément hôte animal ou végétal qui peut être à la fois son support ou son hôte. Ce ver peut être aussi un corps parasite ou entozoaires qui vit strictement aux dépens d’un autre organisme jusqu’à même perturber de manière permanente la vie de ce dernier.
Trop d'idées chassent la sagesse
C’est un proverbe swahili souvent exprimé en anglais sur la toile : « Too many ideas drive wisdom away » ou en langue d’origine swahili : « Akili nyingi huondoa maarifa ». Il contribue à un modèle d’éducation basé sur l’initiation à la sagesse. Les anciens ont toujours veillé à l’éveil des sens de leurs héritiers sur le continent africain afin d’éliminer à la source les influences internes ou externes qui peuvent perturber l’aptitude à intégrer la sagesse. La sagesse étant une valeur importante à laquelle les africains font souvent référence pour évoluer positivement sur leur cheminement de vie malgré les péripéties. Par exemple, la persévérance enseignée fait partie des caractéristiques de la sagesse.
Le poisson pris dans le filet commence à penser
Traduits de l’anglais ici « The fish caught in the net starts to think » en francais, ce proverbe tanzanien est connu pour avoir puisé son origine à zanzibar. Zanzibar, un archipel situé à la hauteur de la partie continentale de la Tanzanie, le long de cette côte orientale. Le proverbe fait référence à la capture d’un poisson.
Un grain de maïs a toujours tort devant une poule
Voici un proverbe qui vient du Bénin et est bien particulier. Le maïs est l’une des céréales de base les plus exploitées au monde. C’est d’ailleurs la céréale la plus importante en Afrique. Sur un épi les graines sont solidement agrippées mais une fois détachées, ce sont des graines qui tombent et s’éparpillent. La volaille blanche étant largement répandue aussi sur le continent, elle raffole de ces céréales également.
Un taureau fort est reconnu à ses cicatrices
Ce proverbe nous vient de la Tanzanie où cohabitent un peuple multiculturel dominé par les cultures Swahili et Masaï. À chaque société, ses croyances culturelles et pour les Masaï, le taureau comme d’autres animaux fait partie de la culture. Pour les jeunes Masaï, accomplir l’épreuve de terrassement du taureau à mains nues démontre leur habileté à la chasse et à se défendre.
Si un animal vous dit qu'il peut parler, il ment probablement
Nous savons que le langage des animaux et des humains est difficilement compatible. Certes l’humain peut en apprendre davantage sur le comportement animal mais obtenir le fluide vocal entre eux sera chose peu probable. Les sages ont constamment intégré les phénomènes de la nature au style de vie et même dans leur manière de soigner les épreuves dans les sociétés du continent.
La santé est préférable à la richesse
Faire le lien entre la santé et la richesse en Afrique a toujours résulté à un foisonnement de portefeuilles d’écritures et de principes d’éducations communs au sein du continent africain depuis des siècles. La notion de richesse n’a donc jamais eu uniquement les valeurs matérielles connues des sociétés extérieures au public africain. Il faut se rappeler que l’argent tel qu’il est connu aujourd’hui n’existait pas des siècles auparavant. Le commerce se faisait fondamentalement en échanges en nature (troc). Les anciens et sages ont mis en avant la richesse autrement : les nouvelles naissances, la richesse d’avoir des enfants, la richesse d’être entouré, la richesse de pouvoir se nourrir, la richesse d’être à l’abri des intempéries du climat ou des précipitations, la richesse du savoir et la richesse des terres cultivables.
Les nuages sont des signes de la pluie
L’Afrique de l’est dominée par la culture orientale swahili dont l’héritage culturel à l’épreuve du temps, s’étend depuis l’ancien royaume de Kongo à Madagascar en passant par l’Afrique du sud. Le Swahili ou le Kiswahili désignant la langue bantoue « de la côte » marquée par une pluralité d’expressions remplies d’enseignements transmises depuis des générations. Parmi elles, il y a ce court proverbe (à l’origine dans la langue Swahili) « Dalili ya mvua mawingu » dont la transcription en français est : « les nuages sont des signes de la pluie ». C’est un proverbe plein de sens.
Les vaches se lèchent parce qu’elles se connaissent
Les traditions africaines ont toujours intégré fermement les sciences de la nature au style de vie de leurs descendants et même dans leur manière de soigner les maux de la société qu’ils soient physiques ou mentaux. Ainsi, au lieu de faire de grandes phrases pour attirer l’attention de son interlocuteur, les sages font référence à un état, un concept social, un phénomène biologique ou des phénomènes naturels entre humains ou animaux ou sur les végétaux ou même entre eux, pour expliquer les phénomènes ou éveiller les consciences. Voici donc un autre parallèle par rapport aux vaches qui se lèchent cette fois. L’action de se lécher consiste selon le dictionnaire Larousse à se passer la langue sur le corps (les animaux en particulier) pour différentes raisons.
Un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures
Le zèbre est un magnifique mammifère herbivore qu’on ne reconnaît qu’à sa magnifique belle parure sur laquelle se relaie une succession de lignes alternes blanches et noires. Sans cela on pourrait le confondre au cheval. Il est énuméré plus de huit cent cinquante cultures différentes en Afrique selon George P. Murdock dont la liste n’est même pas complète car chaque société personnalise sa culture avec différentes variantes et selon sa position géographique.